Révélations [PV]

C’était un jour comme un autre pour la ville de Ceunon. Une ville tranquille, où tout semblait aller pour le mieux. La guerre ayant ravagée l’Alagaesia ne semblait pas l’avoir touchée, les gens parlaient, riaient, avaient l’air heureux des gens insouciants de ce qui se passaient dans le monde. Les commerçants hurlaient de leurs échoppes, les clients s’affairent, bref, il y avait de l’animation ! Comme si rien n’avait changé depuis de nombreuses années…
Strictement rien.
Yassen se souvenait un peu de la ville, l’ayant habitée pendant quelque temps juste après le massacre de sa famille, mais que des souvenirs flous. Or, tout était identique ! Le jeune homme traversait en fait la ville à la recherche d’un bijoutier qui, apparemment, aurait connu sa famille. Ses sources étaient sûres, du moins à peu près, et il touchait le but. Evidemment, il n’espérait pas grand chose puisque cela faisait quand même près de 15 ans de cela, mais il espérait quelques informations.

Seulement des informations…
Vraiment ?
Alors pourquoi était t-il si nerveux ?

Sous l’impulsion d’Angel qui le poussait depuis longtemps déjà à entreprendre des recherches sur son passé, il s’était enfin décidé. De mauvaise grâce, certes, mais il s’était décidé. Evidemment, il était encore blessé par ce qui lui était arrivé, et c’était difficile pour lui d’entreprendre des recherches sur son passé. Mais il devait le faire, et plus vite ce serait réglé, mieux cela saurait. Au Surda, il avait découvert une bague d’argent avec un étrange signe gravé, un ovale étrange qui avait appartenue à son père, et avait eu les coordonnées de ce bijoutier. Il allait donc chez ce bijoutier, habitant la ville depuis des lustres, qui pouvait selon toutes probabilités l’aider. Vêtu de son habituelle cape noire, il marchait rapidement, ne voulant pas s’attarder ici. Il arriva enfin devant l’échoppe, minuscule en réalité. Le jeune tueur à gage soupira, puis poussa la porte, qui s’ouvrit avec un bruit de carillon

* C’est quoi encore ce truc !*

Il était ouvert, tolérant, et tout ce qui va avec, mais commencer des recherches sur son passé dans une bijouterie miteuse avec un carillon à l’entrée, franchement, c’était trop ! Il voulut tourner les talons et chercher ailleurs, quand un homme apparut derrière le comptoir. De taille moyenne, quasiment chauve avec des sourcils en broussaille sur des yeux sombres reflétant la sagesse. Il le scruta quelques instants, puis s’avança brusquement et lui lança en levant la tête pour voir Yassen, qui était tout de même assez grand :

- J’ai déjà vu ce regard… Un regard que je ne croyais jamais plus revoir…

Yassen sursauta. Il avait les yeux gris argenté, d’une nuance assez rare, surtout dans la régions, où beaucoup de gens avaient les yeux foncés. Il hésita, et attendit la suite. Comme l’homme ne parlait pas, il répondit :

- Vraiment … Je, hum, ou ça ?

L’autre le fixa, les sourcils froncés, l’air pensif :

- Il y a déjà fort longtemps … Viens, viens, assis toi… Au fait mon nom est Isgel
- Yassen

Il lui montra un siège derrière le comptoir, et l’invita à s’asseoir. Yassen obtempéra sans un mot, conscient qu’il allait peut être apprendre quelque chose. Son interlocuteur s’asseya en face de lui, et demanda :

-Mais que fait tu là, jeune homme
-Je cherche. Je recherche des informations, et on m’a dit que vous pouviez m’aider
- Qui ça ?
- Peut importe…
- Bien bien, toi aussi tu sais ce que tu veux
- Moi aussi ? Que voulez vous dire
- J’ai connu ton père, très peu mais je l’ai connu. Si tu es celui que je croit !

Yassen crut manquer d’air. Il ne se souvenait plus de rien, rien de sa famille, et voilà qu’un inconnu affirmait avoir connu son père. Il se força à rester calme, et regarda intensément Isgel

- Vraiment. Et qui devrais-je être. ?
- A toi de me le dire bonhomme !

Yassen tiqua à ce surnom que personne n’empruntait jamais avec lui, mais s’efforça de rester calme. Après tout, c’était lui qui avait besoin d’aide, pas le contraire !

- J’ai vécu dans une ferme aux alentours, il y environ 13 ans de cela. Elle a été détruite, brûlée…
- C’est vrai, tu es donc celui que je crois, Yassen. Mais ce n’était pas ton nom

Une révélation…. Le tueur à gage retint son souffle, et souffla :

- C’était quoi ?
- Je ne me souviens plus, mais attend, j’ai quelque chose pour toi !

Isgel se releva brusquement, et partit fouiller dans l’arrière boutique. Yassen sentit qu’Angel attendait lui aussi, presque à l’affût des informations qu’ils pourraient obtenir. La situation semblait irréelle, cet homme le reconnaissait plus de 10 ans après, juste avec ses yeux. Le jeune homme en conclut que son père devait avoir la même couleur dans le regard, c’était la seule explication. Le vieux bijoutier revient alors, une sorte de livre à la main qu’il époussetait Il le tendit à Yassen, en expliquant :

- J’appréciais ton père, jeune homme. Je l’ai rarement vu, une dizaine de fois tout au plus, mais il était aimable et respectueux. Il aurait pu me snober, étant donné son rang, mais jamais il ne se comportait comme supérieur. C’était quelqu’un de bien, et sa disparition m’a vraiment attristé. J’ai trouvé ça dans les décombres, cela te revient.
- Son rang ? Que voulez vous dire ? Ma famille était bien une famille de paysans non ?
- Paysans ? Ton père ? Bien sûr que non ! Je peut t’assurer qu’il était haut gradé, pas dans l’Empire, mais je ne sais pas exactement ce qu’il faisait, il était souvent absent à ce que je sais
- Vraiment ? Je ne savais pas, merci beaucoup monsieur. Et au revoir

Yassen se releva, et serra rapidement la main du bijoutier, puis sortit comme un coup de vent. Il sortit rapidement de la ville, sans prêter la moindre attention aux gens qu’il croisait, et retrouva Angel qui l’attendait, couché près de Storm. Un regard entendu les réunit, puis Yassen sauta sur son cheval, et partit au galop. Il voulait être seul, devant l’endroit où il avait vécu pour ouvrir ce qui semblait être le journal de son père… Surtout qu'apparemment, son père n'était pas du tout comme il l'avait imaginé! Il jeta un bref coup d’œil au journal, et vit qu’en plus d’une couverture de cuir rouge, il était relié de cuir également, et des lettres dorées étaient inscrites. Il ferma les yeux, conscient que son passé pouvait se trouver là, dans ce livre.

Au bout de quelques minutes, il arriva.
Et c’était toujours aussi dur.

Yassen descendit lentement de cheval, et, comme un automate, s’avança. Il était déconnecté de la réalité, et voir ces ruines était douloureux, vraiment. Il avait pensé oublier son passé, mais là, maintenant, il le retrouvait. Il se laissa tomber dans l’herbe, près d’un bout de mur calciné qui était encore debout, et fixa son regard sur la couverture rouge, sans parvenir à l’ouvrir…

La journée s'annonçait bonne. Elyon s'était réveillée naturellement aux alentours de dix heures, ce qui avait épargné à Saphir la tâche ardue de la tirer de son sommeil. Elle avait pris un copieux petit déjeuner, tandis que Saphir s’arrangeait pour grignoter la carcasse de l’animal qu’il venait de chasser ailleurs que sous le regard de sa dragonnière. Ce qui était dans leur intérêt commun. Elle s’était ensuite préparée rapidement, puis Saphir et elle avaient volé un moment, ne sachant pas réellement où aller.

Elyon était un peu limitée sur le choix de ces destinations. Elle ne devait pas vraiment s’éloigner de Palencar pour le mince repos qu’elle avait. Pas question de passer plusieurs jours en trajet, elle en avait si peu ! Il lui fallait une ville calme, dans un endroit paisible où l’on supportait les parjures, ne connaissait pas son identité d’élève du bras droit de Galbatorix et avec à proximité de grands espaces pouvant dissimuler Saphir. Si possible une ville où elle ne risquait pas de tomber sur une ancienne connaissance, ce qui l’aurait plongé dans l’autre réalité. Rien que ça.

Autant dire que ce n’était pas gagné.

Mais Saphir était plus prévoyant q’elle, ce matin pendant qu’elle avalait une tartine avec une attention particulière pour se bout de pain tartiné et après avoir fini son chevreuil_ c’était décidément son mets préféré, mais Elyon ne voulait jamais y goûter_ il avait inspecté la carte, abandonnant sa dragonnière à son petit déjeuner. Etrangement, elle ne s’était plainte. Allez savoir pourquoi... Après qu’elle ait fini de manger, il avait eu plus de mal à se concentrer sur la carte. Peut-être parce qu’Elyon le houspillait pour qu’il arrêtes de perdre du temps et se dépêche de décoller car sinon c’était « pas marrant, pour une fois que j’ai quelques jours de repos par ce que Tallagh est occupé ! »

Et tandis qu’il posait son dévolu sur les plaines de Marna, elle lui avait fièrement annoncé qu’il lui fallait acheter de nouveaux vêtements, car les autres commençaient à être trop petits ! Saphir n’avait rien pu rétorquer, d’abord parce qu’Elyon grandissait lentement et lui dire qu’elle n’avait pas grandi était le meilleur moyen de la vexer _sa taille étant un sujet plus que sensible_ et aussi car elle avait tout prévu. En effet, pour subvenir à ses besoins puisque Saphir ne pouvait ramener autre chose que de la nourriture, elle aidait les forains Alagaësiens à livrer quelques commandes ou lettres un peu partout. Ce qui n’était qu’un dérivé du premier et seul vrai métier qu’elle ait connu : courtier. A l’époque, c’était avec son frère pour aider leur père... Mais ceci est une autre histoire, je vous la raconterais peut-être plus tard. A condition d’y penser.

Donc, Elyon avait expliqué à Saphir qu’elle devait voir un marchand avant le mois prochain et lui confier une lettre qui venait de son frère. Et les forains étaient à Ceunon en ce moment. Donc, on allait à Ceunon ! Et oui, elle avait tout organisé ! En fait, elle n’avait pas accordé tant d’attention que ça à sa tartine. Saphir eut ainsi été contraint de la conduire là où elle désirait et il était parti à la chasse. Après tout, Elyon était ces temps-ci bien plus raisonnable. Il s’était posé dans une forêt près de Ceunon.
Elyon avait plaqué un gros bisou sur le museau de son dragon puis s’était élancée joyeusement vers la ville.

Arrivée à Ceunon, elle avait cherché la joaillerie dont le frère du marchand était propriétaire, décidément, il y avait beaucoup de commerçants dans cette famille. Quand elle la trouva, elle trouva l’échoppe un peu délabrée. Mais bon, du moment que les gens payaient...et puis, ça lui permettrait de parler à quelqu’un d’autre que Tallagh et ne pas prendre le risque de se trahir. Un petit carillon annonça son entrée. Pas terrible, mais bon, elle était de bonne humeur. Tandis qu’elle regardait des sièges, près du comptoir et récemment utilisés ou vraiment délabrés vu les marques qui comportaient sur la partie molle du siège, elle avait vu se profiler, sortant de la pénombre de la boutique, un vieillard chauve aux sourcils on ne peut plus broussailleux. On disait que cette forme de pilosité reflétait la sagesse et...on s’en fout un peu, non ? XD Elle avait remis sa lettre au vieillard.

-Monsieur, je crois que ceci pour vous de la part de votre frère, Jäod.
-Ho, déjà ? Je n’imaginais pas recevoir cette lettre sitôt. Ca circule si bien du Surda jusqu’ici?

Etrangement, Elyon se voyais mal lui répondre u’à dos de dragon, tout était plus facile. Pas la peine que ce petit vieux découvre qu’elle se baladait au Surda mais était Parjure.

-Disons que je connais suffisamment mon métier de coursière pour avoir quelques raccourcis.

Le vieillard ne semblait pas convaincu, mais il ne tenta pas de la contredire.

-Je ne vous attendais pas avant plusieurs semaines. Ca m’aurait permis de renflouer un peu mes caisses, je viens de commander quelques pierres précieuses et je n’ai plus vraiment d’argent. Ca vous dérange si je vous paye avec un bijou.

Elyon haussa les épaules, à part le collier que son frère lui avait offert, elle ne portait aucun bijou. Il fallais dire qu’elle n’en avait pas vraiment les moyens. Le vieillard se rendit dans l’arrière boutique, pour réapparaître quelques instants plus tard avec une petite bague d’argent aux étranges motifs ovales. Tandis qu’Elyon enfilait la bague, il expliqua rapidement qu’il avait longtemps oublié cette bague jusqu’à ce que le successeur de l’acheteur se présentes et vienne lui parler. Elyon acquiesçait vaguement à chacune de ces paroles, ce petit vieux radotait. Elle sortit de la boutique après l’avoir remercié. Une fois dehors, elle put inhaler autre chose que de la poussière. Décidant de la chasse prolongée de Saphir qui ne se manifestait pas, elle décida de visiter la ville. Elle la découvrait pour la première fois, puisqu’elle avait perdu tous ces souvenirs il y a un peu moins d’un an.
Ces pas la menèrent sur le seuil d’une maison en ruine. Un jeune homme était devant, il semblait bouleversé. Il n’ y avait pas que lui, Elyon aussi. Mais pour des raisons différentes. Sa main gauche à la quelle elle portait la bague venait de se mettre à trembler. Et elle savait ce qui l’attendait, bien que partagée entre deux envies. Le côté « chouette, pour une fois, je me suis pas trompée ! » et le côté « mais pourquoi ça recommence ! »
Elle savait ce qui l’attendait. Encore un flash-souvenir. Elle allait encore basculer.
Sans qu’elle puisse le contrôler, son corps s’agita de petits tremblements. Elle était tout à fait incapable d’appeler à l’aide. Elle ne réussit qu’à prononcer un mot, venu instinctivement.

-Yassen !

Puis elle sombra dans l’Autre Réalité (désolée, je me souviens plus du nom d’ancien langage que j’avais trouvé), inconsciente, elle tomba lourdement à terre, plus pâle que jamais.

[Désolée pour la tartine de texte du début!^^]

Toujours assis dans l’herbe rase, Yassen détourna son regard du livre de son père. Il ne voulait pas l’ouvrir, pas maintenant. Il savait qu’il devrait le faire, et maintenant serait le mieux. Sauf qu’il ne pouvait pas, c’était impossible. Il avait son passé dans les mains, sous la forme d’un journal resté clos depuis presque 15 ans. Rebaissant les yeux, il épousseta machinalement la couverture, pour déchiffrer des lettres dorées. Il tenta de les lire, mais constat avec surprise qu’il n’y comprenait pas un mot. Yassen supposa que c’était une autre langue, mais cela accentua ses doutes. Il s’était vraiment trompé sur son père.
Complètement !
Il partait pour chercher une famille de paysans, et, selon toutes probabilités, se retrouvait avec un père gradé, et contre l’Empire !

Yassen posa alors son journal à terre, et se releva. Il fit quelques pas, et s’arrêta de nouveau Angel n’était pas là, le jeune homme désirant être seul. Ils partageaient tout, mais ce moment là était différent. C’était la chose la plus personnelle qu’il ait jamais vécue, et il voulait la vivre seul.
Et tant pis si ça fait mal.
Très mal.
Le jeune homme s’appuya sur un rebord noirâtre, et promena son regard de façon circulaire. Ca et là, des murs se dressaient, pâles forment fantomatiques vestiges d’une vie passée… Et ce dire qu’il avait passé 10 ans de sa vie ici et ne se rappeler de rien, c’était vraiment étrange. Dérangeant pour être honnête !

Il regarda l’ombre lointaine de la ville, et l’herbe rase qui s’étendait à perte de vue, mis à part à l’endroit où la demeure avait brûlée… Malgré les années écoulée, rien ne poussait plus. Les actes ignobles de l’Empire ne seront jamais oubliés, jamais pardonnés. Yassen serra le poing, mesurant les erreurs qu’il avait commises en acceptant de travailler pour eux, il y a longtemps de cela.
Jamais il n’aurait du le faire
Mais le passé était le passé, et il ne pouvait revenir en arrière maintenant, rien ne lui rendrait ce qu’il avait perdu.

Il retourna là où le journal de son père était posé, et le fixa sans ciller. Il n’arrivait pas vraiment à ce dire que son passé, tous ses souvenirs étaient là, dans ce livre. Il ôta sa veste à cause de la chaleur, et se s’asseya devant, sans le toucher. Il regarda les lettres, formant des mots qu’il ne connaissait pas. Excepté un, qu’il connaissait à coup sûr, mais sans réussir à mettre le doigt dessus.
William
Un prénom qui ne venait pas d’une de ses rencontres, il en était sûr. Ce pourrait t-il que ce soit… ?
Son père…

Yassen ferma les yeux, se rappelant alors. Il se remémorait une voix d’enfant, une voix claire qui criait « Papa » à l’arrivée d’un homme. Mais c’était tout, et n’était même pas sûr d’être cet enfant. Mais ce flash l’avait surpris, et de nouveaux doutes se formaient lentement. Peut être n’avait t-il pas réellement perdu la mémoire.
Peut être y avait t-il une chance de se rappeler le visage de sa famille…

Il sentit alors la présence d’Angel près de lui, son esprit cherchant à entrer en contact avec le sien. Pour une fois, Yassen le repoussa… Il n’avait pas envie de livrer ses impressions, pas même à son meilleur ami. Et il savait que, bien que vexé, Angel comprendrait son geste. Enfin, normalement ! C’est alors que Yassen entendit une voix. En temps normal, il n’y aurait prêté aucune attention, sauf que là, il n’avait strictement pas le choix….
C’était un cri, ou plutôt comme une demande d’aide.
Et c’était son nom qui avait été prononcé !

*Qu’est ce qu’il se passe*

Yassen se retourna brusquement, ses réflexes acquis avec le temps reprenant le dessus, juste à temps pour voir une jeune fille s’effondrer sur le sol, à une petite quinzaine de mètres de lui. Il fut surpris, mais eu la présence d’esprit que ce dire qu’elle avait sûrement besoin de lui. Il bondit donc, [pour changer^^] et arriva rapidement près d’elle, et s’agenouilla sur le sol. Elle était toute pâle, tremblante et inconsciente, à première vue en tout cas ! Il ne savait pas vraiment comment réagir, tout en sachant qu’il devait impérativement faire quelque chose ! C’est alors que la présence d’Angel se faufila dans son esprit, telle une anguille [Bas quoi ? xD], et commença à lui faire la morale :

* Yassen, qu’a tu encore fait *
*Je ne sais pas, j’étais là et j’ai vu cette jeune fille s’effondrer *
* Vraiment ? Comment ça ? *
*Que veut tu que je te dise ? Enfin, il faut que je l’aide, et je sais pas comment !*
*Attends… Elle tremble non ? *
* Oui, et alors ? Je fais quoi moi ! !*
*Elle doit être malade, couvre là*

Yassen rompit le contact en se leva brusquement, et reparti d’où il était venu pour chercher quelque chose afin de couvrir la jeune fille. Comme Angel l’avait dit… Enfin, pensé pour être exact ! Sauf qu’il n’avait pas grand chose, à part sa veste… Tant pis, c’était tout ce qu’il avait, en ce moment et en général en fait ! Il l’attrapa par la col, et revint près de la jeune fille inconsciente. Il la recouvrit, mais maintenant, il ne savait pas vraiment que faire. Il s’asseya donc à côté d’elle, et tenta de lui parler, voir savoir si elle était réellement inconsciente :

- Mademoiselle… Vous m’entendez ?

Apparemment non, vu l’absence de réaction. Yassen regarda alors son visage, et réalisa qu’il lui était familier. Enfin non, pas familier, mais connu plutôt. De long cheveux noirs autour d’un joli visage, il était maintenant sûr d’avoir déjà rencontrer cette jeune fille… Il tenta de se souvenir, mais cela datait probablement d’un moment déjà…Soudain, il comprit ! C’était la jeune dragonnière qui l’avait aidé à Gil’ead, enfin sûrement ! Elyon, maintenant il se souvenait de son nom… Et il se souvenait du dragon qui avait voulu le carboniser !

- Elyon, tu m’entends ?

Toujours pas. Apparemment, elle faisait un malaise, et était déconnectée de la réalité. Yassen attendit donc, assit à côté, espérant que ce n’était pas trop grave. Il avait beaucoup apprécié la jeune fille quand il l’avait rencontré, et ne voulait pas qu’il lui arrive quelque chose de mauvais pile quand elle tombait sur lui, après environ 5 ans !

Elyon basculait lentement. Elle eut le temps de voir sur un livre des lettres dorées de l'ancien langage. Sur un journal assez précieux. Mais en mauvais état, les ans ne l'avaient pas épargnés. C'était certainement un journal intime qui avait voyagé aux côtés de quelqu'un d'absolument pas sédentaire. Quelqu'un qui menait une existence trépidante mais pas dissolue. Quelqu'un qui parlait l'ancien langage.
Peut-être un dragonnier, comme le frère d'Elyon. Et d'ailleurs, en sentant ces jambes se dérober sous elle, elle comprit qu'elle allait peut-être le voir en souvenir. Une chance sur deux qu'elle le retrouve et en apprennes plus sur lui.

Mais surtout, en s'évanouissant comme ça, elle allait s'attirer des ennuis à coup presque sûr. 99,9%. Le petit pourcentage restant, c'est juste comme ça. Au cas où. Il y avait peu de chances que des soldats de l'Empire ne remarquant pas qu'elle soi tombée dans les pommes. Et ils voudraient bien évidemment savoir pourquoi. Bien sûr, elle leur expliquerait que c'était un malaise et qu'elle était l'élève de Tallagh le bras-droit de l'Empereur lui même. Mais Tallagh exigerait des explications et elle ne s'en tirerait pas à s'y bon compte. D'autant plus que sachant qu'elle avait revu un souvenir, il voudrait certainement le connaître. Et elle n'arrivait pas à lui mentir. Il ressemblait trop à son frère, et le regarder dans les yeux en lui dissimulant la vérité était au dessus des forces d'Elyon.

Et bien sûr, il y aurait Saphír. Il la protégerait encore plus ce qu'elle ne supportait pas. Elyon avait beau adorer son dragon, le laisser la surprotéger n'était pas pour elle perspective réjouissante.

Elyon mettait du temps à s'évanouir décidément. Elle sentait le souvenir tout proche, mais elle remarquait aussi que ce ne serait pas comme d'habitude. Ces murs, cette maison en ruines et ce charmant jeune homme dont elle avait prononcé le nom : Yassen. Il y aurait quelque chose d'autre, elle le sentait avec une certaine réticence. D'un autre côté, elle était sûre de bien le connaître, mais Saphír ne lui avait jamais parlé de lui. Pourquoi? Pour la protéger? Par jalousie? Elle n'eut pas le temps de s'interroger encore. Elle basculait pour de bon car ses paupières se fermait et qu'elle avait l'impression de tomber.

**

Non, c'est pas vrai! Je replonge! Je croyais en être débarrassée! Pourquoi il a fallu qu ça m'arrives aujourd'hui? Pour une fois que je suis tranquille. Que j'ai pas entraînement et que j'essaies de flâner un peu dans une ville! J'ai vraiment la poisse, je suis maudite! Et ça fait mal en plus! J'ai l'impression d'être transpercée par une épée! C'est peut-être un gore comme métaphore mais ça fait mal c'est fichus flashs-souvenirs!
Ah, on dirait que j’arrête de tomber! Enfin, je ralentis. Et je me remets sur mes pieds pour atterrir sur...Un toit? Mais c'est quoi ce délire? Et bien évidemment, Saphír n'est pas là. Tiens, c'est qui le type avec la cape? Oh mais c'est...celui dont je viens de couiner le nom avant de basculer. Yassen. Kossayan. Tiens, je connais son nom. C'est bizarre ça. Et mais...c'est moi sur le toit là-bas! Je tends la main à.. Yassen... pour qu'il puisse monter sur le toit. Il ne se débrouille pas trop mal. Al a forteresse en fond, nous devons être à Gil’ead. Bon, je vais me rapprocher, moi. Quitte à être ici, autant que je voies bien le souvenir !
Yassen se fait entraîner de force par mon double sur les toits. Et tiens, ils viennent de me traverser. Normalement, ça fait mal mais ici, je ne sens rien et personne ne me sens. Faut dire qu'être invisible y est pour quelque chose. J’utilise plusieurs formules pour dégager les gardes qui nous poursuivent, et bien évidemment je finis épuisée. J’ignore pourquoi je ne pioche pas dans l'énergie de Saphír. Soit par fierté, soit parce qu'il n'aime pas Yassen. Tout à coup, l'hypothèse de la jalousie me paraît bien plus plausible. En fin de compte, j’arrive à m'enfuir avec Yassen, je m'y attendais. Tiens, il a de très beaux yeux. Saphír en revanche ne semble pas de cet avis, il le menace. Oui, Saphír est jaloux mais il est forcé d'accepter Yassen sur son dos. Visiblement, c'est son premier vol à dos de dragon, il semble émerveillé. Et ça mets son regard en valeur. Et...enfin! Je bascule de nouveau! Je vais revenir à la réalité, remonter à revenir dans le réel.
Eh mais...
Pourquoi je tombe?
Non, c’est pas vrai, je veux pas retomber !
Je veux pas !
Je retombe quand même.
C’est vraiment pas juste !
Deux flashs consécutifs, ça va m’épuiser ça !
**

Saphir contacta aussitôt Yassen, quand Elyon plongeait dans ce qu’elle appelait « l’autre réalité » elle était totalement sans défenses. Et en ressortait épuisée. Ses souvenirs qu’elle ne maîtrisait pas lui faisaient mal.

*Yassen ! Je dois avouer que j’espérais pas te revoir de sitôt, mais bon. Elyon est en quelque sorte blessée, je veux que tu la mettes à l’abri. Où tu veux, mais à l’abri ! Si tu la laisses comme ça, ça attirera l’attention d’impériaux, et ça je tiens à l’éviter, ça vaut mieux pour tout le monde ! Alors tu la mets hors de vue des badauds, elle ne devrait pas tarder à se réveiller ! J’espérais ne pas avoir à te le demander, mais bon. Porte-là quelque part. Tu peux bien faire ça pour elle, et de toute façon, elle est légère ! Crois-en quelqu’un qui l’as très souvent sur le dos !*

***

Après quelques secondes je retombe. J’avais raison de m’y attendre, c’est bien un souvenir de mon frère. Il est assis contre son dragon et en face de lui, un homme d’une trentaine d’années est lui aussi assis contre un dragon qui semble lui appartenir. Les traits fins, des cheveux blonds, des yeux d’argent...on dirait Yassen mais en plus âgé... Mais bien sûr ! Son père ! Je viens à peine de le rencontrer que je découvre son père ! Mais pourquoi Alex le regarde t’il comme ça ? Je m’approche, out doucement, tout en sachant que je ne risque pas de faire du bruit. A vrai dire, c’est le regard de mon frère qui me freine un peu. Il y a tant de méfiance alors que l’autre ne semble absolument pas sur ses gardes. Il a juste l’air un peu déçu. Tiens ils prennent la parole. Enfin, l’hypothétique père de Yassen prend la parole, mon frère n’a pas l’air ravi. Il comptait peut-être se contenter de le regarder avec méfiance pour la journée. Vu que son caractère est encore plus buté que le mien, ça ne m’étonne pas.

-Tu te bats bien, tu es même un excellent élève, Lloyd, mais à un détail près : je ne comprends pas que tu sois si méfiant. Tu sais, tu peux me parler librement. Je suis ton entraîneur après tout !

Et ben il est gentil ! Je m’attendais à pire vu la façon dont mon frère le regarde. En réalité, ce brave type est son entraîneur ! On dirait que sa phrase a touché mon frère, il a l’air de se détendre. On dirait même qu’il lui accorde un petit sourire. On dirait que je me suis trompée.

-Je sais. J’vois pas pourquoi je ne le saurais pas, c’est jamais que la cinquième fois de la journée que vous me le rappelez !
-Je ne vois pas pourquoi tu prends ce ton là ! Je suis franc avec toi ! Tu connais mon nom et tu sais très bien que j’aurais aimé mieux m’entendre avec toi ! Pour être franc, j’aurais aimé que tu sois le parrain de mon fils. Alors que toi, tu ne me parles pas de ta famille.
-Je ne vois pas ce que j’aurais à vous apprendre sur elle. D’ailleurs, il est possible que vous ne la rencontriez jamais.
-Je comprends qu’à ton âge, tu n’aies pas tes parents pour modèle. Mais, et ta sœur ?
-Ma sœur ? Elle est encore bien jeune ! Je n’aie envie de l’attirer dans mes ennuis. Elle doit avoir l’âge de votre fils... Yassen, c’est bien ça son prénom ? Avouez qu’à leur âge, on n’a pas la tête à combattre l’Empire !
-Si je te pose d’autres questions sur tes proches, tu feras encore dévier la conversation ou me daigneras pas me répondre ? Idem si je te demande ton vrai nom ?
-C’est exact.
-Bon, on reprend l’entraînement. Tu sais, si tu veux parler....
-Je sais, je sais, William, vous êtes là !

Mais pourquoi mon frère est aussi méchant avec lui ? D’accord, c’est peut-être pour ne pas nous entraîner dans ses problèmes mes parents et moi. Mais rien ne justifie l’insolence dont il fait preuve ! Je connais donc si mal mon frère ?
Et... je bascule.
Les contours deviennent flous, j’ai la tête qui tourne, mais qui tourne ! Je remonte. Enfin !

***

Elyon commença doucement à s’agiter. Elle était épuisée nerveusement et physiquement. Elle regarda son regard quelque chose d’étrange posé sur elle. Une veste ! Oui, c’était étrange dans le sens où ce n’était pas la sienne. Elle détacha son regard de la veste et crut retomber dans son souvenir en voyant se visage si familier. Elle essaya de reprendre son souffle pour lui parler.

-Vous êtes le fils de Wi...

Elle n’avait pas assez de souffle et toussa avant d’avoir pu le reprendre, elle aurait pu, elle se serait assise pour mieux respirer, mais c’était impossible, elle avait les jambes en coton.

-On peut aller ailleurs...s’il vous plaît...les impériaux...ils...

Elle ne serait pas en mesure de parler avant quelques minutes. Et cette perspective l’embêtait beaucoup.

Yassen était toujours là, assis prés d’Elyon qui semblait vraiment mal en point. Et en plus il s’inquiétait, ce qui, d’habitude, était réservé à Angel. Vu que le jeune homme savait que le loup était prudent et qu’il ne se faisait jamais de soucis pour lui-même ! Sauf que là, cela ne le concernait ni lui, ni Angel, mais Elyon. Il avait mis du temps à réagir, mais il était maintenant sur que c’était elle. Et ce malgré le fait qu’ils ne se soient vu qu’une seule fois, il y a 5 ans de cela. Ce n’était pas comme si il se rappelait de tous les gens qu’il croisait, sinon il ne s’en sortirait plus ! Elyon avait une particularité qu’on oublie difficilement…
Elle était dragonnière !
Et c’était en sa compagnie qu’il avait effectué son premier vol à dos de dragon, ce qui, il faut bien l’avouer, n’arrive pas tous les jours ! Sauf que, ce jour là, elle était réveillée et en pleine forme, tandis que maintenant, elle semblait malade, ou tout du moins évanouie. Décidément, il n’avait pas de chance, ou peut être il portait la malchance avec lui, qui sait ?

Toujours est-il qu’il était là, à attendre on ne sait quoi, mais avec la certitude qu’il resterait planté ici tant que la jeune fille ne se serait pas réveillée. Pourquoi il faisait ça, aller savoir… Elyon l’avait aidé quand il avait traversé un toit à Gil’ead, et l’avait aidé à fuir, mais ce n’est pas vraiment ça, la raison pour laquelle il agissait de la sorte. Non pas q’il y ait une raison à chacun de ses actes, mais même s’il n’avait eu aucune dette envers Elyon, il l’aurait aidé de toute façon. Elle lui avait été vraiment sympathique, maintenant qu’il y repensait.
C’est drôle, la manière dont un événement peut rappeler des souvenirs, des évènements passés auxquels on ne pensait jamais !

Yassen regarda autour de lui, voir si quelque chose pouvait être utile. Mais non, rien du tout. Seulement une maison en ruine, sans toit, avec quasiment plus de murs et encore des débris. Il se demanda alors où pouvait bien être enterrés sa famille, si toutefois ils avaient été enterrés… Mais il en doutait, et s’était fait depuis longtemps à l’idée qu’il était seul, sans pierre ou endroit précis pour penser à cette famille dont il ne se souvenait pas mais qu’il savait avoir aimé ! Vraiment tordue quand y réfléchit, comme histoire !

Le jeune homme état encore assis là, dans l’herbe, quand il sentit qu’on le contactait mentalement. Il était assez étonner, vu que cette nouvelle présence n’était pas celle d’Angel, il en était certain. Mais il se doutait que si on le contactait, dans cet endroit assez isolé, il faut l’avouer, c’est qu’il y avait une raison. Malgré tout, il se demandait que pouvait bien être.
Il n’allait pas être déçu !

Et oui, c’était bien quelqu’un dont il ne s’attendait vraiment pas qui le contacta. Saphir ! Oui, vous avez bien compris, Saphir le dragon d’Elyon, et qui accessoirement ne pouvait pas le supporter ! Pourtant Yassen n’avait rien à se reprocher vis à vis de lui, où même de sa dragonnière. Enfin bon, ça datait de 5 ans, en résumé mieux valait oublié !

Il eu un léger sourire quand le dragon lui avoua qu’il n’espérait pas le revoir. Sans blagues ? Enfin bon, maintenant, il allait encore jouer profil bas, et Saphir ne pourrait pas rien lui reprocher… pas mal comme stratégie. Le dragon lui expliqua mentalement que sa dragonnière était blessée, en quelque sorte du moins, et qu’elle devait à tout prix ne pas être vue des impériaux. Et c’est donc là que Yassen entrait en jeu, vu qu’ils avait besoin de son aide. Au passage, c’était assez rare qu’on est besoin de lui autrement que pour abattre quelqu’un. Il était presque considéré comme une machine puissante et efficace par ses commanditaires. Donc aider quelqu’un de cette manière était assez nouveau pour lui !

* Oui, bien sûr, je vais l’aider, c’est tout à fait normal*

Pour changer, pas de grand discours. Il préférait être bref, mais clair. Surtout en parlant avec un dragon qui avait l’air assez susceptible par dessus le marché ! Alors, pour éviter de gaffer ou de dire quelque chose de travers, il ne disait que le minimum. Bien sur, il se demandait pourquoi il fallait absolument qu’elle ne soit pas vue des impériaux, et qu’elle n’attire pas l’attention. Mais si elle était, tout comme lui, une fugitive, cela se comprenait.

Sauf que maintenant qu’il avait promis à Saphir d’aider Elyon, il allait avoir intérêt à tenir parole. Il regarda une nouvelle fois autour de lui, cherchant un endroit où aller. La forêt était assez loin, et au Nord, pas très loin malheureusement, se trouvait la ville, avec ses garnisons.

* Bon, va falloir trouver quelque chose vite fait !*

Sauf que là, il ne savait pas trop. Bien sûr il pouvait bien porter Elyon jusqu’a la forêt, et là, sûr que les impériaux ne les trouveraient pas. Mais c’était loin, à vue d’œil à une heure à pied et les fréquentes rondes effectuées en ville et au dehors risquaient de leur causer du tord. Il continuait de chercher, quand il vit arriver…
Angel, suivit de son cheval Storm !

Comment avait t-il pu deviner qu’on avait besoin de lui ? Enfin, Angel était là, et maintenant son cheval aussi, ce qui facilitait grandement la situation. Car à cheval, les distances étaient nettement moins longues.
Logique !
Tandis que Yassen bondissait sur ses pieds pour resserrer les sangles de Storm, il sentit qu’une conversation avec Angel s’annonçait. Facile à deviner, le loup venait de s’asseoir en face de lui, et le fixait d’un air pas vraiment aimable. Qu’allait t-il encore sortir, celui là !

*Tu compte faire quoi au juste là ? *
* Et bien si tu n’avais pas deviné, je vais emmener Elyon en sûreté *
*Comment ça ? Et pourquoi tu fais ça ? *
* En allant dans la forêt … Et je fais ça parce qu’elle m’a aidé il y a 5 ans, à Gil’ead *
* Tu vas encore t’attirer des ennuis, voilà tout … On devrais partir avant que les impériaux ne te remarque !*
* Pas question, je l’aide et si t’es pas content … *
*Ce que tu peux être borné ! ** Je te retourne le compliment vieux *
* Bon … D’accord, je capitule … Mais tu viendras pas te plaindre quand tu croupiras en prison *
* Idiot… Comme si j’allais me laisser faire prendre ! *

Il ne laissa pas à Angel le temps de répondre, puisqu’il venait de voir qu’Elyon se réveillait, enfin plutôt
commençait à bouger. Il serra rapidement la sangle, et retourna s’asseoir près d’elle. Elle allait sûrement se réveiller d’une minute à l’autre, et c’est à ce moment là qu’il avait prévu de filer vers la forêt. Enfin prévu, décidé quelques secondes auparavant serait plus juste. Car prévoir n’était pas vraiment le terme exact en fait.
Elyon se réveilla alors, et lui parla avec difficulté, comme si elle avait du mal à respirer. Sauf qu’elle lui parlait de son père ! Comment pouvait elle connaître le nom de son père alors que lui même ne le connaissait que depuis quelques minutes ? C’était vraiment étrange !

- Oui, je crois que c’est mon père.

Il en était quasiment rien maintenant, mais c’était une perspective étrange que de connaître le nom de son père après une vingtaine d’année d’existence. Résultat : parler de sa famille n’était pas franchement facile, pour ne pas dire difficile. Elle lui demanda alors de partir d’ici, et semblait incapable de bouger. La pauvre, cela ne devait pas être facile de se retrouver comme ça, incapable de bouger ou de parler. Il tenta de la rassurer, même si ça non plus, il n’en avait pas l’habitude. Décidément, il allait de nouveautés en nouveautés!

- Chut, tout va bien.

Il désigna de la main la forêt, puis son cheval :

- On va aller dans la forêt à cheval, les impériaux ne nous trouverons pas là-bas!

Sur qu’ils ne les repéreraient pas, vu qu’ils n’osaient pas pénétrer dans la forêt, vu la bande de froussards que c’était. Yassen prit doucement Elyon dans ses bras, et grimpa sur son cheval en faisant de son mieux pour ne pas faire trop de mouvements brusques. Il s’asseya confortablement sur sa selle, et talonna son cheval, qui partit au galop, suivit de très près par Angel, qui ne semblait pas ravi. Il allait devoir s’y faire, content ou pas en fait ! Tandis que son cheval galopait tranquillement vers la forêt, Yassen tenait fermement mais avec douceur Elyon, pour l’empêcher de tomber sans non plus l’empêcher de respirer !

Si Elyon avait déjà était autant mal à l'aise, elle ne s'en souvenait pas. Et pour cause, elle venait de tomber en flash-souvenir devant un inconnu...qui n'en était pas un. Elle venait de subir deux flashs consécutifs et était donc dans un état peu réjouissant. Les jambes en coton, le front chaud, le souffle court, le teint blafard mais les joues étrangement colorées. Tous les symptômes d'une bonne grippe. Tout en sachant pertinemment qu'Elyon n'était pas malade. Morte de honte, peut-être mais pas malade.

Ce jeune homme qui venait de l'aider et la mettait d'ailleurs encore plus mal à l'aise lui était étrangement familier. Elle l'avait d'ailleurs revu dans son premier flash et peinait à croire qu'elle aies pu l'oublier. Que Saphir en était jaloux, ça, c'était une certitude bien plus facile à acquérir. Plus le jeune homme qui approchait sa dragonnière avait des chances d'attirer son attention, plus Saphir devenait jaloux et protecteur. De quoi empêcher Elyon de vivre normalement sa vie. Quoi qu'on en dises, il refusait d'admettre sa jalousie. Allez savoir pourquoi il se comportait de la même façon qu'Elyon quand on lui disait qu'elle était légèrement plus petite pour son âge. Une façon mesquine, quoique le dragon n'en soit pas arrivé à vous donner des coups de pieds dans les tibias. Ce qui était rassurant, enfin peut-être pas vu qu'il cramait tout ce qui risquait de nuire à sa dragonnière. Sauf Tallagh, mais là, il n'avait pas le choix. Alors que la perspective de transformer Yassen en saucisse s'offrait à lui. Restait à déterminer la cuisson. Saignant ou à point? Enfin, passons sur la jalousie de Saphir, je suis sûre qu'il y aurait beaucoup à dire, mais nous y reviendrons plus tard.

Elyon était donc avec Yassen. Grande nouvelle XD. Visiblement, près de ce qui avait du être une maison mais il n'en restait que les ruines. Allons bon, pourquoi est-ce que Yassen contemplait une maison en ruines. La dragonnière de Saphir cogita un peu sur cela; Ce qui était pertinemment très bête quand on venait de tomber dans les vapes et aurait eu besoin de se reposer. Mais Elyon pouvait se montrer très bête quand elle s'y mettait. Et puis, c'était ça ou faire une fixette sur sa respiration haletante et la couleur macchabée qui ne lui allait pas du tout au teint. Couleur accentuée par le contraste avec ses cheveux noirs. Alors, pour passer le temps elle essayait de comprendre pourquoi cette maison en ruines n'avait pas été rénovée. Ceux qui y vivaient étaient décédés? Oui, mais pourquoi personne ne rachetait le terrain? C'est vrai quoi, il était bien situé! Et en plus, Ceunon était une ville importante. Bon, un mystère de plus.

La jeune fille reprenait peu à peu, mais vraiment lentement son souffle, quand elle sentit quelque chose s'introduire dans sa conscience. Quelque chose étant un doux euphémisme por une bestiole écailleuse de plusieurs mètres de haut à la couleur bleue et étant capable de cracher des flammes. Indice : ça commence par Sa et finit par phir, mais attention, y a un piège au milieu! XD Pour faire court, Saphir contactait sa dragonnière.

*Elyon? Tu m'entends?*
*Aïe! Parle moins fort, je crois avoir compris la signification du mot "gueule de bois"!*
*... Insinuerais-tu que tu t'en est déjà pris une?*
*Non! Et c'est bien ça le pire! Ceux qui se sont saoulés et ont mal à la tête après en ont au moins profité! Et moi, j'ai plus de symptôme d'une maladie et j'ai profité de rien! C'est pas juste!*
*Bon, passons. J'ai dû demander de l'aide à Yassen pour te secourir, et ça m'énerves profondément.*
*Je vois pas pourquoi.*
*Eh ben moi, si! J'laimes pas ce type, il est louche. Tueur à gages, c'est pas situation normale.*
*Et c'est un écailleux géant qui dit ça? De toute façon, t'aime personne parmi mes fréquentations.*
*Si tu les choisissais un peu mieux, aussi! Lui, Tallagh...*
*Bon, en gros tu es tout simplement jaloux. C'est mignon!^^*

Après que Saphir ait changé de sujet en communiquant à Elyon ce que Yassen lui avait dit, elle dût reconnaître que le jeune homme avait été très diplomate. Il n'avait ni tutoyé Saphir, ni vouvoyé. Un très bel exploit, enfin, si Elyon avait été réveillée à ce moment-là, elle lui aurait dit de tutoyer son dragon, et Saphir n'aurait rien eu à redire. Il ne pouvait pas cramer Yassen en présence de sa dragonnière, vu qu'elle s'évertuait à le défendre. Sans qu'il comprenne pourquoi. Franchement, mais qu'est-ce qu'elle lui trouvait? Allez savoir pourquoi, il ne lui posa pas la question, étrangement, il n'avait pas envie d'une réponse honnête. Que c'était mignon! Saphir était terriblement jaloux de Yassen au point qu'il le considère en rival! Ce qui prouvait bien qu'il accordait un certain intérêt au jeune homme, même si c'était pour plus tard le transformer en grillade. Dans un sens, c’était gentil.

Quelque chose tira Elyon de sa rêverie, un bruit de sabots. Elle n’y était plus habituée à force de voyager sur le dos de Saphir. Ce bruissement sur le pavé la força à se rappeler qu’aller à cheval en ville, c’était toujours plus rapide qu’à pied et discret qu’en dragon. Quoique depuis qu’elle était parjure, elle pouvait aller n’importe où avec Saphir. Mais si c’était possible, elle préférait ne pas se faire connaître, sa tête était sur assez d’affichettes comme ça. Bien qu’en 5 ans, elle ait considérablement changé. Enfin, la réponse à Yassen la surprit plus que l’arrivée du cheval. Il était parfaitement serein. Cela ne le surprenait pas de savoir qu’elle « connaissait » son père ? Ah bon, en fait il devait bien connaître son père, peut-être même qu’il l’avait entendu parler d’Alex !
Mais le « je crois » intriguait Elyon. Il ne connaissait pas son père ou... Vous voulez que je vous dise ? Réfléchir de la sorte alors qu’on est épuisée, c’est vraiment idiot. La dragonnière de Saphir eut tout d’un coup l’impression qu’on venait de lui taper sur le crâne. Et dans l’état où elle était, ça faisait mal ! Mais elle essaya de répondre à Yassen. Essaya car elle ne parvint qu’à hocher faiblement la tête et articuler d’une petite voix.

-D’accord !

Elle écarquilla un peu plus les yeux quand il tenta de la rassurer. Si Saphir avait entendu, il n’avait plus à se plaindre du comportement du jeune homme ! Surtout que vu la grande avancée que Yassen venait de faire dans l’estime d’Elyon, et bien Saphir n’aurait plus rien à dire ! Pas de chance ! Maintenant, c’était raté pour le griller ! Et en l’aidant, Yassen l’avait sans le vouloir rendu redevable envers lui. Pauvre petit dragounnet de plusieurs mètres de haut, il avait une dette envers un humain qu’il jalousait. Ah, ce n’était franchement pas de chance ! Toujours est il qu’elle le trouvait de plus en plus sympathique, à ses yeux, il venait directement de devenir un ami. Même si elle était parjure et que son dragon le détestait, il était son ami, et promit, elle essaierait de ne pas lui attirer d’ennuis !

Ce fut quand il la prit avec beaucoup de délicatesse dans ses bras pour la hisser sur le cheval qu’elle manqua de retenir un cri. Ou couinement vu l’octave du cri qu’elle aurait poussé : il était bien haut dans les aigus. Elle resta silencieuse, rougit un peu devant tant d’attention à laquelle elle n’était pas habituée, mais fut à peu près calme. Toujours avec beaucoup de délicatesse, Yassen la maintenit sur le cheval. Si elle n’avait pas été certaine qu’il piquerait une énorme crise de jalousie et cramerait Yassen, Elyon aurait aussitôt contacté Saphir.

*Et c’est ça un tueur à gages ? Je m’attendais à bien autre chose !*

Elle regarda dans les yeux, enfin, essaya car elle n’arrivait pas à soutenir son regard d’argent. Surtout qu’elle hésitait à lui mentir. Il aurait été tellement plus simple de conserver leur sympathique petite amitié comme ça, alors qu’elle tenait à être franche et lui avouer qu’elle était parjure. Tout en croisant les doigts pour ne rencontrer aucun impérial, elle décida de faire un effort. Se redressant avec beaucoup de mal, elle dut s’appuyer contre Yassen pour ne pas tomber du cheval _et se couvrir de ridicule par la même occasion_.

-Désolée, si je ne craignais pas de tomber, je ne m’appuierais pas contre toi !

Elle avait pu prononcer une phrase sans manquer de souffle, bon, elle avait un peu de mal à respirer après, mais elle était capable d’aligner trois mots. Ce devait être ça que ressentaient les dames de la cour qui mettaient des corsets pour affiner leur silhouette. Comportement qu’Elyon jugeait tout à fait grotesque, d’ailleurs, elle n’en avait pas besoin et savait que dans son cas, cette petite crise respiratoire était passagère.
Mais il y avait pour elle plus important que ce petit souci. Elle voulait être honnête envers Yassen, après tout, elle venait de s’en rendre compte, le tueur à gages avait été honnête avec elle en lui avouant sa lugubre profession. Et même si elle n’en faisait pas souvent preuve, la franchise était à ses yeux une grande qualité. Elle en savait beaucoup sur son père à travers les lettres envoyées par son frère, elle n’aurait jamais pensé que le Will dont il parlait soit le père d’un ...de ses amis. Il fallait qu’elle avoues à Yassen qu’elle était parjure, mais elle avait peut qu’il préfères l’éviter après ça. D’un autre côté, elle ne pouvait pas regarder ses magnifiques yeux d’argent en continuant à lui mentir.

-Yassen... Il faut que je sois honnête avec toi. Je sais peut-être plus de choses sur ton père que toi, mais surtout, il faut que je t’avoue...

Elle peinait à reprendre son souffle, elle avait peur de lui dire. Elle s’efforça de ne pas le regarder en face pour lui dire. Jamais elle ne lui ferait du mal, mais elle avait peur à juste titre que sa parole ne val plus rien. Son rang parlait pour elle...Parjure.

-Même si je ne serais jamais capable de te faire du mal, il faut que tu saches, je suis Parjure maintenant.

Tandis qu’il faisait de son mieux pour rassurer la jeune fille, Yassen la vit écarquilla les yeux, ce qui lui arracha un sourire. C’est vrai, que, quand on y réfléchit, les tueurs à gages n’étaient pas réputés pour être serviable ou même doués d’émotion. Il devait bien être le seul à se sentir concerné quand quelqu’un avait besoin d’aide, mais il l’assumait, et ne voulait surtout pas changer cela.
Car s’il changeait, cela voudrait dire qu’il deviendrait une machine, un simple instrument répandant mort sur son passage, et ça, il n’en était pas question. Le jeune homme était un être humain, pas un simple exécutant, bien que cela puisse sembler inconcevable pour certaines personnes. Si bien qu’il avait décidé d’aider Elyon, qui semblait elle aussi surprise… D’ailleurs, Angel l’était aussi, même s’ils se connaissaient depuis des années : c’est dire la personnalité complexe et secrète de Yassen.
En gros, il était assez compliqué !
Enfin bref, maintenant que c’était partit, on ne pouvait rien y changer, et même s’il le pouvait, Yassen n’aurait rien changé tout bien réfléchit !

Tandis que son cheval galopait toujours en direction de la forêt, il vit qu’Elyon se redressait difficilement, en s’appuyant à lui pour ne pas tomber. Mieux valait comme ça, parce qu’une chute à cette vitesse, et sur le sol assez dur pourrait être dangereux… Et surtout assez humiliante pour la jeune fille, ce qu’on devinait si on se mettait à sa place ! Yassen sourit :

- C’est pas grave !

Elle venait d’avoir un malaise, ou quelque chose du genre… Pas étonnant qu’elle se sente fatiguée ou à bout de force ! Cela dit, il ne savait pas vraiment ce que cela faisait de s’évanouir, d’avoir un malaise ou tout ce genre de chose. Il était apparemment d’une nature assez résistante, solide, et ne tombait jamais malade. C’était assez pratique : jamais malade, pas besoin de beaucoup de sommeil, toujours en forme.
Un peu plus on croirait qu’il à une vie agréable !
Sauf que ce n’était pas le cas, mais ce n’est pas vraiment le moment de décrire la vie que menait un tueur à gage. Ce n’était pas une vie enviable, malgré la liberté ou l’argent. Car un sac d’or pour une vie, ça laisse un étrange sentiment de culpabilité non ? Même si cette vie aurait de toute façon été supprimée, se charger soi même était difficile. Surtout au début, puisqu’à ce moment là, Yassen était seul, sans ressource, sans abris, et cela constituait son seul moyen de vivre, ce qui, il faut l’avouer, accentuait encore sa culpabilité.
Enfin, c’était comme ça, et on ne pouvait pas revenir en arrière, comme on ne pouvait pas faire revenir sa famille !

En parlant de sa famille, où était le journal de son père ?
Yassen se souvenait de l’avoir contempler un moment sans se décider, mais ne s’en était plus préoccupé à partir du moment où il avait entendu Elyon l’appeler quand elle s’était évanouit. Sauf que maintenant, il commençait à s’inquiéter, et vraiment !
C’était tout de même son passé, et le seul héritage de son père.
Enfin, si on exclue la bague d’argent au motif étrange, qui était maintenant au fond de sa poche, complètement oubliée suite aux évènements de la journée !
Yassen regarda autour de lui, inquiet de ne pas voir le journal.
Bon sang, comment avait t-il pu le perdre ! C’était vraiment pas le moment, et une fois de plus, il venait de perdre son histoire, son passé. Pas perdre définitivement, mais cela l’obligeait à retourner près des ruines, ce dont il préférait se passer pour être honnête. Bien que solide émotionnellement (sûr qu’avec le métier qu’il faisait, il fallait tenir…), cela l’avait vraiment ébranlé de revoir sa maison.
Sa maison…

Etrange non ? Il savait que c’était là qu’il avait passé son enfance, mais ne s’en souvenait pas du tout. Une sorte d’intuition en fait. Enfin maintenant, le problème, c’était le journal ! Il croisa le regard d’Angel, qui lui, semblait ne pas avoir remarqué. Yassen soupira, puis s’adressa au loup qui courait à côté du cheval :

** Angel, j’ai besoin de toi **
** Qu’est ce qu’il se passe cette fois ? **
** Le journal, il est resté près des ruines **
** Très bien, je file **

Le loup stoppa, fit demi-tour et repartit en trombe vers les ruines qu’ils avaient quittées auparavant. Visiblement, il avait compris à quel point ce journal était précieux, enfin seulement pour Yassen puisqu’il devait sûrement contenir la majeure partie de la vie de son père résumée, et donc la sienne. Il l’ouvrirait plus tard, prendrait son temps pour le lire et tenter de réaliser que cela le concernait…
Pour le moment, il y avait Elyon.
Qui semblait aller mieux, puisqu’elle lui parlait maintenant !

Elle lui dit alors quelque chose d’étrange, comme quoi elle devait être honnête avec lui et qu’elle connaissait des choses sur son père, son père à lui !
Comment est-ce possible ?
Lui-même ne connaissait le nom de son père que depuis quelques minutes, et voilà que la jeune fille, qu’il n’avait vu vue depuis environ 5 ans lui annonçait qu’elle en savait plus que lui sur son propre père. Yassen était tenté de ne pas la croire, cela aurait été beaucoup plus simple… Sauf qu’elle semblait sincère, et son instinct lui disait qu’elle disait la vérité.
Et avec un instinct qui ne l’avait jamais trahi, il fallait se rendre à l’évidence, Elyon connaissait sa famille mieux que lui ! Et c’était sacrément bizarre comme idée !

- Comment … Comment est-ce possible ?

Elle devait avoir son âge, peut être moins, ce qui signifiait à coup sûr qu’elle n’avait pas pu connaître son père. Alors comment pouvait elle lui dire cela, c’était presque incompréhensible. Comment une simple phrase pouvait entraîner autant de questions, d’interrogations, c’était étrange. Sauf que, quand on y réfléchit…
Ses interrogations furent alors stoppées net par une autre phrase de la jeune fille, qui n’osait pas le regarder dans les yeux. Une phrase beaucoup plus lourde de conséquences que la précédente.
Parjure
Comment était-ce possible qu’elle, une fugitive, devienne une parjure… Rien que le mot laissait tour deviner de ce groupe de dragonnier traître, fidèles à l’Empereur. Mais de là à imaginer Elyon parmi eux, c’était assez difficile ! Il la regarda rapidement, et il avait du mal à ce dire que cette petite jeune fille brune, très jolie en plus, puisse s’être ralliée à ce tyran sanguinaire.
Non, c’est incroyable.
Pas dans le sens de quelque chose qui réjouie et auquel on ne s’attendait pas ; mais dans le sens d’une chose auquel on n’arrive pas à croire tellement c’est inconcevable, tellement la personne qui dit cela semble à des lieues de cela !
Bien qu’étant un tueur à gage, mal placé pour juger qui que ce soit, il n’arrivait pas à comprendre !

Pourquoi ?

Yassen avait une autre particularité surprenante mais très utile, celle de se ressaisir rapidement. Ainsi, au lieu de s’enfoncer sans réfléchir dans des préjugés stupides, il voulait comprendre.
Comprendre afin de se faire une opinion.
Comprendre pour juger en connaissance de cause.
Bien qu’un tel revirement soit assez inhabituel, il supposait qu’il y avait une raison. On ne devient pas un fidèle de l’Empire comme ça, alors qu’auparavant on le combattait !
Evidemment, Yassen n’espérait pas d’Elyon qu’elle lui dise tout, après tout ils ne s’étaient pas du depuis plusieurs années… Mais il voulait comprendre, et l’aider si c’était en son pouvoir. !

- Qu’est ce qui t’as poussée à changer de camp ?

Sans vraiment l’expliquer, il pensait qu’il y avait quelque chose, un évènement, un but ou quoi que ce soit d’autre qui l’ai pousser à se rallier aux parjures. Après, restait à savoir quoi, et c’est précisément ce qui l’intéressait. Sauf que cela ne le concernait pas directement ! Il imaginait bien la tête d’Angel qui il saurait que la jeune fille était une parjure. Déjà qu’il ne voulait l’aider sans savoir son camp, alors maintenant ! En plus, étant dragonnière, cela signifiait que derrière elle, il y avait un dragon, une énorme bête à écaille qui ne demandait pas mieux que de le griller. Finalement, il était dans une position délicate, mais croyait Elyon quand elle lui disait qu’elle ne pourrait pas lui faire de mal…

Pas parce qu’elle à environ 20 centimètres de moins que lui et qu’il est armé jusqu’au aux dents comme d’habitude, mais parce qu’ils avaient sympathisés. Il fallait être décidé pour faire dire des paroles à peu près aimables ou gentille au jeune homme, qui restait souvent de marbre. Enfin, la plupart du temps, puisqu’il était tueur à gages ! Il n’allait pas, et ne pouvait pas s’apitoyer sur tout le monde, il en allait de sa stabilité et de son équilibre. Mais il avait avoué qu’il était un exécuteur, et elle n’en avait pas tenu compte. Alors même si être parjure était quand même un rang au-dessus, ils avaient tous deux des « occupations » peu recommandables et ce n’était à lui de décider de ce qui était mal ou bien… Auquel cas il était du côté des méchants !

Il fixa un instant les arbres qui se rapprochaient rapidement au fur et à mesure que le cheval galopait vers la forêt, puis regarda Elyon sans méchanceté, gentiment. C'était rare chez lui, surtout après une révélation pareille, mais là, il n'arrivait pas à se montrer odieux, même s'il l'aurait voulu. Il attendait une réponse. Même incomplète, il avait besoin de comprendre, ce qu’il n’expliquait pas.

Elyon était consolée par un tueur à gages qui se montrait d'une gentillesse touchante d'autant plus qu'il se révélait être le fils de l'entraîneur de son frère et elle, elle ne trouvait rien de mieux alors qu'elle était encore à moitié dans les vapes de lui avouer qu'elle était parjure. Oui, Saphir avait des raisons de s'inquiéter de la stratégie de sa dragonnière quand il ne s'agissait pas d'un duel à l'épée. Là, les attaques venaient d'elle-même et elle restait concentrée. Etrangement, c'était souvent dans ses moments que Saphir était le plus rassuré. Si au pire la situation devenait icontrolable pour son petit bout de dragonnière, là il cramait l'agresseur ou arrêtait le combat en se posant. Parfois de lui même, quelque fois sur un geste de sa dragonnière qu'il attendait souvent longtemps. Mais là, il ne pouvait pas se poser pour la secourir. Non pas qu'il n'ait pas eu le droit, en fait, il avait tout à fait la possibilité de se poser en pleine ville depuis qu'Elyon était devenue parjure. Cependant, il aurait dans ce cas là à expliquer selon toute probabilité à Tallagh pourquoi Elyon s'était évanouie en pleine ville et qui était Yassen.

*Lui? Un tueur à gages, moi non plus je l'aime pas, mais Elyon semble l'apprécier alors je ne peux pas le cramer, personnellement, ça ne m'aurait pas dérangé. Le souvenir qu'elle a retrouvé? Heu...je lui ait pas demandé, essaies toi parce qu'elle est pas d'humeur à parler et que...heu...*

Non, il ne pouvait pas donner cette explication pas le moins du monde crédible à Tallagh. Et puis il voulait savoir de quoi parlait le souvenir d'Elyon. Pour l'instant, elle était un peu fatiguée, il allait la laisser tranquille. Sauf si elle lui parlait d'elle-même de son souvenir, auquel cas il lui poserait des questions. Mais en attendant, il n'avait qu'une hâte, que Yassen lui ramènes sa dragonnière saine et sauve pour pouvoir lui transférer délicatement une partie de son énergie. Il craignait d'en gaspiller inutilement en la transférant d'ici, il fallait dir que ni lui ni sa dragonnière n'étaient habitués à devoir se passer de l'énergie. D'abord parce que Saphir en avait une quantité impressionnante. Et car les flashs précédents qu'avait eu Elyon étaient jusque là en compagnie de son dragon : c'était la première fois qu'elle en avait un en son absence, et il était un peu inquiet.

Saphir avait vite endossé un rôle de papa poule ou grand frère protecteur au contact d'Elyon. Sa dragonnière était plus fragile qu'elle ne voulait le laisser croire, et quoi qu'elle puisse en dire, elle était de très mauvaise foi quand elle essayait de convaincre son dragon que le décès d'Alexandre ne l'avait pas traumatisée. Il était évident que la perte de son frère adoré, son modèle, l'avait profondément marquée. Et bien qu'elle soit amnésique, la jeune fille se souvenait avoir adoré son grand frère qu'elle ne connaissait plus vraiment mais auquel elle avait tenu. Au travers de ses souvenirs, elle le revoyait et découvrait une facette de la personnalité de Lloyd qu'elle n'aurait peut-être pas choisie de connaître. Mais elle était bien obligée de s'y faire.

Mais revenons-en au sort présent de la petite dragonnière.

Toujours appuyée contre Yassen qui faisait office de coussin, ou de Saphir pour qu'elle ne tombe pas _à noter que quand c'était Saphir le coussin, elle était beaucoup moins confiante puisqu'il ne supportait pas qu'elle se serves de lui comme oreiller. Ce qui ne l'empêchait pas de reccomencer_ elle essayait de retrouver ses forces. Visiblement, Yassen était bien plus résistant qu'elle, et elle s'en voulait un peu de lui demander de l'aide. Après tout, c'était en quelque sorte la première fois qu'elle le rencontrait! Même si elle le tutoyait ce qui prouvait bien qu'il n'était pas une simple connaissance à ses yeux. Elle le considérait comme un ami. Et aussi gênant que ce soit de lui demander de l'aide, elle devait reconnaître que c'était bien agréable qu'on s'occupe d'elle!^^ De toute façon, elle comptait bien rembourser cette petite dette envers Yassen en l'aidant à retrouver des informations sur son père, après tout il s'agissait de l'entraîneur d'Alex. Raison qui trouverait grâce aux yeux de Saphir. Très beaux yeux d'ailleurs mais incroyablement rancuniers envers le jeune homme. De la jalousie à l'était pur mais Saphir n'avait jamais été un modèle d'amabilité.

Quelque chose attira l'attention d'Elyon : l'inquiétude dans le regard de Yassen. Que lui arrivait-il? Qu'est-ce qui le mettait dans cet état? Pourquoi il ne lui disait pas? Bon, elle n'était peut-être pas concernée, mais dès qu'elle retrouvait son était "normal" elle ne pouvait s'empêcher de se poser des questions. Sa curiosité était la première chose capable de la faire se lever, l'autre c'était une ou deux tonnes de dragon en colère qui lui indiquaient qu'à dix heures, il était peut-être temps de penser à se réveiller puisqu'il en avait marre d'attendre! Il n’avait jamais été particulièrement patient. Mais pour l’instant, l’air soucieux de Yassen l’intriguait, d’abord parce qu’il mettait terriblement ses beaux gris en valeur et ensuite parce qu’elle était simplement curieuse et voulait savoir ce qui arrivait à son « sauveur ». Quand elle vit le loup faire brusquement demi-tour, sans doute selon un ordre muet de Yassen, elle se dit que le jeune homme avait oublié quelque chose devant les ruines. Elle oublia bien vite le loup et attendit la réponse de Yassen qui vint presque aussitôt. Il avait de quoi être choqué, elle le comprenait. D’ailleurs, s’était étrange en y repensant : elle savait presque autant de chose sur son père qu’elle n’avait jamais rencontré que sur lui qu’elle avait rencontré une fois mais dont elle n’avait pas le souvenir.

-Disons que...Je connais quelqu’un qui m’en a beaucoup parlé...

En dehors du souvenir, Alexandre lui avait parlé de son entraîneur, dans ses lettres. Elle le connaissait sous le surnom de Will et d’autant qu’elle se souvienne, il était sans doute l’une des meilleures personnes à connaître son frère. Pourtant, vu la façon dont il lui avait parlé dans le souvenir...elle ne pouvait qu’en conclure que leurs relations s’étaient considérablement améliorées. Ou qu’il ne lui avait pas parlé de certaines personnes. Mais ça, elle le saurait plus tard, pour l’instant, elle se préparait.

Elle essayait de reprendre son souffle pour accepter la réponse de Yassen. Sans doute lui demanderait il de descendre de cheval et ne plus le revoir, ce qui était tout à fait normal : les parjures avaient peu d'amis et peut que quand elle aurait trahi l'Empire elle regagnerait la confiance du tueur à gages. Si elle n'y arrivait toujours pas après avoir changé de camp, elle en aurait beaucoup de peine puisqu'elle y aurait perdu un ami. L'ordre de descendre de cheval n'arriva pas. Il lui demanda les raisons qui l’avaient « poussée à changer de camp » comme il le disait si bien. D’abord d’un seul mot, un pourquoi emplit d’émotion et puis d’une phrase essayant de clarifier la situation. Elle se demandait comment il avait su qu’il y avait une raison bien précise derrière cela, mais la façon dont elle allait lui expliquer lui paraissait introuvable. Elle ne put que se résoudre à out lui expliquer : ses intentions de venger son frère, puis trahir l’Empire.... Elle aurait aimé être sûre qu’il ne répète rien, sûre de sa parole et lui faire faire jurer en ancien langage. Mais elle se souvint qu’on pouvait mentir en ancien langage, quoi qu’en disent les elfes et les autres dragonniers ; on pouvait mentir dans cette langue de vérité. Elle-même l’avait déjà fait : par omission en dissimulant une partie de la vérité ou par détournement d’informations. En considérant par exemple que ce n’était pas nuire à une personne que la confier à Tallagh ! Ce qui était une grave erreur pour les rebelles !^^

Mais Elyon n’avait aucune envie de le livrer le tueur à gages à son entraîneur. Elle savait ce que pouvait faire Tallagh aux rebelles, quoi qu’un tueur à gages soit plutôt intéressant pour l’Empire. Mais la dragonnière de Saphir supposait que le jeune homme qui venait de la secourir n’avait pas la moindre envie de changer de camp. Même temporairement comme elle comptait le faire. Bien qu’elle eût espéré compter sur quelqu’un d’autre que son dragon pour trahir et quitter l’Empire, elle ne voulait pas attirer des ennuis à Yassen.

Elle resta muette aussi longtemps que possible. La forêt se profiler, et une fois au milieu des bois, elle pourrait sans criante appeler Saphir. En fait, elle ne patienta pas longtemps. Arrivée au sous-bois, elle décida de l’appeler immédiatement. Elyon sauta à terre et faillit tomber, elle avait pourtant besoin de rester debout quelques instants. Elle leva le bras, à la manière d’un fauconnier puis replia ses doigts restés tendus. Son dragon qui la surveillait certainement comprit le signal : le geste du fauconnier, puis la première lettre du mot « atterrit » en langue des signes ne pouvaient pas le tromper. C’était le signal qu’Elyon avait décidé pour lui intimer de se poser. Ce signal le prévenait aussi qu’il n’y avait pas de danger et n’aurait pas besoin de cramer qui ou quoi que ce soit. Le dragon se posa donc, tout près de sa dragonnière. Elyon fonça aussitôt vers son dragon, s’adossa contre le museau de Saphir et se laisse choir contre lui tandis qu’il vérifiait sommairement qu’elle n’était pas blessée ou n’avait pas besoin de son énergie. Même s’il s’attendait à ce quelle refuse. Il lui en transféra quand même un peu, juste au cas où et reçut un petit bisou sur le museau. ^^ S’en suivit une espèce de grondement de fin du monde. Non, ce n’était pas la fin du monde mais Saphir qui ronronnait comme un gros chat ! Il profita de sa bonne humeur pour contacter le tueur à gages.

*Merci de me l’avoir ramenée saine et sauve. Je crois que maintenant, nous sommes quittes.*

Non, il n’avait pas crié sur Yassen en lui disant cela. Pour ceux qui se poseraient la question, Saphir était de très bonne humeur car le fait de ne pas pouvoir secourir Elyon mais la retrouver entière lui faisait plaisir. Bon, maintenant que Saphirounnet-papa-poule était rassuré, mini-poussin-Elyon allait pouvoir tout raconter au tueur à gages. Même si elle n’avait pas tout son souffle, elle commença sans plus attendre.

-Désolée d’avoir dû attendre jusqu’ici pour t’expliquer. J’ai préféré être honnête dès le début mais je dois admettre que ce que je vais te raconter risque de te paraître délirant.

*De toute façon, ça l’est.*

-Merci pour cette remarque, Saphir. Bon, j’en étais où ? Ah oui. Si un impérial venait à apprendre ça, Saphir et moi serions en très mauvaise posture. En revanche, si tu connais des Vardens capable de m’aider, j’en serais ravie. Je pense que cela les arrangera également. Pour que tu comprennes tout en détails, je vais devoir te raconter mon histoire. Et puisque je ne suis pas sûre de ta réaction, j’espère que tu ne me jugeras pas trop durement.

On remarquera que la référence à un certain impérial supérieur hiérarchique d’Elyon faisait penser à son entraîneur. Je vous laisse deviner de qui il s’agit. Après cette édifiante préface, Elyon se décida à tout raconter.

-Je suis née il y a environ une vingtaine d’années _j’ai oublié la date exacte_ dans un petit village dont j’ai oublié le nom. Tu comprendras plus tard. Une personne s’est beaucoup occupé de moi pendant mon enfance, il s’agissait de mon frère aîné : Alexandre. Un beau jour, avant que les soldats de l’Empire ne viennent le chercher pour le recruter afin qu’il accomplisse ce foutu service impérial il décida de partir de la maison. Pour me rassurer, il m’envoyait régulièrement des lettres. Puis je ne reçus plus de lettres et comprit qu’il était mort. Tué par un parjure d’après ce qu’il m’avait dit dans sa dernière lettre. Je décidais de partir, absolument seule à l’aventure. Avant que tu ne dises quoi que ce soit, je sais que c’était très bête. Après quelques mois de recherches infructueuses, je revenais chez moi, dans mon village. Et là, je découvris qu’il avait été brûlé. Par les soldats de l’Empire puisqu’ils pensaient y trouver des rebelles. Donc, je repartais, de toute façon, je n’avais pas d’autre choix. Quelques mois plus tard, je parvenais sans comprendre comment en territoire elfe et j’y volais une énorme pierre précieuse...

Elle regarda Saphir et lui caressa affectueusement la « joue ». IL émit un autre ronronnement paisible en attendant qu'elle poursuives.

-Cette pierre se révélait être un œuf de dragon. Dès l’instant où je le touchais, il se mit à éclore. Un dragonneau de la taille d’un petit chien sortit, eh oui, Saphir aussi a été bébé ! Je tendais la main pour le caresser et recevait une espèce de choc, ma main se marquait de la marque des dragonniers. A partir de ce moment, mon dragon et moi étions liés. Je m’enfuyais de l’endroit où j’avais pris cet œuf et Saphir commençait grandir. Six mois après, il était adulte. Et me portait sur son dos. J’accomplissait entre temps quelques petites attaques contre l’Empire et m’efforçait auprès des rebelles d’acquérir des informations sur la mort de mon frère. Et en quatre ans, je n’avais que découvert ce que je connaissais déjà. Je décidais d’entrer dans l’Empire, je n’avais pas d’autre choix, de plus ma tête commençait à apparaître sur des avis de recherche.
Sans que je sache pourquoi, je me faisais attaquer par un mage, une histoire entre son frère et le mien. A la suite de cet évènement, je perdais tous mes souvenirs. Depuis, je continues de les retrouver au fur et à mesure, quand un évènement m’en rappelles un passé. Je retrouve aussi ceux de mon frère, grâce à ça, j’ai eu l’occasion de voir ton père tout à l’heure. Vous vous ressemblez beaucoup. Seulement, je m’évanouis quand je vois un souvenir.
J’en étais où, Saphir ?

* Ton amnésie *

-Tout juste. Donc, j’étais dans l’Empire. Je continues d’y être et vais bientôt devenir officiellement parjure. Mon entraîneur est un peu bizarre mais très gentil au fond. Même si j’ai du mal à le croire, il est marié à une elfe : Louve. Et il m’a beaucoup aidée à faire des recherches sur mon frère et son meurtrier. Je n’ai jamais autant progressé qu’une fois dans l’Empire. C’est pour ça que je l’ai rejoint. Pour ça et rencontrer puis tueur le parjure qui a assassiné mon frère. Voilà, tout sait tout maintenant !

Ainsi donc Elyon connaissait quelqu’un qui lui avait beaucoup parlé de son père. Ce qui, en toute logique, signifie que ce quelqu’un connaissait bien son père, puisqu’on ne parle pas d’une personne qu’on ne connaît guère. Vraiment, c’était troublant de ce dire qu’il y avait du monde qui en savait plus sur son père que lui.
Enfin du monde…
Au moins deux personnes, et trois si on compte Saphir, qui devait sûrement être au courant puisque c’était le dragon d’Elyon. Et pas conséquent il en savait autant, ou quasi-autant. Cela rendait vraiment la situation étrange.
Enfin pas étrange, mais il ne maîtrisait rien du tout et c’était un sentiment vraiment inhabituel chez lui. Souvent, il essayait de contrôler un minimum, de savoir à peu près tout ce dont il avait besoin de savoir avant d’agir et de ne pas se laisser dominer par ses émotions ou ses sentiments personnels. Sauf que là, c’était tout le contraire, il était complètement déboussolé.
Bien sûr, on ne pouvait le remarquer si facilement, mais la lueur soucieuse de son regard en disait assez long sur ce qu’il pouvait ressentir en ce moment, un mélange d’incompréhension et d’une expression soucieuse. Et dire qu’habituellement son regard était froid, dénué d’émotion, dénué de tout !
Cette simple journée l’avait déjà bien remué, et quelque chose lui disait que cela n’allait pas s’arrêtant…Enfin, il saura bien assez tout si ses impressions allaient se révéler fondées, ou s’il s’était complètement trompé !

Bizarrement, Elyon de répondit pas à sa question. Après tout, Yassen avait peut être eu tord de demander cela, cela ne le regardait pas. Mais bon, si elle lui avait dit cela, il était en droit de comprendre. Tant pis, il se contenterait de cette information, parjure.
C’était quand même assez dur à avaler, à se dire qu’il faisait maintenant face à une fidèle de l’Empire. Et donc il aurait à faire attention à ses paroles, puisque maintenant il était un opposant déclaré. Un opposant déclaré et très dangereux puisqu’il était réputé à travers tout le pays pour toujours mener à bien ses contrats.
Enfin, mener à bien, c’est un bien grand mot. Disons que quand il acceptait de faire quelque chose, il le faisait toujours. C’est d’ailleurs pour ça qu’on faisait tant appel à lui, parce qu’il ne ratait jamais ses cibles. Que ce soit un général ultra protégé ou un simple espion se mêlant à la foule, ses jours étaient compté à partir de la minute où Yassen acceptait le contrat.
Sauf que là, il n’était pas en mission, n’avait personne à exécuté, il n’y avait que lui. Il n’était pas un tueur à gage en ce moment, pas un assassin sans états d’âme. Rien qu’un jeune homme face à son passé, livré à lui-même, seul.

Enfin non pas seul. Il n’avait jamais été réellement seul, au sens physique du terme. Toujours avaient gravitées autour de lui des personnes, que ce soit des clients ou d’autres voyageurs. Mais jamais il ne s’était attaché à personne, mis à par son mentor avant qu’il ne se fasse assassiner. Seul Angel, le petit loup noir au mauvais caractère comptait vraiment pour lui.
Il était en fait à la fois un compagnon de route et son meilleur ami. Cela montrait bien la sociabilité du jeune homme non ? Il avait passé la majeure partie de sa vie, enfin de celle dont il se rappelait, avec pour seul ami un loup. Mais quel loup ! C’est vrai, ce n’était pas très courant les loups qui conversaient mentalement avec les humains, et qui par-dessus le marché se permettaient de faire lui la morale. Mais d’un côté c’était cette relation faite de disputes et de rires qui lui avait permis de tenir, de rester en vie et de ne pas sombrer dans le mauvais côté de la vie. Par mauvais côté, j’entends l’Empire ! (^^)

Tandis qu’Elyon restait toujours aussi muette, ils arrivèrent à la forêt, où ils comptaient se dissimuler des impériaux. Yassen serra les rênes de Storm, et l’étalon pila net. Sur qu’ils avaient fait des progrès tout les deux, depuis le jour où Yassen avait « emprunté » le cheval noir à un garde impérial…
Quoi, une bête de cette valeur méritait mieux que d’être montée par un impérial qui avait du mal à différencier l’avant de l’arrière ! Surtout que l’étalon s’était révélé réactif, rapide et endurant… Bien sur, il avait assez mauvais caractère, mais bon, il était entouré d’un tueur à gage et d’un loup grognon, on pouvait l’excuser !
Depuis que Yassen en avait fait sa monture attitrée, il lui avait appris à démarrer au quart de tour et en trombe, à s’arrêter net et faire demi-tour, enfin tout ce genre de chose utile à un homme souvent en fuite…

Une fois le cheval arrêté, la jeune fille sauta à terre à toute vitesse, en manquant de tomber. Qu’avait t-il fait de mal pour qu’elle fuie comme ça ? Pourtant, il s’était montré sociable et agréable, enfin, c’était l’impression qu’il avait eue…
Peut être s’était t-il trompé après tout !
Il comprit alors la raison de cela quand il la vit lever le bras, et arriver son énorme dragon. Tout bien réfléchit, peut être n’avait t-il rien fait de mal. Tandis que l’ombre du reptile grossissait de plus en plus, Yassen descendit de cheval souplement, et desserra sa selle pour laisser un peu d’air au cheval. Il l’attacha à un arbre tout proche, puis se retourna pour scruter l’horizon, cherchant du regard Angel.
Il était partit chercher le journal, et le jeune homme se demandait de quelle manière il le ramènerait. C’est bien connu, un loup n’a pas de mains, et s’il prenait le journal dans sa gueule, il y aurait des traces de crocs dans la couverture. Le loup arriva alors en courant tranquillement, le journal dans sa gueule en fait… Mais tenu de manière à ne pas l’abîmer, puisque c’était quand même celui du père de Yassen, William.

Yassen s’avança de quelques pas à la rencontre du loup noir, et sourit en saisissant le journal. Il le retourna, l’examina rapidement : Exactement dans le même était que lorsque le bijoutier lui avait remis, Angel n’avait rien fait de mal .Plus délicat qu’il n’y paraît, le petit loup ! Angel s’apprêtait à lui parler, lorsque le jeune homme sentit une autre présence :
Quelqu’un d’autre cherchait à le contacter, et il n’était pas encore habitué à parler de cette manière avec un autre que le loup !

En fait, c’était Saphir, le grand dragon d’Elyon. Yassen se retourna vers eux, et vit que la jeune fille s’était adossée au museau du dragon. D’ailleurs, il semblait de bonne humeur puisqu’il n’y avait pas vraiment de trace de menace dans le ton de sa voix. Enfin sa voix, la voix qui résonnait à l’intérieur de sa tête pour le remercier d’avoir ramener sa dragonnière saine et sauve.
Le jeune eux un léger sourire, étonné que le dragon s’adresse à lui de cette manière… C’est qu’il avait pris l’habitude des menaces ou des sous-entendus pas vraiment amicaux. D’ailleurs, il aurait été moins surpris si Saphir lui avait fait part de son intention de me transformer en steak grillé !

* Ya pas de quoi*

Une nouvelle fois, il avait préféré éviter de s’adresser directement au dragon, en gros pour ne pas à avoir à choisir entre le tutoiement et le vouvoiement. C’était beaucoup plus simple, et comme ça Saphir ne pourrait pas l’accuser de lui avoir manqué de respect. Ingénieux, hein ?
Enfin, revenons à nos moutons (^^), c’est à dire la dragonnière et son dragon, en l’occurrence Elyon et Saphir. La jeune fille venait de lui dire qu’elle allait lui raconter quelque chose qui pourrait paraître délirant.
Sauf que maintenant, après ce qu’il avait pu vivre, il se demandait comment il pourrait ne pas la croire !

- Vraiment ? Je t’écoute alors

Elle annonça alors qu’elle allait lui raconter son histoire, mais que surtout les impériaux ne devraient pas être au courant. Yassen eu de nouveau un sourire, et lui répondit :

- Ne t’inquiète pas, j’évite de parler avec les impériaux en ce moment. Quant à te juger, je crois que je suis assez mal placé pour ça !

Sous entendu : il était un tueur à gage… Après ce léger prologue, Yassen s’adossa à un arbre pour écouter son histoire. Angel couché à ses côtés, il plongea son regard argenté dans les yeux de la jeune fille, et l’écouta lui narrer son histoire, avec l’aide de Saphir apparemment.
Il l’écouta donc, sans dire un mot pour ne pas l’interrompre mais avec attention. Et décidément, elle n’avait pas eu une vie facile. Entre le départ puis la mort de son frère, ses errances à travers l’Empire, la destruction de son village, son recrutement dans l’Empire, ses souvenirs, son entraîneur…

Quand elle lui parla de son père, le regard de Yassen se voilà, signe qu’il avait encore du mal à assimiler le fait qu’elle en sache plus que lui. Mais il l’écoutait toujours, et comprit qu’elle n’avait rejoint l’Empire que pour retrouver l’assassin de son frère. C’était une raison comme une autre, mais elle témoignait tout de même un immense attachement en la jeune fille et son frère. Mais quand même, rejoindre l’Empire était une décision extrême… Sauf que pour le moment, Yassen ne saisissait pas vraiment le lien entre le frère d’Elyon et son père. Il avait deviné que son père était un gradé Varden, mais il ne savait pas exactement comment il avait été amené à rencontrer le frère de la jeune fille.
Tout ce qu’il avait pu deviné, c’est qu’il avait été tué par un parjure, ce qui signifie donc que ce frère était un dragonnier… Mais quel rapport avec son père à lui ?

Croisant le regard noir d’Angel, le jeune homme reprit ses esprits, et réalisa qu’il était resté un moment silencieux, à réfléchir alors qu’Elyon avait déjà finit de parler. Il eu un sourire désolé, et se décida enfin à parler :

- Tu n’as vraiment pas eu une vie facile… Et je suis désolé pour ton frère et tes parents

Il l’était sincèrement, car il savait ce que c’était de perdre les seules personnes auxquels on tient. Son cas était légèrement différent puisqu’il avait oublié leurs visages ou le son de leur voix, mais il savait qu’il ce qu’il avait perdu, et ressentait encore ce vide immense en pensant à eux. Enfin, ce n’était pas si diffèrent, puisque, selon ses dires, la jeune fille avait également perdu la mémoire il n’y a pas si longtemps que cela..

- Quand à tes souvenirs… Tu as réellement vu mon père ? Comment est-il?

Et dire qu’elle savait à quoi il ressemblait, alors que lui ne pouvait pas mettre un visage sur ce nom ! Mais peut être que le journal pourrait l’aider, en tout cas il l’espérait. Vraiment étrange quand même, cette faculté à voir les souvenirs de son frère, il n’en avait jamais entendu parler. Et d’ailleurs si elle ne lui avait pas demandé s’il était le fils de William, il n’aurait pas cru que c’était possible. Mais cela l’était, et finalement, Elyon avait raison : c’était délirant !

- Mais quel était le lien entre mon père et ton frère ?

Yassen avait beau réfléchir, il ne comprenait pas de quelle manière son père pouvait se retrouver dans les souvenirs du frère aîné d’Elyon. Le meilleur moyen de résoudre ses interrogations était donc de lui demander, puisqu’elle avait une chance de le savoir… Même si demander à quelqu’un d’autre des détails sur ses parents était assez hallucinant !
Yassen inspira un grand coup, toujours aussi chamboulé par toutes ses révélations, puis réalisa soudain :

-Excuse-moi pour toutes ces questions, je ne devrais pas de demander tout ça alors que tu as eu un malaise il y a un instant

Sur que maintenant, il se sentait assez gêné d'avoir tant parlé, alors que ce n'était pas dans ses habitudes! Il avait surement l'air ridicule, lui, un tueur à gage, en train de dévoiler une de ses plus grandes faiblesses, à savoir son absence de souvenirs. Yassen tenta alors de faire dévier la conversation, de manière à ne pas en être le centre, et donc de ne pas rester si vulnérable:

- Je trouve ça vraiment bien que ton entraineur soit gentil. Cela doit être plus facile pour toi non?

D'un côté, elle devait surement être tombée sur le seul impérial marié à une elfe, les elfes étant les ennemis héréditaires de l'Empire... Cela davait être un homme étrange, enfin pour un impérial. Après tout, peu être certains impériaux étaient doués de sentiments!

Ah, vraiment, la situation était idyllique. Un dragon de plusieurs mètres de haut couvait d’un regard affectueux son petit bout de dragonnière apparemment ramenée entière par un tueur à gages qu’il n’aimait pas particulièrement. Et là, on ne s’attardait pas sur les tendances meurtrières de Saphir liées à son excessive jalousie. Quoique je vais m’attarder, vous pouvez me dire comment je vais remplir ce post sinon ? Donc, Saphir était jaloux, horriblement jaloux si vous voulez savoir. Ile ne supportait pas qu’on côtoie de trop près sa dragonnière. Parce qu’il avait peur qu’elle finisse par s’éloigner de lui.
Un peu au début, puis complètement. Et lui, il s’était habitué à ce petit poids sur son dos, habitué au fait que tous les jours, il fallait la tirer de son sommeil à grand renfort de grognement, quoique qu’elle trouve à chaque un moyen de se rendormir. Oui, il était habitué à Elyon, ne plus entendre ses idées saugrenues, ne plus aller lui chercher à manger en s’occupant de sa propre chasse, ne plus entendre dès le matin les quelques fausses notes qu’elle faisait toujours en révisant des partitions de flûte, ne plus avoir de petits commentaires sarcastiques à lui donner toute la journée pour le simple plaisir de la taquiner un peu puisqu’elle répondait toujours pour l’embêter à son tour... La pensée que tous ces petits rituels quotidiens puissent un jour disparaître lui faisait déjà de la peine.

Et puis, il voulait le meilleur pour sa dragonnière. Pas question qu’elle partes avec quelqu’un qu’il connaissait mal ou capable de lui faire du mal! Quoique des ces cas, il puisse la protéger. Une bonne petite flammèche bien placée, il y avait de quoi refroidir définitivement le prétendant le plus persévérant. Et encore, refroidir, mais sans mauvais jeux de mots, vous comprenez le double sens hors de l’aspect cryogénique. Un dragon énervé peut-être redoutable. De même qu’un dragon jaloux. Saphir pouvait être très jaloux au naturel. Alors si on l’aidait à l’être....

Mais il avait des circonstances atténuantes. Elyon était sa seule famille, et si elle mourrait _ce qu’il ne laisserait jamais faire_ il mourrait aussi. Avouez que ça à de quoi vous pousser à la protéger. Un peu trop d’ailleurs. Ses raisons ne sont d’ailleurs là que pour la figuration. Car il y avait une raison tellement plus importante à cela : sa dragonnière, il l’adorait ! Même s’il l’embêtait régulièrement et le mot « régulièrement » était un peu faible pour cette fréquence, Elyon était sa dragonnière, et il devait reconnaître que malgré son fichu caractère, elle était attachante. Ce tout petit, petit [...] petit bout de dragonnière était incroyablement buté. Et chez elle, c’était une qualité. Malgré tout ce qu’elle vivait et supportait parfois avec du mal, elle trouvait toujours la force de continuer. Enfin, plutôt force moral. Car qu’elle le veuille ou non, elle était d’une faible constitution, mais elle ne pouvait se résoudre à l’accepter. Même si elle avait été obligée de (sup)porter des béquilles si elle s’était foulée la cheville _ce qui vu son mode de vie risquait d’arriver d’un moment à l’autre_ il y avait fort à parier qu’elle ne prennes pas la repos suggéré par son dragon-infirmier et continues de monter sur son dos dans l’espoir qu’il veuilles bien suivre ses lubies et décoller. Et d’ailleurs, s’il ne voulait, Saphir savait qu’elle commencerait à marcher, et seule, elle était encore plus dangereuse....pour elle-même. Sa chance insolente ne la protègerait sûrement pas toujours. Quoique jusqu’ici c’était réussi. Elle ne s’était encore jamais grièvement blessée, même avec la vie qu’elle menait. Et ça, c’était un exploit. Saphir qui passait son temps à veiller sur elle pouvait confirmer que ce n’était pas une tâcher facile, et pourtant elle s’en sortait toujours.

Et restait toujours d’une bonne humeur incroyable. Dès le matin, après le réveil difficile qu’elle avait quotidiennement, elle était de bonne humeur. Et juste après s’être habillé, généralement quand elle brossait ses cheveux, elle se mettait à chanter. Assez bien d’ailleurs, le plus impressionna,t c’était quand même l’improvisation des paroles : différentes chaque matin. Pourtant le matin, quand elle se levait, elle était assez...dans le brouillard. Excusez moi, mais arriver à ne pas voir son dragon quand on se lève et de ce fait, se prendre un dragon dès le réveil, c’était très fort. Enfin, habituel pour elle. Fort heureusement, à part Saphir, personne n’avait assisté aux réveils bucoliques d’Elyon qui faisaient toujours autant rire l’écailleux. Il y avait fort à parier qu’après, Tallagh change d’apprenti. Ce que Saphir aurait bien aimé.
Oui, il ne perdait jamais l’essentiel de vue.

Enfin, après cette petite parenthèse burlesque sur la vie des parjures et leurs dragons (pour connaître la suite, achetez voici XD) revenons au moment actuel. Vous savez, le truc avec le tueur à gages, le loup et tout. Vous y êtes ? Donc, je reprends. Maintenant qu’elle avait tout expliqué Yassen, Elyon attendait sa réaction. Bon, elle était rassurée qu’il soit prêt à ne pas la juger. Bien qu’elle ne trouvât pas de réponse formulable. Peut-être à cause de Saphir qui veillait au grain. Le dragon se tenait en effet prêt à taper sur le tueur à gages s’il se montrait un peu dangereux. OU le cramer d’une petit flamme. C’est vrai qu’il serait facile de dire « désolée, je pensait à autre chose et c’est parti tout seul, j’espères que mes petits bâillements accompagnés par des flammes (comme par hasard) ne t’incommodent pas, Yassen ? Ou hou ? Tiens, il ne répond pas. Il est cassé ? J’ai toujours su que c’était fragile les humains. Je ne pensais pas que ça s’usait si vite... Elyon, mais que signifies ce regard meurtrier ? Mais non, il va s’en remettre. Je te rassure, c’est pas parce qu’il est cuit au trentième degré qu’il ne s’en sortira pas... »Oui, c’était facile à dire. A faire croire à Elyon un peu moins. Enfin, ce n’était pas sa faute s’il avait envie de cramer Yassen. Ah les goûts et les couleurs...et les instincts meurtriers...XD

C’est marrant, Elyon s’attendait à ce que Yassen lui présente des condoléances et il le fit. Pour une fois, elle ne plaignit pas du manque d’originalité du petit « désolé » généralement, quand elle racontait qu’elle n’avait plus de famille, c’était la réaction typique. Mais le tueur à gages avait de quoi être secoué. Il était la seule personne hormis Saphir à connaître l’histoire véritable de la jeune dragonnière. Même Tallagh ne savait pas tout. Aussi gentil qu’il soit pour l’aider dans ses recherches familiales ou délirantes (le coup du piano) elle ne pouvait rien lui dire sur la haine envers l’Empire de son frère. Il avait toujours eu un caractère bien trempé. Pire qu’elle, et de loin. Pourtant, elle était déjà butée depuis un moment. Sur ce plan-là, elle ressemblait beaucoup à Alexandre.

« Il savait ce qu’il voulait et faisait tout pour défendre ses idéaux » songea le dragon bleu sans partager cette pensée avec Elyon sachant que la mort de son frère la hantait encore, surtout depuis qu’elle le revoyait vivant.

Tout en songeant à la détermination d’Alex, il regretta de ne pas l’avoir connu. Il aurait tellement aimé connaître la famille de sa dragonnière, lui non plus n’en avait pas. Et à vrai dire, il n’avait pas la moindre idée de la vie d’une famille, dragonne ou humaine. Sans doute Elyon non plus puisqu’elle ne se souvenait que de quelques brides de sa vie. C’était peut-être parce qu’ils étaient tout deux orphelins qu’il avaient besoin l’un de l’autre. Et pour ça qu’ils se comprenaient si bien. En règle générale, quand l’autre n’avait pas envie de parler, ils attendaient sachant qu’au bout d’un moment, il lui parlerait. Sans même avoir besoin de se parler, ils savaient se consoler mutuellement, en se contentant d’être là, présent aux côtés de l’autre. Plus fort que n’importe quelle phrase, il y avait entre eux ce comportement d’attendre que l’autre soit prêt à se confier. Oui, Saphir avait bien choisit la personne pour laquelle il éclorait. Et s’il lui arrivait de douter de son choix, il finissait par regretter ce doute.

Saphir avait toutes les raisons d’être fier de sa dragonnière, comme elle l’était de son dragon, malgré ses crises de jalousie. Il s’inquiétait juste. Et plus ça allait, moins il commençait à considérer Yassen comme un ennemi. Il s’apercevait bien qu’il comptait beaucoup aux yeux d’Elyon et puisque apparemment le père du jeune blondinet^^ avait connu sa dragonnière, autant l’aider à en savoir plus sur cet homme. Même si lui aussi était mort. Un moment, il songea que l’un des deux hommes Alexandre ou le père e Yassen avait pu tuer l’autre....non, il avait vraiment des idées à noix (de coco XD) quand il s’y mettait. Hors de question de dire ça à un des deux petits humains devant lui, pas la peine de les remuer plus que ça, ils étaient assez nerveux.

Mais il devait reconnaître à l’air de Yassen _impatient d’en savoir plus sur son père_ que le jeune homme n’avait pas l’air dangereux. D’ailleurs, il paraissait d’aussi bonne humeur qu’Elyon quand elle chantait : ce qui valait dire en pleine forme et tout content. Tiens, pour peu il se serait mis à sautiller XD Non, c’est bon, c’est passé, vous allez retrouver un post normal, c’est juste que j’avais envie de le mettre. Donc, Elyon était d’une bonne humeur communicative. Malgré son état, elle reprenait peu à peu une couleur normale. Elle était moins pâle et Saphir décida de ne pas lui transférer d’énergie.

*Je vais vous laisser parler entre humains, je ne coupe pas notre lien mental, mais promis, je ne vous écoute pas. Je ne peux pas rester là à ne rien faire, mais surtout, s’il t’arrives quelque chose, ou que tu ne te sens pas bien, tu m’appelles, hein ?*
*Tu n’était pas obligé de partir, mais si tu veux nous laisser un peu c’est toi qui vois. Et oui, je te contacte au moindre problème, ne t’inquiètes pas !*
*C’est facile à dire !*
*Je te le dirais si je me sens mal.*
*Promis ?*
*Promis !*

Le comportement de Saphir était étonnant, mais il ne pouvait se résoudre à attendre comme ça. Peut-être craignait il de les déranger dans leurs petites retrouvailles, mais c’était surtout parce que le passé de Yassen ne le préoccupait pas. SI Elyon voulait s’y intéresser...eh bien il la laisserait faire. Aujourd’hui, il n’allait pas la surveiller, mais si ça se passait mal, il se posait et régler ses comptes avec le jeune homme. Pas fou, l’écailleux !
Il se prépara à décoller, puis se décida à parler au jeune homme. Vous aurez remarqué qu’il ne le considérait plus en tueur à gages, signe que le jeune homme venait de gagner une partie de son estime. Et ce n’était pas donné à n’importe qui. Tout en battant un peu des ailes, il parla à Yassen.

*Encore merci de me l’avoir ramenée, je me suis fait un sang d’encre. Pour être honnête parce qu’Elyon semble beaucoup t’apprécier, en la secourant tu viens de monter dans mon estime. Si elle veut utiliser la magie, tu lui imposes de prendre des forces autour d’elle et ne pas faire l’andouille avec son énergie. Si besoin est, tu la laisse prendre un peu de ton énergie, t’inquiètes, normalement vous ne devriez pas avoir à utiliser la magie. Tu as tout compris ? Bon, c’est pas tout, je vais y aller. Je vous laisse tranquille tous les deux. Une dernière chose, tutoies-moi à l’avenir.*

Sur ce, Saphir s’envola, laissant sans doute le jeune homme dans un état second. Et Elyon allait continuer de le surprendre. Enfin, dès qu’il la laisserait en placer une. Enfin, après un flot incessant de paroles, elle put à son tour s’exprimer.

-Ce n’est rien, je comprends que tu sois heureux et impatient d’en savoir plus sur ton père. A ta place, je serais pareille ! Alors, ton père te ressemble beaucoup, enfin, ce serait plutôt l’inverse. Il a les mêmes yeux que toi, juste un peu plus foncés. Vous avez quasiment les mêmes traits du visage. Les siens sont juste un peu moins adoucis. Et vous avez exactement la même couleur de cheveux ! Après, il est un peu plus grand que toi, je dirais qu’il fait un bon mètre 80, puis il est mince et assez musclé.... Bon, on va faire plus court.

Elle se releva, de toute façon, Saphir n’était plus là pour qu’elle s’appuie contre lui. Elle s’approchas de Yassen, pris la main du jeune homme dans la sienne et se concentra sur le souvenir qu’elle avait de William. Si elle arrivait bien à partager ce qu’elle voyait ou ce à quoi elle pensait avec Saphir, pourquoi pas avec Yassen ? Après tout, en faisant cela, elle ne perdait pas d’énergie. Et c’était plutôt simple. Un bout d’une petite minute, quand elle fut sûre que Yassen avait bien vu son père et l’avait entendu parler, ne serait-ce qu’une fois, elle rompit le contact. Bien qu’elle eût voulu lui montrer son père le plus longtemps possible, elle n’arrivait pas à se concentrer.
Elle s’adossa contre un arbre, bien qu’elle ne veuille pas le laisser paraître, elle n’était pas encore remise de ces deux flashs consécutifs. Elle décida de répondre à l’une des nombreuses questions du jeune homme.

-Si tu as bien regardé tout ce que je t’ai montré, tu as du voir quelqu’un en arrière –plan. Mon frère. Eh bien, il se trouve que ton père était son entraîneur quand il chez les Vardens. Je ne sais plus exactement quand. Avant, je connaissais les lettres de mon frère par cœur, maintenant je ne me souviens plus vraiment des dates. Il faudra que je les relise...

Elle eut un peu plus de mal à poursuivre, elle venait d’attraper un point de côté. Etrange comme sa respiration pouvait parfois lui faire défaut alors qu’elle était capable de tenir n bon sprint en pleine nuit... Elle leva les yeux vers le ciel et aperçu Saphir qui volait tranquillement. Elle le sentait un peu inquiet. Mais le fait qu’il fasse autant et enfin confiance à Yassen la rendait assez contente. Un peu plus, et il n’aurait plus de tendances meurtrières. Enfin, dans un petit moment quand même. Elle adressa un petit sourire à son dragon qui arrêta de tourner en rond au dessus de la clairière pour s’envoler de façon très poétique vers le soleil qui faisait luire ses écailles chatoyantes. Elle reporta ensuite son attention sur Yassen dont la dernière question parlait de Tallagh.

-Peut-être. J’aurais tendance à penser le contraire. Si je m’attache trop à lui, j’aurais du mal à quitter l’Empire en temps voulu.

Elle n’eut pas le force de préciser qu’elle voyait en Tallagh son frère. Il lui était si difficile de les comparer, et pourtant...

[T'as vu? Entre deux plats, je prends tout de même le temps de te répondre. Au fait, j'arrives à me perdre dans mon post. J'suis forte! XP]

Après avoir parlé pendant quelques minutes, ce qui, il faut l’avouer, constituait un événement assez rare, Yassen restait silencieux, tandis qu’Elyon semblait en grande conversation avec son dragon. Il n’était franchement pas bavard, même carrément anti-sociable quand il s’y mettait.
Sûr que peut de gens avaient envie de parler ou de se lier d’amitié avec un tueur à gage, et pour ne rien gâcher Yassen ne cherchait pas vraiment la compagnie des personnes qu’il pouvait rencontrer. Pour être honnête, il s’en fichait assez royalement, et l’opinion que les autres pouvaient avoir de lui ne l’empêcherait jamais de dormir.
D’ailleurs, il savait parfaitement l’impression qu’avaient immédiatement les gens de lui, celle d’un assassin de bas étage dénué de scrupule et de sentiments (ce qui, au passage, est totalement faux !). Bien sûr, on ne peut pas nier qu’il exécute des gens, mais seulement sous contrat, et en faisant de son mieux pour faire vite.
Alors n’allez pas me dire que c’est un pauvre bandit de grand chemin tuant par plaisir, c’est aux antipodes de son caractère et de sa vison du monde. Après, il savait que les autres tueurs à gages agissaient de la manière citée ci-dessus (non, je ne fais pas de grandes phrases…xD). Alors, il faut bien comprendre les pauvres villageois superstitieux et craintifs comme c’est pas croyable, voir arriver un tueur à gage habillé de noir, ça fait peur (^^)

Sauf qu’Elyon, elle, n’avait pas vraiment l’air gênée d’être à moins de 300 mètres de lui comme l’était la plupart des gens. D’un autre côté, c’était une parjure ayant pour la protéger un énorme dragon quasi parano, alors pourquoi devrait-elle s’inquiéter d’un tueur à gage armé et d’un loup plutôt mal luné ? Vraiment pas de quoi, hein ?. Enfin bon, c’était toujours agréable d’entendre quelqu’un parler sans que ce soit pour charger d’un contrat ou de prier Dieu de l’épargner !

Enfin, passons sur l’impression dégager par les tueurs à gage déclaré, sinon il y en aurait des pages et des pages, ce qui serait assez ennuyeux, à la longue. Revenons à Yassen, qui était toujours adossé à son arbre, Angel à environ un mètre, couché sur le sol et regardant assez bizarrement le dragon bleu. C’est vrai que proportionnellement, Saphir paraissait encore plus grand du point de vue du loup. Sauf que même pour Yassen, il était déjà très grand alors le petit loup noir passait vraiment pour un chiot à côté de lui.
Et en plus, Angel n’avait pour ainsi dire jamais rencontré de dragon, que ce soit un dragon de parjure ou un dragon sauvage, alors, oui, il était surpris. Sauf qu’il était bien trop intelligent pour s’accrocher avec un écailleux 10 fois plus grand et plus féroce que lui, aussi restait t-il immobile.
C’est du moins l’impression qu’il donnait, mais Yassen savait que le loup était tendu à l’extrême, surveillant les alentours et prêt à bondir au moindre signe d’agressivité de Saphir. Il savait qu’il n’aurait aucune chance, mais jamais il n’aurait laissé Yassen se faire rôtir sans réagir.
C’était peut être un comportement suicidaire, mais on peut aussi appeler ça l’amitié inébranlable qui les liait, lui et le jeune homme. Enfin, c’est surtout une autre manière de définir leur tendance à oublier les risques quand ils avaient envie d’agir ou de faire ce qui leur chantaient !

Toujours en gardant en ligne de mire le dragon bleu, Angel releva la tête, et s’adressa mentalement à Yassen, comme il avait l’habitude de le faire. Sauf que le jeune homme le coupa, et prit la parole le premier :

* Merci pour le journal, je sais pas comment j’aurais fait sans toi *
* Pas de quoi, c’est normal.. Au fait, tu es sur que ce dragon ne te veut pas de mal ? *
* Non, pas du tout *
* QUOI ? ? ? Tu veux dire quoi par non ? *
* Ben il me grillerait volontiers si tu veux savoir *
* Et tu reste dans les parages ? Sa va pas non ? *
* Ecoutes, tant qu’Elyon est là, il ne tentera rien *
* T’as l’air bien sur de toi… Promet moi que tu file dès qu’il a l’air de vouloir tenter quelque chose d’accord ? *
* Oui, promit. Même s’il y a peut de chance que ce soit utile s’il a décidé de me griller *
* Question de principe *
* Si tu le dit… *

Pourquoi Angel était t-il le seul coup qui demandait aux humains de filer dès qu’un dragon leur cherchait noise ? Enfin, c’état peut être aussi le seul loup qui était capable de converser mentalement avec un humain. Franchement, c’était sacrément bizarre ce lien mental. Yassen n’était ni magicien, ni sorcier ni quoi que ce soit d’autre. Il n’avait aucune aptitude particulière, rien de magique ou d’anormal dans le sens physique du terme… Rien !
Et pourtant il était capable de communiquer mentalement avec un loup tout ce qu’il y a de plus sauvage, c’est à se demander comment c’est possible ce genre de chose !

Pas qu’il se plaigne, il en était au contraire bien content, mais c’est simplement qu’il n’arrivait pas à comprendre pourquoi c’était lui et pas un autre. Pourquoi lui arrivait à parler de cette manière avec Angel, alors qu’aucun humain de sa connaissance n’en soit capable.
Enfin, aucun excepté les dragonniers, mais eux, c’est différent puisque que tout le monde est au courant, et ils sont capable de communiquer avec leur dragon… Sauf qu’aux dernières nouvelles, il n’était pas dragonnier, et Angel ressemblait à tout sauf à un dragon… Franchement, c’était bizarre, incompréhensible pour être honnête…

C’est alors que Saphir commença à s’agiter, à bouger et battre des ailes. Angel releva la tête d’un coup sec, l’air de quelqu’un qu’on vient de réveiller avec un seau d’eau… Un peu comme dans les dessins animés, les cartoons. Ça existe pas ? Bon, tant pis. Toujours est-il que le loup s’était comme réveillé en sursaut, et ne quittait pas du regard le dragon.
Un peu trop protecteur au goût de Yassen : après tout, il avait quand même plus de 20 ans, était adulte et n’avait pas besoin de quelque qui surveille ses faits et gestes

Il sentit alors qu’on cherchait à le contacter mentalement… Sûrement Saphir, puisqu’il avait à l’instant converser avec Angel, et Elyon lui parlait à voix haute, c’était quand même plus pratique.
Plutôt inquiet, Yassen le laissa parler, s’attendant à des menaces, mais une nouvelle fois fut surpris… Ce n’était pas du tout cela, mais alors pas du tout. En effet, Saphir s’était adressé à lui pour le remercier, lui faire des recommandations et lui demander de le tutoyer à l’avenir.
Yassen resta bouche bée pendant cette tirade, et ne reprit ses esprits qu’avec l’aide d’un énorme coup de patte d’Angel droit sur son tibia. Retenant un juron, il s’adressa au dragon qui semblait à deux doigts de s’envoler :

* De rien. Pour la magie je n’y connais pas grand chose, mais évidemment que je ne la laisserais pas s’épuiser inutilement… *

Ca coulait de source non? On ne laisse pas quelque se fatiguer sans raison, surtout quand on a la possibilité de l'aider! Et surtout quand il s'agit d'une petite dragonnière qui lui était très sympathique (xD)!
Yassen regarda alors Saphir s’envoler majestueusement, et resta immobile, à réfléchir à ce qu’il lui avait dit. C’était vraiment étrange que Saphir lui demande de le tutoyer… Peut être avait t-il renoncer à le transformer en saucisse en fin de compte ? Et c’était une nette amélioration, le jeune homme l’avait bien deviné ! Il eu un sourire en croisant le regard du loup, puis Elyon lui répondit à son tour, et à propos de son père !
Elle le lui décrivit sommairement, et Yassen en conclut donc qu’il en était le portrait craché… Pas étonnant donc que le bijoutier l’ait reconnu quelques heures auparavant !
C’est alors qu’elle se releva pour lui prendre la main, et il eu soudain une vision, une image dans la tête… Un peu comme un rêve, sauf que là il ne dormait pas, il était parfaitement conscient. Et en plus, il savait qu’Angel le voyait aussi… Mais alors pourquoi, ça …

Il vit alors un homme de haute taille, blond tout comme lui, assit près d’un magnifique dragon gris clair dragon. Un dragonnier, comment est-ce possible ? Il ne l’avait jamais soupçonné, jamais envisagé, et voilà qu’il apprend par 1+1=2 qui son propre père fait partie du groupe quasi-mythique des dragonniers…
Ses yeux sont gris également, et son visage présente une ressemblante saisissante avec celui de Yassen, bien qu’un peu plus brut en fait.
Soudain, le jeune homme se souvient de lui, et peu maintenant dire avec certitude que c’est son père, même sans paroles, même de loin. Il le sait, voilà tout. William, son père, est là, sous ses yeux (enfin, dans sa tête plutôt !). Maintenant, il sait à quoi ressemble son père, et est heureux.
Heureux de leur ressemblance, de voir que son père était un homme bon, du côté des rebelles et prêt à aider les autres, à en croire son allure générale… Son père prend alors la parole, et immédiatement le souvenir de cette voix grave et calme remonte en lui. Il l’aurait reconnu entre mille, et s’étonne d’avoir put l’oublier. Maintenant, il arrivait à se rappeler de certains mots de son père, et soudain se rappelle de lui, gamin, en train d’apprendre le tir à l’arc et à monter à cheval en compagnie de son père !
Yassen reporta alors son attention sur les paroles de son père en ce moment, et il semblait s’adresser à quelqu’un en particulier, Lloyd si on en croit ses paroles. Yassen n’entend pas les réponses de l’autre personne, seulement ce que son père dit. Il semble dessus, parle de proches de Lloyd, de sa famille, de lui-même…

Soudain, l’image se floue, et son père disparaît. Un peu comme s’il était mort de nouveau, puisque c’était la première fois depuis son amnésie qu’il pouvait voir à quoi il ressemblait. C’était assez bouleversant comme expérience, mais il était reconnaissant à Elyon de lui avoir fait partager le souvenir de son frère, à ce ci près qu’il n’avait vu que son père à ce moment là. Maintenant, il pouvait associer une image, une voix, un regard à son père… Evidemment, il était mort et ne reviendrait jamais, mais au moins il savait à qui ressemblait son père. Quand à sa mère ou ses éventuels frères et sœurs, il n’en avait encore aucune idée, mais comptait bien sur le journal pour l’informer de ça….

Yassen secoua légèrement la tête pour se reconnecter à la réalité, et croisa de nouveau la regard d’Angel. pas de doutes, le loup avait bien compris à quel point voir William avait été rude pour Yassen. Il était heureux bien sur, de l’avoir vu, mais maintenant réalisait ce qu’il avait perdu quand il avait été le seul rescapé du massacre de sa famille… Rien que cette image lui donnait envie de se venger de ceux qui avaient fait de coup, même si cela ne lui rendrait pas ce qu’il avait perdu.
Un regard inquiet d’Angel lui fit signe qu’il avait deviné que Yassen était maintenant décider à retrouver ceux qui avaient fait le coup. Peut être échouerait t-il dans sa tâche, mais si jamais il tombait sur les assassins… Sûrement des personnes puissantes, puisque son père était un dragonnier, et qu’on ne tue pas un dragonnier comme ça !
Le jeune homme se demanda alors quel aurait pu être le nom de son dragon, celui de sa mère, toutes ses petites choses qui font de la famille quelque chose d’unique. Il leva les yeux au ciel une fraction de seconde, et soupira : Dire que jamais il ne connaîtrait cela, le mieux serait sans doute qu’il retrouve la mémoire !

Il réalisa soudain qu’Elyon était toujours en face de lui, et lui avait dit que son frère était donc l’élève de son père Tient donc, c’était donc lui, Lloyd ! Yassen eu un sourire, et la remercia :

- Je… Merci … Tu avais raison, j’ai aussi l’impression de ressembler à mon père. Et je ne savais pas qu’il était l’entraîneur de ton frère, je ne savait rien de lui en fait… Mais je compte sur ça pour m’en dire plus !

Enfin, ressembler. Son père était sûrement quelqu’un de bien, qui agissais contre l’Empire et pour les rebelles, alors qu’il n’était qu’un tueur à gage ! D’un autre côté, cela le poussait à vouloir agir mieux, pour pouvoir penser que son père aurait pu être fier de lui s’il avait pu le voir …De la mains gauche, il désigna le journal qu’il avait déposé sur le sol, à côté du cheval qui mangeait tranquillement sans se soucier de ce qui pouvait se passer autour, que ce soit le dragon, le loup ou n’importe quoi d’autre.

Elyon lui parla alors de son entraîneur, et dit alors quelque chose d’étrange, que si elle s’attachait à lui, elle aurait du mal à quitter l’Empire en temps voulu. Ainsi donc elle n’avait pas l’intention d’y rester… D’un autre côté, si elle voulait tué un parjure, pas sûr que l’empereur l’apprécie énormément après cela. Finalement, c’était ça la raison de son changement de camps, retrouver l’assassin de son frère.

- Donc tu n'as pas l'intention de rester longtemps avec l'Empire ?

Encore un question... C'est fou ce qu'il pouvait en poser aujourd'hui! Surement plus qu'en plusieurs semaines en temps normal. Généralement c'était: quelle est la cible ? de quel camp ?. Deux questions qui lui permettaient d'accepter ou non un contrat. Evidemment, en ce moment, il se fichait pas mal des contrats ou de ce qui va avec. Il s'inquiétait à propos de son passé, sa famille... Et d'Elyon, qui ne semblait pas encore complétement remis de son évanouissement de tout à l'heure

Saphir était assez intrigué par le comportement du tueur à gages. Il ne s’en était pas pris à Elyon, il s’était même montré très gentil et n’avait pas hésité à lui venir en aide. Serait il possible que Yassen ne soit pas un banal assassin ? Un petit bandit de grand chemin qui tuait sans scrupules ? Bon, il n‘en était pas encore sûr. Mais il y avait un réel progrès dans l’attitude de Saphir. Vous voulez des preuves ? Yassen n’était pas encre une saucisse. D’autres ? Il arrivait à laisser son hypothétique future victime en compagnie de sa dragonnière. C’était un bon début, non ? Certes, on ne pouvait pas dire qu’il soit réellement l’ami de Yassen, mais on ne pouvait plus dire le contraire. Allez, dans un petit siècle ils seraient de bons amis ! Pas sûr que Yassen survive jusque là.

Elyon était presque rassurée, pas pour elle, pour le tueur à gages avec qui elle conversait tranquillement _je précise au passage, que si vous croyez qu’elle n’a pas le moindre instinct de survie ou d’auto-préservation, vous avez tout à fait raison _. Donc, Elyon était rassuré que Saphir ne transforme pas le jeune homme en charcuterie, ce qui était rappelons le l’une des grandes ambitions du dragon. Ambitions qu’il semblait d’ailleurs avoir abandonné. Semblait car il venait de décoller sans donner « accidentellement » à Yassen un grand coup d’aile. Etrange. Enfin, il pouvait toujours faire demi-tour et atterrir sur le jeune homme, mais il semblerait que non, Saphir n’avait pas l’intention de le tuer. Du moins pour l’instant.

Encore plus inquiétant, Saphir sembla même consentir à parler au jeune homme, et visiblement, Yassen n’était pas effrayé, il ne s’agissait donc pas de menaces. Ou alors Yassen avait des tendances suicidaires. Bien que la première semblait tellement invraisemblable qu’Elyon penchait vers la seconde, elle dut se rendre compte que Saphir n’avait manifestement pas l’intention de tuer Yassen. Vous y croyez ? Non ? Eh ben moi non plus. Mais Saphir ne tua pas la jeune homme, avait il une idée derrière le museau ? Même pas puisqu’il décolla tranquillement, pour peu, on l’aurait vu siffloter. Enfin, si les dragons peuvent siffler bien évidemment. Donc après cette révélation surprenante (Saphir ne tuerait personne aujourd’hui) le dragon s’envola peu à peu dans le ciel, laissant sa dragonnière agréablement surprise.

Elyon observa quelques instant le loup de Yassen et son propre dragon. La différence de tille était on ne peut plus saisissante. Déjà que comparait à elle, le loup paraissait petit (non, ça c’est méchant XD pour le loup) au rapport au dragon, il était minuscule, un campagnol à côté d’un pachyderme... Bon, je vais éviter les comparaisons débiles, vous voyez où je veux en venir. Donc, bien que Saphir fasse...beaucoup de fois sa taille, le loup ne semblait (pas trop impressionné) hem, hem. D’accord, soyons francs, le loup n’avait peut-être tout simplement pas le courage de bouger, ou alors il était pétrifié par la peur. Mais on voyait, en dehors de l’air terrifié du loup qu’il se tenait prêt à bondir, soit pour protéger Yassen, soit pour aller se planquer quelque part. Notons que la deuxième réaction était d’habitude la plus courante en compagnie de Saphir. Et après ça, qu’on ne s’étonne pas qu’il soit associable après qu’on lui ait tourné le dos pour s’enfuir en hurlant.

Au fond, Yassen et Saphir avaient un point commun ; ils faisaient peur à tout le monde. Sauf Elyon, mais elle, c’est un cas à part. Avec un tel point commun, la dragonnière s’étonnait qu’ils ne s’entendent pas. Saphir était horriblement jaloux, mais était-ce vraiment la seule raison ? Certes, le dragon pouvait avoir peur pour elle, mais Yassen était gentil, non ? Alors pourquoi lui faire cette crise de jalousie, même si elle s’était atténuée. D’ailleurs, même si Saphir le voulait, il ne pourrait pas provoquer le jeune homme en duel. D’habitude, on lançait un gant au visage de celui qu’on comptait provoquer en duel. E Saphir n’avait pas de gant, donc il valait mieux éviter pour lui de toucher le visage de Yassen. Pas qu’il n’ait pas été délicat _enfin, si_ mais disons qu’avec sa force de dragon, il risquait juste un peu de casser le nez de Yassen par inadvertance. Il valait donc mieux que Saphir abandonne toute idée de rivalité. Pourtant, à voir le regard de son dragon, Elyon avait peur qu’il ne prépare un test psychologique au tueur à gages. Un truc comme « pile ou face ? –Mais pourquoi ?... -Perdu ! » Oui, Saphir était trop fort pour se genre de plans machiavéliques. D’ailleurs, le temps de comprendre sa logique (si c’était possible), il avait déjà gagné. Sauf contre Elyon, mais là, c’était aussi un cas particulier. Quand il essayait de lui tendre ce genre de petits pièges verbaux, elle sortait automatiquement un truc tellement à côté de la plaque qu’il passait la journée à essayer de le décrypter. Il s’entendaient peut-être aussi bien parce qu’ils étaient tous les deux à côté de la plaque en temps normal.

Oh ! Un oiseau !

Tiens, c’était amusant, on aurait dit que Yassen et Angel conversaient mentalement. Elyon lança un regard éloquent à Saphir. Par regard éloquent, je précise qu’elle lui parla tout de suite après mentalement, au cas où.

*C’est quoi ce délire ?*
*Aucune idée, normalement, la télépathie et réservée au dragons et dragonniers*
*Et il faut quelques connaissances magiques.*
*Oui, comment tu crois que Yassen arrive à parler ?*
*Euh...on lui a appris ? Au fait, pourquoi tu dis que c’est Yassen au loup qui parle et non l’inverse ?*
*En général, c’est l’esprit le plus éveillé ou prompt à la magie qui prend la parole en premier pour la première fois. Donc, si c’était le loup...*
*...Yassen serait moins intelligent que lui, ça va, j’ai compris ta petite allusion.*
*N’oublies pas que c’est moi qui t’aies contactée...**Ho, un pigeon !*
*De quoi ?*
*Laisse tomber, c’est une subtilité intellectuelle U.U. Donc, pour en revenir à Yassen...*
*Tu penses que son père dragonnier lui aurait appris ?*
*Peut-être.*
*C’est possible, n’oublies pas qu’il ne se souvient de rien avant ses douze ans.*
*Il lui quand même pas apprit au berceau !*
*Oui, mais on n’est sûrs de rien. *

Elyon hésita un peu puis pri la parole, une fois de plus, sa curiosité reprenait le dessus. Tant pis pour la politesse, la discrétion et toutes ces futilités!

-Yassen, comment se fait-il que tu parles mentalement avec Angel?

De son côté, Saphir s’agita un peu, tandis que le loup tournait la tête en sa direction avec un air tout à fait comique. Saphir aurait volontiers éclaté de rire, mais ça me collait pas avec l’image du dragon majestueux. Avec l’air le plus digne qu’il put, il décolla avec grâce volupté, délicatesse et vous voyez le tableau. Sans donner un coup de patte ou d’aile à quiconque, un réel progrès. N‘allez pas croire qu’il était maladroit, tout juste hargneux. Donc, hormis la tête du loup, tout semblait ordinaire. Enfin, celle de Yassen quand il le contacta valait également le détour. Difficile de rester calme et majestueux dans de telles conditions. Mais le jeune homme réussit à lui répondre, après un coup dans le tibia. Tiens, Elyon aussi visait le tibia... Bon, revenons à nos dragons et tueurs à gages. Tueurs à gages qui ne poussaient pas de juron quand on leur donnait un coup de pied dans le tibia. Saphir se promit d’essayer un jour.

Donc, le jeune homme lui répondit et Saphir une curieuse envie de lui taper dessus. Bon sang, il lui avait dit de le tutoyer et il continuait d’éviter de s’adresser directement à lui ! Quelle andouille ! Ce n’était pas parce qu’il était un dragon de plusieurs mètres de haut et quelques tonnes, jaloux, possessif et hargneux même s’il ne préférait pas s’en vanter qu’il fallait forcément prendre des gants avec lui ! Qu’est-ce que Yassen craignait ? D’être rôti ...? Bon, passons puisqu’il n’avait pas besoin de prétextes pour ça. Mais déjà, il n’avait pas hésité à lui répondre. Un bon début.

Elyon n’était pas toute à fait rassurée. Comme expliqué ci-dessus, si Saphir ne cramait pas Yassen, c’est qu’il avait une idée derrière la tête... Et elle venait de comprendre l’idée du dragon. Pour ne pas le faire lui-même, il nommait un chaperon pour la surveiller. C’était pas juste ! Elle avait droit de décider de ce qu’elle faisait ! Même si elle utilisait la magie ! Elle était quand même capable d’en prélever autour d’elle ! Et puis, elle était grande ! Bon, pas en taille. Mais elle était responsable ! Enfin, à peu près ! Bon, même si elle désapprouvait la conduite de son dragon, elle devait reconnaître que sienne y était certainement pour quelque chose. Peut-être que prendre inutilement des risques conduisait Saphir à la surveiller ou faire surveiller comme ici.

Pour en revenir à Yassen, après qu’elle lui ait « montré » son père, le jeune homme lui sembla étrangement plus détendu. Comme s’il était heureux d’en savoir autant qu’elle. Heureux de ressembler à William. Enfin, il pouvait être heureux d’un tas de choses dans sa petite tête de tueur à gages ! Et elle, elle était heureuse pour lui. Elle avait du être aussi contente lorsqu’elle avait revu son frère. En général, ce genre d’émotions durables vous marquent à vie. On a beau essayer de ne plus y penser, la première chose qui nous vient à l’esprit après ça, c’est que vous voyez le ciel pour la première fois. Oui, c’était assez bien résumé comme image.

Yassen pouvait être heureux et fier de son paternel, aucun doute là-dessus, il était le fils et la copie conforme d’un dragonnier Varden. Et assez important pour qu’on lui confie des apprentis. Ou assez apprécié pour qu’on ne lui refuse pas ce genre de faveurs. Et en plus, il avait réussi à avoir un fils. Ah, une belle vie quand on y pense. Dommage que William soit mort, Elyon aurait tant aimé lui poser des questions sur son frère. Elle savait bien qu’Alex ne lui avait pas tout dit dans ses lettres, il lui parlait de l’entraînement, de ce qu’il vivait...sans laisser transparaître ses émotions. C’est avec du recul qu’Elyon s’en rendait compte. Soit son frère préférait ne rien dire parce qu’il était incapable de l’exprimer, soit il avait d’autres projets en tête. Autres qu’aider les Vardens dans leur petite rébellion.
Enfin, Elyon essaya de penser à quelque chose, sachant qu’elle en viendrait tôt ou tard à la certitude inacceptable à ses yeux qu’Alex n’était pas tout à fait pour les Vardens. Elle reporta son attention sur Yassen^^. Ainsi, Yassen avait pu voir son père, comme s’il était là, à côté ou plutôt devant lui. Même si Will ne s’était pas adressé directement à Yassen, le jeune tueur à gages pourrait associer une image et une voix à son père. Et il aurait même vu son dragon ! Si Elyon avait pu maîtriser les méandres de ses souvenirs et ne pas craindre de s’évanouir encore ou blesser Yassen, elle aurait tenté de l’amener dans le souvenir de Lloyd. Malheureusement, elle ne maîtrisait pas ses souvenirs, alors tenter quelque chose comme ça... D’ailleurs, il valait mieux éviter un autre basculement vu son état actuel. Elle savait pertinemment qu’elle n’aurait pas la force de retourner dans l’Autre Réalité. Du moins, pas avant demain. En attendant...bah, elle verrait bien ce qu’elle ferait.

Yassen prit de nouveau la parole ce qui fit remarquer à Elyon qu’il était décidément bavard aujourd’hui. Après qu’il l’ai remerciée, elle lui répondu immédiatement.

-De rien, en savoir plus sur ta famille, c’est quelque chose d’important pour toi. Et de toute façon, Saphir commence à t’apprécier, alors je ne vais pas me priver de t’aider ! De toute façon, ton père connaissait mon frère ! D’ailleurs, son véritable prénom c’est Alexandre, il se cachait sous un pseudonyme.

Le jeune homme reprit la parole et évoqua quelque chose. Et c’est à ce moment précis qu’Elyon remarqua enfin le journal ! Pas trop tôt, mais pour sa décharge, elle avait été dans les vapes un moment. Donc, je journal était un journal, tout bête, assez épais, posé près d’un cheval qui broutait allègrement, un bel exemple de ruminant soit dit en passant. Elyon s'approchas un peu du journal quand Yassen reprit la parole.
Si elle voulait rester dans l'Empire? Jamais de la vie! D'ailleurs, après avoir tué l'un de ses collègues parjures, elle doutait d'être encore la bienvenue. Tallagh avait beau être très gentil, elle doutait de pouvoir reprendre l'entraînement comme si de rien n'était après ça. De toute façon, à supposer que son entraîneur le soit, le roi ne serait peut-être pas d'accord... Elle n'était venue dans l'Empire que pour en savoir plus sur son frère, retrouver son assassin et venger le meurtree de son frangin adoré. Après, il ne faudrait pas croire qu'elle soit partisante de Galbatorix. Elle haïssait cet homme pour avoir fait brûler son village natal. Bien qu'elle n'en éprouve aucune peine, elle ne se souvenait plus des gens qui aviaent brûlés avec. Pour en revenir à la question de Yassen, elle était un peu déçue qu'il est cru qu'elle veuilles rester dans l'Empire.

-Absolument pas. Dès que j'aies vengé mon frère, je me fais un peu oublier avant de retourner chez les rebelles, si je n'ai pas déjà trouvé une autre porte de sortie d'ici là.

Elle contiua un peu jusqu'à pouvoir soulever le carnet qui était bien un journal comme elle l'avait pensé. D'ailleurs, la couverture confirmait cette hypothèse puisqu'il y ait été écrit "journal" dessus. Avec es lettres dorées et en ancien language. Un bien joli journal. Elyon ouvrit le jounral et se trouva face à une première page écrite un ancien language. Elle déchiffra les premmiers mots sans mal, péférant tout de même suivre avec son doigt. Puis elle buta sur un mot ou plutôt un nom.

-Heu...Yassen? Duex choses, est-ce que tu sais lire l'ancien language parce qu'une bonne partie à l'air écrite comme ça et...Tu es sûr que Yassen c'est ton vrai prénom?

Elle se sentait un peu bête de poser cette question, mais à moins que Yassen ne soit qu'un pseudonyme, ce journal ne s'adressait pas au jeune homme. Ou alors, il avait pris ce prénom puisqu'il ne se souvenait pas de celui qu'il portait originellement. Oui, c'était sûrement ça. C'était un bien joli prénom que William avait choisit pour son fils. Avec une jolie signification.

[Et voilà! Maintenajt je te laisse sur ce terirble suspense! Bonne vacances, je sais plus quand tu partais!]

Toujours confortablement adossé au tronc d’arbre qui lui faisait office de siège. Enfin confortablement, c’est juste qu’il ni avait aucune branche coincée dans son dos, et que pour le moment il n’avait pas besoin de surveiller les alentours. Parce que quand on à eu la bonne idée d’aider une parjure et son dragon quasi-parano, mieux valait ne pas se faire remarquer.
Tant par les impériaux que par les rebelles, qui n’aurait plus qu’une envie, c’est de l’abattre. Et merci, un énorme dragon suffisait pour le moment ! Enfin, le truc, c’est que Yassen réfléchissait au comportement étrange de Saphir. Etrange dans le sens assez inhabituel, puisqu’il avait presque pris l’habitude des menaces à peine voilà du dragon d’Elyon, et voilà qu’il se montrait presque sociable et gentil avec lui.
Vous savez quoi ? Ca cachait quelque chose tout ça, ce n’était vraiment pas normal… Quelques instants plus tôt, Yassen aurait été sûr que Saphir l’aurait carbonisé sans le moindre état d’âme, et maintenant il l’avait remercié de ce qu’il avait fait pour sa dragonnière. Il y avait sûrement une aiguille sous la roche, un coup tordu ou quelque machination derrière tout cela, c’était évident.
Le jeune homme suivit du regard la forme sombre du dragon qui volait au-dessus de leur tête, toujours perplexe quant à ses intentions réelles. Evidemment, il n’espérait pas un éclaircissement de la part de Saphir, mais avait décidé de se tenir sur ses gardes.
Prudence inutile non ? Que pourrait bien faire un humain d’environ 1 mètre 80, de carrure moyenne, contre un énorme écailleux de plusieurs mètres, avec d’immenses dents à faire pâlir un requin blanc et des écailles dures comme le diamant ? Rien, on est bien d’accord ! Enfin bon, il fallait quand même faire attention, même si on n’avait aucune chance de s’en sortir.
Sauf que là, Saphir lui avait fait comprendre qu’il ne lui voulait pas vraiment de mal (enfin, c’est ce qu’il dit), et il n’était pas dans les environs, alors autant en profiter pour se détendre un peu… Il remarqua une fois de plus la flagrante différence entre le duo Yassen/Angel, et Elyon/Saphir : D’un côté un tueur à gage de haute taille, blond et de côté des Vardens en compagnie d’un loup calme et protecteur, de taille en dessous de la moyenne des loups, mais d’une puissance phénoménale… De l’autre, une petite parjure brune, très jolie il faut l’avouer, en compagnie d’une énorme bestiole de plusieurs mètres qui ne voulait que le carboniser ou l’éloigner. Sympa non, comme petit groupe ! Enfin bon, c’était comme ça, et, dragon ou pas, loup ou pas, Yassen commençait à beaucoup apprécier la jeune fille, et ce n’était pas ces deux énergumènes qui allaient l’empêcher de lui parler ! Quand même, il était libre de ses actes aux dernières nouvelles !

Tiens, l’oiseau s’est envolé (xD)

Il avait alors eu un petit échange mental avec Angel, et une fois terminé, il remarqua l’air étonné d’Elyon. Evidemment, Yassen se demanda pourquoi, mais eu vite la réponse quand la jeune fille le questionna sur la manière dont il parlait avec le loup.
Aie, question épineuse en vue, et réponse compliquée qui se profile à l’horizon si vous comprenez de quoi je parle.
Etant donné que le jeune homme lui-même n’avait aucune idée du pourquoi de la chose, l’expliquer à quelqu’un relevait tout bonnement de l’impossible. Il regarda un instant Elyon, puis haussa les épaules :

- Je ne sais pas.

Il s’arrêta un instant, conscient que ce n’était pas vraiment une réponse valable, ni même une réponse tout court puisque cela n’expliquait rien du tout. C’était le genre de phrase passe partout, que tout le monde peut dire, dans n’importe quelle situation. Et un manque de respect pour son interlocuteur, quand on y réfléchit. Il se décida donc, et continua :

- En fait, depuis toujours on peut faire ça. Enfin, depuis que je que je l’ai rencontré, et qu’il voyage avec moi. C’est étrange, et je n’ai aucune idée de comment c’est possible… En plus, je ne connais strictement rien à la magie !

Et voilà, maintenant il passait pour un illuminé qui parlait aux animaux. Sûr que, dit comme ça, il devait vraiment avoir l’air comique, à tenter d’expliquer quelque chose qu’il ne comprenant pas le moins du monde. Mais bon, tant pis, il n’avait pas à se justifier, il avait juste dit ce qu’il savait sur l’étrangeté de ce lien mental.

Le regard du jeune tueur à gage dériva alors vers le journal de son père, juste après la vision qu’il venait d’avoir. Décidément, cette journée était tout sauf banale, et le fait d’avoir pu enfin voir à quoi ressemblait William était plus important pour lui qu’il ne voulait bien l’admettre. C’était sa famille, ses racines, sa mémoire qu’il avait perdu après le massacre. Les psychiatres de notre époque diraient que c’était son inconscient qui refoulait les souvenirs trop douloureux, mais lui ne savait rien de plus que l’évident.
En gros, il savait qu’il ne savait plus rien !
Pas évident comme situation, mais bon, on ne pouvait rien y changer pour le moment, et Yassen n’avait plus qu’a attendre que ses souvenirs reviennent, ce qui risquait de prendre un bon bout de temps.
Pas qu’il ai envie de se souvenir là maintenant de tous les détails, il savait bien que c’était impossible, mais il aurait aimé pouvoir, comme tous les autres personnes à de sa connaissance, mettre un visage sur la mot abstrait de sa mère…

Il se demanda alors s’il avait des frères ou des sœurs, ce qui était assez commun en fait. Il aurait été assez étonné d’être fils unique, mais n’arrivait pas à savoir si oui ou non c’était la cas… Tout bien réfléchit, il avait le pressentiment qu’il n’avait pas été élevé seul. Il tenta de se concentrer sur la voix de son père, son image et faire remonter en lui des souvenirs refoulés…. Résultat ?
Rien.
Rien du tout, il ne restait de ce sentiment tenace, cette sensation inexplicable et pour la moins contrariante qui lui soufflait qu'il n'était pas seul, mais membre d'une fratie. Après, savoir si c'était vrai, et si il avait encore une chance de se souvenir, rien de moins sûr...

Décidément, il y en a des choses inexplicables dans le pays, et à lui tout seul il en réunissait une bonne partie. Et Elyon, en face de lui, avait l’air d’être la championne de la logique et des cas particuliers… Parce que se balader à travers l’Empire avec un dragon moitié parano pour retrouver l’assassin de son frère, excusez-moi, mais c’est pas franchement la chose la plus courante qu’il soit non ? Et en plus il était à côté, ce qui confirmait les craintes d’Angel : soit il était inconscient, soit moitié sucidaire, ou les deux à la fois ce qui semblait l’hypothèse la plus plausible aux yeux d’Angel, qui n’arrivait pas encore à cerner complètement le caractère de son ami.
Normal : il ne se confiait pour ainsi dire jamais, restait calme en toute circonstance, et agissait soit de manière très prudente, soit sans réfléchir une seule seconde… Seconde manière d’agir qui arrivait de plus en souvent ces temps-ci, au grand désespoir du loup noir, qui devait sans cesse rappeler à l’ordre le jeune homme pour éviter qu’il ne se fasse tuer. Non pas que Yassen n’ai envie de mourir jeune, simplement il n’avait aucune attache si ce n’est Angel, alors il ne tenait pas toujours compte des risques.
En gros, le nombre de fois où Angel avait du le tirer d’affaire avait doublé, et même triplé ces derniers temps, et dont il n’était pas très fier, mais c’était comme ça, il n’y pouvait rien. Enfin, passons sur cela, d’autant qu’Elyon venait de lui répondre, après qu’il l’ait remerciée.

Tiens donc, le nom de son frère n’était pas Lloyd, mais Alexandre. C’est assez étrange qu’il se cache sous un pseudonyme, surtout si son père, qui lui parlait dans le souvenir, était son entraîneur. Pourquoi cacher son nom à la personne qui vous forme pendant plusieurs année afin de devenir une des personnes les plus respectée de tout l’Empire. Enfin non justement, pas de l’Empire, mais des rebelles qui le combattaient sans relâche. Cela n’avait aucun sens, cela cachait quelque chose. Yassen retourna le « problème » dans tous les sens dans sa tête, mais n’arrivait à trouver d’explication, même pas une loufoque, à l’utilisation d’un pseudonyme. Il hésita à poser la question, mais le regard parfaitement éloquent d’Angel l’en dissuada.
Il en avait assez posé pour aujourd’hui, largement assez pour lui. On dirait pas, mais il n’est pas bavard, mais alors pas du tout : Tant qu’il avait la possibilité de s’exprimer par monosyllabe, il le faisait… Mais aujourd’hui, c’était une exception, on peut dire ça comme ça. N’empêche

Alors qu’il lui demandait si elle comptait rester dans l’Empire, enfin plutôt si elle souhaitait le laisser tomber au plus vite, Yassen remarqua qu’elle avait aperçu le journal de son père, et se dirigeait vers lui. Il saisit également l’expression déçue qui était apparue sur son visage, et resta un instant sans comprendre, puis réalisa enfin ce qu’il avait dit de mal..
Quel idiot, pour changer il devrait réfléchir avant de parler, parce que là il venait de dire quelque chose de vraiment stupide, et c’est maintenant qu’il s’en rendait compte… Comme si Elyon entrait de son plein gré avec les impériaux. Enfin si, elle y entrait d’elle-même, mais c’était bien pour trouver l’assassin de son frère, pas pour le plaisir de servir le tyran qui servait d’Empereur. Il n’essaya toutefois pas de rattraper le coup, ce n’était vraiment pas son domaine de prédilection. Il parlait trop aujourd’hui, voilà ce que cela donnait, rien de bien glorieux…

- D’accord, je comprends…

Bon finalement, il allait devoir rattraper le coup, au risque de passer un homme dénué de sentiments, et d'émotions par dessus le marché _ ce que pensait accessoirement 99% des gens qu’il rencontrait _, et aussi pour éviter de se prendre un coup de mâchoire d’Angel, qui ne semblait pas content du tout… C’était un peu facile pour lui, il n’avait à communiquer avec personne à part le jeune tueur à gage, et il se permettait de faire des reproches à tout bout de champ, non mais ! Il continua, avec une lueur confuse dans le regard :

- Désolé, je n’ai pas réfléchit. C’est évident que tu ne vas rester dansl’Empire après ce qu’ils ont fait à toi et ta famille

Même si c’était maladroit, au moins il avait tenté de rattraper le coup, ce qui n’était pas rien… D’ailleurs, quand y réfléchit, Elyon était la seule personne qui avait eu droit à ses excuses, ce n’était pas rien. Evidemment, il n’allait pas lui dire cela, mais ça montrait quand même qu’il l’appréciait assez pour tenter de rectifier ce qu’il faisait de mal.
Un progrès, indéniablement !

Après cela, il vit qu’Elyon prenait le journal de son père entre ses mains, et commençait à lire. Il ne tiqua pas, mais Angel si…Le loup noir se releva brusquement, et fixa la jeune fille d’un regard pas franchement amical, mais ne grondait tout de même pas. Pour lui, elle n’avait strictement rien à faire avec ce journal, qui appartenait à William… Et ne se privait pas pour tenter lui faire comprendre. Son poil s’hérissait rapidement, et ses yeux noirs luisaient comme des charbons l’obscurité.
Yassen s’en aperçut rapidement, et décida de le contacter mentalement pour lui remettre les idées en place, et lui faire comprendre qui était le chef ici… Car apparemment sans cela il n’avait pas l’air de tout capter !

** Angel, t’es malade ou quoi ? **
** Non, mais elle n’a rien à faire avec le journal de ton père **
** Primo, ça te concerne pas, Secondo même si ça l’était, c’est le journal de mon père comme tu viens de le dire et donc tu n’as ton mot à dire, et tertio tu reste calme quand on ne te sonne pas **
** Eh, je fais ce que je veux **
** Oui mais là, je te dit de baisser d’un niveau, on dirait que t’es sauvage ! **
** Non, je défends juste ce qui t’appartient **
** Et bien pas la peine, elle va pas le prendre et partir avec, banane ! Alors tu vas me faire le plaisir de filer un instant et d'arrêter ces bêtises! **
** T’as raison … Très bien, je me recouche!**

Après cet échange aussi rapide qu’efficace, Angel se recoucha lentement, sans quitter Elyon des yeux… C’était une parjure, et, même si elle comptait quitter l’Empire après avoir accompli sa vengeance, Angel n’avait pas du tout confiance en la jeune fille… D’ailleurs, sans l’intervention de Yassen, Dieu sait ce qu’Angel aurait bien pu tenter…
En somme, Angel appréciait autant Elyon que Saphir Yassen. Et comme Saphir n’avait qu’une envie vraiment évidente, celle de cramer Yassen, vous devinez la suite…
Enfin, maintenant que le loup était momentanement calmé, le jeune homme allait enfin avoir la paix cinq minutes. Pas qu’il en ait marre, enfin pas trop du loup, mais simplement il aimait décider lui-même de la suite des évènements au lieu de se laisser contrôler par un loup grognon ! Il n’était pas sûr que cette tranquillité apparente dure très longtemps, mais bon, il fallait faire avec !

Il vit alors qu’Elyon avait ouvert le journal, et était en train de lire la première page… Et bien, il se serait attendu à tout sauf à ça, mais la laissa lire sans un mot. Son père ayant été l’entraîneur de son frère, pas étonnant qu’elle ait envie de trouver des informations ! Elle lui posa alors deux questions assez étranges, sur l’ancien langage, et sur son prénom…
L’ancien langage… Sur le coup il ne comprit pas, puis se rappela avoir entendu parler de cette langue dans laquelle on ne peut mentir, et qui est utilisée par les elfe. Enfin, c’est ce qu’il croyait, il n’en était pas sûr.
La seule chose sûre, c’est qu’il n’en connaissait pas un seul mot !

- Non, pas du tout … Tu es sûre que tout est écrit comme ça ?

C’était plus une question pour lui-même, mais il se demandait pourquoi son père avait tenu son journal dans une autre langue que le langage commun. Peut être pour que, dans le cas où le livre tomberait dans de mauvaise main, il ne soit d’aucune utilité.. Non, cela ne convenait pas, puisque apparemment tous les dragonniers le connaissaient. Alors si un parjure s’emparait de ce journal, il n’aurait aucun problème pour le lire. Et une question inexpliquée en plus, une !
Décidément, ce n’était pas sa journée, avec ces révélations qui entraînaient toujours plus de questions.
Quand à son prénom.
Bonne question, et très simple : quand il s’était réveillé amnésique, il ne se souvenait de rien, enfin rien de personnel en fait. Il savait toujours lire, écrire, monter à cheval et tout ce genre de chose, mais son prénom entre autre était quelque chose d’obscur. Il s’approcha d’Elyon, et tenta de lire par-dessus son épaule pour comprendre quelqu’un chose : peine perdue, il n’y comprenait rien du tout, les mots n’avaient aucun sens pour lui.

- Non, on me l’a donné peu de temps après mon amnésie, mais je ne connais pas celui que mes parents m’avaient donné… Pourquoi ?

C'était étrange qu'elle lui demande cela, et soudain il comprit que, peut être, son vrai prénom était inscrit dans le journal de son père...

Elyon lisait tranquillement. Le journal se révélait être plus intéressant que la plupart des livres encore publiés dans l’Empire, mine de rien, beaucoup d’ouvrages avaient été interdits ou modifiés par le Roi. De toute façon, c’était bien connu quand on avait les fesses sur le trône et comptait y rester longtemps un peuple stupide et servile était préférable à une assemblée de cerveaux. Les personnes intelligentes travaillaient moins pour gagner plus, trouvaient le moyen de se faire entendre lorsqu’on voulait les traîner en justice, s’offraient de meilleures conditions de travail pour toujours plus d’argent, et critiquaient la politique. Pas étonnant que le prix des livres soit si élevé. De plus, on trouvait de nombreux ouvrages de stratégie militaire. Pas étonnant après ça que le roi s’arrange pour placer la lecture au dessus des moyens de la populace de bas étages. Toutes ces raisons donnaient à Elyon la possibilité d’alléger sa conscience quand elle volait des livres. De toute façon, avec les impôts qu’elle aurait dû payer…

Sauf qu’elle avait trouvé le moyen d’être exempte d’impôt : pas de logement à proprement parler. La plupart du temps, soit elle dormit à la belle étoile avec Saphir comme oreiller, soit elle se rendait dans des auberges. Quitte à perdre de l’argent, autant que ce soit pour le donner à des gens qui gagnent durement leur vie d’aubergistes plutôt que de le voir engraisser les caisses de l’Etat. De toute façon, les impériaux étant souvent ivres morts, il n’était pas difficile de se faire un peu d’argent quand on avait des doigts de fées. La quantité d’argent correspondait à la solde d’un militaire. Là non plus, Elyon n’avait pas de scrupules. Quand on se baladait, sa bourse d’argent pendillant mollement à côté de vous tandis que tous juste viré d’un bar vous en cherchiez un deuxième dans la rue, n’ayant pas compris que la ligne droite était le trajet le plus court, il ne fallait pas s’étonner de se faire piquer sa solde fraîchement gagnée par les pickpockets environnants.

Enfin bref, pour sortir de cette parenthèse, Elyon était très intéressée par ce journal, d’abord parce que bien qu’en ancien langage, le registre de langue était suffisamment manié pour être digne d’un des meilleurs auteurs du moment mais il restait incroyablement compréhensible et par la même façon évident à lire . Et bien qu’écrites à la main, Elyon devinait que toutes les pages ou presque seraient rempliez de cette écriture si facile à lire. William traçait avec beaucoup de soin ses lettres. La raison était évidente, il pensait avoir appris l’ancien langage à son fiston au moment où il lui lèguerait ce journal. Sans doute envisageait-il d’attendre que Yassen ait environ treize ans, un âge où l’on est suffisamment prêt à apprendre de nouvelles choses sans avoir envie de parcourir le monde par soit même. Comme l’avait fait Elyon. Mais la parjure était en cas à part, d’ailleurs, vous le saviez déjà.

Et c’est en déchiffrant les lignes de ce qui se trouvait être un prologue, on ne peut plus destiné à Yassen qu’Elyon comprit qu’en plus d’être destiné à Yassen, le journal était également là pour lui parler un peu des elfes. William aurait-il craint qu’il lui arrive malheur et que son fils doive aller chercher protection chez les elfes ? Les premiers mots du journal semblaient clairement le stipuler après tout, commencer son journal par le salut elfique, y était pour quelque chose. Du moins, quand on était pas un elfe. Elyon se permit un regard vers les oreilles de Yassen, mais elle constata qu’elle avait une forme on ne peut plus normale, même pas un tout petit peu pointues comme l’étaient celles des dragonniers. Yassen avait peut-être des prédispositions naturelles pour être dragonnier, mais il n’avait pas, si l’on peut s’exprimer ainsi, le « physique de l’emploi ». Pas que les dragonniers se soient ressemblé entre eux. Rien qu’à prendre les parjures comme exemple on distinguait deux types d’amis des écailleux. Le type Tallagh : sympathique, doté d’un sens du devoir, compréhensif et dans une forme physique assez. Le type parjure-tout-bête : peu sympathique, ambitieux, paranoïaque, nid à bourrelets…

Yassen aurait sans doute appartenu à la première catégorie, encore aurait il fallu qu’il ne soit pas flanqué d’Angel. Le lien mental partagé entre dragon et dragonnier aurait sans doute rendu le loup jaloux. Bien souvent, les dragonniers partageaient tout avec leur monture, en venant à se mettre à l’écart de la société. C’était d’ailleurs pour ça que les dragonniers se donnaient la mort quand l’écailleux auquel ils étaient lié périssait. Toujours pour prendre un exemple parmi les parjures, Elyon n’aurait pas supporté que Saphir meure. Après si longtemps partagé la conscience d’un autre être que vous, comment supporter qu’il disparaisse ? Alors, Angel aurait il supporté de voir Yassen s’éloigner de lui ? Et si le jeune homme avait eu à faire un choix, qu’aurait il fait ? Choisi le loup et pas l’œuf, mais si un dragon avait éclos pour lui ? Ce fut pour cette raison qu’Elyon n’évoqua pas plus que ça les dragons en présence d’Angel et Yassen. William avait du espérer que Yassen combattrait le roi en restant du côté des Vardens, en devenant dragonnier. Et pour être honnête, même si la vie de dragonnier était sans doute le destin auquel Will prédisposait son fils, Elyon préféra ne pas faire peser sur les épaules du charmant tueur à gages des responsabilités absurdes.

Etre dragonnier, c’était bien souvent abandonner tout espoir de retour à la normale. Bien sûr, il y avait le côté merveilleux : se sentir unique, exceptionnel, découvrir l’ancien langage, disposer d’une énergie et d’une durée de vie conséquentes, mais d’un autre côté, il y avait le devoir de choisir son camp car être neutre devenait de plus en plus difficile et le dragon influençait son dragonnier, et réciproquement. Il y avait cette question qui restait sans réponse : je peux survivre sans mon dragon, pourquoi l’inverse ne marche-t’il pas ? mon dragon doit il payer pour mes erreurs ? Mais en cherchant à rester absolument en vie, ne suis-je pas en train de condamner ma liberté ? Bien sûr, certains dragonniers ne se posaient pas ses questions, mais dans une idée générale, tous les dragonniers étaient destinés à mourir tragiquement ou devenir fou à lier. Trois exemples : Eragon : jeune rebelle mort héroïquement, Galbatorix : mégalomane devenu fou par la peine d’avoir perdu sa monture et Murtagh : frère d’Eragon passé par la folie et la mort. Bien entendu, Elyon n’avait connu aucun de ces trois-là, bien qu’elle était à la solde de l’un d’entre eux. Et elle n’osait pas imaginer qu’il puisse arriver la même chose à Yassen qu’à l’un de ces trois-là. D’abord, parce qu’un l’aidant à comprendre que son père voulait certainement qu’il devienne dragonnier ce serait elle qui l’avait conduit sur cette voie trop dangereuse que ce soit du côté rebelle ou impérial. Et parce que la mort du tueur à gages lui aurait causé une peine immense.

C’était stupide, n’est-ce pas ? Elle le connaissait depuis à peine quelques dizaines de minutes (enfin, elle se souvenait de le connaître) et voilà qu’elle redoutait de le perdre. Etrange l’affection qu’on pouvait éprouver pour certaines personnes. Elyon voyait Yassen comme un ami ou tout du moins, quelqu’un de très cher à son cœur.

Ce n’est qu’en entendant la voix de Yassen parvenir à ses oreilles, signe que le jeune homme était en train de parler. La réponse lui parut légèrement étrange et très peu éloquente. Mais le jeune homme s’empressa de clarifier ses trois mots. Bon, il ne connaissait strictement rien à la magie, Elyon n’avait aucun mal à le croire sur parole. Cependant, le fait qu’il communique avec un loup l’intriguait. Bien sûr, elle le croyait quand il disait qu’il ne savait ni le comment, ni le pourquoi, d’ailleurs, elle l’aurait sans doute cru s’il y avait quelques erreurs dans son récit, contempler ses beaux yeux gris suffisait à la mettre en confiance. Quand je vous disais que la proximité de Yassen rendait son comportement encore plus étrange que d’habitude.

Elyon adressa un sourire à Yassen quand elle l’entendit présenter ses excuses, elle devinait sans peine être une des seules personnes à en profiter. Quoique non, la première personne à en profiter, vu le manque d’expérience cruel et flagrant que Yassen semblait avoir.

-Ce n’est rien, au moins, tu t’es aperçu de ton erreur. Etre parjure n’est pas le choix auquel je serais arrivé si j’avais découvert le meurtrier de mon frère.

C’était on ne peut plus vrai. Elyon fait de nombreuses recherches quand elle était du côté des Vardens. Recherches qui n’avaient abouti à rien, jusqu’à ce qu’elle se fasse agresser par un magicien apparemment Varden et perde la totalité de ses souvenirs, sans parler qu’elle ait faillit mourir. C’était cette proximité de la mort qui ‘avait motivée. Elle était dragonnière mais n’avait aucune formation. Ce manque d’expérience avait failli lui coûter la vie, et prendre celle de Saphir. Et il était hors de question que son dragon paye ses erreurs. Elle avait été impuissante. Il était hors de question que cela se reproduise.

Entrer dans les parjures, suivre une formation, venger la mort de son frère. C’était la seule solution qu’elle osait imaginer. Il était hors de question que son manque d’expérience ou son jeune âge ne deviennent des poids pour Saphir. Hors de question que Saphir prenne le risque de mourir à cause d’elle.

Alors, elle s’était faite engagée. Elle avait revu Seyta, rencontré Tallagh, et désormais, Tallagh se chargeait de sa formation. Peu à peu, elle devenait plus résistante, une vraie dragonnière. Elle aurait de la peine en quittant Tallagh, ce serait la seule personne qu’elle regretterait. Elle espérait réussir à lui laisser une lettre. Pour lui demander pardon d’être partie comme ça. Tallagh aurait été la seule personne capable de la retenir dans l’Empire. C’est pour ça qu’elle ne lui disait rien, parce qu’elle ne voulait même pas songer à l’instant où elle le trahirait. Tuer un parjure l’inquiétait moins. Mais, même si elle imaginait à peine la douleur qu’elle éprouverait en abandonnant Tallagh, elle voulait se relever. Après tout, elle aurait atteint son but, elle aurait de quoi être satisfaite, non ? Son frère serait enfin vengé. Après tout ce temps. Et après, que se passerait-il ? S’en voudrait elle d’avoir laissé Tallagh, pourrait elle revenir dans l’Empire pour prolonger les jours heureux de cet entraînement en prétextant un coup de tête, qu’elle était partie sans réfléchir ? Elle arriverait à mentir effrontément devant n’importe qui. Mais devant Tallagh, en serait elle capable ? Mentir à Tallagh, c’était comme mentir à Alex. Comment oserait-elle trahir son frère, infliger à Tallagh la douleur qu’elle avait ressenti lorsqu’Alex était parti ?

Sentant une profonde tristesse s’emparer d’elle, elle refoula ses pensées, préférant reporter son attention sur Yassen. Ses yeux bleus légèrement humides, elle se pencha distraitement vers le journal, le teint de sentir ces débuts de larmes partir. Yassen avait peut-être des dispositions pour la magie, et afin d’éviter quelques larmes, elle se concentra sur ça.

Et toujours était il qu’à défaut de connaissances en magie, Elyon lui supposait au moins des prédispositions naturelles, soit tout était dans ses gênes, soit William l’avait initié à la magie. Le seul autre moyen de faire revenir les souvenirs de Yassen _hormis par ce journal qu’elle tenait entre ses mains_ serait de provoquer un choc émotionnel dans l’esprit de Yassen. Elle préférait autant que possible éviter cette solution. Pourtant, elle savait qu’en lisant ce journal, même sans les passages en ancien langage, Yassen finirait par trouver quelque chose qui déclencherait ses souvenirs. Autant qu’elle soit là pour le prévenir avant, non ? De plus, ce journal devait regorger d’informations sur Alexandre, enfin « Lloyd ».

Et ça, même une soixante dizaine de kilos de loup pouvait le comprendre. Aussi, Elyon ne fut pas étonnée en voyant Angel grogner, elle ne lui avait pas encore exposé ses raisons. Ce qu’elle allait faire sans tarder. Elle se tourna vers le loup.

-Ecoutes, je comprends que tu sois et cherches à protéger Yassen. Mais être hostile avec moi n’est pas la meilleure solution, tu le sais, non ? Saphir me protèges et plutôt que t’attaquer toi, il s’en prendra à Yassen et, sans vouloir te vexer Yassen commença t’elle en regardant le tueur à gages, qu’est-ce qu’un jeune homme, même tueur à gages peut bien faire contre un dragon déterminé à l’éliminer ? D’ailleurs, il suffira que j’ai mal, même pas que je le préviennes, pour qu’il accoures et même en courant le plus vite possible, je crois que Saphir n’aura aucun mal à vous retrouver, ç’aura même tendance à l’énerver d’avantage, comme si l’inquiétude était bonne était bonne pour son caractère…
De plus, ni Yassen, ni toi je suppose, ne connaissant l’ancien langage, vous n’avez pas d’autre choix pour lire ce journal, ou au moins la partie écrite en langue des elfes et des dragonniers.
Et puis, il y a là des informations sur mon frère, alors que ce soit avec ou sans ta bénédiction, je compte bien les lire ! Mieux vaudrait éviter que Saphir n’ai à s’interposer si tu me fais du mal, non ?

Bon, pas franchement aimable, mais elle n’avait pas envie qu’un canidé la prennes de haut. De toute façon, c’était le journal de Yassen, et a lui qu’appartenait la décision. Même si elle le savait capable de faire un choix entre vexer son meilleur ami ou aider une amie, elle préférait lui éviter. Tandis qu’elle s’attendait à ce que le loup grogne, Angel s’allongea tranquillement, sans pour autant cesser de la jauger.
Et puis, elle était nerveusement à bout, penser à trahir Tallagh lui avait fait mal, arriverait elle à partir ? Elle avait peur d’en perdre peu à peu la force, l’avait elle jamais eu ?

Quand Yassen parla de l’ancien langage, l’esprit encore chamboulé d’Elyon revint à la réalité. Elle se concentra sur ce sujet qui ne lui ferait pas de la peine. Elle feuilleta le journal. Apercevant de nombreuses pages d’ancien langage, à peu près la moitié du journal. Une lettre pliée en quatre s’envola pour atterri aux pieds de Yassen. Elyon garda le livre à la page, afin d’y remettre la lettre, autant garder ce journal chronologique.

-Une bonne partie à l’air en ancien langage. On dirait que le reste, la moitié est en langage courant, je te laisserais la lire seul, à moins que ce ne soit au sujet de mon frère ou en ancien langage, je n’ai aucune intention de lire ce journal. C’est ta vie privée après tout. Tu me repasses cette lettre que je la mette à sa place ?

Puis, "bloquant" la page de la lettre d'un de ses doigts qui faisait office de marque-page, elle revint à la toute première. Elle chercha rapidement ce qu’elle supposait être le prénom de Yassen, elle approcha le journal du jeune homme et lui montra ce mot.

-Tiens, je suppose que c’est ton prénom.

Elle observa la lettre, pliée comme elle l’était, un seul mot était visible. William. Elle observa l’écriture étrangement familière de ce mot. « Tiens, regarde ça, c’est un si …» Cette main qui écrivait c’est deux lettres… « Ellie ? Tu le retiendras ? –Oui » Ellie ce surnom qu’il lui avait donné. Cette main qui traçait ces lettres…Cette main, cette main… Celle qui avait marqué le nom des notes. Celle qui avait dû écrire cette lettre. Celle qui lui avait appris à écrire. Celle qui avait mis le nom du destinataire sur ce carré de papier jauni. La même.
C’était Alexandre qui avait écrit cette lettre. Elle le savait.

Après que Yassen ai réussit comme il le pouvait à expliquer la nature étrange de son lien avec Angel, d‘une manière assez laborieuse il faut l‘avouer, il remarqua que la jeune fille avait regardé un bref instant dans sa direction, une fraction de seconde avant de se replonger dans le journal de son père qui semblait passionnant. Comme si elle cherchait quelque chose ou que l’on parlait de lui dans les lignes de son père… Il voulut poser une question pour lui demander ce qui se passait, mais finalement choisit de rester silencieux: Elyon semblait en plein déchiffrage, et il craignait de lui faire perdre le fil de sa lecture en l’interrompant maintenant. Bien sûr, il voulait savoir de qui pouvait bien parler le journal de son père, un dragonnier Varden, instructeur de surcroît! Et comme il avait beaucoup de chance, la moitié de ce journal était écrite dans une langue qu’il ne comprenait pas, pas du tout. Pas un traître mot, rien du tout…

Enfin, c’était compréhensible, il était tueur à gage, sans véritable adresse, aucun foyer évidemment, vivant ou plutôt subsistant de son mieux dans les rues au départ, puis en exécutant les impériaux depuis quelques années. Pas le genre de vie ou d’éducation où on apprenait le langage des elfes, il faut être réaliste… Sauf que maintenant, il aurait bien aimé le comprendre, au moins pour savoir de quoi parlait son père quand il était encore en vie. Yassen pressentait bien qu’il apprendrait de nombreuses choses sur son passé grâce à ce journal, et surtout sur son père apparemment. Mais par manque de chance, où plutôt à cause de son mode de vie que l’on qualifierait d’ « instable » il n’avait jamais eu l’occasion d’apprendre cette langue et réalisait aujourd’hui les conséquences de cette impasse. Bien sur grâce à Elyon il en aurait une traduction, mais imaginons qu’il ai été seul ce qui aurait tout de même très bien pu arriver: il n’aurait pas compris la moitié du journal, et le jeune se voyait assez mal aller frapper aux portes des casernes d’Urû’baen pour demander si par hasard il n’y aurait un dragonnier qui pourrait lui traduire un journal qui peut s’avérer d’importance réelle pour les rebelles. Il aurait aussi pu aller se balader aux alentours d’Ellesmera voir si un elfe accepterait de lui rendre ce petit service en espérant de ne pas se faire percer d’une flèche entre temps… Non, il était évident que sans Elyon, il aurait été complètement incapable de lire ce journal ce qui l’aurait déçu plus qu’autre chose, plus que tous ce qui avait plus lui arriver jusque là.

Car auparavant, enfin avant cette journée étrange, il n’agissait pas directement pour lui. Yassen gagnait bien de l’argent à son profit avec les contrats mais n’était pas concerné directement. Il remplissait un contrat pour quelqu’un qui en avait après une autre personne, n’était qu’un intermédiaire en fait. Un simple maillon d’une chaîne faite de tromperie, d’hypocrisie, de mort et de douleur… Il était un peu le bout de l’épée qui agit sur ordre d’un autre qui se souciait autant de la mort probable du tueur à gage que la vie d’une chèvre à l’autre bout de l’Empire. Il était la machine la plus perfectionnée du moment en matière de mort pour tous ceux qui le connaissait…. Les rebelles par exemple, étaient bien contents de l’avoir de leur côté, puisqu’il leur avait déjà été utile sur de nombreux gradés impériaux. Au dam de l’empereur lui-même, qui avait eu récemment vent d’un jeune homme qui décimait un à un plusieurs de ses généraux.

Le bon côté de ce métier, si on peux parler d’un bon côté, c’est qu’il était encore libre… Non pas un bon côté, il n’avait rien de bon à tuer des gens. Disons plutôt un des aspects les moins lugubres de cette occupation. C’est vrai, Yassen choisissait son camp, refusait les offres qu’il n’estimait pas juste maintenant qu’il était assez réputé. Il savait même très bien que les Vardens n’étaient pas sûrs de ses intentions, qu’ils ne lui faisaient confiance d’aucune manière mais étaient bien contents de l’avoir avec eux tout en espérant qu’il ne change pas d’avis entre temps. Sûr que les rebelles ne pouvaient pas deviner que depuis qu’il avait deviné, il y a déjà un moment de ça, que c’était des impériaux qui étaient responsables de la mort de sa famille, il haïssait l’Empire et la plupart de ces sympathisants plus que tout au monde…
Excepté Elyon, mais elle c’était différent puisqu’elle n’était dans les rangs impériaux que pour retrouver le meurtrier de son frère. Donc, ce n’était pas parce qu’elle approuvait ses principes et ses méthodes, auquel cas Yassen aurait tourné les talons et ne lui aurait même pas adressé la parole. Mais sa situation était différente de celle des autres impériaux, et le jeune homme n’avait pas mauvaise conscience à l’idée qu’il puisse apprécier la jeune fille! Et depuis qu’il savait que son père avait été un dragonnier, un instructeur agissant contre le tyran, Yassen savait qu’il ne contremaître pas la paix tant qu’il ne saurait pas qui était responsable de ce meurtre et du désastre qu’était sa vie depuis cela.

Même maintenant qu’il comprenait la raison de l’assassinat de son père, enfin qu’il savait pourquoi l’Empire avait décider de se débarrasser de lui, Yassen n’arrivait pas à comprendre pourquoi il s’en était sortit. Et comme il avait un énorme vide dans sa mémoire, un blanc jusqu’à le jour de son réveil il ne pouvait pas savoir comment il avait réussit à s’en tirer. Il devinait que ce n’était probablement pas ses parents qui l’avaient mis à l’abris, sinon ses hypothétiques frères et sœurs auraient été à ses côtés… Et comme il avait le pressentiment d’être issus d’une fratrie de deux où trois enfants, cette hypothèse n’était pas valable. Ou alors il n’était pas dans les environs quand les tueurs ont débarqué et ravagé, mais cela ne collait pas avec son réveil près de la maison en flammes: s’il n’avait pas été là, il ne se serait sûrement pas évanoui en face du brasier! Et c’était impossible qu’un groupe de mercenaires impériaux, ou un parjure si c’était lui qui avait tué William, épargnent délibérément un garçon d’une dizaine d’année, car malgré leur QI inférieur à 10 ou l’envie de meurtre, ils étaient tout de même conscient de la menace qu’il pouvait constituer en grandissant. D’ailleurs, quand on ordonne à un groupe de brutes de détruire un maison et tuer ses occupants, on ne demande pas d’épargner la personne la plus susceptible de vouloir se venger.
Et donc cela faisait de nouveau une possibilité en mois,laissant Yassen dans ses questions et ses suppositions. Finalement, il n’allait pas passer des heures à essayer de comprendre, pas maintenant. Probablement n’aurait t-il pas de réponse à ses questions avant de retrouver la totalité de ses souvenirs, et le journal ne lui apporterait aucune aide de ce côté-là. Il regroupait vraisemblablement des informations sur les dragonniers, leur entraînement, sa famille même et les gens que côtoyait son père. Il ne relaterait évidemment pas le jour de leur mort, personne ne sait avec exactitude quand il va mourir, encore moi un dragonnier encore jeune, en bonne santé et père de famille… Non, c’était seul que Yassen allait devoir trouver pourquoi il était encore en vie aujourd’hui.

Mais il s’occuperait de ce léger détail plus tard, car là ce n’était pas vraiment le moment puisque lui et Elyon étaient occupés par le journal, et si il avait été distrait pendant quelques instants par ses pensées au sujet de son passé et de son « métier », il était quand même assez futé pour les écarter de son esprit quand ce n’était pas le moment d’y penser. Non, maintenant, c’est le journal de son père qui devait occuper le centre de ses préoccupations et pas autre chose.

Après cela, il réalisa sa bévue, et s’excusa du mieux qu’il pouvait bien qu’il soit conscient que ce n’était pas terrible. Il n’avait pas du tout l’habitude, et n’avait encore jamais du s’excuser de s’être montrer pas assez malin pour deviner que quand on va quelque part pour retrouver un meurtrier, on évite généralement d’y rester trop longtemps si on tient à la vie. Yassen fut presque rassuré de la voir sourire : au moins elle ne semblait pas vexée, ou alors elle avait deviné que ce n’était pas sa tasse de thé de s’excuser auprès des gens. Il nota aussi qu’elle semblait avoir à peu près récupe de son flash de tout à l’heure puisque son visage avait repris des couleurs, et si elle avait la force de traduire de l’ancien langage, ce qui ne devait pas être simple tout de même. Encore adossé à son arbre, il hocha la tête avec une expression indéfinie dans le regard. Un mélange d’amusement, de reconnaissance et de froideur. Enfin, lueur de froideur qui ne le quittait pour ainsi dire jamais, puisque la vie qu’il menait l’avait fait vivre des choses qu’il ne souhaitait à personne, même à son pire ennemi… Quoique, si les assassins de sa famille pouvait souffrir autant que lui avait souffert, il n’allait sûrement pas lever le petit doigts pour les aider, hors de question. Il fallait que le crime soit puni, par n’importe quelle manière, et le jeune homme s’en chargerait s’il parvenait à les retrouver.

Il remarqua alors que l’expression d’Elyon avait changé, elle semblait abattue, ou tout du moins triste. Enfin, ce n’était pas vraiment son visage qui semblait refléter ce sentiment, mais plutôt ses yeux, malgré qu’elle ait détourné la tête rapidement. Yassen était quand même doté de réflexes largement plus aiguisés que la plupart des gens, y compris pour se rappeler des choses qu’il ne voyait qu’une fraction de seconde. Il voulut lui demander ce qui se passait, sauf que ce fut ce moment là que choisit Angel pour faire son petit numéro de gros loup féroce et jaloux. Et avant que Yassen n’ai eu le temps de le contacter pour remettre les pendules à l’heure, Elyon s’était retourné vers lui, nullement inquiète et commençait une tirade où elle lui exposait clairement le problème: s’il tentait quoi que ce soit contre elle, Saphir rappliquerait illico pour s’occuper de lui,Yassen. Et qu’il n’avait pas l’ombre d’une chance de s’en sortir autrement qu’en petits morceaux si cela arrivait. C’était d’ailleurs à lui qu’Elyon disait cela. Yassen hocha la tête, et haussa les sourcils en signe d’impuissance:

- C’est vrai que je n’aurais pas même l’ombre d’une chance contre lui, même si la situation commençait à s’arranger … N’est-ce pas Angel ?

Il avait insister sur le « n’est-ce pas » en fixant le loup avec tout ce qu’il y a de moins sympathique. D’accord, il adorait Angel, là n’était pas la question, mais il ne supportait pas contre pas de le voir essayer de contrôler tout ce qui se passait aux alentours. Mais alors pas du tout, c’est pourquoi il n’intervint pas lorsque qu’Elyon lui fit presque la morale. D’abord parce qu’elle avait complètement raison et ensuite parce que ça ne ferait pas de mal au loup que quelqu’un d’autre que Yassen lui parle. Elle lui annonça aussi qu’ils allaient avoir besoin de son aide pour traduire l’ancien langage, et que de toute manière elle avait la ferme intention de lire ce qui pouvait avoir un rapport avec son fère. Qu’ils soient d’accord ou non, encore qu’Angel n’ait pas tellement son mot à dire à ce sujet… Yassen décida alors d’enfoncer un peu le clou en parlant à voix haute avant de le contacter mentalement, et acquiesça quand le jeune fille eu finit sa tirade:

- C’est vrai, je ne comprends pas l’ancien langage, Angel le sait. Et c’est sûr que moins Saphir me verra, mieux ça vaudra pour tout le monde j’imagine… Quant à ce qui est au sujet de ton frère, lis tout ce que tu peux trouver sur lui si ça peux t’aider.

Car même si le dragon avait eu l’air de le tolérer à peut près avant de s’envoler vers le ciel, Yassen était quasiment sur qu’il suffisait de très peu pour qu’il rapplique pour tenter de la griller, sans qu’Angel n’intervienne nécessairement D’ailleurs, Elyon avait touché juste en disait au loup que ce serait le tueur à gage qui serait tué si le dragon rappliquait. Angel ne se pardonnerait jamais quelque chose de ce genre, et c’était une garantie suffisante pour qu’il se tienne tranquille un bon moment. Bien joué!

Tandis qu’elle continuait de lire, ou plutôt de feuilleter le journal, une feuille de papier s’envoler à cause d’une brusque bourrasque de vent. Elle atterrit mollement au pieds de Yassen, qui se baissa pour la ramasser de manière presque automatique. Il constata que c’était écrit d’une écriture complètement différente de celle qui remplissait de journal, encore qu’il n’avait pas eu le temps de la voir vraiment bien. Le feuillet était jauni, plié en 4 avec le nom de William, seulement ainsi qu’une localisation aux alentours de Ceunon, une auberge où son père devait probablement se trouver à ce moment là. Sûrement un des contacts de son père! Il tendit le bout de papier à Elyon quand elle lui demander après qu’elle lui ai dit que la moitié était en ancien langage, et donc qu’il comprendrait l’autre moitié ce qui était déjà assez rassurant.

C’est alors qu’elle lui montra le journal, insistant sur un mot. Et en lui annonçant que c’était probablement son prénom, puisque c’était apparemment le seul mot qu’elle ne connaissait pas. Yassen se baissa, et vit l’écriture de son père qu’il avait déjà aperçu auparavant. Une écriture fine, soignée et apparemment agréable à lire. Et qui était en tout point semblable à la sienne. C’est étrange, ils écrivaient tout les deux de la même manière alors que le jeune homme avait oublié le visage de son père jusqu’à il y a quelques minutes… Bon, une demi-heure, mais c’était très peu. Reportant son attention sur le mot que lui désignait Elyon, il le lut.
Sayanel.
Et suivi de cela, un terme d’ancien langage:Sköliro Finiarel. Terme qu’il ne comprenait évidemment pas, mais ce n’état vraiment ce qui le préoccupait. Il murmura son prénom à voix basse, et soudain se souvint de l’avoir entendu, mais ça semblait si loin…

Il ferma les yeux, et se revit, à l’âge de 8 ou 9 ans. Un flash de souvenirs en fait, comme il en avait eu un après avoir vu le visage de son père dans le souvenir d’Elyon. Il avait le cheveux complètement ébouriffés, le regard enjoué et son pantalon était plein de trous. Le garçon court vers une maison, celle qui à brûlée.. Sauf que là elle est intacte, faite de pierre et couverte d’ardoise. Le tout entouré d’un jardin bien entretenu… Dans un enclos tout près de là, 3 cheveux mangent tranquillement et un poney de petite taille hennit en voyant le petit garçon. Probablement sa monture… Une femme sort alors en trombe de la maison, et Yassen reconnaît sa mère, instinctivement. Tout comme son père, elle est jeune, à peine 30 ans. Elle à de longs cheveux blonds de la couleur du blé, bouclés,qui lui tombent dans le dos. Elle est vraiment belle, malgré la simple robe dont elle est vêtue: les traits fins et un visage angélique. Mais là ses yeux marrons lancent des éclairs vers le petit garçon qui accourt vers elle, et lui crie:

- Sayi, où es-tu encore allé ? Ton pantalon est fichu! Viens ici te débarbouiller pour commencer!

Elle s’arrête sur le chemin en attendant son fils, qui éclate de rire et la suit sans rechigner à l’intérieur de la maison… Puis plus rien, le flash finit aussi soudainement qu’il a commencé, et duré seulement quelques secondes, une dizaine probablement. Assez pour se rappeler de son surnom, le visage de sa mère surtout. Maintenant, il se rappelle de l’apparence de ses parents… Et même si il n’a jamais été un grand sentimental, cela faisait un sacré choc après toute ses années d’ignorance! Mais il est vraiment heureux, cela montre que ses souvenirs n’ont pas disparu, mais qu’ils sont simplement enfouis quelque part en lui, dans tête. Il sourit, presque seulement pour lui, secoué. Il revoit le visage de sa mère, même s’il n’arrive pas à se souvenir de son prénom. Ça viendrait, il était confiant. Se souvenait soudain d’Elyon et Angel qui était toujours à côté de lui, il secoua un peu la tête pour remettre ses idées en place, reprit la parole:

- Merci de ton aide, c’était bien mon prénom…Je m’en souviens maintenant.

Yassen (car même si autrefois il s’appelait Sayanel ou Sayi, cette époque était maintenant révolue) se retourna vers Elyon, et remarqua qu’elle avait l’air d’avoir aussi oublier son existence, et qu’elle semblait absorbée par la lettre qui s’était envolée il y a une minute. Elle la fixait, enfin le mot qui était inscrit sur le papier. Le jeune homme se pencha, et ne lut que William, soit le nom de son père… Pas étonnant, elle était extraite du journal de son père!

- Tu … ça te dis quelques chose ?

Cela paraissait assez peu probable, mais l'expression d'Elyon était trop sérieuse pour laisser penser autre chose. Peut être reconnaissait t-elle l'écriture, qui sait ?

Levant le nez de sa lecture, Elyon remarqua que Yassen avait l’air heureux…Nan, qu’est-ce qui vous fait croire que je blagues ?Qu’il est tueur à gages ? Bon, ok. Je m’égares et m’enfonces à la fois… Oh ! Un pigeon tout bleu avec du jaune sur les ailes ! Donc, nous disions que le tueur à gages était heureux. Un sourire, très léger, à peine perceptible. Bon, quand il se railla d’Angel, Elyon ce sourire on ne peut plus légitime. Elle aussi aimait embêter son compagnon de voyage. Et le mieux, c’est qu’elle était sûre que Saphir ne lui ferait pas le moindre mal. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était bougonner. Et il le faisait déjà en temps normal, alors pourquoi ne l’aurait-elle pad taquiné un peu ? Parce qu’il se vengeait en faisant des loopings quand elle était sur son dos après un repas ?... Pas bête…Bah, elle avait l’estomac bien accroché, ou ce qu’il en restait du moins.

Toujours était-il qu’elle fut très amusée Yassen taquine Angel. Le sourire qui éclairait le visage du jeune était très agréable à observer et le loup n’avait pas le choix ; D’autant plus que d’un point de vue tactique, il était moins sûr que Yassen revois Elyon après cette journée que Yassen se souvienne qu’il avait fait le jaloux. En gros, il ne restait au loup qu’à faire l’autruche (Stella ! ;p): se planter la tête dans le sable et attendre que ça passe. Bon, y a pas de sable en forêt alors on va limiter au deuxième point : attendre.

La petite tirade du jeune homme acheva de rendre Elyon contente. Elle allait enfin progresser dans ses recherches ! Sans même demander de l’aider pour la énième fois à Tallagh ! Déjà, qu’il s’occupe du piano et ce serait bien, elle n’allait tout de même pas l’embêter systématiquement. Ce serait moins drôle à force. ^^ Elle profita d’y penser encore pour remercier Yassen.

-Merci, Yassen-Vodhr, il est effectivement certain que pömnuria-Saphir ne t’aime pas vraiment, mais laisse lui le temps de s’habituer encore un peu à toi, il a déjà fait des progrès ; d’ailleurs, tu es encore en vie. Et pour l’instant, le journal ne parle pas encore de mon frère, donc, je vais me faire une joie d’arrêter de parcourir encore une fois cette première page pour te la lire. Approches-toi, je vais te montrer les mots un à un, au moins tu sauras les reconnaître et faire une traduction approximative quand je ne serais pas là pour te le traduire de nouveau.

Elyon lui adressa un petit sourire. Maintenant qu’elle avait glissé dans la conversation certains termes, Yassen était un peu habitué à l’ancien langage. D’ailleurs, les mots n’étaient pas vraiment durs, à part peut-être pömnuria qui appartenait à un registre de langue assez élevé. Disons qu’il s’agissait de haut elfe. Et la dragonnière de Saphir devinait qu’Alexandre et surtout William l’utilisaient sans doute bien mieux qu’elle. Mais elle n’avait pas reçu une éducation de dragonnière en bonne et due forme et de toute façon, Tallagh allait au moins lui en donne une de parjure. C’était mieux que rien. Et puis de toute façon, elle comptait ensuite rejoindre les rebelles, alors ce n’était pas une mauvaise chose qu’elle n’ait pas à s’entraîner en même temps que les nouveaux dragonniers. Après tout cela faisait déjà six ans qu’elle était dragonnière ! Elle mit son doigt en dessous des premiers mots et le décala au fur et à mesure que la lecture progressait.
-Allez, je vais te faire la traduction maintenant que je suis bien sûre des premiers termes. Les premiers mots, « Atra esterni ono thelduin »sont une salutation d’ancien langage, on l’utilise pour débuter une conversation, suivent ensuite deux réponses, une du deuxième interlocuteur et encore une du premier intéressé, je t’expliquerais tout ça en détails plus tard.
Ensuite, ton père te parle directement, il explique pourquoi il a fait ce journal. « Mon fils, à l’heure qu’il est, pour lire ce journal tu dois être comme moi dragonnier. Tu dois avoir plus de quatorze ans, âge auquel je devrais avoir commencé à t’apprendre la langue des elfes. Si ce n’est déjà fait, saches que je tiens à ce que tu soutiennes les Vardens dont la cause est plus juste que celle de l’Empire, mais je te sais capable de prendre un choix sur ton avenir même si je t’es déjà orienté vers la rébellion.
Ce journal est peut-être entre tes mains car je suis mort, si c’est le cas, je voudrais que tu reprennes mon combat. Nous autres Vardens sommes peut-être des idéalistes, mais nous servons nos idéaux. Aussi, je tiens à ce que tu gardes toujours ce but, quel que soit ton camp.
Mais assez parlé d’idéalisme, dans les pages de ce journal, tu trouveras différentes précisions sur ta famille que je tiens à te léguer si je venais à décéder trop tôt, mais j’espère bien t’accompagner jusqu’à ton mariage ! Ne serais-ce que pour mes futurs petits-enfants et te savoir heureux en ménage. Pour revenir à ce journal car tu dois être rouge de honte, les parties en ancien langage concernent les Vardens et leur entraînement. Je les ais écrites dans cette langue car je trouve celle des hommes indignes du beau peuple et que je suis ainsi sûr que tu connaîtras leur langage avant d’en savoir plus sur eux. Tu comprendras mes raisons bien assez tôt.
Sur ce, Sayanel, Sköliro Finiarel, je te laisse feuilleter ces pages, en espérant plus tard pouvoir en parler avec toi et ton dragon. Je conserve aussi le rêve que notre petite famille reste soudée et que tu sois bientôt en âge de fonder la tienne ! Je me répète peut-être, mais je tiens à ce que tu sois heureux. Et peut-être ma belle-fille sera-t-elle dragonnière comme toi ? Ce que j’aimerais vous entraîner tous les deux…
Il ne me reste plus beaucoup de place pour continuer à écrire cette petite préface, de plus, mon apprenti me presse de reprendre l’entraînement. Et il est têtu à un point !... Sur ce, finiarel, j’espères que tu trouveras en ce journal toutes les réponses à ces questions que tu n’as jamais osé me poser.

Que les étoiles veillent sur toi. » Voilà, c’est tout pour cette page !

Contente, Elyon tourna la page car Yassen voudrait sans doute continuer la lecture. Et elle aussi car elle était on ne peut plus sûre que son frère soit l’apprenti de William. Têtu, c’était la plus exacte description de son caractère. En même temps, elle devait avouer qu’elle lui ressemblait. Une autre chose était sûre : que William soit un bon père. Attentionné, taquin, bavard , paternel, protecteur, en fait, William était un excellent père et Elyon aurait adoré le connaître. Et il était Varden, fier de l’être apparemment ce qui montrait une certaine indépendance politique à laquelle Ellie et Alexandre aspiraient.

Elyon se demanda si son entraîneur parjure était pleinement satisfait de son allégeance au roi. Elyon ne comprenait pas son choix mais s’efforçait de ne pas le laisser paraître. D’ailleurs, même quand elle rejoindrait les rebelles, Elyon se promettait de protéger autant que possible Tallagh, il serait hors de question de le blesser. Elle estimait Tallagh, même si elle ne comprenait pas sa vision de la politique, enfin, c’était une question d’éducation. Si Tallagh avait été élevé différemment, il aurait sans doute été rebelle. Elle se demanda quel côté les futurs enfants de Tallagh et son épouse Louve seraient entraînés. Les rebelles comme maman ou l’Empire avec papa ? Elyon sourit à la pensée de Louve, elle avait encore du mal à imaginer Tallagh en couple, mais elle aurait adoré connaître Louve, d’ailleurs, toute parjure qu’elle était (provisoirement) elle ne l’aurait pas attaquée. D’autant plus qu’elle aurait eu du mal à lutter contre une elfe peut-être dragonnière. Oui, il serait temps qu’elle rappelle à Tallagh qu’elle voulait rencontrer Louve.

Elyon qui reportait son attention vers Yassen fut surprise de le voir se figer. Que se passait-il ? Durant un peu moins de dix secondes, elle le contempla incrédule. Il ne bougeait plus, elle faillit se lever quand le jeune homme papillonna des yeux, ce qui la rassura : il était en train de reprendre conscience. Tandis qu’elle s’apprêtait à lui demander pourquoi il s’était figé, il le fit de lui-même. Alors comme ça, il se souvenait de Sayanel, son prénom ? Elyon était contente pour lui (décidément, elle était de bonne humeur aujourd’hui !) mais elle aurait été incapable de lui en donner l’étymologie. Assise contre son tronc d’arbre, elle tenta de se rappeler l’origine de ce prénom. En vain, c’était du haut elfe et ce n’avait jamais été sa tasse de thé.

-Le terme qui suit, ça veut dire quelque chose comme destin protégé. Ou quelque chose comme ça, en gros, c’est une bénédiction qui t’es personnellement adressée. Ou alors, ça veut dire « protecteur du destin » quelque chose comme ça, je ne suis pas sûre, il faudra le demander à Saphir.

Mais Elyon repensa à la lettre que Yassen était en train de ramasser. L’écriture d’Alexandre, elle la reconnaissait. Tout à coup, sa bonne humeur s’envola. Elle comptait laisser à Tallagh une lettre strictement personnelle dans laquelle elle expliquerait pourquoi elle était partie. Pour lui laisser un petit souvenir et s’excuser de le trahir. Et voilà qu’Alex avait fait la même chose à William, non, pas ça. Elyon ne voulait pas apprendre que son frère ait quitté les Vardens pour l’Empire. Tout mais pas ça, ce serait trop dur d’apprendre qu’elle avait fait tout ça pour rien. Quitté les Vardens pour…venger la mort d’un parjure. Pas son frère, Alexandre, son Alexandre, son grand frère adoré n’était pas un parjure, un menteur, un dragonnier indigne. Elle frissonna. Son trouble du parvenir à Saphir, car un cri poussé par le dragon se fit entendre, et ce n’était pas un simple bâillement…