Pensif...( PV crépuscule ou Aethar )

Malkiel avait quitté sa maison avec Tornac quelques heures plus tôt.
Sa mère était partie avec Lenora, le laissant seul à la chaumière, après lui avait fait promettre d'être bien sage, et de ne rien tenter de dangereux.
Le petit garçon, alors âgé de 9 ans, s'était occupé comme il avait pu pendant environ une heure, mais le coeur n'y était pas vraiment...
En effet, depuis quelques temps, il avait l'esprit encombré de mille questions, de doutes, mais aussi d'une pointe de mélancolie qui ne cessait de croître :
Qui était donc vraiment son père, celui qu'il n'avait pour ainsi dire jamais connu ?

Bien sûr, Maryn lui en avait déjà parlé, vantant sa puissance et son courage, informant le petit qu'il lui ressemblait beaucoup, et qu'il serait un jour aussi fort que lui, mais ne semblait pas disposée à lui révèler une partie de son passé...
Pourquoi ?
L'envie d'en savoir plus était désormais grande, trop pour être réprimée.
Posant son épée de bois, qu'il apprenait à manier auprès de sa dragonnière de mère, il s'était dirigé vers la grange, où reposait Tornac, l'étalon, après avoir remplaçé la lame de bois par une petite dague, qu'on lui avait offerte à son dernier anniversaire, afin qu'il puisse se défendre en cas de besoin.

La bête commençait à se faire vieille, très vieille même, et ne tarderait sans doute pas à s'en aller rejoindre son premier cavalier.
Cependant, le cheval voyait en Malkiel une digne réincarnation de Murtagh, et ce sur bien des points :
Leur tenue en selle était presque identique, ainsi que leur aisance à manier les armes et bon nombre de leurs gestes.
De ce fait, il s'efforçait de ne jamais faillir. Jusqu'à la fin, il resterait digne.
C'est pourquoi, lorsque son jeune cavalier lui avait demandé de le porter pour une promenade, il n'avait pas pu refuser...
Après une bonne heure, mêlant trot et pas, il s'étaient arrêtés à proximité d'une immense falaise, afin que l'équidé se repose.

Flattant la large encolure de sa monture, le petit garçon s'était approché du bord du précipice, tandis que l'animal broutait paisiblement à quelques pas de lui.
Détaillant du regard la moindre petite parcelle de nature, le gamin se souvint des images que sa mère lui avait montré, celles de son géniteur.
C'est à ce moment qu'il se rendit compte à quel point la jeune femme avait raison :
Le fils était le portrait du père...
Ce détail pourrait s'avérer fort dangereux par la suite, étant donné que Galbatorix n'ignorait pas que celui qu'il avait autrefois réduit à l'esclavage avait un héritier.
Pour l'heure, Malkiel était pensif.Immobile et silençieux, il laissait pendre ses jambes dans le vide, espèrant un miracle, une révélation...

[HRP, finalement c'est Aethar qui arrive]

Un jeune elfe solitaire, voila ce qu'il était. Un elfe trop jeune pour se battre et trop vieux pour faire encore semblant d'être heureux. Aethar cherchait de plus en plus à sortir du camp, même pour des missions toutes simples. Il voulait prouver sa force, sa valeur et son courage. Mais il n'y arrivait jamais, jamais ce n'était assez bien pour avoir le droit d'approcher les dragons.

Il soupira tout en continuant à avancer lentement. Il frappait dans les cailloux du chemin et trainait des pieds, se fichant totalement de la poussière sur son pantalon et ses sandales. Non, tout ce qu'il voulait c'était d'être fort et libre ! Mais c'était impossible quand on songeait aux héros tels que Eragon ou Murtagh.

Donc le jeune elfe continuait comme avant, à vivre de grandes aventures imaginaires sans jamais les réaliser dans la vraie vie. Il arrivait au sommet du chemin et vit un cheval. Un visiteur, peut-être quelqu'un d'intéressant !

Aethar s'approcha lentement, sachant que la falaise était proche et qu'une approche sans douceur pourrait effrayer l'animal et son cavalier. Il sourit en voyant que la bête était calme et il flatta son encolure. Puis il le vit, un enfant plus jeune que lui, totalement perdu dans ses pensées et assit au bord du vide.

Le jeune elfe avait reconnu Malkiel et se demandait ce qu'il faisait là. Pourtant le jeune garçon n'était pas du tout du genre à être si mélancolique. Peut-être une dispute avec sa mère. Mais la position, au bord du vide, effraya Aethar, s'il décidait de sauter ? Non ! Il ne ferait jamais ça ! Il était trop brave pour décider de se tuer, il n'était pas assez malheureux ! Enfin, Aethar l'espérait.

Il s'avança lentement vers lui et s'assit juste à coté. Il tourna sa tête vers le jeune penseur (qui n'était pas de Rodin d'ailleurs (j'ai honte) ). Puis voyant le vide à leurs pieds il repensa à son idée folle. Si Malkiel voulait sauter ! Et sans réfléchir il se jeta sur le jeune garçon pour le maintenir au sol et en sécurité.

Sécurité toute relative car ils n'étaient qu'à un tout petit mètre du vide. Mais il ne le laisserait pas faire.

Non Malkiel, tu ne dois pas sauter ! Reste avec nous ! Ta mère t'aime, tout le monde t'aime. Moi aussi je t'aime.

Bon ce n'était certainement pas la meilleure chose à dire, mais au moins il l'avait sauvé. Il continua à maintenir les épaules du garçon au sol, ne se rendant pas compte que leur position pouvait être équivoque, mais après tout ils n'étaient que des enfants, donc seul un esprit mal placé comme le mien pouvait voir le mal dans cette scène ...

Malkiel avait entendu des pas se rapprocher furtivement de l'endroit où il se trouvait.
Trop légers pour être ceux d'un homme adulte, mais trop pesants pour n'être que ceux d'un animal de passage...
Et pourtant, malgré le fait qu'il sentait cette présence étrangère, il n'avait pas bougé.
Pourquoi ?
S'il avait été en danger, le brave Tornac l'aurait prévenu.

Il avait à peine eut le temps de découvrir qu'Aethar le regardait avant que ce dernier ne lui saute dessus et ne le plaque au sol, lui maintenant fermement les épaules en l'implorant de ne pas sauter, prenant pour pretexte que tout le monde l'aimait...
Redressant vivement la tête, le malheureux avait gentiment repoussé son aîné, qu'il avait rassuré à propos de sa présence au bord de l'immense gouffre :

- Hola, doucement Aethar, je n'avais pas l'intention de sauter !

Une fois entièrement dégagé de son ami, le garçon s'était redressé, époussetant ses vêtements.
Avait-il donc l'air si désespéré pour que l'on pense qu'il voulait en finir avec la vie ?
Faisant signe au jeune elfe de s'assoir à côté de lui, il avait demandé :

- Qu'est ce que tu fais là ?

Une fois à hauteur de son camarade, il avait reprit :

- Tu as le vertige ? Qu'est ce qui t'as fais croire que je voulais tomber ?

Le vertige...Notion que Malkiel ne connaîssait pas.
Peu lui importait d'avoir la tête à des centaines de mètres du sol, il n'avait pas peur.
Cependant, sa mère lui avait expliqué que certaines personnes étaient sujettes à ce mal, fait qu'il respectait tout à fait.
Après tout, il n'y avait aucune honte à avoir peur quelques fois !

Lorsqu'Aethar était venu se plaçer au bord du gouffre, pour montrer à son jeune interlocuteur qu'il n'avait aucunement peur du vide, ce dernier avait sourit, avant de reporter son attention sur le paysage qu'il regardait avant d'être interrompu.
Un court moment de silence avait suivit, durant lequel Malkiel avait plusieurs fois manqué de retourner au pays des songes.
Pourtant, il n'en fut rien.
Bien que son esprit soit occupé, il avait apprit qu'il était impoli d'ignorer les gens, même involontairement.
Et puis, le jeune elfe aux cheveux de neige était son ami !

Quand il lui demanda ce qui le rendait si pensif, le garçon s'interrogea un moment :
Devait-il se confier à son aîné ?
Malgré toute la confiance qu'il avait en lui, il hésitait un peu.
Sa mère lui avait demandé de ne pas évoquer le nom de son père devant d'autres personnes que La tante Louve et sa famille.
Mais encore une fois, pourquoi ?
Il n'avait jamais dit au jeune elfe qui était son père, seulement qu'il était mort durant la guerre qui avait opposé les dragonniers à Galbatorix et ses sbires.

Si seulement il savait de quel côté était alors rangé le fils de Morzan, bien malgré lui...
Après quelques instants donc, Malkiel s'était finalement déçidé à réponde, le plus évasivement possible :

- Je pensais à mon père...

Aethar ignorait que son ami était le descendant direct de Murtagh donc, mais il n'était pas difficile de le deviner pour quelqu'un qui avait connu l'homme qu'il avait été.
La ressemblance était si frappante !
Mais le jeune elfe n'appartenait pas à cette catégorie de gens bien sûr.
Le parjure était mort avant qu'il ne soit assez vieux pour avoir des souvenirs préçis...