Miaou? [Libre]

Cela faisait à peine quelques heures que Fraust avait quitté la maisonnette des Lorsmann que déjà, les deux enfants étaient à sa recherche. Pas de doute, son escapade n'était pas passée aussi inaperçue que le chat ne l'aurait voulu.

*Tss, les sots...*

Allongé dans une gouttière, le chat avait en effet vu passer déjà trois fois ces garnements, qui appellaient le concerné à coups de "minou, minou!" et autres "pssst pssst" , en tenant dans leurs mains un poisson avarié. Fraust ronronna ironiquement. Oh çà oui, ils pouvait le chercher, mais le trouver, c'était une autre paire de manches, et quant à le ramener à domicile, n'en parlons point.

Le chaton-garou étira son petit corps souple, et décida donc d'aller faire sa sieste dans un endroit moins agité. Ici, il était près du marché, et tous les baudouins faisaient un boucan du diable. A croire que les humains ne savaient pa penser dans leurs têtes, seulement parler à voix haute.

Bref, notre ami à quatre pattes avisa un arbre qui lui permettrait de rejoindre le toit d'en face. Seul hic, un saut à faire, d'environ 3 mètres. Autant le dire tout de suite,c'était une mauvaise idée, jamais il n'aurait assez d'allonge. Mais une vraie tête de mule, celui-là. Alors bien sûr, il sauta, griffa la première branche venue sans jamais pouvoir s'y rattraper, et tomba sur ses pattes dans la rue, le dos un peu en charpie.

*Ouch... Cà m'apprendra...*

"Minou, te voila! On te cherchait!"

Le chat reconnu la voix.

*Seigneur, non, PAS EUX!!!*

Si si, c'était bien les gosses Lorsmann et leur saleté de poisson pourri, penché au dessus du félin au pelage gris. Une main s'avança vers Fraust, lequel y donna un coup de griffe avant de tailler la route au hasard des rues. Vite, courir, filer le plus loin possible pour éviter ces deux dégénérés!

La course-poursuite amena Fraust près d'une taverne, où sur le mur d'en face de l'établissement, se dressait une variété de lierre grimpant, grimpant en l'occurence jusqu'au toit. Bonne maison, se dit Fraust, qui avait vraisemblablement semé les deux morveux. Hop, d'un bond agile et de quelques coups de pattes adroitement placés cette fois, le "minou" fût en haut avant d'avoir eu le temps de chanter la chanson de la mère Michelle.

*Libre, enfin...*

Fraust vérifia à deux fois les environs. Personne. Il s'allongea alors lentement sur le rebord du toit, et commença à dodeliner de la tête. Il faisait bon là haut, les doux rayons du soleil baignait le chat-garou dans une douce chaleur bien agréable... Et très propice au sommeil...

Il tomba dans le pays de morphée, mais ne dormit que d'un oeil. En effet, il ne tarda pas à sentir une présence non-loin de lui...

[^^ Bon bah je viens alors!]

La journée avait assez bien commencée pour Elyon. Saphir ne l'avait pas réveillée en sursaut comme il avait pris la mauvaise habitude de le faire. Elle avait pu se lever tard et avait bien dormi pendant tout ce temps, il ne lui fallait pas grand-chose d'autre pour être de bonne humeur. Elle avait ensuite eu l'occasion de monter sur le dos de Saphir qui était allé chasser en attendant qu'elle se réveille. Il lui expliqua qu'il avait en fait tenté sans succès. Remarquez, le contraire eut été étonnant. Le plus étonnant fut qu'elle arriva à se faire conduire par Saphir à Urû'baen. Enfin par directement dans la ville puisqu'il ne pouvait impunément se poser devant le palais du roi et déposer sa dragonnière avant de reprendre son vol. Même si Elyon et lui étaient du côté de l'Empire, provisoirement bien entendu, il n'était pas bon de se faire remarquer. Surtout qu'ils feraient l'inverse dans un moment. Le temps qu'Elyon retrouve le parjure qui tua son frère et venge cette mort. Ensuite, ils auraient tout le temps de flâner à Vroeangard.
Bien qu'elle soit ravie de cette bonne intention, Elyon avait l'impression que quelque chose ne collait pas. Cela ne faisait pas si longtemps qu'elle s'était faite agressée par ce foutu mage (voir ma chronique quand je l'aurais postée) et elle était en quelque sorte convalescente. Alors pourquoi la laissait il prendre des risques? Il y avait quelque chose qu'elle ne comprenait pas dans son attitude. Il lui cachait quelque chose, mais elle aurait tout le temps de le découvrir plus tard, de toute façon, il était sur la défensive, alors... Enfin, elle était contente d'être à Urû'baen. Elle venait de se taper quinze minutes de trajet à pied, mais le terrain était en pente, ce qui ne l'avait d'ailleurs pas empêchée de manquer de se gameller à deux reprises, elle ne comprendrait décidément jamais son sens de l'équilibre.
Elle entra dans la ville et soupira, même si elle était d'un naturel marginal, cela ne l'empêchait pas de vouloir parfois se rendre dans une ville. La compagnie de Saphir devenait monotone après 6 ans. Mais elle l'adorait et le temps n’y changerait rien, bien au contraire. Plus les jours passaient, plus ils devenaient complices. De toute façon, l’un comme l’autre était dépendant à l’autre. D’abord par la gedwëi ignasia, ensuite par leur amitié mutuelle, renforcée par le fait qu’ils soient « seuls contre tous »
Elyon était parjure, mais du côté des rebelles, une situation pas facile à gérer. Elle ne pouvait se confier à personne d’autre que son dragon. Elle aurait tant voulu parler à Tallagh, mais il était le dernier à qui elle parlerait. Il était son entraîneur, même si elle le trouvait bien trop gentil pour être impérial.
Elle oublia ces problèmes pour se concentrer sur la nostalgie qu’elle éprouvait actuellement, elle n’allait pas souvent dans une ville, encore moins la capitale. Et elle savait qu’elle devrait très bientôt se faire oublier pour un moment. Quand elle serait poursuivie par l’Empire pour avoir tué l’un de ses parjures. Elle regarda des gamins courir, ils semblaient appeler leur animal de compagnie. Braves gosses insouciants qui appelaient leur bestiole « minou »! Elyon eut l’impression qu’un souvenir assez vague était à portée de main, pourtant, elle ne bascula pas dans l’inconscient, tant mieux, ç’aurait été gênant en pleine ville. N’ayant pas envie de devoir zigzaguer entre les ruelles pour retrouver son chemin, et surtout parce qu’il n’y avait personne dans les parages et que ce serait trop bête d’en profiter, elle grimpa rapidement sur une gouttière et se hissa sans difficultés sur un toit. Elle gardait ses mauvaises habitudes. Elle sauta sur quelques toits avant d’apercevoir une petite forme allongée sur un autre toit. Curieuse, elle sauta sur le toit en question et alla voir ce dont il s’agissait. A sa grande surprise, il s’agissait d’un chat. Quoique en y réfléchissant, il y avait rarement autre chose que des chats sur les toits. Elyon adorait les animaux, et elle ne résista pas à la tentation de voir la frimousse de ce petit minou puisqu’elle était dans son dos. Elle souleva l’animal et le porta à sa hauteur, ce qui n’était pas judicieux quand on pouvait se prendre un coup de griffe à tout moment. Mais si le félin osait faire ça, il testerait bientôt le proverbe stupide selon lequel les chats retombent toujours sur leur pattes, même catapultés par un être humain !

-Coucou le chat ! Qu’es-ce que tu fais seul sur ce toit?

Bon, elle s’attendait à un coup de griffe ou un miaulement incompréhensible dans le meilleur des cas. Mais elle aimait bien les animaux et trouvait ce chat particulièrement attendrissant, il avait un petit museau très mignon, de toute façon, « elle aimait tout ce qui était petit et recouvert de fourrure » à en croire Saphir, son dragon.

[Waouh, ya du niveau ^^]

Faire la sieste au soleil, seul et tranquille, c'est bien agréable. Essayer seulement de faire la sieste, et se faire réveiller par le moindre bruit, c'est bien désagréable. Et oui, la vie de chat-garou n'est pas simple tous les jours, surtout quand on vous prends pour un de ces imbéciles de chat de gouttière qu'on peut s'approprier comme on veut. Ah, l'époque où les chats-garous servaient de confidents aux plus nobles elfes et humains était bien révolue! Ce qui était fort dommageable d'ailleurs, mais bon, l'air du temps quoi...

Tout à coup, un bruit se fit entendre dans le dos de Fraust. Il ne tourna même pas sa petite caboche...

*Encore un de ces oiseaux débiles qui a manqué son atterissage...*

Pensa Fraust. Oui, il trouvait les piafs totalement stupides, d'ailleurs les humains disent bien: avoir une cervelle de moineau, çà veut tout dire. Bref, pas grave, il referma ses yeux et tenta de trouver le repos.

Mais bien sûr, çà aussi c'était trop demander, puisque tout à coup, le chat-garou se retrouva projeté en l'air par une force inconnue, inversement proportionnelle à celle de la gravité terrestre. En clair, il partait en l'air. Peu éveillé, le matou ne comprit pas tout de suite ce qui se passait et lâcha un:

"Miaaaa!"

Il remarqua alors des mains qui le tenait à la taille. Mouarf, tout s'expliquait, ces satanés gamins l'avaient retrouvé. Sacrée journée, hein...

Ah, nan. En fait, c'était une grande fille qui l'avait attrapé, et qui le portait maintenant à la hauteur de son visage. Une jolie grande fille, d'ailleurs. Sous sa forme humaine, Fraust aurait rougit d'une si soudaine étreinte, il aurait même dit "Voyons, on se connait à peine!". Mais là c'était différent.

-Coucou le chat ! Qu’es-ce que tu fais seul sur ce toit?

Réponse:

"Miaaawawaaww!"

Traduction: je dormais, banane! Fraust se garda tout de même de transmettre ses pensées sur ce coup là. Puis bon, Ilyana lui avait appris qu'il fallait être gentil avec les filles. Bon, pourquoi pas.
Le chat-garou observa les mains qui le tenaient et remarqua sur l'une d'entre elle, une trace étrange, mais pas inconnue. C'était le signe des dragonniers, çà. Fraust avait zappé son nom, à cette marque, mais il était sûr de ne pas se tromper sur ce coup là.
Une raison de plus qui poussa Fraust à engager une conversation intelligible. Il pénétra les pensées de la grande fille pour entrer en contact avec elle. Il lui dit alors:

*Je pourrais te poser la même question, mademoiselle. C'est pas commun, les humains qui grimpent sur les toits, à part les zingueurs, et encore.*

Les yeux de Fraust brillèrent un court instant. Il était bien, là, peut-être même un peu trop. La vue était bonne...

*Excuses-moi, mademoiselle, mais tu devrais me poser... Je vois tout ton décolleté, joli d'ailleurs...*

Ajouta Fraust, une nouvelle étoile brillant dans ses yeux. Et puis, quel meilleur moyen pour tester une grande fille comme celle là, je vous le demande...

[Merci!^^]

Elyon remarqua que le chat poussa un miaulement de détresse quand elle le souleva. Quoi de plus normal? Il semblait vouloir faire la sieste au soleil...comme Saphir la plus part du temps qu'il ne passait pas à surveiller sa dragonnière. Pas souvent en fait... Il fallait dire qu'elle s'attirait des ennuis dans des délais les plus brefs possibles. Et n'importe où aussi. Enfin bref, Saphir avait fort à faire s'il voulait garder sa dragonnière en vie et lui aussi puisque les deux étaient liés, pour le triste sort de ses nerfs.
Elyon se demanda si ce chat était tout à fait normal. Pas que le miaulement l'ai surprise, tous les chats miaulaient, c'était normal. Mais celui-là ne semblait pas tout à fait normal, comme s'il était...différent des autres chats et... Un second miaulement coupa Elyon, une réponse à sa question. Bon, si on admettait que "Miaaawawaaww!" soit une réponse. Ce qui pour un être humain normalement constitué n'était pas le cas, aussi _quoi que Saphir puisse ne dire tout en faisant planer un certain doute sur les origines de sa dragonnière_ Elyon se décida à reposer ce chat et le laisser roupiller.
Ce fut quand elle vit le chat observer sa main qu'elle réalisa qu'elle venait de faire une bêtise. Sa marque! Elle avait oublié de la cacher en mettant ses mitaines! Zut, ce chat était il le seul à l'avoir vue? D'autant qu'elle se souvienne, elle n'avait croisé presque personne dans les rues, elle pouvait donc espérer que le miauleur était le seul à l'avoir vue. D'ailleurs, ça valait mieux pour Elyon et Saphir. En tant que parjure, elle se voyait mal justifier qu'elle escaladait un toit. Bien sûr, elle pourrait sortir que c'était très touristique, ce qui était d'ailleurs le cas, mais il y avait fort à parier qu’on ne la croit pas sur parole, allez savoir pourquoi...
Toujours est il qu'Elyon sursauta en entendant une voix mentale autre que celle de Saphir la contacter. En fait, s'il elle n'avait pas eu le sens de l'équilibre et celui de l'auto-préservation, elle serait tombée du toit, ce qui était une hypothèse peu réjouissant pour elle et Saphir. Une voix mentale, donc ce n’était pas un chat ordinaire, incroyable : pour une fois elle avait raison ! (Champagne ! XD) Le chat commença par lui demander ce qu’elle faisait sur ce toit, il n’avait pas tort de poser cette question, mais à vrai dire, Elyon n’avait pas vraiment de réponse à lui fournir. Le chat lui posait une question anodine, avec beaucoup de politesse dans cette phrase mais elle n’avait pas de réponse. Elle en improvisa tout de même une, ou plutôt voulut car le chat lui coupa la parole...
Elle hésita entre les deux choix qui s’offraient à elle. D’abord, poser délicatement le chat sur le toit. Ou le balancer quelque part. La deuxième était tentante. Puis elle se souvint que la dernière fois qu’elle avait catapulté un chat, il avait poussé un miaulement strident avant d’atterrir sur la tête d’un garde en faction qui s’était lui aussi essayé à la chanson. Avec des résultats tout aussi médiocres. Et d’une simple ballade où elle avait pris un coup de griffe d’un chat pour lui avoir marché dessus, la soirée avait fini en poursuite. Bien sûre, elle s’en était sortie. Les gardes avaient essayé de la poursuivre sur les toits, ce qui était fondamentalement une mauvaise idée. D’autant plus qu’il avait plu la vielle. Mais les gardes n’avaient pas tout perdu : ils avaient pu (à leurs risques et périls) faire de la luge sur des toits, bon ils avaient fini sur le pavé quelques secondes plus tard et avaient sûrement « atterri » sur des chats, à croire les bruits.
Ce merveilleux (souvenir, enfin ça dépend pour qui) rappela à Elyon qu’il y avait plus de gardes à Urû’baen que n’importe où ailleurs et qu’elle était jusqu’à preuve imminente du contraire de leur côté. Zut. Bon, elle allait reposer le chat et lui répondre, elle ferait peut-être du foot plus tard...XD

*Oui, mais les toits sont très touristiques, bon plus sûrs la nuit car en principe toi et tes collègues ne roupillez pas dessus, quoique... Enfin, si tu as vu ma gedwëi ignasia, tu as dû comprendre que je n’étais pas une jeune fille ordinaire.*

Elle profita d’un court instant de silence pour mettre ses mitaines et éviter que d’autres personnes voient cette marque. Elle aurait bien voulu s’en débarrasser d’ailleurs, franchement ce symbole ne servait à rien sauf la déco, et encore, il aurait pu être plus joli. Mais Elyon ne l’avait pas choisit, enfin peut-être un peu car elle avait choisit de toucher l’œuf de Saphir. Quand elle eut fini de dissimuler sa marque, elle regarda de nouveau le chat, attendant une réponse de sa part, pas un miaulement !

Stella était de passage à Urû’baen pour une affaire de routine ( une rumeur courait selon laquelle un dragon bleu se serait posé pas loin). Elle ne pensait pas qu’Elyon serait ici mais elle l’espérait quand même. Depuis quelques temps elle traînait dans l’Alagaësia à la recherche d’informations sur une jeune dragonnière nommée Elyon possédant un dragon bleu . Elle avait juste appris que son amie allait de ville en ville et qu’elle avait rejoint l’Empire.

Elle se baladait sur les toits de la ville dans sa forme animale préférée : un chat noir au poil lisse et soyeux. Elle regardait les enfants qui s’amusaient à poursuivre de pauvres chats.( c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle restait sur les toits.) Elle n’était pas restée très longtemps avec Elyon mais c’était assez de temps pour la considérer comme une amie. Et, en vérité, elle pensait aussi qu’elle avait une dette envers la dragonnière. De plus, les escapades à dos de dragon lui manquaient ainsi que Saphir lui même qu’elle s’amusait à asticoter au péril de sa vie ( si Elyon n’avait pas été là Stella serait peut être morte à cette heure si). Elle était plongée dans ses pensées lorsque son regard se posa sur une jeune fille au cheveux noirs. C’était elle Elyon. Son cœur se remplit de joie, de réconfort à l’idée qu’elle était toujours en vie et en bonne santé mais aussi d’un tas de questions.

*M’a t ‘elle oubliée ? Voudra t’elle encore de moi ? *

Mais bon, les réponses à ces questions n’allaient pas tarder à arriver. Elle remarqua que la dragonnière parlait à un chat(un chat garou d’après l’instinct animal de Stella). Le chat n’était pas vraiment mal( à vrai dire il y avait peu de comparaison : les chats-garou devraient passer espèce protégée). Mais bon, elle n’en avait rien à faire de la drague pour le moment. Elle s’approcha de la dragonnière et se planta à ses pieds en ronronnant ; elle concentra son esprit sur celui d’Elyon.

*Elyon. C’est moi, Stella ! *

Elle attendait une réponse en regardant discrètement son confrère et en espérant que les souvenirs d’Elyon refassent surface.

Elle n'était pas seulement jolie, cette grande fille, mais aussi maline. C'était beau de voir qu'elle ne s'était pas offusquée de la dernière remarque de Fraust, celle qui concernait son décolleté avantageux. Pas même un rougissement, rien, nan vraiment, chapeau bas à l'artiste. Mais bon, çà se voyait que l'idée de balancer le chat par dessus bord lui avait éffleuré l'esprit, il suffisait de regarder ses yeux brillants, du genre qui signifie qu'on a une idée tordue derrière la tête.

Bref, la grande fille reposa notre cher Fraust sur ses pattes, lequel s'ébroua furtivement.

*Oui, mais les toits sont très touristiques, bon plus sûrs la nuit car en principe toi et tes collègues ne roupillez pas dessus, quoique... Enfin, si tu as vu ma gedwëi ignasia, tu as dû comprendre que je n’étais pas une jeune fille ordinaire.*

Fraust entreprit de se frotter l'oreille gauche avec sa patte, avant de répondre du tac au tac:

*Aucun endroit n'est assez sûr dans cette ville, très chère. Et, oui, j'ai constaté que tu n'était pas une de ces idiotes d'humaines, mais une monteuse de dragon. Mais même ce statut commence à devenir d'une banalité affligeante. Quoique... A en voir ce qui t'attends, tu auras moins de quoi raconter des choses à tes petits enfants, quand tu seras vieille et moche. Si tant est que tu survive autant de temps, très chère.*

Avait-il dit sur un ton un peu hautain. Comme vous le savez peut-être, ou pas, les chats-garous peuvent entrevoir des choses sur les humains ou même les elfes, des choses du futur, quelques filaments qui forment les lignes du destin. Et celui de cette grande fille semblait intéressant, quoique un peu trouble.

Fraust se lècha la patte avant de voir arriver ici aussi un autre chat. Snif snif, ah non, une chatte. Et un joli spécimen en plus, qui plus est de la même espèce que notre cher Fraust. Ce dernier accueillit la nouvelle arrivante en ces lieux d'un furtif:

*Salut beautée...*

Puis commença à s'en approcher et de lui tourner autour, avant de finir par lui renifler les fesses. L'instinct, hein... Et si çà vous intéresse de le savoir, elle sentait TRES BON! Une petite effluve d'eau de rose relevé de quelques senteurs de jasmin et de mimosa flatta les narines de Fraust, qui, satisfait, frotta sa petite caboche contre le flanc de sa semblable, avant de retourner s'asseoir face à la grande fille. Il reprit alors.

*Excuses ma distraction... Joli brin de fille... Alors, dragonnière, qu'est ce qui t'ammènes dans cette ville de fous? Tu viens prêter allégeance à ce bon vieux Galbatotor?*

Le chaton adressa un regard interrogatur et curieux à la grande fille concernée par la question, attendant une réponse qu'il espérait à la hauteur. Quant à cete chatonne-garou, elle ne perdait rien pour attendre...

Elyon écarquilla les yeux, se posant mentalement une série de questions ausquelles elle ne trouvait pas de réponse. D'abord, que faisait un deuxième chat-garou sur ce toit et qui prétendait la connaître, puisqu'elle lui demandait si elle se souvenait d'elle. Question idiote vu la conjoncture actuelle, elle n'avait quasiment plus aucun souvenir et elle n'aurait pas fait attention à un chat errant de toute il y avait en avait partout. Du moins dans toutes les villes qu'elle fréquentait, de toute façon elle en croisait obligatoirement en passant par les toits, comme aujourd'hui, mais là, deux d'un coup c'était bizarre.
La dragonnière de Saphir attendit un peu avant de répondre au premier matou. Elle chercha une formulation correcte. N'ayant jamais rencontré de chats-garous, elle ne pouvait savoir s'il étaient du genre à manipuler les humains. Bon, celui-là lui paraissait innofensif, mais on ne savait jamais, pour une fois qu'elle était prudente.

*Monteuse de dragon? Je te remercies du compliment, mon dragon lui aussi serait certainement flatté! Au fait, un petit conseil, évites de me manquer de respect par pensée, il est souvent dans les miennes. Et je voudrais bien savoir comment tu connais mon avenir, vas-y, explique toi, je suis tout ouïe!*

Puis elle remarqua qu'il allait renifler l'autre chat, une femelle apparement, ou alors, la voix mentale des chats garous mâles muait à une certaine partie de leur vie car elle avait entendue venant du chat noir un son très aigu comme un petit bruit de violon et la voix utilisée mentalement reflétait en principe la personne.
Le premier chat-garou frotta sa tête contre le flanc de sa compatriote, bon d'accord, c'était l'instinct, si ça allait plus loin, Elyon se proimettait de partir le plus vite possible. Il y avait beaucoup de toits accessibles de là où elle était, autant d'issues de secours. Mais non, le chat-garou mâle revint vers elle, s'assit tranquillement tandis qu'elle se relevait, tant pis si elle était visible, elle tenait à éviter que ce chat ne se rince l'oeil une deuxième fois.
Ce fut quand il lui demanda ce qu'elle faisait ici qu'elle ne sut que répondre. Prêter allégeance au roi? Ben ce serait un peu difficile. C'était déjà fait pour tout vous dire. D'ailleurs, si vous êtes curieux de savoir ce qu'elle faisait ici, elle avait quartier libre pour l'après-midi, il faudrait qu'elle pense à remercier son entraîneur de parjure : Tallagh. Il faudrait aussi qu'elle lui pose des questions...mais chaque chose en son temps. Pour l'instant, elle hésitait sur la réponse à fournir au chat. De quel côté ce chat-garou était il? L'Empire ou les Vardens. Elle se rapella que dans les deux cas, il était à la fois dans et contre son camp. Rejoindre l'Empire pour mieux le trahir, non frnahcmene,t il n'y avait qu'elle pour élaborer des trucs pareils et convaincre son dragon d'y adhérer.

*Avant toute chose, je voudrais savoir ton nom et vu que tu me retourneras certainement la question, le mien est Elyon.*

Il était certainement du côté des Vardens, ou restait rebelle. "Galbatotor, peu de personnes osaient ce genre de surnoms avec le souverrain de l'Alagaësia, elle mais jsute par pensée en parlant à Saphir. Elle se dmeanda ce que son dragon faisait, il dut le senti car il lui envoya l'image de l'animal qu'il était en train de chasser sans rien ajouter. En le sentant fondre sur le chevreuil, elle coupa la transmission. Pas envie de voir la pauvre bestiole souffirr. En parlant de bestiole...
Elyon regarda l'autre chat-garou, la femelle, il serait temps qu'elle lui répondes. Elle ne voulait pas être sarcastique, ce petit machin n'apprécierait pas.

*Désolée, je n'ai aucun souvenir de toi, je n'ai jamais rencontré de chats-garous.*

Le ton n'était pas sarcastique, mais ferme et sans appel, elle ne voyait pas pourquoi ce chat se souviendrait d'elle.

[Disoulé Stella, je prends les devants ^^; ]

Cette grande fille semblait bien curieuse de connaitre son avenir. Hélas, trois fois hélas, ce ne serait sûrement pas Fraust qui lui ferait un petit décryptage gratuit des lignes de son destin. Le Chaton poussa un soupir avant de dire:

*Nous autres, chats-gatous, avons un don inné pour sentir certaines choses chez les personnes que nous rencontrons. Je pourrais bien t'en dire un peu plus, mais çà ne sera pas gratuit, très chère... Mais on doit bien pouvoir s'arranger, j'en suis sûr.*

Les yeux du chat luisaient encore de cette étincelle espiègle. Il devait encore avoir une idée derrière la tête. Il s'ébroua avant d'ajouter:

*Ah, j'oubliais... Tout ce que je dis, toutes les prédictions que je fais, se révèlent être à cent pour cent exactes. Alors, réfléchis aussi à çà: veux-tu réellement les entendre?*

Beaucoup d'humains n'étaient pas soucieux de leur destinée, certains voulaient la connaitre, et la plupart de ceux-là ne veulent savoir que les bonnes choses. Or, dans toute destinée il y a des malheurs, et il faut être prêt à les connaitre, puis à les affronter. Le marché que proposait Fraust était donc à deux tranchants, comme toujours.

Le chaton-garou se coucha lentement avant de se présenter:

*Elyon... Joli prénom pour une jolie damoiselle. Quant à mon nom... Appelles-moi Fraust.*

Le chat n'avait pas lâché du regard la grande fille, d'ailleurs, la chatonne-garou qui était arrivée était finallement peu bavarde. Fraust l'observa un temps du coin de l'oeil, avant de reporter son attention sur Elyon.

*Alors, veux-tu entendre ce que je peux voir de ton destin? Et est-tu prête à y mettre le prix? A ce propos, j'écoute ce que tu as à m'offrir, très chère...*

Le chat fit un clin d'oeil puis posa sa tête sur ses pattes antérieures... Il se demandait qu'est ce qu'elle allait répondre, serait-elle poltronne, ou bien assumerait-elle... Fraust penchait pour la seconde solution, mais pas de jugement hâtif...

Si Stella avait été si silencieuse c’est parce qu’elle réfléchissait. Et il ne lui restait plus qu’une chose à faire. Le chat noir qu’elle était disparut laissant place à une grande jeune fille. Elle était très fine et portait une petite robe qui la mettait en valeur. Ses longs cheveux blonds, dont une mèche cachait son visage, étaient parfaitement raides. Elle adressa un clin d’œil à Fraust puis s’avança vers Elyon .

-Ceci devrait te raviver la mémoire. C’est impossible que tu m’aies oubliée ! après toutes les fois où saphir à essayé de me tuer !Enfin bon. Tu m’as sauvée à Gil’ead il y a quelques années. On était comme deux sœurs. Après tu es partie et je voulais régler ma dette envers toi. En plus tu me manques.

Stella espérait qu’elle se rappellerait. Quand à ce chat, il avait l’air simpa . Stella tenterait sa chance avec lui mais un peu plus tard. A présent, tout ce qui lui importait c’est qu’elle retrouve sa meilleure amie. Quand même elle attendait avec attention l’instant où elle verrait la forme humaine du chat. Elle pensait que chez les chats garous c’était l’apparence humaine qui comptait le plus car tous les chats se ressemblent.
Elle , elle préférait se balader sous son apparence humaine mais pour courir et se cacher c’était plus pratique d’être un chat. Elle ne supportait pas de dormir comme un chat. Elle préférait la nuit pleine de rêves des humains.
Et puis mince ! Elle avait bien le droit de draguer de temps en temps.
*Salut beau matou*

Elyon se rendit compte qu'elle avait de agues relents de mémoires liés aux chats-garous. Il s'agissait de créatures pas très honnêtes. Préférant marchander, et elle ne voyait pas ce qu'elle avait à marchander pour que Fraust lui lises la bonne aventure. Elle hésita un peu avant de répondre, essayant de trouver ce qui pourrait faire plaisir au chat-garou.

*Je n'ai rien de spécial à marchander. Je suppose que si je te proposes une pelotte de laine ou un petit vol sur le dos de mon dragon tu n'est pas d'acord? L'argent, je n'en ai pas tellement, aussi je m'en vois mal t'en proposer. Mais je suis ouverte à toute suggestion.
Si tes prédictions sont exactes, je vois pas pourquoi je ne les écouterais pas. Je suis d'avis de pouvoir influencer mon destin, et pour ça, je dois connaître mon avenir, ou au moins une partie.*

Bon, pas vraiment diplomate, mais Elyon ne l'avait jamai été, ça ne commencerait pas sur ce toit. Elle regarder le ciel, dans l'espoir d'apercevoir Saphir mais il restait hors de vue, ce qui n'était pas plus mal en fin de compte. Bien que Parjure, Elyon n'aimait pas se faire remarquer par les impériaux. Ce serait ainsi plus facile de les trahir.
La fille chat-garou se transforma en humaine. Elyon ne la reconnut pas le moins du monde. Ce qui la rendit profondément heureuse en son for intérieur. Elle n'allait pas basculer dans l'autre réalité.

*Désolée, je ne vois pas qui tu es. Je suis allée tellement de fois à Gil'ead. Et si je devais me souvenir de tous les chats errants, je n'aurais pas fini. Je n'ai jamais eu de soeur, juste un frère. Tu ne manques pas et tu ne me dois rien. Il n'y as aucun lien entre nous.*

Elle s'était exprimée d'un ton ferme. Aucune envie de parler à ce chat. Elle ne se souvenait pas d'Avant. Saphir était trop loin pour qu'elle lui demandes, bien qu'elle perçoive au loin sa présence. Et puis elle avait désormais un peu peur de l'inconnu car elle avait l'impression qu'il l'entourait désromais. Devant, derrière. Le futur, le passé... Et aucune réponse.
Elle capta une pensée de Saphir, lui non plus ne voyait pas qui était ce chat, d'ailleurs il n'avait visiblement aucune envie de s'en souvenir. Il transmit à sa dragonnière l'image de sa chasse, durant l'espace d'un instant, elle eu l'impression d'être dans le corps de son dragon, sensation merveilleuse et déroutante.
Elyon leva les yeux au ciel, toujours animé de cet envie de voir passer son dragon, mais il s'agissait plus d'un espoir car l'écailleux ne se montrait pas. Il avait raison mais elle éprouvait une impression de nostalgie, mélancolie et sllitude. Franchement, il serait temps qu'elle arrête de se poser autant de questions.

Elyon semblait dure en affaire... Ou bien, c'était une véritable clocharde qui n'avait rien à donner... Ou bien une vraie égoïste, du genre qui veux tout savoir sans rien payer...

En tout cas, Fraust était peu intéressé par les offres de la grande fille, qui ne présentaient pour lui pas le moindre intérêt. Il aurait bien voulu qu'elle lui propose de lui montrer son décolleté, mais le chaton-garou supposa avec beaucoup de lucidité, qu'il pouvait toujours rêver (et surtout baver) pour avoir droit à une telle faveur... Quoique, il y avait peut-être un moyen de contourner la chose, et de ruser pour obtenir le dû. Le chaton passa donc quelques secondes à réfléchir... Jusqu'à ce que ses yeux se mettent à briller comme des torches.

*J'ai une offre pour toi: Je te dis ce qe tu veux en échange d'un tour de dragon (avec toi pour me tenir bien sûr) et un massage. A prendre ou à laisser...*

Fier de lui, Fraust fit quelques pas en se dandinant et ronronnant. Ses pas qui le conduirent devant la chatonne-garou, qui avait pris forme humaine. Pas mal, pas mal, tout çà... Oh, finallement peut-être vaudrait-il mieux s'intéresser à cette chatonne qu'à Elyon...

Fraust ne perdit pas de temps et se métamorphosa à son tour, devenant un jeune garçon d'une quinzaine d'années aux cheveux gris et aux yeux verts, avec un air espiègle sur son viasge grave. Il se tourna vers la chatonne et s'approcha d'elle. Arrivé à moins de 15 centimètres, il murmura:

"... Salut... Joli brin de chatonne..."

Après quoi il se retourna vers Elyon et demanda, un air incroyablement sérieux et impassible au visage:

"Alors, grande fille, t'es-tu décidée?"

Fraust sentait qu'il avait l'ascendant, il avait presque l'impression d'être un des humains négociants qui ont toujours le dessus. De toute manière, si elle refusait elle y perdrait forcément, et vu les capacités de Fraust, ce marché était VRAIMENT équitable... Bien que très intéressé pour le chat-garou...

hs: Désolé pour le temps et la longueur mais je suis submergée

Elyon ne se souvenait de rien. Stella avait vraiment la poisse !
Enfin, quand le chat garou prit forme humaine elle pensa tout le contraire. Il avait tout pour lui plaire celui là. Un petit clin d’œil , un jeté de cheveux et le tour serait joué. Il tomberait à la renverse. Quand à elle. Elle ne pouvait détacher son regard de ses yeux brillants d’intelligence(notons tout de même que la narratrice aurait préféré avoir affaire à Ewan Mcgregor dans moulin rouge mais on ne peut pas tout avoir !). Elle ne pensait même plus à elyon. Jusqu'à ce que… Elle eut une idée(c’est bizarre ça lui arrive pas souvent). Garçon…Frère !

« Dis Elyon ! Tu as eu des nouvelles d’Alexandre récemment ? »

Bingo ! C’était la seule chose qui pouvait convaincre Elyon que Stella était une amie. Heureusement qu’elyon était moins glaciale autrefois et qu’elle avait jugé nécessaire d’avertir Stella de son but. Cette dernière avait essayé de récolter des informations mais la barrière de l’empire l’en empêchait toujours. De plus, n’importe qui connaissant Elyon devait savoir que la famille Reed n’était pas du genre à se tenir tranquille. Et apparemment le grand frère ne faisait pas exception à la règle.

L’autre chat garou semblait faire du chantage à Elyon . Encore un de ces charlatans qui échangent n’importe quoi contre une prédiction ! Stella les adorait !

Elyon avait tout à coup une forte envie de partir de ce toit. Tout d'abord parce que ses "amis" (hem, hem) les impériaux ne tarderaient pas à la remarquer, ensuite parce qu'elle se retrouvait prise entre deux chats-garous pour le moins étranges. Rappelons que l'un d'entre eux prétendait la connaître mais ni Saphir ni elle n'en avait souvenir _quoique dans le cas d'Elyon, c'était rassurant)_ et l'autre lui faisait du chantage. Si l'on peut appeler ça chantage. Et entre eux me direz-vous? Eh bien ils se faisaient la cour pour reprendre cette expression quelque peu désuète et je précise au passage que le premier qui dit que ma phrase l'est aussi s'en prends une, ou deux je suis d'humeur généreuse.^^

Donc, Elyon était sur un toit et se demandait quelle serait la meilleure façon de se sortir de la situation dans laquelle elle se trouvait. Certes, l’un des chats-garous, le premier qu’elle venait de rencontrer se proposait de lui lire l’avenir, en même temps si Elyon était d’accord pour cela, une partie d’elle-même la retenait. Qu’est-ce que ce chat-garou découvrirait sur elle et son destin de Parjure ? C’était tentant de savoir si elle retrouverait le meurtrier de son frère, ou le mage qui lui avait fait perdre ses souvenirs...

Vous savez quoi ? Elle n’eut pas le temps de se poser plus de questions. L’autre chat-garou, la femelle, Satella ou un truc dans le genre, eh bien elle lui demandait si elle avait eu des nouvelles de son frère. Boule de poil stupide ! Comment Elyon aurait elle pu avoir de ses nouvelles alors que dès qu’il était parti de la maison, il avait changé de nom après peu près tous les mois et que surtout, il était mort ! D’ailleurs, cette pensée rendit Elyon nostalgique.
Son frère était mort, comme toute sa famille, tués par l’Empire et Galbatorix, ce puissant monarque. Et elle, elle avait rejoint l’Empire, était devenue le bras-droit, l’élève de celui qui deviendrait peut-être le prochain tyran d’Alagaësia : Tallagh Malden. Et pourtant, elle le considérait comme son frère qu’elle avait perdu. A peine si à ses yeux Tallagh n’était pas la réincarnation d’Alex. Depuis qu’elle le connaissait, elle en avait appris beaucoup sur lui et devait reconnaître que la première image de macho dragueur qu’elle s’était fait sur lui avait beaucoup évolué. Il l’avait tellement aidée dans ses recherches. Elle regrettait affreusement de devoir lui mentir, continuer à lui cacher la vérité, car un jour, elle le savait, un jour elle serait amenée à la trahir...

Bon, on arrête la crise sentimentale, Elyon se décida à répondre à Stella. Elle faisait des efforts pour ne pas être vexante mais cette chatte-garou commençait à l’énerver sérieusement.

*Comment pourrais-je avoir de ses nouvelles alors qu’il est mort ? Tu veux me rendre un service ? Lis-moi mon avenir, fouts moi la paix ou arranges-toi pour m’apprendre quelque chose que je ne sais pas.*

Oui, Elyon était énervée. D’abord, comme circonstances atténuantes (référence à quelqu’un) elle pouvait avouer qu’elle se sentait intruse entre ses deux chats à l’ego visiblement démesuré qui se pavanaient mutuellement. Ensuite, il s’agissait des premiers minous devins qu’elle rencontrait et elle avait de quoi avoir du mal à les comprendre.
Surtout qu’elle se trouvait en pleine ville et que si un soldat la remarquait sur un toit, les impériaux viendraient à se poser des questions. Qui parviendraient tôt ou tard aux oreilles de Tallagh. Et même s’il était gentil et conciliant, il se rendrait compte qu son élève lui cachait bien des choses. Il en viendrait forcément à se demander comment elle avait survécu seule et démunie en Alagaësia... Autant dire que la réponse n’était pas honnête.

[Elyon, ta phrase est désuète lol!

]

Le petit manège qui avait lieu entre Elyon et la chatte-garou était assez intéressant... L'une persuadée de connaitre l'autre, et l'autre qui n'en avait, visiblement, rien à fiche. Amusant ce petit spectacle... Du même coup, Fraust décida de s'asseoir pour se mettre à son aise. Il se mit donc en tailleur, et calla sa tête entre ses mains, sans lâcher les deux autres jeunes filles du regard.

Elyon avait été irritée par ce qu'elle considérait sans doute comme du chantage de la part de Fraust. Et cela, il n'était nul besoin d'être devin pour le comprendre... Aussi, le garçon décida de lâcher quelques bribes d'informations pour achever de la convaincre. Il posa alors ses mains sur ses genoux, et se mit à regarder le sol. Ou plutôt, à ne rien regarder vraiment, car ses yeux semblaient dans le vague. Il commença alors d'une vois atone:

"Tu n'es pas une parjure, ou tout du moins, pas dans ton coeur. Tu l'es car tu cherches une sorte de vengeance. Tu l'es pour être au plus près de ton ennemi. Tu vas risquer ta vie dans très peu de temps, et tu vas perdre quelque chose. Quelque chose d'important... "

Fraust stoppa sa prédiction, et son regard se figea sur les tuiles qui composaient le "sol" sur lequel il était assis. Il finit par relever la tête et regarder Elyon, avec toujours cet air grave et impassible.

"... Tu veux que je continue?..."

Pour être franc, Fraust ne voyait pas que ce qu'il venait de réveler à Elyon, il voyait d'autres choses, plus délicates à aborder. Cette question traduisait bien cette hésitation qu'il avait à mettre la dragonnière devant les faits presqu'accomplis. Il convenait aussi de voir quelle serait sa réaction face à ces premières prédictions, savoir si elle encaissait bien ou pas, jusque là...

Fraust tourna ensuite délicatement sa tête vers la chatonne-garou, et lui fit un furtif clin d'oeil, histoire de lui faire comprendre qu'il ne l'avait pas zappée...

Stella réfléchissait (oui, les blondes peuvent réfléchir elyon !). Pourquoi elyon avait-elle perdu la mémoire à ce point là. Comment pouvait elle ne pas comprendre que le « t’as eu des nouvelles » signifiait en vérité « comment avancent tes recherches ? ». Elyon était encore plus bornée que lorsqu’elle l’avait rencontrée et qu’elle ne croyait pas qu’elle avait rencontré Alexandre jusqu'à ce que… Mais oui, la chanson. Alexandre le lui avait chanté un soir qu’il était de passage à Urû’baen. Stella comptait sur la mémoire d’elyon concernant son frère. Elle regarda successivement le chat, elyon, elle sourit au chat puis elyon.

-Cela ne vous dérange pas que je chante une chanson ? c’est pour te prouver que je suis digne de confiance elyon . Cela prouve que j’ai rencontré ton frère avant sa mort et que je t’ai ensuite rencontrée.
.Elle n’attendit pas de réponse. Elle ouvrit un grand sac qui contenait une guitare. Elle s’éclaircit la voix et chanta une chanson en ancien langage qui faisait à peu près ça :

-il était une fois un pays en paix où dragons et dragonniers faisaient la loi pour tout un peuple qui vivait en fête. Aujourd’hui ce même peuple se bat pour survivre. Et la guerre submerge le pays. Mais un nouveau jour se lève les dragonniers renaissent. Quand l’un d’eux les a trahis il ont tous été détruits. Mais quelques uns ont survis et transmis l’héritage des dragonniers. A présent ils sont quelques uns comme nous petite sœur à travailler sans relâche. Pour un monde meilleur tel qu’il l’était il y a une centaine d’années. C ‘est pour ça que je pars alors ne pleure pas petite sœur. Le jour où tu me reverras le roi pourra avoir peur.

A présent il ne lui restait plus qu’a espérer. Espérer qu’un souvenir revienne alors à elyon. Elle rangea sa guitare et attendit des sarcasmes de la part d’elyon.

[Comment ça, ma phrase est désuète? ...grr...GROOAR!! *se met à poursuivre le chat, sans grand succès si vous voulez savoir*
Hum, passons, sur ce parfait exemple de co...euh...vous m'avez comprise quoi...]

On connait tous ses histoires de devins, de bonimenteur de foires aux prédictions emplies d'espoir ou l'inverse, si, si, vous voyez ce que je veux dire. Enfin brefr, un minou venait de lui parler de son avenir. Miagnifque! Comment si elle ne l'appréhendait pas assez! Et puis, elle n'aimait pas la possibilité de perdre quelque chose d'important. Avec sa chance, ce serait un bras en moins ou un truc dans le genre. Quoi qu'après tout, elle soit ambidextre ce qui ne la gênerait pas lutre mesure, avec ça, c'était en revanche raté pour le côté esthétique.
Non, elle pensait bien à un menbre coupé, mais dans le sens figuré. Sahpir...son dragon...Elle avait une peur d'albâtre de le perdre (ça change du bleu et correspond mieux à la tête d'Elyon quand son dragon évoque cette possibilité). Le perdre...ce serait un déchirement, quelque chose qu'elle serait totalement incapable de supporter. Se retrouver seule, encore, sans cette présence si chère à son coeur à ses côtés, même si ce n'était qu'avec quelques secondes d'avances sur elle, si Saphir décédait, elle ne, s'en relèverait pas. Son dragon avait pris une place trop important dans sa vie pour qu'elle le laisse mourrir, partir vers l'Autre Monde sans s'accorcher à lui! Saphir, c'était tout pour elle! Pourtant terrorisée à la perspective de le perdre, elle surmonta la petit boule de sanglots qui se formait dans sa gorge. Après quelque secondes de silence, elle regarda Fraust avec le même calme stoïque qu'elle avait pour habitude de prendre en public ;devant tous, sauf Saphir.

-Très intéressant, vas-y continue, je veux connaître la suite! lança t'elle d'un ton empreint d'une pointe de sarcasme dû au stress

Sans bien évidemment l'avouer, elle ne croyait pas une seconde aux prédictions du chat, il était bien informé, c'était tout. Stella qui s'évertuait à faire comprendre qu'elles se connaissaient lui en avait parlé, peut-être mentalement, il n'y avait aucune autre explication à en tirer. Juste ça. Elle attendit la fin de son histoire, mais Stella, la femmel garpue entonna une petite chanson.

Elyon aurait jadis souhaité un peu moins de banalité dans sa vie bien rangée de fille de forgeron visiblement destinée à reprendre le commerce de son petit papa, à présent qu'elle n'avait plus de parents mais un dragon qui se chargeait de réglementer ses sorties, elle mesurait l'idiotie de son envie de nouveauté. Voilà que subitement, en plein jour dans la capitale algaësienne, un chat-garou ce mettait à lui chanter une chanson, bien que le terme "comptine" soit plus approprié. Sous les regards d'un autre chat garou qui courtisait tout ce qui avait des jupons, où était censé en abvoir sans être écossais.
La dragonnière de Saphir se demanda subitement pourquoi elle se retrouvait dans une situation pareille. En plus clair, pourquoi n'avait-elle pas vérifié de deux grands coups de pieds si les chats retombaient toujours sur leurs pattes? Parce que vous pouvez me dire comment elle expliquera tout ça à Tallagh si on vient à lui raconter cette journée, hein? Elle aura beau faire tous les sourires possibles, il n'aura au meilleur cas qu'une piètre confiance en elle. Comme si Saphir ne se chargeait pas déjà. Si d'habitude, elle s'efforçait d'être sarcastique, elle eut un peu plus de mal cette fois. Une imperceptible faille s'était crée dans sa carapace de sarcasmes et d'indifférence.

-Bien, tu jours d'un instrument et connait une comptine rebelle tout mignonne et en vogue dans l'Empire lui-même. Je ne vois absolument pas ce que sa prouve. Que tu sait chanter? Tu sais, en rythme ou pas, les miaulements c'est du pareil au même pour l'humaine que je suis! Cela dit, ce n'était plutôt pas mal.

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