Ecoeurant [PV Ashab]

Qui avait entendu parler des montagnes de Beors savait à quel point elles étaient dangereuses. Escarpées, tortueuses, aux immenses bloques rocheux pointés vers le ciel, on pouvait s’attendre a un éboulement ou a une avalanche a tout moment. On pouvait aussi mourir de froid, d’une chute mortelle, d’une crise cardiaque ou se faire manger par une bête sauvage. Bref, se n’avait pas l’air très accueillant. On dit même qu’elles sont maudites, entourése de mystérieux sortilèges qui ne laissent personnes revenir vivant de cet endroit lugubre. Seul quelques braconniers, il paraît, ont réussis à revenir en vie de cette montagne, bien qu’en mauvais état. Mais pour tout dire, Fricai était déçu.

Le chat noir s’ennuyait un peu à Aberon. Le Surda était un pays désespérément plat, du moins là où il avait vu, et il espérait revoir un peut de relief. Il était alors partit en direction de se lieu parait-il maudit. En faite, les Empiriens disaient ça, mais se n’était pas vrais hélas. C’étaient de magnifiques montagnes où se cachaient il y a longtemps les Vardens et les nains. Enfin, lui n’en savait rien. Foutus rumeurs. Elles le payeront.

Il se trouvait perché sur une roches surplombant une vallée. Sur un coté de la montagne de Orthìand. Bah. Un bout de terre plus haute que les autres. Du relief, sert, mais rien de maléfique. Ces histoires pour les enfants n’étaient non seulement pas vraies, comme il s’en doutait, mais en plus elle disait tout l’inverse ! Le paysage était beau et accueillant. Les oiseaux chantaient. Ecoeurant. Heureusement, la nuit tombait ! Fricai pourrait se confier à la lune. Soudain, il bondit sur ses pattes. Il avait entendus un bruit… Son instinct de chat garou s’affola. Il plissa les yeux pour voir qui ou quoi approchait.

Invité

Les vents chantaient encore et toujours et le vieil homme était heureux. Jamais il n'avait eu autant de difficulté à se déplacer et jamais il n'avait été autant hésitant. Il marchant sans difficulté apparente et il se parlait à lui même d'une voix douce.

Oui oui, je peux donner des choses. Mais si l'oeuf existe alors il sera perdu et il conduira à la mort. La mort des hommes et la naissance des hommes. Intéressant cette chose, comment le savoir. Il faut regarder le vent, mais comment le voir s'il est le vent ?

Comme un petit enfant il suivait les nuages de ses yeux sans âge et il se cherchait un chemin à travers les cieux. Puis soudain, comme frappé par une vision il s'avança droit devant lui, inconscient de tout ce qui se passait pour arriver devant un chat. Un animal splendide qui semblait dérangé par sa présence.

Chat trompeur qui sers-tu réellement ? Nul ne le sait et même toi tu t'y perdras si tu n'y prends pas garde. Alors que veux-tu ? Tout homme a une volonté, et même toi, pauvre petit être tu en as une aussi, je le sais.

Il s'assit auprès de l'animal qui n'en était pas vraiment un et attendit tout en contemplant les nuages.

Fricai, sur ses gardes, sentait son instinct s’affoler. Son cœur s’accélérer. Il souffla doucement, étonné. C’était étrange. La dernière fois qu’il avait eu cette impression de panique, il avait croisé un chat garou. Quoi que là, c’était encore plus profond. Tous ses membres étaient tendus. Son esprit en ébullition. Perché sur la pierre grise qui chauffait au soleil, il scruta encore et encore les alentours. Ses sens aigus lui apportèrent des sons lointains. Le vent lui amena des marmonnements indistincts. Mais une parole raisonna à ses oreilles, puissantes. Se détachant des autres. L’œuf. Et soudain, aussi vite que c’était arrivé, la panique se dissipa, laissant place à un calme plat. Un vide lisse et silencieux.

Le chat garou vit un homme marmonnant s’arrêter en face de lui. Il reprit le contrôle de son corps et de son esprit, totalement concentré sur sa tache. Cet étrange vieil homme avait réveillait en lui une impression à la fois agréable et effrayante. Fricai le fixa intensément et ne cilla pas quand il s’adressa à lui. Mais au fond, son esprit tournait a toute allure. Que voulait-il ? Oh, il le savait bien. L’air sage et calme, sur de lui, tel un vieux chat garous qui a assez vécus pour avoir tout vu il dit :

*Je veux l’ombre du Soleil et la lumière de la Lune.*

Si l’homme comprenait, alors il pouvait très bien être un chat garou. Sinon, c’était un vieux fou.

Invité

La réponse du chat ne troubla pas le prophète. Pour le moment il voyait des choses se passer autour de cet animal. Les fantômes de son passé peut-être, ou alors les esprits de son futur, de tous ses futurs. Ashab fixa l'animal et énonça la réponse qui venait du fond des âges.

Je ne suis un chat comme toi, mais je sais ce que tu représentes. Alors que cherches-tu petit animal craintif ? Tu voudrais être plus qu'un pion mais tu avais peur de ce que tu deviendras.

Le rôle de cet animal était flou, comme si le destin lui même ne savait ce qu'il devait en penser. Peut-être était-il capital pour la guerre qui avait eu lieu dans le futur, mais peut-être n'était-il qu'un être plus simple qu'en apparence. Enfin, le vieil homme écouta et traduisit les paroles du vent.

L'animal qui n'en est pas un trahira. Mais sa trahison sera une aide, comme savoir où va son coeur, car comme tous il n'est pas ce qu'il est. Et s'il est ce qu'il n'est pas comment savoir qui il est. Il se perdra lui-même s'il cherche à le deviner, mais se perdre n'est ce pas aussi se trouver ? Sa quête ne fait que commencer, qu'il dise donc aux autres que...

Le vieil homme poussa un cri, comme si la vision était plus précise et plus puissante que jamais.

L'oeuf ne doit pas être utilisé ou le monde sera

Ashab s'affaissa sur le sol, tel une poupée de chiffon, comme si la vision l'avait poussé au dela de ses limites.

Fricai resta là, assis sur ses pattes noires, à regarder le vieillard de son regard jaune et pénétrant. Sur la surface rocailleuse de son siège terne. Ecoutant les mots d’Ashab avec un intérêt mêlé d’un étrange sentiment. Cela semblait si vrai, si sûr si… embrouillé. Comme s’il voyait l’impossible et l’au-delà. Et pour le chat garou, c’était étrangement familier… Ses phrases confuses, ses paroles apportées par le vent, soulignaient son état d’esprit. Comme s’il le lisait comme un livre ouvert. Comme si le vent lui tournait les pages et lui lisait tout cela à l’oreille. C’était effrayant. Et pourtant, le félin garda son calme. Concentré sur le prophète et ses paroles. Buvant ses mots. Réfléchissant. Son esprit analysait, comme toujours. Il avait toujours analysé. Et son instinct faisait le reste. Mais là, il se mélangeait. Fricai finit par laisser tomber l’analyse. C’était trop étrange.

Les poils noirs du chat se hérissèrent légèrement au mot « trahison ». C’est tout se qu’il était. Un être qui trahissait pour réussir. Il serra les crocs. Soudain, l’atmosphère se fit plus lourd. Imperceptiblement d’abord, puis Fricai ressentit le changement. Ashab cria. S’affaissa. Le chat bondit pour s’asseoir à ses cotés. Il ne connaissait pas cet homme mais son instinct lui disait qu’il était important. Et qu’il n’était pas fou. C’était un vrai homme garou, si l’on peut dire. Et Fricai voulait savoir ce qu’il savait sur l’œuf. C’était son devoir, à lui.

La dernière phrase du vieillard lui vint alors… « L'oeuf ne doit pas être utilisé ou le monde sera ». Le monde sera ? Sera quoi ? Un mystère. Ne dois pas être utilisé. Si, il le fallait. Ou sinon, il lui fallait des explication. Le chat resta assis là. Ecoutant les respiration d’Asheb. Un peut inquiet.

*Pourquoi ?*

Son ton, neutre, ne laissait paraître son état d’esprit perdu et embrouillé.

Invité

Ashab ouvrit à nouveau les yeux et on pouvait voir qu'ils étaient plus ternes. Comme s'ils avaient repris leur couleur d'origine, usée par le temps. Il se redressa lentement, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas fait de vision digne de le laisser retomber au sol. Il devait faire attention ... bientôt il serait totalement prisonnier de ses visions ...

Il vit auprès de lui un chat au regard particulier. Ainsi il avait eu un témoin, et d'après le regard de l'animal, il s'agissait d'un chat-garou. Très intéressant et cela pouvait expliquer la force de la vision. Comme si la présence de l'animal magique avait renforcé la puissance du souffle du destin. Il soupira et regarda l'animal avec des yeux plus calmes. Ashab était de retour, le prophète était partit pour quelques temps.

Personne ne savait par contre pour combien de temps, il pouvait très bien avoir une nouvelle vision dans l'heure qui suivait, ou bien vivre normalement durant plusieurs jours, même si cela était de plus en plus rare à présent.

Il fixa le chat et lui demanda d'une voix calme.

J'espère ne pas t'avoir troublé.

Quand Ashab rouvrit les yeux, un frisson parcourrut le dos du chat garou. Son regard n'était plus le même. Il était plus terne, plus vieux, plus sage... Le vieillard se redressa et le dévisagea longuement. Fricai se redressa, ses yeux jaunes fixés sur le prophète. Il ne voulait pas le perturber mùais il avait besoin de savoir. Ses formulations énigmatiques n'étenchaient pas sa curiosité. Et n'étaient pas assez. Son devoir n'était pas fini. Cet oeuf d'or, il en avait parlé... Il devait savoir. Sa vision terminée, peut-être qu'il lui en dirait plus... Le félin s'adressa au vieux sage:

*Pas le moin du monde. Mais dites moi... Vous m'avez dis que l'oeuf ne doit pas être utilisé ou le monde sera... Pourquoi? Qu'est ce que cela signifit?*

Son regard, suplliant, était profondément plongé dans celui du vieillard:

*Je dois savoir. Je dois comprendre. L'avenir me souffle des mots que je n'arrive pas a saisir. Comme si j'essayer d'attraper une brise matinale... Pourtant, je sens qu'elle murmure doucement une légende sur un oeuf d'or... Que savez-vous?*

Le chat eu l'air d'avoir d'un seul coup retrouvé son age: au dela du temps. Un peu comme se prophète... Comédie? Au fond, il était partit pour, mais là, il ne savait plus...

*Aidez moi...*

Invité

Je suis impardonnable pour mon retard

Le vieil homme se redressa légèrement. Il savait que les chats-garous étaient particuliers mais pas à ce point. Il sourit tout de même et attendit que plus un son ne lui parvienne avant de se décider à répondre. Que pouvait-il lui dire sur cet oeuf qui tous semblaient chercher ? Quelle idée cela entrainerait-il dans l'esprit animal ? Il ne le savait pas, mais en tant que prophète il pouvait tout dire, il devait tout dire.

Il regarda le chat qui n'en était pas un et parla d'une voix calme.

Je sais que tu le recherches toi aussi. Comme tous ceux qui pensent encore au destin. Mais ne perds pas ton temps à courir le monde, certaines choses sont plus simples. Je ne peux te révéler ce que j'ignore, mais je peux t'aider à comprendre mes anciens mots. Si je me suis stoppé durant la prophétie c'est qu'elle était dangereuse, soit pour toi soit pour moi. Qui sait, tes oreilles n'auraient peut-être pas dues être présentes ...

L'homme qui semblait repousser la mort cessa de parler, laissant retomber les implications de ce qu'il venait de dire.

» Ashab