Premiere révélation [ PV Tallagh et Maryn ]

La tempête de neige qui avait soufflé toute la nuit sur le Dalgona venait enfin de se calmer au même moment ou le jour se levait.
Un soleil éclatant et radieux aurait pu éclairer la montagne, rendant la tache encore plus difficile aux deux suicidaires qui avançait sur les flancs du Dalgona.

Mais voila, le soleil, éclatant et radieux qui aurait pu éclairer la montagne, était masqué par de gros nuages porteurs de neiges.
On ne saurait dire si c'était vraiment chance ou malchance.

Une fine tête creva la neige.
Celle qui ne ployait jamais l'échine avait dormi dans une niche creusée dans la neige, haute d'1m50 a peu près, et venait de se réveiller, ressortant à la lumière.

Son instinct de louve lui soufflait tous les secrets de la neige et elle avait passé la nuit bien au chaud, a l'abri de la tempête.

Une seconde tête, noire cette fois, creva la surface neigeuse un peu plus loin.
La tête noble et puissante du grand étalon noir qui n'en était pas un, Wyrda, le Destin.

Le destrier se releva et s'ébroua pour chasser la neige de sa robe plus sombre que les plus profonds abysses du Mal. Tournant son beau regard de cristal vers l'elfe qui baillait encore comme un chat, il renâcla doucement.
Il était temps de repartir.

Acquiescent sans répondre, la jeune femme se releva et ajusta sa longue cape noire sur ses fines épaules.
La route était encore longue selon l'étalon, il fallait repartir.

S'ébrouant à son tour, l'elfe sauta sur la neige qui résista sous son poids et commença à avancer, devant Wyrda qui s'enfonçait et devait souvent creuser son chemin a coup de sabot.

L'esprit de Louve était tout entier tendu vers son but. Elle empêchait toutes idées vagabondes d'accéder à elle, elle s'empêchait de penser a Adana, Tallagh, Ìnos, Oromis ou les autres... Les Siens...
Elle devait uniquement se concentrer sur le chemin, sur les congères et les autres pièges qui jonchaient encore sa route.
A ce qui se trouvait au bout de la route...

Celui qui n'était pas et n'était qu'un lui avait dit ... Non, il ne fallait pas penser à cela non plus.

La jeune femme bondit pour éviter une congère qui était pourtant invisible.
Ni elle ni l'étalon ne parlaient. Le vent c'était tu et le silence régnait sur la montagne.
Un silence de mort. Le silence des éléments qui retenait son souffle, attendant ...

Le soleil avança dans le ciel tandis que les deux compagnons continuaient à avancer, sans répit.

Vers le milieu de la journée, ils y parvinrent enfin.
Une grotte s'ouvrait brusquement dans le ventre de la montagne, baignée d'obscurité et d'une atmosphère mystérieux ... qui sentait la magie.

L'elfe s'immobilisa brusquement et fixa l'ouverture béante qui semblait l'attendre.
Wyrda s'arrêtas près d'elle, sa belle voix grave résonant dans l'esprit de la guerrière.

* Oui c'est ici... A toi de trouver la salle ou ELLE t'attend *

ELLE... Qui était-ELLE ?
Une question sans réponses ... Jusqu'a ce que Louve LA trouve.
Ce qui ne saurait tarder... Comme uniquement guidée par son instinct, la jeune femme avança d'un pas décidé et s'enfonça dans la caverne noire.

L'hrulga abandonna sa fausse apparence.
Ses longs crins blancs virèrent au rouge un peu plus sombre que le sang, son encolure s'amincit et des crocs vinrent orner sa bouche. Les puissantes griffes de ses membres se posaient maintenant sur la neige sans s'enfoncer.

Il la suivit à l'intérieur.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Louve avait fermé les yeux.
Elle l'entendait dans sa tête. ELLE, elle entendait SON chant. ELLE l'appelait. ELLE la guidait. ELLE l'attendait ... depuis bientôt dix neuf ans ...

La dragonnière avançait, uniquement guidé par ce chant dans son esprit. Ses mains erraient sur les parois, caressant la pierre. Laissant sur la roche une marque sanglante, laissant une traînée de son propre sang. Comme pour que QUELQUN'UN la suive...
Le médaillon d'ambre qui pendait à sa gorge brillait de sa propre lueur, comme si lui aussi répondait à l'appel d'ELLE.
Il LUI répondait ... ELLE ... ELLE qui continuait à la guider...

L'elfe suivit sans faillir le chemin sonore qu'ELLE traçait jusqu'a ELLE. Errant sans errer, avançant pour mieux reculer.
Elle approchait, elle le sentait...

Louve déboucha dans une salle baignée par une lumière irréelle.
Ouvrant les yeux, la jeune femme LA vis. ELLE. ELLE était la, au centre de la salle.
La lumière venait d'ELLE.

La Fille du Destin avança encore vers ELLE. Et elle put LA contempler dans toute sa surnaturelle splendeur.

La pierre scintillait d'un feu ardent que rien ne pouvait éteindre, néamoins emprisonné dans la roche. La lueur changeante s'illumina d'un bleu calme et heureux.
ELLE.
LA voila.
ELLE l'attendait. Elle ... La Fille de la Nuit et la Fille de l'Orbe.
La lueur s'irisa d'ambre identique a celui du pendentif de la jeune femme.
Tout doucement, comme guidée par une force supérieure, elle effleura la roche du bout des doigts, sans peur.

Le corps de l'elfe s'arqua brutalement sous la douleur fulgurante qui venait de l'envahir. Elle ouvrit la bouche sur un cri muet qui ne sortis jamais. Elle était incapable de détacher ses doigts de la pierre.
Douleur, douleur, douleur..
Et bientôt, Chagrin.
Souffrance, Douleur, Mort, Peur, Chagrin, Tristesse. Hurlement.

Le cri quitta enfin sa gorge et résonna sous la voûte. Un seul et unique cri qui résumait tout ce que le monde pouvait contenir comme souffrance.
Un seul cri .. et elle s'écroula.

Le corps de la jeune femme heurta le sol avec une grâce irréelle.
La lumière baignait toujours la salle, mais maintenant d'un bleu sombre chagrin.
Wyrda lui aussi se trouvait la. Et dans ses yeux brillait une tristesse infinie tandis qu’il fixait le corps immobile de sa protégée. La protégée du Destin.

SON chant résonnait maintenant dans toute la caverne, dans tout le labyrinthe qui menait à la salle et même sur la montagne. Mais LE chant était si triste a présent. IL guidait …

Tallagh se réveilla en sursaut, le corps baigné de sueur, le souffle haletant, ses yeux luisants de peur dans les ténèbres. Il venait de faire un cauchemar, bien trop réel pour être écarté d’un geste au réveil. Un cauchemar si terrifiant, si chargé de mystère, qu’il restait dans l’esprit du jeune Dragonnier, brouillant ses sens, l’empêchant de penser.

Une énorme masse bougea, se plaçant à côté du jeune humain. Un long reniflement, et la tête de Talenka, le dragon vert, vint frapper avec douceur la poitrine du dragonnier, sans réaction notable.

**Tallagh ? Que se passe-t-il ? Tu as rêvé ?**

Mais Tallagh ne répondit pas : il ne pouvait même pas entendre le dragon. Ses pensées se heurtaient au barrage de son cauchemar, ce rêve si réel pourtant…
Tal’ s’impatienta, frappant plus durement le jeune humain, qui restait toujours immobile, plongé dans une sorte de transe inquiétante.

Les deux compagnons avaient campé toute la nuit au pied des Beors, à la demande du Dragonnier. Le dragon n’avait pas protesté contre cette lubie, mais maintenant, il s’en voulait. Le jeune homme était bizarre, il se passait quelque chose de pas normal, et Talenka le sentait : la magie était à l’œuvre, ici, dans ces montagnes, loin de toute cité humaine. Mordillant gentiment la cheville de son petit humain, Talenka demanda d’une voix de plus en plus désespérée.

**Tallagh, petit humain, partons. Je n’aime pas être ici**

Enfin, le jeune homme répondit, semblant sortir de la transe qui le maintenait jusque là prisonnier. Ce rêve avait semblé si réel, si pressant, que Tallagh se résolut de l’écouter. Après tout, quand il était petit, son grand père lui répétait de suivre sa voix intérieure, d’écouter ses pensées les plus profondes… Voilà l’occasion idéale de mettre en pratique ce qu’on lui avait enseigné, non ? Mais comment convaincre le dragon de le suivre dans cette entreprise, qui semblait pure folie ? Escalader l’une des plus hautes montagnes des Beors : à côté de ça, trouver Ellésmera semblait être un jeu d’enfant. Tallagh finit par attaquer le problème de front :

**Je dois suivre mon rêve. Je ne sais pas si tu comprends, mais c’est… urgent. Et essentiel. Je ne sais pas pourquoi, mais je dois y aller. Je t’en prie, fais moi confiance.**
**Et si c’était un piège, L’empire a tellement d’ennemis ! Pourquoi n’aurait-on pas ensorcelé ton eau, ta nourriture ? Je refuse de me mêler à ce projet**
**Tal’, j’ai besoin de toi, tu comprends ? Je sais que ça peut semblait ridicule, infantile, tout ce que tu voudras, mais je dois le faire. J’en ai besoin ! **
**Et si je refuse ?**
**J’irai, avec ou sans toi. Mais sans toi, j’aurais l’impression de laisser une partie de mon âme. Nous devons y aller ensemble.**
**Tu es sûr de toi, petit humain ?**
**Oui**

La réponse était claire, vibrante dans l’esprit du dragon comme les trompettes qui sonnent l’alerte. Oui, Tallagh était sur de lui. Il savait que sa place était là-haut, près de La Voix qui semblait l’appeler, le guider, l’exhortait de venir la rejoindre au plus vite. L’Appel était si vibrant d’enthousiasme que le jeune homme n’avait qu’une envie, escalader la montagne à mains nues. Mais ce projet était irréalisable, et au plus profond de lui, il savait que si Talenka refusait, il n’irait pas, quitte à se le reprocher toute sa vie.

**Et il y a Louve**
**Louve ? Que vient-elle faire là-dedans ?**
**Je… je ne sais pas**

Avoua le garçon, penaud.

**Mais je le sens, et c’est suffisant pour moi**

Tal’ gronda sourdement, soufflant une bourrasque qui fit remuer les cheveux de son Dragonnier, avant d’accepter avec un sourire.

**Alors, c’est suffisant pour moi aussi, petit humain. Viens, nous irons plus vite ainsi**

Sans dire un mot de plus, le Dragonnier monta en selle, tandis que le dragon grimpait, plus haut, toujours plus haut. Le froid s’intensifia, faisant grelotter le Dragonnier qui se colla au dragon. Au bout d’une longue ascension, Tal’ se posa. Les courants froids l’empêchaient de monter plus haut, et ils durent continuer à pied. Ce fut une longue ascension, car le dragon peinait dans la neige, mais il rechignait à abandonner son Dragonnier et pour Tallagh, pas question de laisser le dragon en arrière. Ils peinèrent longuement, enfoncés jusqu’aux genoux dans la neige molle, leur progression se faisant de plus en plus lente au fur et à mesure qu’ils montaient. Au bout d’un moment qui leur parut une éternité, trempés jusqu’aux os par la neige et transis par le froid, les deux compagnons mirent enfin le pied sur un sol meuble : une petite grotte, perdue en haut de la montagne, semblait enfin marquer la fin de leur périple.

Tallagh se laissa tomber à terre, grelottant et mort de fatigue. Il avait aidé Tal’ du mieux qu’ils pouvaient et enfin, ils semblaient toucher au but. Talenka était dans le même état, et il se laissa tomber au sol, soulevant un nuage de poussière.

**Je déteste la neige.**

La voix du dragon dans sa tête fit sourire Tallagh qui se releva, puis s’assit contre le dragon.

**Bah, c’est joli, tu ne trouves pas ?**
**Trop froid**
**Petite nature, va !**

Les deux compagnons se reposèrent longuement, reprenant petit à petit des forces après leur longue ascension. La grotte était plus chaude que l’extérieur, et baignée d’une étrange lueur. Le Dragonnier finit par sauter sur ses pieds, taquinant le dragon.

**Alors petit, on dort ? On a un rêve à accomplir, une fille à sauver, et tout ce que tu trouves à faire, c’est dormir ?**
**Tu veux vraiment que je te croque ? Je n’ai jamais mangé d’humain, mais je vais finir par me laisser tenter !**

Grommela le dragon, se remettant tant bien que mal sur ses pattes.
Sur ces mots, les deux amis se remirent en route, côte à côte, longeant les murs de pierre. Tallagh avançait vite : Sa Voix s’était faite plus pressante, Son Chant plus impatient, plus inquiétant aussi. Le jeune homme avait parfois l’impression de rêver : seule la présence de Tal’ le convainquait que ce n’était pas un rêve. Finalement, ils débouchèrent dans un long labyrinthe, guidés seulement par Sa Voix. Quiconque aurait hésité avant de s’y engager, persuadé d’y trouver la mort, mais les deux amis ne se posèrent même pas cette question. Tallagh n’hésitait pas, confiant dans cette voix qui venait de son cauchemar, mais à la fois si douce et si rassurante, qu’il l’aurait suivi au bout du monde. Et il y avait Louve… Louve, qu’il avait vu allongée sur le sol, comme une vision de terreur. Louve immobile, sans vie, qui avait besoin de lui. Plus que tout, c’était ça qui le poussait en avant, le besoin de voir qu’elle n’était pas là, que ce n’était qu’un rêve…

Tout à ses pensées, le Dragonnier glissa sur une plaque de mousse, son genou heurtant violemment le sol pierreux, laissant une belle entaille sur la peau nu du jeune humain, qui grogna de douleur. Il s’était écorché les mains sur le sol dur en voulant retenir sa chute, ses paumes ensanglantées laissant quelques gouttes rouges sombres sur les pierres qu’il touchait.

D’un geste, il rassura Talenka. La magie aurait pu le soigner, mais curieusement, il ne voulait pas. Pas ici.
Sans dire un mot, les compagnons marchaient, marchaient, semblant s’enfoncer dans la montagne, plus loin peut-être qu’ils ne l’auraient fait de leur propre initiative. Mais comment refuser quand Elle les guidait ?

Au bout d’un long moment, Tallagh et Talenka débouchèrent dans une vaste salle, illuminée d’une étrange lumière bleutée. Tout à la beauté étrange du lieu, le dragonnier s’arrêta sur le seuil, ses yeux avides de contempler la merveilleuse lueur. Cet endroit semblait irréel, comme dans un rêve… ou un cauchemar. Celui qu’il avait fait lui revint doucement en mémoire : tout y était, le lieu, le décor, seul manquait… Louve.

Regardant autour de lui, le Dragonnier finit par l’apercevoir : elle était là, allongée à terre, comme dans son rêve. Tallagh se jeta auprès d’elle, mais rien ne semblait parvenir attendre la jeune elfe. La raison pour laquelle il était ici dépassait son entendement, mais il savait une chose : sa place était ici. S’approchant lentement du corps inanimé de Louve, il murmura doucement.

Je suis ici.

Pourquoi ? Il n’en savait rien. Mais quelque chose en lui lui disait de le faire, et il ne voulait pas lutter. Levant haut sa main droite, la marque de la Gedwëy Ignasia brillant légèrement dans l’obscurité, le jeune humain toucha la peau si douce de Louve, la jeune elfe a qui il confierait sa vie sans la moindre hésitation.

La marque d’argent s’illumina, semblait éclairer la grotte de son doux scintillement. Sans un murmure, Tallagh plongea dans l’esprit de Louve.

L’esprit des elfes est différent de celui des hommes. Mais celui de Louve est plus différent encore.
Une douce musique aux accents cristallins, qui résonne comme l’eau d’une cascade sur la mousse se fait entendre en son esprit.
L’esprit de la jeune femme est sans protection mais une chose revient si souvent qu’il est impossible de regarder autre chose. Entachée de souffrance, une .. Une chose approcha leur conscience.
Une fenêtre s’ouvrit dans l’esprit des deux jeunes gens, comme une déchirure dans le rideau du temps, les faisant remonter dix-huit ans en arrière.

« Du haut d’une colline on aperçoit une vallée. Les abords d’une profonde forêt longeaient les vallons herbeux. Forêt, chemin et prés, rien qu’une belle vallée.
Et soudain, oui soudain, comme par enchantement, Elle apparut.
C’était une jeune femme magnifique, vêtue d’un grand voile blanc. Ses longs cheveux roux, ondulés, lui tombaient dans le dos et se noyaient dans le tissu.
Elle courrait, les bras serrés sur la poitrine. C’est un enfant qu’elle serrait dans ses bras. Un tout petit enfant, enveloppée dans un linge du même blanc que son voile. Son enfant.
Elle était si belle !
Mais c’était comme un rêve. Sans un bruit. Ses mouvements étaient d’une lenteur troublante. Elle semblait flotter dans le paysage, se fondre dans la lumière.
Nous comprîmes alors qu’elle courrait vers la forêt. Non. Elle ne courrait pas, elle fuyait. Il devait y avoir quelque chose derrière elle. Quelqu’un qui la faisait fuir.
Elle se retournait tout le temps, lançant des regards emplis de terreur vers le fond de la vallée.
Nous étions les témoins muets d’un spectacle onirique. C’était comme une tapisserie qui prenait vie sous nos yeux. Nous regardions la jeune femme sans vraiment savoir si elle était vraiment la. Et pourtant c’était si réel !
Nous la voyons courir de plus en plus vite. La forêt n’était plus très loin. Bientôt elle pourrait se cacher dans l’ombre des arbres. Puis soudain, Nous la vîmes tomber, lentement, et s’étendre sur le sol. Une flèche lui transperçait le cœur. Une flèche harpon, celles qui ne peuvent s’enlever sans tout arracher. Une flèche entièrement en métal.
Nous vîmes alors ceux qui la faisaient fuir. Des guerriers barbares, dix, quinze peut être, vêtus de cuirs noirs et de peaux de bêtes, tout droit venus de l’Enfer.
Leurs visages, que l’on distinguait mal, étaient couverts de peinture marron et de fines tiges de bois traversaient leurs nez et leurs lèvres. Ils étaient armés de double haches et de masses d’armes. L’un d’entre eux portait même un arc massif.
Ils étaient terrifiants.
Ils ne ressemblaient à aucuns guerriers qu’il nous ait été donné de voir et plus jamais nous n’en verrions d’aussi monstrueux. Ils étaient si larges et si forts qu’ils ne ressemblaient presque plus a des hommes. Mais en était ce vraiment ?

Et c’est la qu’elle tourna la tête vers nous. La plus belle femme qu’il nous ait été donné d’admirer c’était elle. Cette jeune femme aux cheveux roux, avec ses yeux bridés d’un or profond, sa peau comme une plage de sable brun et son corps à peine voilé par ce tissu blanc maculé de son sang.
Une femme qui ressemblait étrangement a … Louve. Son visage, son regard. C’était Louve et ce n’était pas elle.
La simple beauté de ces gestes, son enfant tout contre elle.

Et la, allongée par terre, devinant sa fin proche, elle nous regardait, nous. Si près et si lointain pourtant. Il y avait dans ces yeux toute la sagesse du monde, et toute la détresse aussi. Elle bougeait à peine et nous savions qu’elle allait mourir.

Un mouvement dans la foret lui fit tourner à nouveau la tête. A la lisière des arbres, des loups étaient apparus. Toute une meute.
Celui qui la guidait avança vers la femme, sans peur.
C’était un grand loup noir aux yeux couleurs cristal. Les même yeux qu’un hrulga aujourd’hui, le même regard que Wyrda.
Une petite louve au pelage fauve roussâtres, avec des reflets cuivrés comme dans les cheveux de la jeune femme, avança vers Elle et couina en déposant une petit lèche sur le front de la Dame.
Le grand loup grogna à son tour. De rage, de colère. D’impuissance.
Le temps pressait. Les guerriers approchaient. Si la meute n’avait pu sauver sa sœur, la Dame, elle devait sauver l’enfant.

" Vite ! " Balbutia la jeune mère " Emmenez-la "

Le noir s’avança, rampant presque, jusqu'à la femme. Avec un petit couinement, il attrapa l’enfant entre ses crocs avec délicatesse puis recula, sans se relever.
Le regard qu’il posas sur la Dame était si triste, si chagrin. Comme une promesse …
De la venger ou de protéger l’enfant ?
Difficile à dire.
Le drap glissas, dévoilant un pendentif d'ambre qui ressemblait tant aux yeux de la Dame, et le doux visage d’un nourrisson … aux yeux d’argents.

Difficile spectacle que celui d’une mère qui se sacrifie pour son enfant. Le sang de la femme s’écoule dans l’herbe, tache écarlate dans le soleil du matin.
Un mince filet de sang coule entre les lèvres de la Dame lorsqu'elle efleura le pendentif du bout des doigts et qui reprit d’un ton plus assuré, vibrant. Son regard flamboyant se posa sur le grand loup noir qui portait toujours le bébé.

" Met la sécurité Guide. Ne laisse pas ceux de Torak l’approcher "

Un son. Non. Une voix, une voix humaine sortit de la gorge du loup. Une voix grave et chaude a la fois, porteuse d’une sagesse millénaire. La voix de Wyrda.

" Je te le promets Poldenra. Ait confiance en tes frères de races. "

L’enfant ne pleurait pas. Il le regardait. Il ne devait avoir que quelques semaines. Cependant, il le regardait fixement. Comme s’il comprenait. Comme s’il le suppliait lui aussi.

La Dame essaya de sourire mais ce ne fut qu’un rictus de souffrance, et nous la voyions sombrer dans l’agonie. Lentement.
Il y avait tant de souffrances dans ses yeux. Il était impossible de la regarder sans rien faire et même le loup sans âme qui lui faisait face ne pouvait être insensible a la beauté et la douleur de cette femme qui allait mourir.

" Qu’Aldur vous protége. Veille sur elle Guide, veille sur ma fille. Maintenant fuyez ! "

Le loup jappa doucement. Une légère brise agitait son pelage noir de jais et ses yeux bleus scintillaient doucement dans la lumière du jour.
Une larme roula de l’iris cristallin et perla avant de tomber sur le sol, rejoignant le sang de la Dame.

" Inay sera en sécurité. Va en paix Poldenra, nous veillerons "

Elle fermas les yeux. Si belle.
Une rumeur sourde accourait à l’extrémité du prés ou elle était tombée. Les guerriers approchaient.
Emplis d’une tristesse sans nom, les loups fuirent entre les arbres. L’enfant avec eux.
Nous vîmes alors les guerriers qui n’étaient plus qu’à quelques pas et les loups se mirent à courir, vite. Sans réfléchir. Ils ne savaient s’ils fuyaient les guerriers ou l’image de cette jeune femme ensanglantée.

Les loups disparurent. Le grand noir avec eux. »

La fenêtre se ferma, libérant les deux jeunes gens.
La lueur de l’Orbe c’était éteinte, laissant place à une lumière tamisée qui les éclairait à peine.
Le corps de la jeune elfe était toujours allongée sur le sol, immobile.

Le grand étalon avança d’un pas, son ombre s’affichant sur les parois de pierre.
Ployant l’encolure, il frôla le visage de la jeune fille du bout des naseaux, expirant un air chaud sur son visage.

Louve rouvrit les yeux. Ses yeux d’argent qui semblait emplie d’une douleur infinie.
Elle se souvenait.
Le bébé que la femme portait dans ses bras, c’était elle. La femme qu’elle venait de voir mourir pour la seconde fois, n’était autre que sa mère.
Pour la seconde fois…

Le chant c’était tus. On n’entendait que la respiration rapide et affolée, celle qui précède les sanglots, de Louve et celles plus calme de Tallagh, Wyrda et Talenka.

( Je sais pas si j'ai battus le reccord mais je l'aime bien mon post ^^ )

[je l’aime bien aussi, il est terrible ! Bravo]

Quand le jeune Dragonnier toucha Louve, il se sentit tomber, quittant la réalité pour un autre monde. Cependant, en même temps, il avait conscience de sa présence ici, dans cette grotte… comme si son esprit quittait son corps, laissant celui-ci veiller sur la jeune elfe à terre. Mais Tallagh ne s’attarda pas longtemps sur ce sentiment bizarre : une autre scène, bien plus importante, capta son attention.

Il ne pouvait qu’y assister, prisonnier immobile de ce monde où il ne pouvait pas intervenir, même s’il voulait de tout son cœur. La scène se déroulant devant ses yeux était horrible, tragique, baignée d’une détresse que le jeune homme ressentait au plus profond de son âme. Que n’aurait-il pas donné pour empêcher ce massacre !

Laissant toute la scène se dérouler devant ses yeux, comme un rêve qui n’en était pas vraiment un, Tallagh s’efforçais de comprendre, comprendre qui étaient ces personnes qu’il ne connaissait pas, qui étaient ces guerriers, si semblables à des animaux. Il comprit bien vite qui était l’enfant… il aurait reconnu ces yeux entre mille… Louve, sa bien-aimée, celle pour qui il donnerait sa vie.

Mais bientôt, le rêve bien trop réel s’acheva, et la conscience du jeune homme regagna son corps, le laissant pantelant de fatigue, désorienté. Il était toujours assis à côté de Louve, mais la lumière si étrange avait disparu, laissant la scène à demi éclairée par une faible lueur. Le Dragonnier se passa une main sur le visage, grimaçant quand il sentit le goût du sang sur ses paumes. Jetant un regard vers Talenka qui était resté a l’entrée, il vit une ombre se mouvoir, doucement, vers lui.

Enfin, pas vraiment vers lui, mais plutôt vers Louve. Wyrda, le grand étalon noir s’approcha lentement, frôlant l’elfe immobile de ses naseaux. La jeune fille ouvrit bientôt les yeux, deux yeux magnifiques qui reflétaient une si grande tristesse, une si grande douleur que Tallagh sentit son cœur se serrer, menaçant de le faire suffoquer.

Il n’y avait plus un bruit dans la caverne, seule la respiration haletante de la jeune femme rompait le silence qui s’était abattu sur les quatre compagnons. Sans y réfléchir, Tallagh se rapprocha de l’elfe, soutenant sa tête pour éviter qu’elle ne heurte le dur sol de pierre. Il ne savait pas quoi dire, comment combattre par des mots quelque chose d’aussi horrible ? Mais inconsciemment, il savait aussi que ce n’était pas des mots qu’il devait offrir à la jeune elfe. Sans un bruit, il se glissa à ses côtés, offrant dans sa présence tout le réconfort dont il était capable. La scène qu’il avait vue dans l’esprit de la jeune femme se répétait sans fin dans sa tête, ajoutant à chaque fois plus de tristesse et de douleur dans l’esprit du garçon. Etait-ce donc ça, le passé de la jeune guerrière qu’il aimait ? Un passé de souffrance, de menace, de mort ?

Regardant tendrement la petite Louve, le Dragonnier sentait chaque battement de son propre cœur résonner à ses oreilles, comme si chaque battement lui rappeler son amour pour cette jeune elfe, si douce, si fragile, même si le plus souvent, elle ne le montrait pas. Et Wyrda… Le Guide, le Hrulga… qui était-il en réalité ? que venait-il faire dans cette histoire ? Et lui… pourquoi était-il là ?

Des milliers de questions se bousculaient dans sa tête, et le jeune homme se contenta de lever ses yeux bruns vers le Hrulga qui attendait à côté de Louve, des yeux si emplis de questions muettes qu’il doutait de ne jamais pouvoir y répondre.

Mais pour l’instant, Tallagh mit ses questions de côté. Louve allait mal, et seul cela comptait. Dans le silence de la caverne, le Dragonnier parla enfin.

Est-ce que ça va aller ?

Sa voix résonnait bizarrement sous la voûte, faisant se répercuter la question à l’infini. Bien sur que non, ça n’allait pas. Mais comment faire comprendre à Louve qu’il était là, qu’il voulait l’aider, autrement qu’en s’enquérant de son bien être ?

Le jeune homme n’avait pas réfléchi aux conséquences que sa question impliquait. Oui, il avait vu, lui aussi. Peut-être n’aurait-il pas du, peut-être avait-il commis une erreur… ce ne serait pas la première, de toute façon. Mais il voulait faire savoir à Louve que c’était trop tard, maintenant. Oui, il avait vu une chose qui aurait sans doute du rester au plus profond de l’esprit de la jeune elfe, il avait contemplé avec elle l’assassinat de sa mère, subi la plus grande douleur qu’un enfant puisse connaître à ses côtés.

Et pour cela, mais aussi parce qu’il l’aimait tant que sans elle, même le soleil ne pourrait réchauffer son cœur, pour cela, il était là. A ses côtés, sans juger, sans même poser de questions. Il était juste là, attendant il ne savait quoi. Mais sa place était ici, près de Louve.

[ Bon,j'en ferais pas des comme ca tout les jours moi LOL ]

Après son combat avec Tallagh,Maryn s'était éloignée de la petite île de Beirland,et avait décidé de se rendre à Dalgona,ville au sein même des montagnes des Beors.
Sa dragonne avait longuement insisté pour qu'elle prenne le temps de soigner ses blessures,mais la jeune dragonnière avait refusé,disant que ce n'était pas pressé,étant donné la superficialité de ses plaies.
Il était vrai que,mis à part quelques égratignures,certe douleureuses,elle n'avait pas reçu au cour de l'affrontement un coup inquiétant,susceptible de mettre ses jours en danger.

Lorsque la puissante dragonne se posa sur un terrain rocheux,pour le moins accidenté,l'adolescente descendit de son dos,avant de sentir le museau de son amie dans son dos.Cette dernière ordonna :

Bon,maintenant,tu dois te soigner !

Maryn regarda sa compagne,sachant par avance que le reptile n'en démorderait pas.Résignée,elle posa ses mains sur les traces sanglantes qui zébraient sa peau,avant de murmurer les mots de soin en ancien language :

-Waise Heill !

Les blessures se résorbaient lentement,Lenora prettant de sa forçe à la jeune fille,afin qu'elle ne se fatigue pas trop.Une fois que ce fut totalement soigné,maryn se retourna vers sa dragonne,un sourire aux lèvres.

Tu vois,c'est fait à présent,il était inutile de t'inquiéter !

Peut être,mais je n'aime pas te savoir blessée,par quoi que ce soit...

Je le sais,mais ne craint rien...Je suis une grande fille maintenant.

Je n'en doute pas...

La puissante dragonne se redressa de toute sa hauteur,bombant le torse,paraîssant d'une taille encore plus grande qu'à l'accoutumée.C'est avec une voix faussement vexée que la jeune dragonnière la gourmanda :

Oh ca va hein !

La créature eut un rire propre à son espèce,dévoilant ses crocs tranchants comme des rasoirs,avant de saisir le " petit bout de femme "entre ses serres,et de déployer ses immenses ailes bleues,s'élevant du sol à une vitesse vertignieuse.

Cela fait longtemps que nous n'avons pas volé ensembles !

Oui,c'est vrai !

Bien entendu,Lenora parlait d'un vol rapide et acrobatique,pas des vols de routine qu'elles accomplissaient chaques jours ensembles.

Alors accroches toi !

Maryn agrippa plus fermement le pommeau de la selle,avant de se laisser entraîner dans une spirale de couleurs et de sons,provoquée par la grande vitesse de sa monture.Le paysage défilait sous ses yeux,dont l'émerveillement ne se ternissait pas,jamais.Enthousiaste,elle cria à son amie :

Plus vite !

Vraiment?

En quelques coups d'ailes,la créature avait gagné une vitesse considérable,et enchaîna une série de loopings et de figures acrobatiques des plus impressionnantes,sans que sa jeune dragonnière ne se trouve désarçonnée.En effet,bien que ce ne fut pas toujours le cas,Maryn avait une parfaite tenue en selle,et il lui arrivait encore de rire de ses débuts.Elle plaisanta :

Eh bien,je t'ai connu plus endurante,tu t'empates !

Alors toi !

Elle volèrent encore de longues minutes,s'élevant toujours plus haut,toujours plus vite,avant Lenora ne se pose,retenue par une forçe qui semblait venir du sommet de la montagne.

Curieuse,Maryn la questionna :

On va voir ce qu'il y a en haut?

Quel intêret? Il y fait incroyablement froid,et...

Devant les yeux de cocker de la jeune fille,elle finit par céder .

Bien,mais nous n'y resterons pas très longtemps,je ne tient pas à ce que mes ailes ne gèlent !

Les deux compagnes marchèrent un long moment dans la neige,avant de parvenir enfin au sommet.Epuisée par leur ascension,elles se serrèrent l'une contre l'autre,et prirent un moment de repos,admirant la vue qui s'offrait à elles en contrebas .

C'est magnifique...

Oui...Tu avais raison,l'escalade valait le coup.

Elles restèrent un moment immobile,avant de perçevoir des sons,faibles d'abord.Au fur et à mesure qu'elles se rapprochaient d'une grotte,perdue dans la neige,ils s'amplifiaient.

Qu'est ce que c'est à ton avis?

Je l'ignore...On croirait entendre des voix humaines...

Vraiment? Allons voir !

Très bien...

Les deux amies pénétrèrent dans la sombre et froide cavitée,et marchèrent un moment sous terre,dans la grotte qui semblait vouloir rejoindre le centre de la Terre.Alors qu'elles étaient sur le point de renoncer,de faire demi tour et de redescendre de la montagne,Lenora stoppa sa marche,avant de grogner :

Il y a un autre dragon ici !

En effet,en s'approchant d'avantage,elles découvrirent un grand dragon vert qui leur était familier.Maryn ne tarda pas à découvrir celui qui avait été son adversaire,et ne put retenir une exclamation :

-Toi !

Sois prudente,peut être voudra il se venger de la dernière fois !

Portant la main au pommeau de son épée,elle remarqua que le jeune homme n'était pas seul...En effet,tout prêt de lui,était assise une belle jeune femme,qui lui était inconnue.

Amie? Ennemie? Il était encore trop tôt pour le dire....

( Moi non plus )

La jeune femme n'avait pas répondu. Son regard reflétait tellement de souffrances !

Elle se souvenait de tout. L'odeur des arbres et du vent, le sang sur sa peau de nourrisson, les cris des guerriers qui s'approchaient de leur proie, son voyage entre les crocs du grand loup noir, le poids de la pierre d'ambre sur sa gorge.
Elle ne comprenait pas a ces instants la. Tout ce que l'enfant qu'elle était avait pu comprendre, c'est qu'elle ne reverrait jamais sa mère. Et pourtant, elle n'avait pas pleuré. Avait-elle jamais été un enfant ?
L'elfe ne se souvenait pas... Mais ...

Maintenant, maintenant elle comprenait tout. Toute l'horreur de cette scène.

C'était beaucoup. C'était même trop. Trop de souffrance en un instant. Tellement ...
Au fond d'elle-même, la guerrière avait toujours nourri l'espoir de retrouver un jour sa véritable famille.
Un espoir qui venait d'être réduit à néant. Un ennemi mystérieux voulait qu'elle souffre. Il voulait qu'elle se vide petit a petit de son sang, de son espoir, de tout ce qui faisait d'elle ce qu'elle était. Il voulait la voir mourir.
Et Louve ne savait pas pourquoi...

La jeune femme se blottit contre Tallagh, son corps mince agité par des sanglots.
Les larmes coulèrent de ses beaux yeux d’argent, roulant sur ses joues pour finir en une corolle gracieuse sur la chemise du dragonnier. Si elle tremblait, aucuns gémissement ne franchissait ses lèvres.
Pas une plainte, aucuns sons.
Les seuls bruits audibles dans la salle étaient la respiration des compagnons et le chant de l’Orbe qui avait repris.
Un chant triste et sombre, semblable au chagrin de la dragonnière. Une mélodie lancinante qui s’élevait jusqu’au voûte obscure et s’enfonçait dans le labyrinthe de pierre avant de s’éteindre en une note délicate sur le seuil de la grotte.

Même les déplacements de Wyrda, l’hrulga qui n’avait toujours pas récupéré sa fausse apparence d’étalon de guerre, ne faisait aucuns bruits. Ses griffes s’enfonçaient dans le sable du sol de la pièce sans un son.
Il frôla les cheveux du jeune homme du bout de ses naseaux, quelques mèches s’envolant sous le souffle chaud du Guide, lorsque le dragonnier l’interrogea du regard.
Une voix grave et douce, ténébreuse, sombre mais aussi sage, sortit de la gorge de l’animal qui n’en était pas un. Pour la première fois, il parlait dans le langage commun sans avoir recours à la télépathie.
Un seul mot. Une seule réponse.

« Bientôt … »

Bientôt. Bientôt il lui répondrait. Bientôt Tallagh saurait presque tout.

L’Immortel regarda l’elfe dont les sanglots c’était taries, laissant place à des larmes tout aussi silencieuses. Cela lui rappelait un petit poème qu’avait écrit Poldenra, la mère de Louve.

Perles de cristal
Eclats de tristesse
Reflets de douleurs
Larmes

C’était particulièrement adapté à la situation. Quoi que la jeune femme aurait pu répondre par un autre poème, du père qu’elle n’avait pas connus.

Souvenir brûlant des douleurs passées
Déchirure dans le cœur qui n’en finit pas de saigner
Avenir voilé des âmes damnées

Comme quoi, la souffrance peut inspirer. Et les parents de la jeune elfe avaient souffert. Enormément.
La mort est souvent douloureuse mais mourir en étant incertain de si son sacrifice permettrait de sauver les siens, ça l’est encore plus.

Les pleurs cessèrent enfin. Toujours sans bruits.
La guerrière resta blottit contre celui qu’elle aimait. Elle avait besoin de lui. Par ce que sans lui, elle n’était plus rien. Par ce qu’il était le seul a lui donner la force de continuer à avancer, le seul qui lui permettait de rester vivante.
Par ce que sans lui, la lune n’avait plus le même éclat. La nuit n’avait plus le même goût, le chant des loups ne résonnait plus dans son esprit et la forêt n’avait plus la même odeur.
Par ce que sans lui, elle était toute seule, perdue. Par ce que son image emplissait les ténèbres et sa voix résonnaient dans les silences.
S’il n’avait pas été la, s’il n’avait pas vue l’horreur avec elle, si, des qu’ils avaient repris conscience, il n’avait pas essayé de la soutenir, elle aurait probablement renoncé. Elle se serait laissé mourir ici, seule, dans le sable, auprès d’une pierre plus intelligente que le plus intelligent des dragons, plus intelligente que Wyrda lui-même. Elle n’aurait pas eu le courage de continuer.

Mais la, elle prenait sur elle. Elle se poussait à retrouver son calme, a retrouver l’espoir.
Et par ce que lorsqu’il était près d’elle, elle ne pouvait même pas envisager l’idée de mourir.

L’eau sur son visage commença à sécher et ses tremblements incontrôlables se calmèrent également. La douleur était toujours la mais refoulé au plus profond d’elle-même.

Le regard cristallin de l’étalon se posait sur le jeune couple, plein de sagesse et de compréhension.
Mais également de méfiance car l’hrulga avait entendue un bruit qui n’avait rien a voir avec le chant de l’Orbe. Et les échos d’une conversations par télépathie parvinrent à son esprit sur puissant sans qu’il puisse entendre ce qui se disait.

Et Maryn ne dut la vie sauve que grâce au prodigieux réflexes de la créature qui avait failli lui sauter dessus des qu’elle avait posé un pied dans la salle et n’avait tourné qu’au dernier moment, bien que les puissantes et terribles griffes du Guide était passés à seulement quelques centimètres du visage de la jeune dragonnière.

Il tourna la tête vers Tallagh avec un petit ricanement lorsque la jeune fille aboya son « toi ! ». Cette fois, pas besoin de montrer aux deux filles qu’il pouvait aussi parler normalement quand il voulait. Il intervint par télépathie auprès du jeune homme.

* Visiblement tu n’as pas toujours que du succès auprès de la gente féminine *

Il semblait trouver cela hilarant.
Semblait seulement car l’éclat sauvage dans ses yeux bleus démentait très bien cet aspect de vieux plaisantin. L’hrulga se méfiait de la dragonnière et un geste de travers pourrait lui coûter la vie.

Secouant sa crinière rouge sombre, l’étalon se déplaça pour pouvoir surveiller tout le monde … et intervenir à tout moment.
Quelqu’un de ses crocs dépassait un petit peu de ses mâchoires et formaient une tache blanche sur sa robe plus noire que les ténèbres du Mal. Il avait toujours cet air de tueur qui terrorisait les dragons les plus endurcie. Une peur ancestral gravé dans l’esprit des reptiles géants. De tout temps, les hrulgae intelligent comme Wyrda avait été des ennemis des dragons. Les seuls capable de tuer un dragon adulte comme … disons Shruikan.
Les hrulgae avaient disparut mais cette crainte était toujours vivace chez les créatures mythiques comme Talenka ou Lenora. Talenka en ayant déjà fait l’expérience par ailleurs.
Mais si Wyrda avait l’apparence d’un hrulga, il n’en était pas un. Il était parfois pire quand même.

Mais l’étalon n’était pas le seul a s’être mis en alerte lorsqu’il avait entendue l’arrivée de Maryn.
L’elfe c’était raidie, s’étant approché du haut de sa botte ou était habituellement accroché un poignard.
Habituellement, car elle se souvint lorsque sa main rencontra le vide, qu’elle avait laissé toutes ses armes à part son épée dans la grotte de l’entrée.
Et elle n’avait pas la force d’affronter qui que ce soit.

Ce n’était pas comme si elle venait de faire de la magie, mais elle ressentait une profonde fatigue. La jeune femme savait que ses gestes n’auraient pas été aussi rapide que d’habitude. Elle avait à peine la force de rester tourner la tête vers l’étrangère.
En y réfléchissant, c’était comme lors de ses premières transformations.
Ainsi, reconquérir son héritage la privait d’une grande partie de ses forces ?
Elle s’en souviendrait pour la prochaine fois.

( Tout les poèmes sont de moi ^^
et le premier qui me les pique va regretter d'être né )

[Très jolis les poêmes, petite!
Désolé si mon post n'est pas à la hauteur des vôtres, je le trouve moyen, mais c'est tout ce que j'ai été capable de faire!]

Quand Louve se blottit contre lui, si frêle, si perdue, il la laissa sangloter contre son épaule, se contentant de serrer son corps mince agité par de silencieux sanglots. Il la pressait de toutes ses forces, transmettant dans cette étreinte tout son amour et son admiration pour la jeune femme qu’il aimait.

Instinctivement, il savait que c’était le mieux qu’il pouvait faire, car nul mot, nul geste n’aurait pu endiguer ce flot de larmes. Louve pleurait, sur sa mère perdue, sa vie gâchée à tout jamais par une force mauvaise dont elle ignorait tout, et Tallagh ne pouvait rien faire d’autre que de rester près d’elle, laissant les larmes de la jeune femme qu’il aimait couler encore et encore. Seules les larmes pouvaient, sinon emporter, du moins atténuer un peu la souffrance de sa bien-aimée. Nul baume, nul magie ne guérirait son cœur, et seuls les pleurs pouvaient, pour un temps, cicatriser la blessure.

La musique étrange de l’Orbe se faisait à nouveau entendre dans la pièce, emportant le jeune humain dans ses notes mélancoliques. La musique de son rêve, cette musique qui, dans sa tête, n’avait cessé de résonner tel un chant funeste, apportant tristesse et malheur. Elle semblait refléter le chagrin de Louve, ses accords pourtant mélodieux faisant tressaillir le Dragonnier. Une plainte lugubre, plus triste que la tristesse elle-même. Il n’y avait d’autre bruit que cette musique, ce chant de souffrance qui emplissait la pièce, et le cœur de ses occupants. N’eut été Louve, Tallagh n’aurait pas pu supporter ce chant, qui remuait en lui des souvenirs qu’il croyait enfoui à jamais. Comme une peinture transparente posée devant ses yeux, Tallagh eut soudain l’impression d’avoir déjà vécu cette scène. Sauf que dans son souvenir, ce n’était pas Louve qui pleurait toutes les larmes de son corps, mais lui.

Il devait avoir 10 ans, peut-être 11, et son monde venait de s’écrouler : son grand-père, l’homme qu’il chérissait de tout son cœur, l’homme qui représentait la douceur et l’amour, venait de s’éteindre à tout jamais. Le jeune homme se souvenait encore de ce qu’il avait ressenti ce jour-là, prostré dans sa chambre, assis par terre à sangloter comme s’il ne devait plus jamais s’arrêter. C’est la qu’il avait décidé de devenir soldat, pour prouver à ce grand-père si aimé que son petit-fils était à la hauteur de l’espoir qu’il plaçait en lui.

C’est là aussi qu’il avait compris que rien ne comptait dans cette vie, sinon soi-même. Et que rien, ni Dieu ni homme, ne pouvait l’aider. Dure vérité pour un petit garçon, que d’apprendre que quoi qu’on fasse, on sera toujours seul sur cette terre, seul à lutter, et seul à perdre. Mais quand il avait rencontré Louve, cette vérité qu’il tenait pour acquise s’était effondrée en morceau. Pour la première fois, il avait compris ce qu’aimer voulait dire et que, par cet amour qu’il chérissait au plus profond de lui-même, par cet amour qu’il portait à la jeune elfe, il ne serait plus jamais seul pour lutter. Louve avait été sa bouée de sauvetage, le symbole vivant que sur Terre, il pouvait se passer encore des choses magnifiques.

Curieusement, le lien qu’il avait établi avec Talenka ne lui avait pas fait comprendre autant de choses. Certes, depuis qu’il avait tissé de profonds liens avec son dragon, Tallagh savait qu’il ne serait plus seul. Mais Tal’ était une extension de son âme, tandis qu’en Louve, il avait placé son cœur. Le lien si profond qu’il partageait avec le grand dragon ne ressemblait en rien à ce qu’il ressentait pour Louve, il était différent, mais sa force restait la même. Talenka faisait partie de lui, tandis que Louve… Il lui appartenait, enchaîné par son amour. Il donnerait tout pour elle, sa vie, son foyer, et irait même jusqu’à trahir son Roi. C’est à ce moment précis que le Dragonnier se rendit compte qu’il disait la vérité : rien, en ce monde, n’était plus important que la jeune femme, et même son appartenance à l’Empire ne pouvait contrer cet amour. Si on lui demandait un jour de choisir, il savait maintenant quelle serait sa réponse. Espérons qu’on ne lui demanderait pas de choisir…

Quand Wyrda marcha doucement à lui, Tallagh sortit de ses pensées, oubliant la tristesse qu’il ressentait, ou du moins, l’occultant. Louve avait besoin de lui, besoin qu’il soit fort, qu’il l’aide à surmonter sa peine… et même s’il n’était pas sûr d’être à la hauteur, il le devait, pour le bien de celle qu’il aimait. Ce n’était pas le moment de s’apitoyer sur lui-même : Louve attendait du soutien, et pas qu’il se comporte comme un gamin pleurnichard. Relevant les épaules, chassant de ses yeux toute trace de tristesse, le Dragonnier se pencha vers Louve, décidé à jouer le rôle du rocher sur lequel elle pourrait toujours s’appuyer. Quant l’étalon se pencha, soufflant doucement, Tallagh avait reprit confiance, décidé à soutenir Louve du mieux qu’il pouvait.

Le Hrulga souffla un mot, un seul, qui résonna dans le cœur du jeune homme comme s’il avait été gravé en lui. Bientôt… bientôt, il saurait. Mais savoir lui permettrait-il d’aider Louve ? Il l’espérait de tout son cœur, car rien ne lui faisait plus de peine que de voir l’elfe dans cet état. Elle, le soleil de sa vie, celle pour qui il donnerait la sienne, était là, contre lui, à pleurer sans jamais sembler s’arrêter. Et il était impuissant, ne pouvant que la regarder, la serrer contre son cœur, lui apporter par sa présence espoir et réconfort.

Au bout d’un moment, Louve cessa de pleurer. Ses larmes étaient peut-être taries, mais nul doute que la souffrance était toujours présente. Effleurant le front de la jeune femme de ses lèvres, Tallagh serra plus fort sa bien-aimée, conscient qu’en ce moment, elle avait besoin de lui, tout autant que d’air ou de lumière. Il devait se montrer fort pour eux deux, l’aider par son courage à surmonter l’épreuve horrible qu’elle venait de vivre. Au fond de lui, le jeune homme sentait qu’elle avait toujours espéré revoir sa mère, et cette croyance venait d’être anéantie. Mais il avait confiance en Louve, et savait qu’elle s’en sortirait, même s’il faudrait du temps, beaucoup de temps, pour qu’elle puisse petit à petit non pas oublier, mais accepter. En attendant, sans faillir, il resterait à ses côtés, soulageant par son amour la peine de sa bien-aimée.

Caressant doucement le front de la jeune femme, écartant les quelques mèches mouillées qui collaient à sa peau, Tallagh resta penchée sur elle, oubliant tout, la grotte, le monde. Seul avec Louve, caressant doucement sa peau brûlante, ses yeux plongés dans les siens, il renaissait, tel un nouveau-né ouvrant les yeux pour la première fois. Mais ce sentiment de félicité qu’il éprouvait à chaque fois que ses yeux se posaient sur elle tourna court… Une jeune fille débarque dans la grotte, et quand le jeune homme la regarda, il se retrouva en présence de la jeune Dragonnière qu’il avait défié en combat, il n’y avait pas si longtemps que ça. Sous le choc, il ne répondit rien à la nouvelle venue, se contentant de lancer un regard assassin à Talenka et Wyrda, qui semblaient tout les deux morts de rire. Oui, d’accord, il n’avait pas de chance avec les filles, ne s’attirant que des ennuis, et alors, c’était quand même pas de sa faute !

Sans Louve, le jeune homme se serait levé d’un bond, mais là, il ne pouvait pas. La jeune elfe était blotti dans ses bras, et même si elle s’était raidie en voyant la jeune fille, Tallagh doutait qu’elle puisse se lever. Cette vision l’avait beaucoup affaibli, et le chagrin qui l’avait suivi semblait avoir miné l’énergie de la jeune elfe. Le Dragonnier ne se leva donc pas, mais resta prêt à intervenir si Maryn approchait de Louve. Un grognement menaçant retentit : Talenka voulait montrer que lui non plus, ne laisserait personne toucher quiconque, et surtout pas la fiancée de son dragonnier, Tallagh lui adressa un regard reconnaissant, quand le dragon partagea cette pensée avec lui. Tal’ fouettait l’air de sa queue, regardant avec suspicion la dragonne et la jeune fille, prêt à intervenir au moindre geste.

Levant les yeux vers la nouvelle venue, Tallagh répliqua d’un ton mordant.

Oui, et alors ? C’est toi qui viens de débarquer sans prévenir, et c’est plutôt à moi d’être surpris, non ?

Le dragonnier resta calmement assis, ses yeux furieux ne quittant pas son adversaire. Non, il n’avait pas digéré sa défaite, car il prenait comme une défaite le fait que Maryn ai fait preuve de pitié envers lui. Si Louve n’avait pas été là, il aurait sauté sur l’occasion de prendre sa revanche. Mais pas maintenant. Maintenant, il avait des choses plus importantes à régler, et Louve était la seule qui lui importait.

Si tu es venue chercher le combat, je te préviens tout de suite : tu touches à l’un de ses cheveux, et jamais tu ne reverras la lumière du jour.

Il avait parlé d’un ton calme, presque accueillant, mais on ne pouvait s’y tromper : il défendrait la jeune elfe jusqu’à la mort, et même dans l’au-delà, continuerait à se battre. Louve était bien plus que sa vie : elle était son âme et s’il la perdait, même la mort ne pourrait atténuer ses souffrances.

[ Bon dsl,mais la crève,et la flemme de faire plus long^^]

Oui,la jeune dragonnière avait été surprise de découvrir Tallagh dans la grotte.A peine avait elle terminé sa première phrase qu'elle manquait de se faire défigurer par des griffes tranchantes.Lenora gronda sourdement,tandis que sa dragonnière murmurait :

-Tout doux...

Elle aperçut que la bête qui l'avait attaqué était en fait un hrulga,noble créature crainte des dragons eux même.Inclinant légèrement la tête,elle salua respectueusement l'animal,dont les yeux cristallins reflétaient toute la sagesse et la compréhension dont il semblait faire preuve :

-Je te salue,noble Hrulga.

Lenora,elle,resta droite,sur la défensive.Tallagh semblait prêt à lui sauter dessus,mais il serrait dans ses bras une belle elfe,qui semblait rongée par le chagrin.Des larmes avaient coulées sur ses joues délicates,innondant son visage d'une splendeur rare.
Maryn avait l'espace d'une seconde pensé que le Dragonnier était la cause de ces pleurs,mais avait très vite changé d'opinion.A leur première rencontre,elle avait en face d'elle un homme arrogant et macho,qui semblait s'être intégralemment transformé.Ses mouvements étaient doux avec l'elfe,et il semblait autant affligé qu'elle de la voir dans cet état.
Quand le dragon vert grogna,et que son dragonnier leva les yeux vers l'adolescente,lançant un avertissement des plus clairs sur un ton mordant,elle répondit calmement :

-Je ne suis pas venue pour vous attaquer.Nous passions par là par hasard avec ma dragonne,quand nous avons entendu des sons au fond de la grotte.Je n'aurais pas pu deviner qu'il s'agissait de toi,aussi je m'excuse pour le dérangement.Sois sans craintes cependant : Je jure que ni moi ni Lenora ne toucherons à ne serait ce qu'un seul des cheveux de ton amie,Vel eïnradhin iet ai Shur'tugal ( Sur ma parole de dragonnier ).

Comme pour confirmer ses dires,la jeune fille s'éloigna,et demanda à sa dragonne d'en faire autant :

Allons un peu plus loin,je ne veux pas qu'il se sente en danger et nous attaque pour rien...

Tu as raison,cela vaut peut être mieux...

La puissante créature recula à son tour,avant de demander :

Tu connais l'elfe?

Non,mais elle n'a pas l'air mauvaise...

En effet...Et que comptes tu faire avec Tallagh?

Rien.Son combat n'est pas celui de son amie...Elle semble avoir besoin de réconfort...

Et en effet,l'elfe semblait habitée par une tristesse immense,blottie dans les bras du jeune homme.Restant à l'écart avec son amie,elle attendit la réaction des deux jeunes gens...

( Mes amis ( ben quoi ? je peut pas dire "les filles" ni "les gars" xD ) je croit qu'on va vraiment ralentir le rythme par ce qu'on ne va pas tenir longtemps comme ca )

La lueur de l'Orbe c'était teinté de violet et éclairait toute la scène presque comme si elle c'était déroulée en plein jour.
Presque.
Le chant était maintenant plus calme, apaisant. La mélodie se glissait jusqu'au cœur des occupants de la grotte, comme pour les inciter à la paix.
Comme pour empêcher un combat.

Le grand étalon noir inclina la tête d'une manière un peu raide pour répondre à Maryn.
Et encore, c'est à peine s'il plia la nuque. Mais même ce geste semblait être de trop pour l'Immortel.

Avec un petit grognement, il lui répondit de sa voix grave et profonde si semblable a son propriétaire.
Etonnant que des sons humanoïdes puissent sortir de la gorge d'un hrulga.

" De même Dragonnière. "

Il posa sur l'Orbe un regard pensif.
La lueur se reflétait sur sa robe sombre et mettait en valeur l'osmose entre lui et la pierre.
Ils étaient deux entités qui ne connaissaient ni la Mort ni la Vie, porteurs de savoirs anciens qui avaient résisté aux temps à travers eux.

Wyrda était Le Guide. Celui qui est et n'est pas.
Mais l'Orbe. Qui était elle ?
Si les trois jeunes gens étaient réunis ici, près d'ELLE, ce n'était pas pour rien.
Qui étaient-ils ?
Louve portait tellement de noms sur son destin qu'il était difficile de savoir lequel était le sien. Celle qui ne ployait jamais l'échine.
Et Tallagh ? Et Maryn ?

Qu'elle était la force étrange qui les avait réunis ici, tous les trois ?
Difficile à dire et, pour le moment, je n'ai pas de réponses.

La réaction de la jeune fille qui s'écarta pour ne pas alerter Tallagh lui tira un hochement de tête approbateur.
Pas d'armes. Pas ici. Jamais ....

Et Louve ? Me direz-vous. Et bien, elle n'avait toujours pas la force de se lever et s'en voulait.
S’il y a bien une chose que la jeune elfe haïssait, c'était de montrer des signes de faiblesses.
Les larmes avaient étés de trop, même si c'était le dragonnier qui l'avait rassurée.
Elle n'en voulait pas a Tallagh mais a elle-même de ne pas s'être mieux contrôlée.

Elle n'avait jamais connu cette femme après tout ! Pourquoi sa mort lui faisait si mal ?

Si Louve avait posé la question a l'hrulga, il lui aurait répondu que c'était par ce qu'elle sentait que cette femme qui venait de mourir devant elle était sa mère. Par ce qu'elle sentait que cette femme c'était sacrifier pour elle.
Mais elle ne posait pas la question et ne cherchait qu'à nier ce qu'elle avait vue sans le vouloir ni le pouvoir vraiment.
Et la souffrance était toujours la, comme un filet de fiel dans son cœur, prêt a tout embraser sous la douleur.
Et même Tallagh ne pouvait souffrir pour deux, bien qu’il était incontestable de dire que sa présence aidait énormément la jeune femme.
Elle avait besoin d’un point d’ancrage, de quelque chose ou s’accrocher pour ne pas perdre l’espoir ou la raisons. Et ce point d’ancrage, il lui avait donné.

L'étalon effleura l'Orbe du bout des naseaux comme pour lui demander quelque chose et la pierre répondit par la vision, ou plutôt la projection, sur l'un des murs de la salle, d'un ciel étoilé.

Visiblement, la nuit était tombé pendant qu'ils
a) errait
b) discutait
c) avait des visions
d) pleurait
e) s'énervait
f) faisait un peu de tout cela

Dans le ventre de la terre.

De nouveau, avec ce petit ton paternel qui imposait le respect, Wyrda reprit la parole.

" La journée a, je crois, été longue et celle de demains le sera encore plus. Vous devriez dormir... "

Vous, désignait bien évidement les trois jeunes gens et les deux dragons.
De nouveau, l'étalon semblait savoir des choses qu'ils ignoraient.

La vision des étoiles s’éteignit, emportant avec elle la silhouette d’un loup qui se découpait sur la lune.

L'etalon tourna la tete vers l'elfe et la regarda pensivement.
Il murmura un mot empreint d'une autorité etrange et inhabituelle mais aussi ... de magie.
Et pourtant ce n'etait pas de l'ancien langage...

" Dors "

Un rugissement silencieux empli la tete de la guerrière qui tenta de resister contre le sort puis finit par etre vaincue et glissa doucement dans le sommeil.

[Personne ne veut ralentir en premier Xd, c'est ça le problème. J'ai fait un effort, que deux pages cette fois Xd]

En tant normal, Tallagh n’aurait pas laissé la dragonnière s’en sortir comme cela. Par hasard, vraiment ? Comment pouvait-on venir par hasard se perdre dans une grotte cachée en haut du Dalgona ?

**Peut être le même hasard qui nous a poussé ici**

Intervint calmement Talenka, captant le regard du dragonnier.

**Elle sait qui nous sommes, et maintenant, la situation est plus complexe. Elle connaît Louve. **
** Et alors ? Tu crois vraiment que tu pourras à jamais garder cette jolie jeune fille dans tes bras, la protéger du monde extérieur ?**

Non, bien sur que non, le dragon avait raison, que Maryn sache pour Louve et lui ne changeait pas grand-chose, sinon rien. Mais au fond de lui, sans vouloir se l’avouer, Tallagh voulait protéger sa bien-aimée de tous, il voulait que personne ne la voie, ne l’approche. Egoïste ? Non, simplement fou amoureux.

Très bien

Annonça Tallagh a contrecœur, sans que l’on sache s’il répondait à Talenka ou à Maryn. La musique s’était faite plus douce, plus apaisante, et le jeune humain avait l’impression que devant les notes de l’Orbe, ses inquiétudes reculaient, laissant la place à un sentiment de calme. Etrange, après la douleur qu’il avait ressenti devant les larmes de Louve.

Le bruit des pas de Maryn et de sa dragonne le ramena à la réalité, et il sentit un souffle brûlant lui caresser la nuque. Talenka s’était rapproché, ses yeux fixés sur le Dragonnier, et sur la jeune elfe qu’il tenait serré contre lui. La présence de son dragon le calma, sans doute encore plus que ne le faisait la musique. Le jeune homme regarda Wyrda et, suivant son mouvement, plongea ses yeux dans la lueur de l’Orbe. Une lueur étrange semblait émaner de l’objet. Enfin, l’objet… Bizarrement, dans l’esprit de Tallagh, ce n’était pas un objet, mais une entité vivante. Mille questions se bousculaient dans sa tête, dont une bien particulière : était-ce cette chose, entité ou quoi que puisse être cette étrange lumière qui l’avait amené ici, qui lui avait, au travers de son rêve, soufflé que sa place était ici, que Louve avait besoin de lui.

Cette chose pouvait-elle avoir un tel pouvoir ? Et si oui, qu’attendait-elle de lui ? Simplement qu’il soit là ? Un instant, il songea à poser la question à Wyrda, mais une appréhension le retint à la dernière minute. Wyrda était impliqué, lui aussi. Cet Hrulga, demi étalon, était complice de cette chose. C’est à ce moment que lui revinrent les paroles de Louve, il y a déjà plusieurs mois. Guide… A l’époque, il n’avait pas posé de questions, mais maintenant, cela revenait le hanter. Guide ? Pourquoi Louve aurait-elle besoin d’un guide ? Pourquoi Wyrda n’avait pas risqué sa vie pour sauver la mère de Louve ? La meute aurait peut-être pu empêcher un tel carnage ?

Sans mot dire, Tallagh repoussa doucement la tête de Louve, avant de se lever. Un instant, on aurait pu croire qu’il allait attaquer Maryn, mais il n’en fit rien, se contentant de déboucler son fourreau avant de poser délicatement l’épée à terre, près de Talenka. Il ôta aussi sa dague, souvenir familial, mais qui ne représentait pour le jeune homme qu’une autre arme, certes splendide, mais dénuée de valeur. Il s’était désarmé presque sans en avoir conscience, et se dirigeait maintenant vers l’Orbe qui luisait doucement, comme si elle l’appelait à lui. Seule la voix de Wyrda le fit sortir de ses pensées. Dormir ? C’est vrai qu’il se sentait fatigué, vaincu par la tristesse de la vision de l’elfe, vaincu par toutes les questions emprisonnées dans sa tête. Bientôt, avait dit Wyrda. Bientôt, oui, mais quand ? Quand saurait-il ?

Un ciel étoilé se projeta soudain sur l’un des murs, un ciel si parfaitement recrée que, n’eut été l’écho des pas du dragonnier qui s’avançait vers l’orbe, on eut pu croire que la grotte avait soudain disparue. Le Dragonnier admira un instant les étoiles, si admirablement recrées, avant de reporter son attention sur l’Orbe. Curieusement, il ne pouvait pas la toucher. Par peur, ou pour une autre raison ? Il ne le savait pas lui-même, se contentant de plonger ses yeux dans cet objet magnifique, capable de tant de choses…

Après un moment, il retourna à nouveau vers Louve, caressant le museau de Talenka au passage avant de s’agenouiller près de l’elfe. Plongeant ses doigts dans ses cheveux, il se pencha vers elle pour l’embrasser, savourant la proximité de sa bien-aimée, apaisant son cerveau enfiévré dans sa douce présence. Mais quand Wyrda prit la parole, le Dragonnier se raidit.

Il voulait crier à l’étalon de cesser de parler par énigmes, qu’il en avait marre de sentir que sa vie était dirigée par un simple canasson. Bon, évidemment, il ne le dirait pas comme ça, Wyrda avait beau l’accepter comme ami de Louve, il ne se laisserait sûrement pas l’insulter.

Et de toute façon, pourquoi Tallagh avait si subitement envie de se rebeller contre ses conseils ? Parce qu’il lui rappelait un peu trop son père ? Ou son grand-père, peut-être ? Sans que le dragonnier ne le soupçonne, la rage enflait en lui. Il en avait marre d’avancer à tâtons, marre de ne pas pouvoir aider Louve, marre d’obéir sans rechigner. Et ce n’était pas parce que Wyrda était immortel qu’il allait obéir bien sagement !

Serrant les poings, Tallagh se releva, la colère flambant dans ses yeux, et se dirigea vers Wyrda. Il voulait des réponses, et pas qu’on le rabroue comme un enfant impatient. Curieusement, la voix du Hrulga, ainsi que la douce musique de l’Orbe, remuait en lui des souvenirs qu’il croyait être parvenu à enfouir au plus profond de lui, des sensations qu’il ne voulait pas éprouver : du regret, de la honte, de l’incertitude. Tout petit, il avait tracé sa route, prenant en compte ses propres directives, n’obéissant qu’à lui-même. Et sans qu’il sache pourquoi, il ne voulait pas suivre aveuglement Wyrda. Maintenant, il voulait des réponses, pas des devinettes.

Et il ne voulait pas se souvenir, se rappeler que ses parents refusaient ses choix, qu’ils l’avaient abandonnés, qu’ils avaient eu peur de lui. C’était peut-être ça, le plus dur. Il avait beau ne pas s’entendre avec son père, il l’aimait. Il avait beau condamné les choix de sa mère, il aurait voulu lui présenter Louve, obtenir l’approbation de ses parents quant à ses choix. Que quelqu’un lui dise qu’il avait raison, qu’il était fier de lui.

Mais ça n’arriverait jamais, alors, autant oublier. Le jeune homme jeta un regard à l’Orbe, un regard accusateur à l’objet qui, il en étais sur, l’obliger à repenser à tout ce qu’il voulait oublier. Marchant au-devant du Hrulga, Tallagh demanda avec défi.

Toi qui sait tout, ô noble créature… qu’est ce qui nous attend, demain ?

Il étais ironique, et savait que le Hrulga pouvait le prendre très mal. Mais il ne savait pas vraiment ce qu’il disait, aveuglé par la colère et le chagrin, même s’il essayait plus que tout de le nier.

[ Ben voilà,MOI,flemmarde de plus haut rang,je fais plus court lol^^ ]

Maryn observait l'orbe avec un regard captivé,ne pensant plus vraiment à rien...Son esprit semblait être devenu comme flou,et les choses qu'elle y distinguait étaient confuses,comme étrangères....
La voix de Tallagh la fit sortir de sa rêverie,et elle reporta son attention sur l'Hrulga.Elle avait entendu dire qu'ils étaient des guides,immortels et sages,qui menaient parfois certaines personnes sur des sentiers de lumière...
Légende ou vérité? Elle l'ignorait...
Lorsque le jeune dragonnier se leva,elle porta instinctivement la main à son fourreau,mais elle ne fut pas attaquée.
Intriguée,elle regarda Tallagh se défaire de ses armes,et avancer vers l'orbe,qu'il fixa un long moment,immobile,avant de rejoindre l'elfe,qu'il embrassa.
Rien ne semblait s'être passé durant sa contemplation.Seule la voix du guide,suave et profonde,était venue troubler le silence de la grotte,dont les parois étaient à présent recouvertes de miliers d'étoiles,reproduites à merveille...
Ce dernier leur conseillait le sommeil...Et ajoutait que la lendemain serait rude...L'adolescente demanda à sa dragonne,perplexe :

Que crois tu qu'il veuille dire par là?

Je l'ignore...Il parle avec des énigmes,qui lui sont certainement dictées par cette orbe...

Que crois tu qu'elle lui révèle? Notre avenir?

Elle se raidit,avant de reprendre :

Notre...passé?

Encore une fois,je n'ai pas de réponses à tes questions....Tout ce que je sais,c'est qu'il en sait bien plus que nous actuellement...Pourtant,ses paroles sont sages,nous devrions nous reposer...l'ascension de cette montagne à été rude.

La puissante créature se lova en boule,repliant ses immenses ailes le long de son corps.Sa dragonnière vint s'installer confortablement contre son flanc chaud,et observa la démarche de Tallagh,qui venait de demander de façon ironique à l'Hurluga ce que demain leur reservait...
C'était osé,certe,mais il n'avait pas tort : Si la bête savait quelque chose,ils avaient le droit de savoir,à plus forte raison si cette chose les concernait...

( waw * aplaudissements dans la salle * Vive Maryn xDDD Je vais suivre ton exemple ^^ )

L'hrulga qui n'en était pas un fixait les étoiles sans regarder les trois dragonniers.
Il ne corrigea pas Maryn qui confondait certaines légendes et les hrulgae, créatures sanguinaires et cruelles. Peut être un petit peu cinglés aussi.

Mais il y avait des légendes sur les Guides tel que lui ou l'Orbe.
Enfin, surtout sur lui .... La Fille de l'Orbe ne se faisait voir que de ceux qu'elle avait choisi comme les jeunes gens aujourd'hui, et personne ne parlait d'elle après avoir quitté la grotte.

Etrangement, l'étalon discutait avec une voix qui ... qui venait de nulle part.
Ce n'était pas l'Orbe et il n'y avait personne d'autres dans la grotte.
En approchant assez près du grand corps sombre, on pouvait entendre la conversation.
Wyrda et la voix semblaient être en désaccord total.

* Tu l'as envoyé chez les Arendais Wacites !? Mais ça ne va pas !? Tu as réfléchi un peu avant ? *

La voix sèche semblait agacé alors que le destrier était profondément indigné.

* Réfléchir ? Je ne fais que ça je te rappelle. Et arrête de critiquer, on aurait pu aussi l'envoyer chez les Arendais Minbraïques ... *

Ca lui coupa le sifflet sur le coup.
Finalement, l'étalon reprit sur un ton plus calme.

* Je n'ose même pas imaginer si on l'avait envoyé chez les Minbraïques ... C'est sur qu'on ne pouvait pas la laisser à Chereks, ça aurait fait des dégâts, mais pourquoi pas chez les Algariens ? *

* Tu oublie qu'ils sont complètement obsédés par les Murgos. Ou plutôt, comment tuer le plus de Murgos en une patrouille *

* j'avais oublié ça ... et les Riviens ? *

La voix n'eut pas le temps de répondre car c'est Tallagh qui intervint.
Avec une grimace, Wyrda se détourna du mur anciennement étoilé pour porter son attention sur le jeune homme.

" Premièrement, Créature est un terme qui ne convient qu'a un être vivant et n'est pas tellement adapté dans mon cas... "

Ne put-il s'empêcher de souligner.
Ni vivant ni mort... Il venait de le dire ouvertement devant les trois ... les deux jeunes gens, Louve étant toujours ‘assommé’ par la magie de l'étalon.

" Deuxièmement, beaucoup de choses risquent d'arriver demain mais le futur n'est pas irrémédiablement gravé aussi je ne te dirais rien de plus. "

Apres un petit silence qui pesa sur l'assemblée, ... l'être ...enfin la chose .. Wyrda quoi ! reprit la parole d'un ton pensif.
Il ne semblait pas énervé pour deux sous ... C’était étonnant vu le caractère qu’il avait toujours affiché. Ou fait semblait d’affiché peut être ….

" Au vu du nombre de questions qui s'agitent sous ton crane, tu ferais aussi bien de m'en poser quelqu’une tout de suite Tête de Mule ...."

Le ton était tranquille.
Malgré ses crocs pointues qui sortait de sa gueule a chacune de ses paroles, il ressemblait à un vieux sage qui savait un nombre infini de chose.
Et visiblement, il pouvait aussi lire l’avenir, bien que sa remarque sur le futur non gravé était un pur mensonge pour ne pas répondre au jeune dragonnier.
Chacun ses défauts hein ^^’ !

La voix avait disparus sur une dernière petite remarque

* Tu sais bien que ce n’est pas possible … *

Le chant c’était enfin éteint, laissant juste une petite lueur comme n’importe quelle lampe pour les occupants de la salle.
Comme si l’Orbe c’était endormie …

( même pas deux pages T-T j'ai honte )

( faut arretre de dire ca, vous demoraliser certain...certaines )

[Faut pas déprimer Roran Xd
Et bravo Maryn, tu viens de faire le premier pas vers la réduction de nos posts, c'était le plus dur!]

Quand Le Hrulga prit la parole, Tallagh s’attendait à une remontrance ou, au mieux, à ce qu’on l’ignore, tout simplement. Et quand Wyrda répondit, il faut bien dire que le Dragonnier en fus… surpris. Bon, c’est vrai, créature n’était sans doute pas le terme le plus approprié, mais c’était le premier qui lui était venu à l’esprit. Wyrda était beaucoup plus que ça, Tallagh le savait, mais sous l’emprise de la colère, il n’avait pas réfléchi. C’est curieux comme la colère peut faire que le plus intelligent des humains se comporte comme un parfait imbécile. Je n’insinue pas que Tallagh était le plus intelligent des humains [Quoique, moi qui l’incarne, je pense parfois que je le suis Xd], mais tout de même, il n’était pas un imbécile et savait mesurer ses paroles… sauf en présence de Louve où, curieusement, il accumulait les gaffes.

Le futur n’est pas irrémédiablement gravé ? Sans savoir pourquoi, le jeune humain en doutait. Il ne croyait pas en grand-chose à par en lui, et considérait les superstitions des paysans comme des fables pour rassurer les imbéciles. Existait-il un Dieu, quelqu’un qui veillerait sur les Hommes tel un berger sur son troupeau ? C’était une question beaucoup trop philosophique et que le dragonnier considérait comme de moindre importance. Mais il ne pouvait s’empêcher de se poser la question, parfois. La destinée d’un homme était-elle toute tracée, ne pouvait-on faire autrement que suivre la voie imposé par… par qui, au juste ?

Mais la voix de Wyrda le sortit à nouveau de ses pensées somme toute assez compliquées. Tallagh pouvait… poser des questions ? Un instant, le dragonnier considéra le Hrulga d’un air dubitatif. Wyrda, si mystérieux, toujours prêt à répondre d’une pirouette, était prêt à répondre à ses questions ?

**Il a dit que tu pouvais les poser, mais pas qu’il y répondrait. **

Intervint le dragon. Tallagh se tourna vers son compagnon, admirant brièvement le tableau : Talenka était roulé en boule, la tête de Louve reposant à ses côtés, sur la veste du Dragonnier. Sa fiancée et son dragon. Sans doute les deux personnes à qui il tenait le plus au monde, pour qui il serait prêt à braver mille tourments, mille morts avec joie.

Le jeune homme se détourna finalement pour faire face à Wyrda, ses yeux bruns posés sur l’étalon, deux yeux bruns qui reflétaient son tourment intérieur, toutes ces questions qui lui torturaient l’esprit et auxquelles il ne pouvait apporter de réponse. Peut-être le Hrulga ne répondrait-il pas, s’était son droit, après tout. Mais Tallagh pouvait au moins le questionner.
La musique s’était interrompue, laissant la place à une douce lueur qui baignait le visage du jeune homme

Sous la surprise, sa colère s’était estompée, mais elle continuait à couver doucement en lui, tel un feu intérieur se reflétant dans ses prunelles. Le jeune humain réfléchissait, sélectionnant les questions qu’il poserait à l’étalon. Il sentait sur lui le regard de Maryn et de sa dragonne, qui devaient certainement attendre avec impatience ce qu’il allait dire.

Très bien…Mais j’en ai beaucoup. Pourquoi… pourquoi n’as-tu pas sauvé la mère de Louve ? Vous étiez beaucoup, pourquoi ne pas avoir ralenti l’ennemi ? Elle aurait pu atteindre la forêt, elle aurait pu se cacher, elle n’aurait pas du… mourir. C’était injuste, vous l’avez laissé aux mains de ces barbares !

Et moi, dans tout ça ? Qu’est ce que je fais là ? Et Maryn ? Qui nous a amené ici, et pourquoi ? Mon rêve… ce n’était pas un rêve, n’est-ce pas ? C’était pour me pousser à venir ici ? Et Louve… qu’est-ce qu’elle est ? Une princesse, une lueur d’espoir pour son peuple ?
Pourquoi faire souffrir autant une enfant, en la faisant revivre ce cauchemar ? Et moi, qui suis-je ? Je suis… spécial ? C’est pour ça que je suis ici ? Et pourquoi cette chose, cet objet, ou je ne sais pas ce que c’est… pourquoi est-ce que j’ai l’impression qu’il est la cause de tout ce qui se passe ici ? Et toi, qui est-tu ?

A bout de souffle, Tallagh s’arrêta. Il avait posé beaucoup plus de questions qu’il le voulait, libérant en quelques instants tout ce qu’il avait sur le cœur. Il ne comprenait pas pourquoi la mère de Louve avait du mourir, alors que, peut-être, elle aurait pu être sauvée. Pourquoi rien n’avait été tenté ?

Le jeune garçon posa ses yeux sur l’Hrulga, si majestueux, mais aussi tellement intimidant dans la lumière douce de l’orbe, qui se reflétait sur sa robe sombre, plus sombre que la nuit même. Il avait parlé sans s’arrêter, sans même laisser le temps à Wyrda de répondre à une seule de ses questions, parlant vite comme si ses questions pouvaient ainsi trouver une réponse plus rapidement.

Sans qu’il le veuille, son regard se posa à nouveau sur la jeune femme qu’il aimait. Si douce, si attendrissante ainsi endormie, si fragile pourtant. Sa bien-aimée qui avait connue tant de souffrance, avant même de pouvoir comprendre ce qu’était le mot souffrir. Une enfant qui n’en était pas une, une jeune femme qui avait vécu tant de choses malgré son âge tendre. Et le Hrulga, son guide… avait-il les réponses aux questions qui hantaient Tallagh et qui, sans nul doute, hantaient aussi la jeune fille ? Cet animal qui n’en était pas un, cet être si complexe et si énigmatique, qui semblait connaître chaque mot avant qu’il soit prononcé, chaque passé, chaque futur… pouvait-il vraiment détenir la clé de l’énigme ?

Tallagh tourna ses yeux tourmentés vers le Hrulga, un regard implorant qui semblait supplier de mettre fin à toutes ces questions, à toutes ces souffrances. Mais en avait-il seulement le pouvoir ?

( Maryn ? )

Edit Maryn : Je comptais te laisser répondre à Tallagh vu qu'il a posé une question à Wyrda...Non?

( woups, z'avait pas vu que tu avais édité mon mess, désolée. C'est comme tu veut ... )

Soit, il était abasourdie par la tornade de questions que Tallagh venait de lui balancer dessus, soit, il réfléchissait. En tout cas, le regard que l’hrulga posait sur le jeune humain était franchement bizarre.
L’étalon resta immobile encore quelques instants avant de secouer la tête de façons étrange.

« Tu as un don pour frapper dans les sujets sensibles… C’est effectivement beaucoup de questions et beaucoup auquel je ne pourrais que te donner des réponses sibyllines, qui ne satisferont personnes, car je ne suis encore sur. »

S’ébrouant avec une tranquillité inquiétante, Wyrda fixa l’Orbe qui répondit par une lueur plus argenté … Et une vue général de l’univers.
Enfin pas de celui ci. D’un autre univers mais qui ressemblait tellement a celui dans lequel, minuscule, l’Alagaësia vivait sa petite vie de petit empire sur une petite planète perdue dans un immense univers.
Le Guide grogna d’un air agacé en direction de la pierre.

« Oh ça va ! On n’a pas le temps de leur faire un cours aujourd’hui. »

La lumière de l’Orbe vacilla, comme si elle était étonnée, puis l’image disparut. L’hrulga marmonna un petit ’merci’ et se retourna vers les deux jeunes gens … et leurs compagnons écailleux.

« Voyons voir … Je ne répondrai pas forcément dans l’ordre, alors ne m’interromps pas. »

( Tallaghouninouchoupinet xD, toi qui as lu La Belgariade, je t’interdis de faire des commentaires :lol !: )

La créature noire frôla la pierre du bout des naseaux puis commença son récit. Ou plutôt, qu’il commençait à répondre à Tallagh.

« Pourquoi je ne l’ai pas sauvée ? Tu t’imagine que si je me suis amusé à rassembler la Meute c’était pour le plaisir ? Et bien non désolé de te décevoir, c’était bien pour tenter de la sauver que nous nous étions réunis. »

Il se tût un instant, fixant encore l’Orbe avec une petite pointe de tristesse dans les yeux. On ne se rend pas compte à quel point on peu s’attacher à quelqu’un quand on veille sur lui et ses ancêtres depuis plus de mille ans.
La femme a la chevelure fauve lui manquait. Il l’aimait bien.

« Sauf que nous sommes arrivés en retard. Poldenra était déjà tombée quand nous sommes enfin arriver. La flèche lui avait transpercer le cœur et elle était à l’agonie. Qu’aurions nous pu faire ? Et puis, la vie de la petite était trop importante. »

Wyrda fronça les sourcils en disant cela. Son regard se posa sur la jeune femme qui dormait. Si vulnérable et si fragile. Elle n’avait pas conscience du nombre de sacrifices que bien des vivants avaient consentis pour qu’elle naisse. Et qu’elle survive.

« C’est elle qui voulait se souvenir. » Reprit-il d’une voix douce. « Elle voulait retrouver son passé. Nous lui avons montré comment mais le Vouloir et le Verbe étaient les siens. »

« Des forces immenses sont en jeu. Trop immenses pour s’appesantir plus que nécessaires sur la mort de quelqu’un qui avait déjà accompli ce qu’il devait. Poldenra avait accompli sa mission et elle avait le droit de se reposer. Je l’aimait bien … »

Comme a chaque fois qu’il parlait de la mère de Louve, l’hrulga semblait un peu triste. Visiblement, il aimait BEAUCOUP la femme aux yeux d’or qui était morte dans cette vision pour la deuxième foi.

« Le sang de ta fiancée est le plus noble qui puisse exister dans NOTRE univers, et non pas celui ou nous nous trouvons actuellement, et il prime devant tout les autres bien qu’elle n’ai pas vraiment de rang. »

Son, ou plutôt leur si la jeune femme continuait à sortir avec Tallagh xD, descendant si. Suzerain du Ponant, Roi des rois du Ponant, Seigneur de Riva. L’Enfant de Lumière, l’Elu. Appelez le comme vous le désirez.

« Et une lueur d’espoir… m’oui on peut dire ça comme ça. Ce serait plutôt la mère d’une lueur d’espoir pour son monde mais elle est indispensable. Le Codex Mrin est intraitable sur ce point .»

L’étalon posa son beau regard de cristal sur les deux jeunes gens.

« Oui. Si vous êtes ici tous les deux, c’est que vous êtes spéciaux. »

( Tin tin tin tin * musique de Dark Vador * Super suspens xD )
( Post-Scriptum : Je sais, mon post est très court. Mais c’est fait exprès vous en faites pas ^^ )

[Je réponds, et Maryn ensuite?
C'est pas non plus super long Crying or Very sad

]

Tallagh sentit le regard de l’Hrulga s’appesantir sur lui et un instant, un bref instant, il se demanda s’il n’avait pas été trop loin. Après tout, pourquoi l’étalon devrait-il se justifier devant lui, jeune humain qui, il fut bien l’avouer, n’arrêtait pas de poser des questions ? Car Wyrda devait bien en être conscient, toutes les réponses qu’il donnerait au jeune humain soulèveraient de nouvelles questions.

Mais le feu intérieur, la colère sourde qui brûlait au fond du Dragonnier ne lui laissa guère le loisir de se demander s’il avait, oui ou non, dépassé les bornes. Tallagh avait un besoin presque constant de défier le monde qui l’entourait, et cette fois, il défiait Wyrda de lui répondre, de lui expliquer tout ce qu’il ignorait ou ne comprenait pas. Il avait le besoin, non, le droit de savoir, comme le lui soufflait son instinct.

Mais quand l’Hrulga prit enfin la parole, après un temps qui avait semblé une éternité au jeune homme, Tallagh se sentit soulagé. Certes, il n’aurait pas toutes les réponses, mais au moins, Wyrda ne l’enverrait pas bouler. Mieux, il n’avait même pas tellement l’air en colère, comme le garçon le craignait. Il sourit en regardant Wyrda.

J’ai toujours été très doué quand il s’agissait de frapper là où ça faisait mal… je suis désolé.

Puis la lueur changea, projetant sur les parois de la grotte une myriade d’étoiles qui semblaient les projeter dans l’univers. Mais quel univers ? Comme tout enfant digne de ce nom, Tallagh avait passé des heures à regarder les étoiles, distinguant la Grande Ourse, le Bouvier, le Loup, le Dragon… Mais curieusement, là , il avait un peu de mal à se repérer, comme si les étoiles n’étaient pas à leurs place, comme si les constellations si connues avaient laissées leur place à d’autres. Mais Wyrda grogna en direction de la pierre, et la vision s’évanouit. Dommage, Tallagh aurait bien aimé en savoir plus. Bon, d’accord, il n’était pas le plus attentif pendant les cours magistraux, mais il n’empêche qu’il aurait bien voulu étudier un peu ce mystère.

Puis l’étalon commença son explication. Le Dragonnier se mordait parfois les lèvres pour ne pas répondre, même si sa langue brûlait de s’exprimer. Wyrda avait expressément demandé qu’on ne l’interrompe pas, et le jeune homme avait déjà abusé en posant toutes ces questions. La moindre des choses, c’était de laisser répondre le Hrulga… même si ça lui coûtait de se taire.

Mais il eut du mal à s’empêcher d’intervenir quand Wyrda parla de ce qu’avait vu Louve… et de ce qu’il avait vu. Comment l’étalon pouvait-il insinuer que Louve avait voulu revivre ce souvenir, alors qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce qui allait se dérouler devant ses yeux ? La volonté avait beau être la sienne, pourquoi le Hrulga ne l’avait-il pas dissuadé ? Elle ne savait pas, et Tallagh avait la désagréable impression que le Hrulga l’avait poussé à vivre cette scène horrible ou que, tout du moins, il ne l’avait pas empêché, même s’il savait ce qui attendait la jeune femme.

Wyrda avait l’air d’évoquer avec difficulté le souvenir de la mère de Louve, et le jeune homme se rappela furtivement l’expression du loup lorsque la femme était tombée. Une tristesse indicible, poignante, qui aurait ému n’importe qui. Mais le Dragonnier n’eut pas le temps de penser plus longuement. L’une des phrases de Wyrda l’avait ébranlé, et même s’il s’efforçait de n’en rien laissé paraître, il ne pouvait s’empêcher de s’interroger.

Quant on aime quelqu’un, il parait inconcevable que cet amour ne dure pas toute l’éternité. Comment s’engager dans une relation amoureuse sans avoir la certitude qu’on aimera l’autre toute sa vie ? Même si Louve et Tallagh n’en était qu’au début de leur relation, le jeune humain se plaisait à penser qu’elle durerait toujours, car sinon, comment oser dire que l’on aimait quelqu’un ?

Seulement, ce que venait de dire Wyrda avait quelque peu choqué le dragonnier. Louve serait…sa fiancée ? La mère d’une lueur d’espoir. Oui, mis bout à bout, ces deux bribes de phrases avaient une consonance bien particulière pour le jeune dragonnier. Qu’est-ce que Wyrda racontait ? Tallagh n’envisageait pas, pour le moment, un quelconque mariage, ou même autre chose. Oui, il aimait Louve, d’un amour inconditionnel et sans partage. Ais ce que venait de dire l’étalon introduisait dans cette notion, somme toute innocente, d’amour indéfectible une terrible conclusion : Louve et lui… fiancés ? Cela voulait-il dire que tout était écrit d’avance ? Que leur amour innocent était le commencement de quelque chose de bien plus grand, qui durerait bien après leur mort ?

Jamais Tallagh n’avait songé que les choses iraient si loin entre lui et Louve. Et là, vint se mêler une pensée qui lui donnait envie de mourir. Et si… si il n’était pas le fiancé de Louve ? Et si Louve, la mère de cette petite lueur d’espoir n’était pas destiné à lui ? Et si… si rien de tout ça ne le concernait ? Et si, et si…

Tallagh était abasourdi, et il se laissa glisser à terre, sans même jeter un œil à Talenka qui le regardait avec attention, lui aussi en proie aux doutes de son Dragonnier. C’était visible que le jeune humain était perturbé, et surtout, qu’il ne savait plus trop où il en était. Les questions qu’il voulait encore poser à Wyrda avaient disparues de son esprit, remplacée par une question bien plus vitale : Louve, et son amour pour lui, Tallagh, misérable humain qui ne méritait pas une telle attention.

Le jeune homme avait envie de pleurer, de hurler, de fuir cette grotte pour rester seul avec ses pensées. Tal’ le laissa s’agiter, conscient que son intrusion dans l’esprit du jeune homme ne ferait qu’attiser ses doutes. En un sens, il l’avait bien cherché, et le dragon savait, au fond de lui, que seul Tallagh trouverait la force de passer outre ces questions. Pour le reptile, aucun doute n’était possible : Louve l’aimait, et ils étaient fait l’un pour l’autre… il fallait juste que Tallagh l’admette et qu’il arrête de se dévaloriser.

Pour rompre le silence qui s’était abattu sur la grotte, et aussi dans l’espoir de détourner l’attention de la détresse de son dragonnier, Talenka projeta sa pensée dans l’esprit de Maryn, de sa dragonne et de Wyrda, même si la question s’adressait uniquement à la jeune fille

**Et toi, tu en penses quoi de tout ça ?**

[ Dsl c'est pas très long,et je suis en retard,j'avais zappé le topic ...]

Maryn écoutait attentivement la créature faire son discours,ne lâchant pas du regard ses yeux pourpres,beaux,certes,mais terriblement captivants.
Lenora quand à elle,agitait lentement la queue de gauche à droite,semblant s'attendre à une annonce des plus étranges...
Tallagh posait des questions,beaucoup de questions,et l'adolescente se demandait s'il n'allait pas finir par se faire dévorer par son interlocuteur mythique.
Cependant,ce dernier semblait patient,et reprit la parole d'une voix suave,semblant venir des profondeurs de la terre.
Il conta une partie de l'histoire de Louve,que Maryn ne connaissait pas.Ainsi donc elle avait perdu sa mère,très jeune de sucroît...Assassinée par quoi? La cupidité d'êtres malfaisants...
C'était triste,très triste,si bien qu'elle se perdit un moment dans ses pensées.Elle même n'avait jamais connu sa mère...Etait elle morte elle aussi?
L'amour d'une famille est important,or elle n'avait jamais eut le droit de goûter à ce bonheur qui peut pourtant paraître si simple...Mais voilà,ses parents étaient des parjures...
Elle s'éloignait ainsi du sujet,avant de poser de nouveau son regard clair sur l'elfe endormie.Alors qu'elle la comptemplait,la créature annonça qu'elle même et Tallagh étaient spéciaux,et que c'était la raison pour laquelle ils étaient présent en cette grotte étrange.
Lenora releva brusquement la tête,et interrogea sa dragonnière :

Spéciaux? Comment ca?

Je l'ignore...

*Il n'y a rien de spécial en moi...*

Elle s'adressa à l’Hrulga :

-Pouvez vous être plus précis? Je ne comprends pas...En quoi sommes nous spéciaux? Qu'attendez vous de nous?

A son tour à présent de se poser des question.Elle sentait que son amie était égalemment troublée,et que des idées confuses s'agitaient dans son esprit.Quand Tallagh prit la parole,lui demandant ce qu'elle pensait de tout cela,elle murmura :

-Je ne sais pas...J'attend de voir la réponse du guide avant de me forger une opinion...

Elle se redressa,attendant impatiemment la réponse à la question qu'elle venait de poser...

HRP :Plus de rép?
Je veux savoir pourquoi on est là moi^^

Le 9 Mai : Mais euhhh !! Je veux connaître la suite de l'histoire moi,le suspens est insoutenable ! A moins que tu/nous mettrons ca dans notre histoire,pour le nouveau BG?

J'ai verrouillé le sujet, dimanche il sera mis à la corbeille sauf avis contraire de votre part.

» Chasse [ Tallagh ^^ ]
» Rencontre de Tallagh et de Irina
» Tallagh