Enfin arrivé [pv Tallagh]

Le soleil déclinait peu a peu sur le capitale. Le ciel s’obscurcissait. Le jour commençait à perdre de sa luminosité. Et la lune à prendre sa place. Le ciel se teintait alors d’une palette de couleur allant du rose au violet en passant par le rouge sang. Une belle couleur pleine de promesse. Mais bientôt, les ténèbre remplacèrent cette harmonie et les premières étoiles scintillèrent dans le ciel. Le pâle halo de la lune éclairait faiblement les sombres ruelles. Des silhouettes quasi-fantomatiques passèrent furtivement puis plus rien. La nuit avait prit possession des lieux. Bien.

Fricai sortit de l’ombre. Son poil noir d’ébène se fondant dans les recoins que la lumière blanchâtre de l’astre de la nuit n’atteignait pas. Il frôlait les murs, longeant les maisons qui se dressaient vers le ciel. Ses pattes de velours ne faisaient aucun bruit. Il se faisait ombre dans l’obscurité et seuls ses deux yeux jaunes brillaient dans le noir. Un instant, sa robe prit des reflets d’argents puis il redevint l’obscure félin passant vivement d’ombre en ombre. Le chat noir bondit sur le recoin d’une fenêtre d’un bond souple et silencieux. Il atteint le toit avec une facilité déconcertante et continua sa route sur les tuiles de terre cuites. Sa queue se laissait bercée par ses pas, détendue. Son regard scrutait les alentours. Il rampait presque. Passant de cheminée a cheminée. Indécelable.

Ah, il approchait. Enfin. Fricai ronronnait presque de plaisir à l’idée de pouvoir enfin se reposer. Enfin, si on lui donnait cette permission. Il avait bien travaillé. Le félin noir s’arrêta un instant, sur ses gardes. L’orgueil était un vilain défaut. Tant pis. Il reprit sa course. Un chat garou est sensés être libre, décider de sa vie. Mais lui c’était différent : il était totalement dévoué a l’Empire. Mêle si personne de l’Empire ne savait qu’il existait… Ses cousinés lui faisaient mal a force d’avoir marché et il était plus fatigué que jamais. Son poil sale et long lui collait les flancs. Sa blessure dû au renard qu’il avait rencontré et laissait attaqué de plein gré le faisait souffrir : elle s’était rouverte. Maudit soit le guérisseur de Dras Leona, qui ne savait même guérir les plus petites blessures… Mais au moins, il avait réussit. Son poil s’ébouriffa. Il leva soudainement la tête. La silhouette biscornue du palais du roi se découpée sur le fond de nuit. Le chat garou descendit par une vieille gouttière et bondit sur le sol pavé. D’un pas furtif il se glissa vers la porte principale. Des gardes l’arrêtèrent. Il parlementa, leur révélant qui il étaient, ce qu’il venait faire et, après une hésitation, ils refusèrent. Quels humains stupides. On ne refuse rien à Fricai. Celui-ci usa de son pouvoir de persuasion, très utile pour son rôle d’espion manipulateur de l’Empire. Les gardes plièrent peu à peu et il entra.

Cette entrée débouchait sur une vaste sale au décor sobre. Enfin, le félin ne faisait pas trop attention à ça : quel importance ? Il se faufila d’un pas discret à l’intérieur et s’arrêta un instant, histoire de rassembler ses forces et penser a ce qu’il allait dire. Les yeux fermés, il se lécha la patte ensanglantée. C’est sûr que voyager d’Aberon jusqu’à Urû’baen en si peu de temps était épuisant et douloureux. Même pour la race mythique des chats garous. Un homme de haute taille s’approcha. Il demanda à voir quelqu’un. N’importe qui tant qu’il était sur de sa fidélité et de son importance. L’homme immense sursauta quand il l’entendit et s’inquiéta de savoir qui était là a voix haute. Le chat soupira et se demanda s’il devait se transformer. Oh non, ressembler a se nigaud le répugnait. Il émit un miaulement sonore et le gardien l’aperçut enfin. Il répéta sa requête et l’humain comprit qu’il était un chat garou. Ah, ben ce n’est pas trop tôt ! Le gardien frémit et partit dans un immense rire tonitruant. Il ne le prenait pas au sérieux. Le félin sentit son poil se hérisser. Il sortit ses griffes mais, déjà, l’humain avait disparut. Quel idiot. Il avait intêré a ne pas recroiser sa route.

Fricai décida de trouver lui-même cette personne. Il montât de nombreuses marches, grimpa quelques étages, en redescendit d’autres en bondissant sur les rampes d’escaliers et, alors qu’il parcourait un couloir extrêmement long, il tomba nez a nez avec celui qu’il cherchait. Pas de doute, c’était un dragonnier. Ou plutôt un parjure. Mmmh, il adorait se mot. Parjure. Il n’osa pas croiser son regard et s’inclina bas avant de la fixer intensément. Il semblait jeune mais en ayant beaucoup d'experience. Et si c'était... Oui c'était lui. Qui, fidèl a l'Empire, n'avait pas entendus parler du bras droit de Galbatorix?

*J’ai eu du mal a te trouver Tallagh…*

Son ton était respectueux mais le tutoiment démontrait son rôle. Il savait bien des choses sur lui. Pas les plus enfouies bien sur mais... Cela ne tarderait peut-être pas. Le chat garous respectait le parjure bien plus que Galbatorix. Car, au contraire de celui ci qui restait sur son trône a donner des ordres, il partait a la bataille, combattait, et avait de vrais raisons d'être respecter. Fricai se présenta:

*Mon nom est Fricai Andlat. En temps que Dragonnier tu dois savoir ce que cela signifit en ancien language. Mon deuxième nom, celui que j'utilise en tant qu'infiltré chez les Vardens et Black Moon, Blacky pour ceux qui me font aveuglément confiance.*

Il plissa les yeux, mysterieux et amusé. C'était la première fois qu'il disait qui il était vraiment.

*Je suis un espion manipulateur de l'Empire mais personne ne le sait. Je joue mon rôle dans l'ombre. La discrétion est un atout. Comme l'ignorence du reste du monde sur sa véritable identité... Je viens d'Aberon. Le voyage n'a pas était de tout repos mais il me paraissait essentiel.*

Fricai leva une patte ensenglantée pour se la lecher a coup de langue rapeuse.

*Je viens te proposer mes services...*

Tallagh releva enfin la tête, frottant ses yeux fatigués, et jeta un regard par la fenêtre. La nuit était tombée, maintenant, et la seule lueur qui éclairait la pièce provenait de la bougie qui jetait sa flamme tremblotante sur la table jonchée de documents. Le dragonnier recula sa chaise et s’étira longuement, réprimant un bâillement. Il était assis ici depuis le début de l’après-midi, et il n’avait pas vu l’heure passer… mais son estomac se chargea de lui rappeler qu’il était temps de dîner. S’étirant à nouveau, le jeune homme finit par se lever de sa chaise, s’approchant de la table pour tâcher d’y mettre un peu d’ordre : quand il reprendrait son travail, au moins, cela serait plus agréable.

Une fois son petit rangement terminé, le dragonnier rassembla ses affaires et boucla son ceinturon, avant de souffler la bougie et de sortir enfin de son cabinet de travail. Les serviteurs avaient remplies leurs fonctions, le château était parsemé de lumières tremblotantes, accrochées à intervalles réguliers le long des murs. Il avait beau connaître parfaitement le château, il n’avait pas des yeux de chats et, la nuit, il risquait fort de se perdre : au moins, avec ce système, il savait où il mettait les pieds.

Mais avant d’aller manger, il devait d’abord penser au bien-être de Talenka. Le dragon devait sûrement dormir, il ne le contacta donc pas et enfila lentement les couloirs, grimpant d’un pas fatigué jusqu’à la chambre qu’il partageait avec le dragon. Comme il le pensait, le Parjure trouva l’immense reptile lové en boule sur sa couche, la respiration paisible et régulière. Avec un sourire, le jeune homme flatta les écailles du dragon avant de rebrousser chemin, s’assurant au passage que son dragon avait eu une ration correcte de nourriture auprès de l’intendant. Depuis qu’il avait davantage de responsabilités, Tallagh ne sortait plus avec son compagnon aussi souvent qu’il le voulait, et le regrettait. Mais c’était son devoir et, même si le bien-être de son compagnon écailleux passait par dessus tout, il parvenait à gérer sa double étiquette de Parjure et de bras droit de Galbatorix.

Tiens d’ailleurs, en parlant du Roi, cela faisait pas mal de temps qu’il ne l’avait pas vu. Galbatorix passait presque tout son temps enfermé dans sa chambre, malade, disait-on. Mais Tallagh savait bien ce qui minait le Roi : cet œuf, cet objet dont nul ne savait l’importance et l’utilité si ce n’est l’Empereur lui-même, cet objet qui demeurait introuvable et qui, peu à peu, plongeait le Roi dans une espèce de torpeur mélancolique. Enfin, ce n’était ni le moment, ni le lieu de penser à ça, et le dragonnier chassa bien vite ces idées lugubres de ses pensées. Pour l’instant, il avait fait, et ne rêvait que d’un gros steak bien saignant, accompagné de pommes de terre et d’une délicieuse sauce pour les accompagner. Malheureusement, vu l’heure qu’il était, il devrait probablement se contenter d’une miche de pain et d’un peu de charcuterie, mais ça ferait l’affaire… et, de toute façon, il n’avait pas vraiment le choix.

Le Parjure s’engagea dans le couloir et coupa ensuite par les chambres, avant de s’engager dans le long couloir qui conduisait aux bains puis, si on tournait à gauche, vers les cuisines. Il marchait sans vraiment faire attention, réfléchissant au délice que constituerait une tartine de pain tout chaud avant de devoir se replonger dans son travail. Le château était endormi, et les seuls bruits qui retentissaient quelques fois étaient les appels des sentinelles, ou le raclement d’une arme sur la pierre. Un instant, le Parjure s’arrêta près d’une fenêtre, contemplant les rayons de lune qui cascadaient sur les remparts, observant la ville endormie sous les caresses de l’astre nocturne. Il venait à peine de reprendre son chemin que, devant lui, se dressait un chat. Noir, d’aspect plutôt miteux comme s’il venait de faire une longue route ou de traverser un tout-à-l’égout, le félin se dressa sur sa route, sans faire mine de s’écarter. Un chat de gouttière affamé, probablement attiré dans les couloirs par les rougeurs dont, malgré toute son expérience, le maître ratier n’arrivait pas à se débarrasser.

Mais curieusement, Tallagh trouva l’animal bizarre, comme si… comme s’il possédait une aura de magie, ou quelque chose de ce genre. La curiosité du dragonnier s’accentua quand l’animal s’inclina devant lui, ses yeux jaunes le fixant d’un air intense. Oui, décidément, cet animal avait quelque chose d’étrange. Se pourrait-il que…

Comme s’il voulait répondre à sa question, les paroles du félin noir résonnèrent dans son esprit. Respectueux, mais bien conscient de sa force et de son importance, l’animal étrange ne pouvait être qu’un… un chat garou ? Le Parjure en avait entendu parler, certes, mais il n’en avait jamais rencontré. Qu’est-ce cet animal légendaires, presque aussi mythique que les dragons, venait faire ici ? Et pourquoi était-il à sa recherche ? Les questions se bousculaient dans la tête du dragonnier, qui pourtant se ressaisit vite. Si cet animal…enfin, cet être avait fait, comme il semblait, une si longue route pour venir le retrouver, cela devait être important.

Et puis, son nom… Un nom étrange, assurément. Le dragonnier songea un instant à lui demander s’il se l’était choisi lui-même, mais il savait que sa question était futile. Et puis, les informations communiquées par cet être étrange valaient le coup, apparemment. Un espion infiltré chez les Vardens ? Comment diable ce chat avait-il réussit cet exploit ? Mais surtout, de quelles informations disposait-il… et qu’exigerait-il pour les dévoiler. Dans toutes les histoires, les chats garous ne donnaient rien sans rien, du moins, c’est ce que le dragonnier se rappelait.

Blacky, Fricai ou quelque soit le nom qu’il voulait qu’on lui donne, disait appartenir à l’Empire, et désirait demeurer dans l’ombre. Parfait, de toute façon, nul n’avait besoin de savoir les informations qu’il détenait. Pas besoin de déranger Galbatorix, lui, Tallagh, était tout à fait capable de tirer partie de la situation. Quand à savoir ce que cette étrange petite boule de poils voudrait obtenir, ça pouvait attendre quelques minutes. Le Parjure regarda autour de lui, mais le couloir était désert : personne ne pouvait surprendre leur conversation mentale, mais il fallait éviter qu »on le voit en tête à tête avec un chat. Les espions Vardens étaient présent à Ûru’Baen, il aurait fallu être naïf pour ne pas s’en rendre compte, et si le chat travaillait sous couverture, inutile de compromettre sa fausse identité.

Tallagh, resté silencieux jusque là, finit par prendre la parole.

Je pense que c’est inutile de me présenter, étant donné que tu sembles me connaître, alors, passons aux choses sérieuses… mais pas ici. Tu m’as l’air d’avoir fait une longue route : peux-tu marcher encore un peu ?

Fricai avait l’air mal en point, et Tallagh songea qu’il devait peut-être faire quelque chose. La première étant, d’ailleurs, de se tenir sur ses gardes. S’il était vrai que cet animal avait su s’attirer la confiance des Vardens, pourquoi ne jouerait-il pas le rôle d’agent double ? Même s’il disait être loyal à l’Empire, il y avait toujours la place pour un mensonge… même en ancien langage, on ne pouvait être sur de rien.

Allez, viens.

Lança Tallagh, rebroussant chemin pour précéder le félin à travers les couloirs du château. Ils mirent peu de temps à arriver jusqu’au bureau de dragonnier, qui laissa le chat entrer et se tourna vers l’un des gardes, debout près de la porte.

Apporte moi un plateau avec du pain, du beurre, de la charcuterie et une jatte de lait, bref, ce que tu trouves en cuisine. Et quand tu seras revenu, veille à ce qu’on ne me dérange pas.

Le garde s’éloigna, mais le Parjure le rappelle.

Eh, Jinko… prends aussi de quoi te restaurer, j’ai l’impression que la nuit va être longue.

Le garde salua et s’enfonça dans le couloir sombre, tandis que Tallagh retournais en soupirant vers son bureau. Le chat y était déjà, semblant l’attendre. Jetant une bûche sur le feu qui se mit à pétiller gaiement, le dragonnier tira une chaise et s’installa en face d’un divan sur lequel le chat pourrait prendre ses aises, avant de se tourner vers lui.

J’ai fait apporter à manger, je suppose que tu dois être affamé. Et cette blessure n’est pas belle à voir… Mais en attendant, parlons de ce qui t’amène ici. Pourquoi moi, personnellement ? Si ton identité est aussi secrète que tu le prétends, j’aurais pensé que tu te serais adressé directement au Roi.

Tu as dit que tu m’offrais tes services… dans quelles mesures ? Je sais que les chats garous ne font pas de cadeaux, donc, quel sera ton prix. Oh, et dernière question : qu’est-ce qui me prouve que tu n’es pas un envoyé des Vardens, justement ?

Il plongea son regard dans les yeux du chat, dans le silence seulement troublé par le pétillement du feu.

Fricai avait observé Tallagh avec discrétion lors de leur premier dialogue, d’abord troublé, il avait vite comprit la race du chat garou et avait décider d’aller à un endroit plus calme pour parler. Bien. Le félin sentait ses pattes endolories lui brûler et sa blessure lui déchirer le ventre mais il ignora la douleur. Il avait sa fierté tout de même ! Il se mit sur ses pattes raides et suivit le parjure dans de longs couloirs et escaliers interminables. Il n’était pas le seul a être tendus : le dragonnier était sur ses gardes… Ils arrivèrent dans un bureau spacieux et Tallagh dit quelques mots à un serviteur avant de l’y rejoindre. Le chat garou s’installa confortablement sur le divan et résista à l’envie de ronronner. Que c’était bon de se reposer enfin ! Enfin se reposer… Il avait encore a convaincre Tallagh et la tache serait ardue : il n’était pas aussi idiot que les Vardens. Une bûche se mit à crépiter dans le feu, Fricai se sentit vraiment bien. Il écouta attentivement les questions des parjures et un silence s’installa avant qu’il réponde enfin :

*Pourquoi toi ? Je suis un chat garou. Mon instinct me dicte mes pas et je l’écoute. Mais aussi parce que tu es quelqu’un d’important et de fidèle à l’Empire. Et pour finir, parce que tu as des raisons d’être respecté.*

Avec cette dernière phrase, il sous entendait que quelqu’un d’autre important et fidèle n’avait aucune vraie raisons d’être respecté. Autrement dit, Galbatorix. Et oui, Fricai aimait l’Empire et partageait ses rêves mais il n’aimait pas vraiment leur chef…

*Dans quels mesures ? Ha, je ne l’attendais pas celle là !*

Il eu un sourire amusé et son regard plongea dans celui de Tallagh. Le jaune intense de ses irises fixait les pupilles noirs du parjure.

*Mon prix sera l’ombre du Soleil et la lumière de la Lune.*

Elle était déjà plus difficile à interpréter celle là ! Mais je vais vous l’expliquer… Le chat garou l’avait dit, il voulait rester dans l’ombre, en tant qu’espion. Que personne ne connaisse sa véritable identité, à par Tallagh bien sur. Donc, pendant sa vie représentée par un Soleil, rester dans l’ombre. Et la Lune, qu’est ce que c’est ? La mort. Que la mort l’éclaire. Donc, en une phrase, il voulait être inconnue durant sa vie et reconnut après sa mort. Autrement dis : la gloire. Pas très facile a donné. Pourtant, si il se débrouillait bien, pas la peine de la donner : il faudrait juste répandre son histoire. Mais comment la connaître ? Grâce à…

*Pour cela, il me faudra un carnet et une plume*

Il avait dit cette phrase d’un ton ironique mais il était totalement sérieux. Il écrirait son histoire en espérant qu’elle serait longue et pleine de réussites…

*Je ne crois pas que cela te posera un problème de m’en trouver… Passons à ta dernière question. Très importante.*

Fricai bondit sur ses pattes meurtries et sauta du divan pour atterrir sur les genoux de Tallagh. Bien, sur ses griffes étaient rentrées. Il s’assit, sa queue enroulée autour de ses pattes et le fixa intensément. Sans ciller. Se passage serait le plus dure. Une partie de son chemin cabossé, pleine d’obstacle. Mais telle était sa destinée. Il devait réussir. Il le fallait. Et sa tâche se promit difficile : comment croire un espion manipulateur qui débarque en proposant ses services ? Il serra les crocs et se concentra. Son don était là, en lui. Tout les chas garous l’avaient. Mais lui, les siens étaient particulièrement développés. Il devait s’en servir tout en restant juste. Persuader. Une des seules choses qu’il savait faire.

Comme première étape avec une Varden, il aurait fait le pauvre matou misérable. Pour gagner leur confiance et les manipuler. Mais là, il ne voulait pas manipuler. Il voulait juste sa confiance. C’était la première fois qu’il disait qui il était vraiment. C’était une première pour lui de devoir dire la vérité. Il ferma les yeux et raconta.

Comment il avait berné Meliana en se faisant passer pour un pauvre chat affamé innocent. Puis pour un vieux chat garou sage qui savait tout, sauf où était passé son ami Varden. Pour un être abandonné qui se demandait s’il était encore vivant, lui demandant s’il pouvais l’accompagné. Il avait eu toute sa confiance. Puis ils avaient rencontrés Dark Dream, un immense dragon noir mon dupe que Meliana. Alors, pour gagner la confiance du dragon, il s’était laissé déchirer le ventre par un renard. Il grimaça. La demi sorcière qui voulait rejoindre les rebelles avait supplié Dark de les emmener pour le soigner à Dras Leona. Le guérisseur avait fermé la blessure sans vraiment s’occuper du reste. Quel idiot, bête et inutile. Fricai ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs pour se guérir vraiment car cela nuirait à son rôle. Il ne fallait pas qu’ils sachent qu’il pouvait utiliser l’ancien langage. Ils étaient finalement arrivés à Aberon. Black Moon ou blacky était devenu Varden infiltré avec deux êtres de confiance.

La nuit, il était parti pour relier la Capitale. Il avait courut sans s’arrêter, d’où le sang qui coulait se ses cousinés et son épuisement. Puis il se tu. Ce n’était qu’un début mais il espérait que cela pousserait Tallagh à lui faire confiance. Celui-ci avait semblé avoir une réaction en entendant le nom de Dark Dream. Peut être que cela jouerait pour lui. Si il avait besoin que le chat garou manipule de dragon noir… Il le ferait sans hésiter. Une bonne occasion de gagner sa confiance. Le chat descendit pour rejoindre le divan et s’allongea à son aise. La première étape de persuasion était passée. Il espéra ne pas devoir avoir recourt a la deuxième, ce qui voudrait dire que Tallagh se méfiait beaucoup et qu’il serait difficile de le convaincre de la vérité.

Tallagh écouta la réponse du chat sans dire un mot, réfléchissant à ses paroles. Important et fidèle à l’Empire, c’est ainsi que le chat avait défini ses critères de sélections… sans oublier sa dernière phrase. Qu’avait-il fait, lui, pour mériter le respect d’un chat-garou ? Le dragonnier eut un sourire amer. Il savait ce qu’il avait fait, et en son for intérieur, il savait aussi que cela ne méritait ni louanges, ni même le respect. La Fin du Monde, qui avait bouleversé la vie et la paix en Alagaësia, n’avait ni héros, ni martyrs. Enfin…elle n’aurait pas du en avoir. Tallagh n’avait fait que ce qu’il estimait juste, il avait combattu pour que revienne la paix, mais pour cela, il avait du…

Le jeune homme secoua la tête, ses prunelles vertes comme perdues dans les jaunes prunelles du chat qui lui faisait face. Celui-ci avait décidé de lui faire confiance, très bien, le dragonnier serait digne de cette confiance, mais quand à la partager… il n’était pas encore très convaincu. Venir et chanter ses louanges, s’autoproclamer espion au service de l’Empire, c’était bien joli, mais il attendrait des preuves, et Fricai semblait lui aussi le savoir.

En attendant, le chat semblait amusé par ses paroles : s’il avait escompté se présenter à lui et voir la porte grande ouverte, il devait être déçu, mais cela semblait plus l’amuser que l’énerver. Es deux êtres s’observaient mutuellement, chacun semblant soupeser l’autre afin de savoir comment le juger. Finalement, le chat-garou reprit la parole, utilisant des termes énigmatiques à souhait. Le Parjure laissa tourner ses paroles dans son esprit, avant de les mettre de côté pour y réfléchir plus tard, loin des prunelles inquisitrices de la boule de poils noirs qui lui faisait face.

Mais Fricai s’expliqua mieux, indiquant qu’il désirait seulement du parchemin et une plume. Pour mettre par écrit ses exploits, du moins, c’est ce que Tallagh crut devoir en déduire. Car le chat ne pouvait être plus clair : il désirait rester anonyme, inconnu de tous sauf de son employeur, en l’occurrence, le dragonnier. C’était faisable, un peu risqué pour chacun d’eux sans doute, mais faisable. En attendant, le jeune homme crut bon de répondre au petit être blotti sur le sofa.

Tu auras ce que tu désires, même si pour l’instant, je n’en vois pas l’utilité.

Il allait continuer quand un discret coup à la porte l’interrompit. Le dragonnier se leva, et ouvrit la porte sur Jinko et un plat empli de victuailles. Tallagh sentit son estomac se rappeler à son bon souvenir et, après avoir renvoyé le garde, mordit à belles dans une miche de pain encore chaude avant de retourner se rasseoir, fixant le chat avec des yeux songeurs. Son quignon de pain à la main, il posa ses yeux sur l’animal qui semblait apprécier l’impertinence de sa question. Avant même que le dragonnier ne puisse réagir, le chat-garou bondit sur ses pattes pour se lover sur ses genoux, s’asseyant pour mieux fixer le jeune humain dans les yeux. Tallagh n’effectua pas un seul geste, à demi hypnotisé par la grâce du félin et par ses prunelles qui luisaient comme de l’or fondu. Certain d’avoir capté l’attention de son auditeur, le chat-garou commença alors son récit.

Tallagh ne l’interrompit pas, mais serra malgré lui les mâchoires à l’écoute du nom de Dark Dream. Ainsi, le dragon noir de Keshia, ou plutôt de sa fille, était toujours aussi prompt à aider les rebelles, et surtout, il était toujours en vie. Le dragonnier ne connaissait pas Méliana, mais il ne voyait guère en elle un danger potentiel, du moins pour l’instant.

Fricai avait raison : il pourrait s’avérer qu’il soit un allié très précieux, surtout s’il réussissait à s’infiltrer plus en avant dans le camp des rebelles. Sans compter qu’il avait la confiance de deux d’entres eux, et que rien ne pouvait le relier à l’empire si, comme il avait dit, nul ne l’avait aperçu rejoindre la capitale. Le chat retourna alors à sa place, et le dragonnier le fixa un long moment sans rien dire, le menton appuyé sur sa main. Il voulait croire ce chat, croire qu’il était fidèle, mais il restait toujours un risque. Même si tout ce qu’il disait était la vérité, et Tallagh ne voyait guère de raison de mettre sa parole en doute, il restait une infime chance pour que ce soit un piège monté de toute pièce. Mais pourtant, un chat-garou… ils étaient réputés pour dire la vérité, non ? Pour suivre leur destin, aussi, et si celui-ci les emmenaient à trahir… Fricai trahirait-il ? Mais il n’existait pas de réponses, et Tallagh choisit de faire confiance à cet être étrange, dans une moindre mesure. Les informations que lui livreraient le chat-garou seraient vérifiées avant toutes initiatives, et Fricai n’aurait accès à aucun document compromettant l’Empire. Il serait un espion, mais sous surveillance… et le dragonnier choisit d’être honnête et de ne pas lui cacher. Il rompit donc le silence :

Je choisis de te croire, mais tu dois savoir qu’il te faudra faire tes preuves, et que rien de ce que tu diras ne sera pris pour argent comptant. A cette condition, j’accepte de te faire confiance.

Il regarda le chat, curieux de savoir ce qu’il penserait de ses conditions un peu particulières. Tallagh avait choisi de se montrer prudent, et il espérait que le chat-garou ne lui en tiendrais pas rigueur.

Apparemment, Tallagh ne voyait pas vraiment pourquoi Fricai le respectait tant. Mais tant pis, le chat avait ses raisons. Quand Jinko était venus donner se qu’il avait commandé au parjure, le chat garou sentit son estomac crier famine mais il le fit taire et se concentrant sur son but. Il avait alors bondit sur les genoux de Tallagh en évitant de penser a la miche de pain chaude qu’il tenait dans le main. Il s’était mit a raconter. Le crispent de mâchoire au nom de Dark Dream semblait une carte a jouer ainsi que…

…Son regard. Ses immenses yeux jaunes, profonds mais impénétrables semblaient perturber légèrement le Dragonnier. Ses arguments, sont récits, sa volonté et son regard sembla faire effet. Quand le chat garou retourna vivement à sa place, Tallagh le fixa, le menton appuyé sur sa main. Apparemment, il réfléchissait intensément. [strike] Le chat eu pitié de lui en pensant que cela devait être dur pour un être si dénué d'intelligence xD. [strike] Le silence c’était posé, insistant. Lourd. Seulement brisé par le craquement des bûches dans le feu et la respiration de l’humain. Fricai avait toujours pensé que ces êtres n’étaient pas du genre discrets. Passons.

Tallagh rompit enfin le silence. Il n’avait pas confiance en lui mais ne voulait pas, si le chat garou disait vrai, laisser passer sa chance. Il serait surveillé et sans confiance. Son poil noir se hérissa discrètement. Il se força à taire son grognement et fixa le jeune homme intensément de ses yeux froids. Il était prudent, soit. C’était une bonne chose. Le chat avait réussit une partie de son plan et le reste viendrait plus tard.

Il se radoucit, conscient qu’il ne devait pas se donner une image menaçante. Il se calma son regard se tint d’amusement. Autant prendre ça d’un côté positif. Le dragonnier était plus prudent que ces stupides Vardens. Enfin, ceux qu’il avait rencontré. Bien. Il plissa ses yeux dorés et répondit d’un ton calme.

*Soit. Je ferais mes preuves.*

Fricai se leva et s’étira en baillant, dévoilant ses crocs étincelants avant de se rallonger plus confortablement. Il re-fixa le Dragonnier. Plongeant son regard sincère dans le sien, puis dit ses mots d’un ton neutre :

*Quels sont tes ordres, Tallagh ?*

Tallagh sentit le chat se tendre à l’évocation des termes de leur « contrat mutuel », mais il s’y attendait. Il est dur de voir qu’on ne vous fait pas confiance, c’était évident, mais Fricai devient aussi se rendre compte du risque que prenait le dragonnier. Si jamais le chat garou s’avérait être un agent double, et que le jeune homme n’avait prévenu personne, la seule personne à qui l’on demanderait des comptes, ce serait lui. Et cette fois, il ne s’en tirerait pas par une pirouette et un beau sourire : l’Empire n’appréciait ni les traîtres, ni ceux qui les accueillaient, et Tallagh ferait partie des deux catégories en même temps.

Par contre, dans le cas où le chat garou était honnête, les lauriers reviendraient tout entier au dragonnier. Etant donné ce qu’il y gagnerait, il avait tout intérêt à faire confiance, même en partie pour l’instant, à Fricai. Les habitants de l’Empire, et surtout les soldats, le verraient comme un sauveur et un homme à qui même les Vardens ne pouvaient résister… une perspective alléchante si l’on tenait compte des plans du jeune homme (que je ne dévoilerait pas ici parce que petit 1 : j’ai pas envie et petit 2 : les plans secrets ne sont plus secrets si on les révèlent^^).

Bref, Tallagh avait tout à gagner… ou tout à perdre. Quitte ou double, la gloire ou la déchéance, la vie ou la mort, comme vous voulez, mais c’était sa vie, et celle de quelques autres, qui seraient en jeu si jamais il perdait.

Eh bien, je ne perdrais pas.

Murmura-t-il doucement, les prunelles tournées vers le feu. Il se fichait que Fricai entende : de toute façon, s’il savait réellement lire l’avenir, ou une partie de celui-ci, il devait déjà avoir quelques pistes sur les pensées du dragonnier. A moins que les chats garous ne lisent dans les esprits ? Il vérifia mentalement, mais ses barrières étaient toujours en place, sans une seule brèche : plutôt rassurant pour son avenir.

Le chat le sortit de ses pensées en acceptant soin statut un peu particulier, et le jeune humain ramena ses yeux vers lui, plongeant son regard vert dans celui, aussi doré que le métal le plus pur, que Fricai leva vers lui. Ils restèrent un moment à se fixer, aucun d’entre eux ne prenant la parole, chacun songeant sans doute à ses propres plans. Doucement, les pièces se mettaient en place sur l’échiquier et bientôt, la partie serait prête à être commencée. Restait à ne pas se tromper sur la tactique… La guerre allait être déclarée, mais qui en sortirait gagnant ? Les Blancs, ou les Noirs ?

Le Bien ou le Mal, songea Tallagh, quelle notion désuète et sans plus aucune signification. Le Bien, le Mal, tout était inextricablement [Oui, je connais des mots savants, et je suis un joueur d’échecs acceptable Xd] mêlé, et bien malin qui pourrait retrouver le début de la pelote. Enfin, de toute façon, seul l’avenir pourrait répondre à sa question, mais pour l’instant, le présent se rappelait à lui, sous la forme d’un matou noir au poil emmêlé qui lui demanda ce qu’il avait à faire.

D’un geste, le Parjure lui indiqua la table où reposait les victuailles, et lui offrit de se restaurer. Puis il exposa son idée à son nouvel agent. [Niveau recrutement : Tallagh, 3. Louvy, 0 ]

Retourne d’où tu viens et surtout, assure toi que personne n’ait remarqué ton absence. Continue à jouer le matou de gouttière, et glane ce que tu peux. Je pense que ça suffira pour l’instant, histoire de mieux voir où nous allons tous les deux.

Manges un peu, et tu pourras repartir après. Et, tout bien réfléchi, il serait sans doute dangereux pour toi de retourner à Ûru’Baen. Voyons voir… Dras-Leona. Il s’y passe un tas de choses plutôt étrange, et personne ne sera étonné d’y voir un chat de gouttière en maraude. A l’entrée de la ville se trouve une auberge, le Dragon qui Fume : nous pourrions nous y retrouver, ce sera plus discret qu’ici.

Oh, une dernière chose : Le Roi recherche un œuf. Précieux, assez gros, il fait l’objet de recherches frénétiques un peu partout. Si jamais tu en entendais parler, essaye de te renseigner, d’accord ?

Il observa le chat, attendant de voir ce que celui-ci pensait. Après tout, il était sur place, et s’il trouvait leur lieu de rencontre trop exposé, il serait sans doute plus au courant que le dragonnier.

Fricai, toujours étendus sur le sofa, fixait Tallagh avec intensité. Son instinct de chat garou, totalement éveillé, vibrait doucement. Enfin, son instinct de chat garou pour l’Empire ! Le Dragonnier, son nouveau maître, était en pleine réflexion. Il respecta son long silence. Un silence qui fut brisé par un petit chuchotement. Celui-ci ne lui était pas adressé mais ses sens aigus de félins lui apportèrent ses paroles quasi-inaudibles. Il ne chercha pas à comprendre leur vrais sens, continuant de fixer le parjure qui c’était tourné vers les flammes. Le bois grésillait dans la cheminée.

C’est là qu’il c’était décider a lui répondre. Ce qui avait entraîné une autre période de réflexion. Le chat noir comme une nuit sans lune pensa lui aussi a un jeu où, chacun son tour, les joueurs réfléchissaient à la manœuvres. Se demandaient se que son adversaire pouvait bien préparer. Avançant leurs pions avec précaution. Fricai tentait de gagner la confiance de Tallagh qui voulait savoir s’il mentait ou était sincère. Un véritable duel. Et le chat gagnait du terrain. Seulement le parjure se demandait si le chat devait gagner. En gros, il se demandait si il disait vrais. Et le chat garou devait le convaincre que oui. Bref, cela pourrait durer une éternité.

Et pourtant, au final, il y arriva. Pas entièrement, certes, mais c’était une bonne chose. Tallagh montrait qu’il était prudent. Il s’assurait la réussite dans les deux cas : que Fricai dise la vérité ou non. Il écouta attentivement les instructions du parjure, oreilles dressés et œil vif. Il fut soulager de savoir qu’il n’aurait pas a refaire tout se trajet. Dras Leona était beaucoup plus proche du Surda ! Il entendit alors parler de l’œuf et son cœur s’affola, excité. Ahaaa ! Voilà quelque chose d’intéressant… Il irait essayer de trouver une piste !

Son estomac le ramena à la réalité. Il se leva lentement et bondit sur la table et s’assit sur son bord. Son regard se posa sur une tranche de jambonneau et il se lécha les babines. Mais avant tout, il s’adressa a Tallagh.

*Je retournerais au Surda pour accomplir ma mission.*

Il inclina légèrement la tête et attaqua la viande en prenant son temps.

[3-0, le suspence touche a sa fin xD]

Le silence semblait avoir pris possession de la pièce, un silence seulement troublé par le souffle de la respiration du dragonnier et le craquement des bûches dans la cheminée. Tallagh profita de cet instant de calme pour contacter mentalement Talenka, qui soupira dans son sommeil en le reconnaissant, et se rendormit paisiblement. Le Parjure eut un sourire, qui devait intriguer Fricai mais ça n’avait pas d’importance.

Le dragonnier se renversa dans le dossier de son siège, les mains croisés : dans son attitude calme, pourtant, rien ne démontrait que son cerveau tournait à plein régime. Le chat garou était un allié de poids, et sans doute, lui aussi le savait. La vraie question était de savoir comment l’utiliser, et dans quelle mesure prendre ses déclarations. Mais, tout comme le dragonnier, Fricai avait accepté l’idée de se faire un tant soit peu manipuler, et les deux être présent dans la pièce avait conclu un accord. Tallagh se sentit soulagé après son petit laïus, et le chat garou approuva son idée.

Dras-Leona, alors. Tant qu’il n’y rencontrait pas Elhemina, ça lui irait très bien. Tal’ aurait du mal à accepter le séparation, mais curieusement, un dragon d’une bonne dizaine de mètres était facilement repérable, alors qu’un humain avec un capuchon sur la tête, c’était beaucoup plus commun. Sans compter que Fricai courrait moins de risques d’être repéré dans la ville que dans la capitale de l’Empire…

Il observa le bond du chat noir et acquiesça à la réponse de celui-ci, puis saisi une tranche de pain beurrée de miel. Il n’avait plus vraiment faim, tout à coup,k et observa le chat dévorer la pièce de viande. Il semblait affamé, ayant sans doute fait le trajet d’une traite, ainsi que l’attestait ses pattes ensanglantés. Jugeant que leur affaire était menée, le Parjure choisit de satisfaire sa curiosité. Léchant le miel qui lui avait coulé sur le doigt, il se servit un verre d’hydromel et demanda d’un air curieux.

Est-ce que les chats-garous maîtrisent la magie ? Ils peuvent se soigner, se défendre grâce à l’ancien langage. Excuse ma curiosité, mais tu es le premier de ton espèce que je croise.

Il avait bien d’autres questions. Les chats garous lisaient-ils vraiment l’avenir, comme on le prétendait ? Connaissaient-il le destin de chacun, les pensées les plus enfouis de tous ceux qui croisaient ? Mais c’était là des croyances populaires, des contes racontés aux enfants durant les veillées… serait-il possible qu’il y ait une part de vérité ? Après tout, il n’y a pas si longtemps, lui aussi croyait que les dragons n’existaient pas.

[Sorry, pas très long mais je n'avais pas trop d'imagination^^]

Fricai Andlat, totalement concentré sur sa tranche de viande dont le fumé lui faisait lécher les babines. Son regard, néanmoins, était ou jours fixé sur Tallagh. Le profonds jaune de ses iris essayait d’évaluaient se que pensait le parjure. Mesurant chacun de ses gestes. Il prit une tranche de pain beurré au miel. Ah, il avait daim. Mais il ne la mangea pas, se contentant de se lécher les doits et de se servir un vert. Le chat garou lui coupait-il l’appétit. Fricai eu un petit sourire amusé et finit sa tranche de jambonneau au moment où le parjure lui posa LA question. Il se figea soudain. Son regard insistant immobile.

Le félin s’assit lentement, prenant son temps. Préparant dans son esprit se qu’il allait dire. Son esprit qui bouillonnait. Jamais on lui avait posé cette question et pourtant il savait qu’un jour elle tomberait. Et se jour redouté était arrivé. Il se lécha la patte avec des gestes lents et tendus. Finalement, il reposa sa patte répondit d’un ton mystérieux :

*Je ne devrais pas te révéler les secrets des chats garous. Et pourtant, tu es mon maître…*

Son regard quitta enfin Tallagh pour voguer dans le brasier de la cheminée. Les flammes animant ses prunelles impassibles. Il resta silencieux un instant avant de reprendre :

*Les chats garous ne maîtrisent pas l’ancien langage. Ils la connaissent, oui, mais ne peuvent l’utiliser. Mais nous avons nos pouvoirs, qui sont, bien que différents en ayant d’autres ivsées, tout aussi puissants…*

Fricai laissa sa phrase en suspens et cligna plusieurs fois les yeux, comme s’il sortait de transe.

*Je dois maintenant partir. Nous nous reverrons à Dras Leona… *

Il bondit de la table et marcha furtivement vers la porte. Une dernière fois, il se retourna pour poser un long regard sur Tallagh.

* Si tout se passe bien…*

[moi aussi, dsl!]

Avant que le chat ne se décida à répondre à sa question, Tallagh ignorait s’il aurait une réponse ou pas. Après tout, si l’existence et les pouvoirs des chats garous faisaient l’objet de tant de légendes, c’est bien parce qu’ils savaient garder leur secret, non ? Après tout, le Parjure les comprenait : les secrets permettaient de rester en vie bien plus longtemps… Mais Fricai lui répondit néanmoins, et le dragonnier choisit de le prendre comme une marque de confiance. A tort ou à raison ? Il ne poserait pas la question, mais espérait seulement que son choix était le bon.

Comme il s’en doutait, le chat noir resta plutôt mystérieux, mais le dragonnier se contenta de cette réponse à demi-mot. Le secret des chats-garous ne serait pas dévoilé par Fricai, mais il avait tout de même quelques pistes. C’est ce moment que choisit le chat pour bondir à terre et lui annoncer qu’il devait reprendre sa route. Jetant un coup d’œil à l’horizon, Tallagh s’aperçut que l’horizon s’éclaircissait. Le soleil ne serait pas levé avant une bonne heure, voire deux, mais la nuit n’était plus qu’un lointain souvenir.

Dans une semaine, jour pour jour. Essaye de ne pas te faire repérer d’ici là.

Le jeune humain savait son conseil plus que superflu, mais c’était sa façon de souhaiter bonne chance à l’étrange animal qui se faufila dehors dès qu’il eut ouvert la porte. Observant avec attention la petite forme noire se glisser dans les couloirs, Tallagh se demanda à nouveau s’il avait fait le bon choix. Malheureusement, si son choix était mauvais, il ne le saurait que trop tard. Alors, à quoi bon s’en faire ? Mais c’était dans sa nature d’être inquiet, et il l’était toujours en refermant la porte.

Se laissant tomber sur une chaise, le Parjure regarda d’un œil désabusé le jour s’éclaircir, baillant de temps en temps à s’en décrocher la mâchoire. Il était épuisé, et ce petit entretien avec Fricai n’avait pas augmentait son nombre d’heures de sommeil, loin de là. Bien adossé dans son fauteuil, le dragonnier se promit de se lever dans une dizaine de minutes, pour reprendre le dossier qu’il avait abandonné plus tôt dans la soirée.

Mais les résolutions ne sont que des mots, et la fatigue eu raison du dragonnier qui s’endormit dans son fauteuil, entouré de la chaude lumière du soleil levant.

[C’est beau la fin snif… Xd
Je pense qu’on peux dire que ce topic est clos, non ?]

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