Ma vie n'est qu'un jeu... [Ouvert]

Le soleil scintillait comme jamais, ce jour là. De ci, de là, ses rayons éclairaient le sommet des montagnes et offraient une clarté sans limite au paysage. L'air était doux et apaisant. Le ciel, immense toile bleu clair surmenée d'une épaisse couche d'effets scintillant (les rayons solaires), ne laissait transparaître aucun nuages, aucune mauvaise nouvelle. C'était une journée merveilleuse, comme on n'en voit que très rarement -lorsque le soleil est de d’humeur joyeuse. On entendait les grillons chantonner parmi la végétation nouvellement arrivée. L'herbe duveteuse, arrivée depuis peu, après un hiver glacial, se mouvait tranquillement au gré du vent. Rien ne pouvait être plus agréable et reposant que ce décor paradisiaque...
Et pourtant, personne ne profitait de cette journée si délicieuse. Depuis la "fin du monde", les alentours étaient devenus déserts, il n’y avait plus trace d’aucun des deux clans. Même les ermites et les vagabonds évitaient les lieux du mieux qu’ils pouvaient… Les Vardens, le peuple rebelle autrefois puissant et ambitieux, avaient déménagés au Du Weldenvarden, si ce n'est se "réfugier". Quand aux troupes de Galbatorix, elles se soignaient en silence et demeurait (un peu trop) discrètes sur leurs sombres occupations…
A travers tout l’Alagaësia, plus personne n’employait le mot "guerre", comme s’il avait été bannit du vocabulaire... En revanche, on utilisait volontiers l’adjectif "stagnante", ou bien encore "pause" pour évoquer la situation actuelle.
Mais les généraux de guerre, ainsi que ceux qui avaient combattu auparavant, le savaient… Tout ceci ne durerait pas éternellement, oh que non... L'horreur referait son apparition : des nouveaux cadavres, des nouvelles blessures, des nouvelles défaites...

Naaday ne s’intéressait pas à l’avenir. Pour ainsi dire, elle ne disait ni ne pensait jamais ce mot. Il n’était pas à intégré à son langage, ou mieux, il était inexistant. L’avenir, qu’il soit beau ou néfaste, lui importait peu, voir pas du tout. Pour cette jeune demoiselle de six années à peine, tout était une question de présent. Sa manière de penser était : « Si tu réfléchis à demain, tu ne peux vivre maintenant. ». Et en un certain sens, cette petite princesse n’avait pas tout à fait tort…
C’est pourquoi, aujourd’hui, elle avait décidé de rejoindre les montagnes. Peu lui importait ce qu’en pensait les autres, peu lui importait que l’endroit était parfaitement désert. La solitude était devenu une évidence pour elle…
Enfin… elle n’était jamais tout à fait seule. Heureusement, Arya, sa mère, l’empêchait de se déplacer sans être accompagnée d’Idril. Le beau dragon acceptait de la suivre dans tous ses déplacements, il en était même heureux. A Ellesmera, on ignorait la jeune Naaday. Ou plutôt, on l’évitait. Elle n’était ni méchante, ni idiote. Mais elle était beaucoup trop étrange au goût du peuple. Tellement attendrissante aussi, que ça en devenait presque effrayant.
Désignée comme « malade » dès la naissance –et avec toutes les définitions possibles- Naaday n’avait aucun véritable ami. Bien sûr, Idril était son confident, la créature qui la comprenait le mieux, mais il était le seul à être encore en vie. Eragon, bien qu’il ne fut pas considéré comme un ami, était son deuxième « elle », avec qui elle discutait régulièrement. Plus proche de son père que de sa mère –pourtant vivante, elle conversait avec l’esprit d’un défunt. Et encore, rien n’était certifié qu’elle parlait à un fantôme et non à elle même.
Toute seule, oui… Non seulement elle parlait toute seule, mais elle était toute seule. Tout le temps…

A vrai dire, la jeune demoiselle s’accordait à merveille avec le paysage, il y avait une sorte de jemellité. Tout comme lui, elle rayonnait de vie, et pourtant était si déserte de l’extérieur, si morte… C’était peut-être pour ça que, sans le savoir, elle avait déclaré le matin même : « Je pars à Dalgona ! » à l’intention de son compagnon aux écailles rouge et bordeaux. Ce dernier avait prévenu la reine des Elfes –trop occupée pour refuser- et ils étaient sortis du Du Weldenvarden par la voix des airs.
Maintenant, on entendait un petit cri se mêler au doux chant des grillons. Un petit cri innocent et pourtant si intriguant…
-Aaaaaaahhhhh ! Hahahaha !
C’était Naaday. Penchée au dessus du vide, sur une pierre bancale, elle venait de sauter dans le vide. Elle avait hurlé de terreur, puis s’était mise à rire. La jeune princesse appréciait cette sensation de voler tout en tombant. Un soupçon d’adrénaline animait le courant de ses veines tandis que le vent soufflait brusquement sur son visage. Elle tombait vite, très vite. Elle aimait cette vitesse, elle aimait cet exercice suicidaire. Et bientôt, elle allait s’écraser au sol, des centaines de mètres plus bas…
Du moins, c’est ce qui serait arrivé si Idril n’était pas habitué aux jeux terrifiant de la petite. Après quelques secondes de chute libre, il l’avait réceptionné sur son dos, avec une certaine autonomie. Ce n’était pas la première fois qu’ils s’adonnaient à ce genre d’exercice, loin de là. C’était même une de leurs occupations favorites.
Boum !
Ses petites fesses d’enfant venaient d’atterrir sur les écailles du grand reptile. Naaday s’empressa d’enrouler ses bras autour du cou de son compagnon, comme pour le remercier. Un sourire éblouissant animait son visage lugubre tandis qu’elle s’exclamait, folle de joie :
-Hahahaha ! Idril, tu es si rapide ! Je n’ai même pas eu le temps de m’écrabouiller par terre !
Le dragon, sage et bienveillant, remonta en haut de la montagne en si peu de temps, que déjà, l’étrange demoiselle se retrouvait sur ses deux pattes arrière, les pieds bien posés parmi les hautes herbes. De ses grands yeux sévères, Idril observait la douce naïve qui lui offrait un ravissant sourire, totalement enchantée de sa folie.
*Naaday, ce n’est pas prudent, tu sais*, commença-t-il avec une voix beaucoup plus douce que son regard.
-Je sais… soupira-t-elle avec un soupçon de malice. Puis, elle s’effondra à terre.
Les bras et les jambes écartés, elle soupirait, certes, mais de bonheur. Idril recracha un peu de fumée grisâtre de ses naseaux, comme montrer sa désapprobation.
Echappant avec brio aux leçons de morale, Naaday roula sur le côté, avant de se retrouver nez à nez avec une fleur magnifique. Elle était orangée, munie de pétales surprenants, parsemée de taches bleues et turquoise. Sur sa tige, des épines bleutées scintillaient de milles feux, dangereuses tentatrices…
Surprise par tant de beauté, la jeune princesse ouvrit de grands yeux émerveillés.
-Oh ! Que tu es belle, la fleur… Tu es si…si… si somptueuse…
Les mots lui manquaient, tellement son admiration était forte. La fleur, quant à elle, semblait satisfaite d’avoir capturé dans ses filets, cette gentille demoiselle encore bien jeune.
-Je… je peux te raconter une histoire ?
Le végétal, bien orgueilleux, montra facilement son désaccord et son impatience. Une petite brise vint l’agiter, signe qu’elle ne désirait rien entendre.
-Oui, tu as raison… Mais, est-ce que je peux caresser tes pétales ?
Là, la fleur fut tout à fait ravie. Si l’on avait pu lire dans ses pensées, on aurait pu y déceler des intentions mesquines et diaboliques.
Naaday traduisit la réponse de la belle plante, et avança lentement sa main squelettique vers elle. Les reflets bleutés de sa peau coïncidaient merveilleusement avec ceux du végétal.
Idril ne s’aperçut pas de se que faisait la petite. Sinon, il l’aurait déjà empêché d’agir et l’aurait prévenu : cette fleur est venimeuse…

Invité

Aethar était comme toujours en vadrouille recherchant quelque chose d'intéressant à faire ou à voir. Mais malheureusement pour lui rien ne se produisait. Comment pouvait-il devenir dragonnier si on ne le laissait pas faire ses preuves. Et en plus il n'avait jamais l'occasion de voir les autres guerriers. Trop jeune, voila ce qu'on disait de lui, il était trop jeune. Pourtant il en savait des choses, il savait se battre à l'épée, enfin avec un bâton comme épée. Il savait aussi voler sur un dragon, si un adulte le tenait. Il savait grimper aux arbres, mais quel était l'intérêt quand on a un dragon. Enfin, il savait de nombreuses choses qu'un enfant de son âge ne connaissait pas, il en était certain. Oh, il n'était pas vaniteux ou prétentieux, mais il avait vécu auprès des plus grands et avait maintenant assimilé une partie de leur savoir.

Et là, grimpant habilement en direction du sommet de la montagne, il observait les alentours pour se les remémorer et toujours retrouver son chemin. C'était très important de ne pas se perdre, et Aethar en savait quelque chose. Pour le moment son aventure commençait à peine et il se demandait ce qu'il allait bien pouvoir voir. C'est à ce moment qu'il entendit un cri. Pas un cri destiné à le surprendre, non, un cri de frayeur. Tous les sens en alerte il attendit de voir si la personne criait encore mais n'entendit qu'un éclat de rire. Qui pouvait bien crier de frayeur pour rire aux éclats quelques instants plus tard. Surtout que la voix était celle d'un elfe ou même plutôt d'une elfe assez jeune selon les critères d'Aethar, donc moins que 9 ans. Il monta rapidement à un arbre pour avoir une vue d'ensemble de la situation. Et il la vit, elle tombait à toute vitesse en direction d'une chute mortelle. Il voulut crier, faire quelque chose, mais avant même qu'il ait le temps d'agir, un dragon venait de la récupérer. Et tous deux remontèrent vers le sommet de la montagne. Aethar resta figé, cette jeune fille avait un dragon, un magnifique dragon rouge et lui n'en avait pas. Il devait voir cela de plus près. Aussi loin de continuer à traîner il accéléra le mouvement et franchit les quelques cent mètres de dénivelé au pas de course. Puis il monta dans un arbre cherchant une meilleure vue de la scène. Le dragon tournait le dos à la jeune fille et donc n'avait pas pu le voir non plus.

L'elfe était étrange, elle avait un teint pâle, mais pas clair ou de porcelaine, non un teint cadavérique. Ce qui faisait d'autant plus ressortir la maigreur de ses traits. Personne en la voyant n'aurait pu la trouver belles, mais Aethar la fixait comme s'il l'avait déjà vue avant. Mais où ? Le jeune elfe ne le savait pas. Puis il regarda son dragon avec des yeux toujours aussi émerveillés, magnifique animal d'une couleur tirant sur le pourpre le jeune elfe ne pouvait pas en détacher les yeux. Cependant il se força à le faire pour aller parler à la petite fille. Il voulut descendre et approcher doucement sans l'effrayer, mais elle approchait sa main d'une fleur toxique. Aethar le savait, ai-je déjà dit qu'il savait beaucoup de choses. Et il savait aussi que si elle touchait la fleur elle serait en grand danger. Aussi, au lieu de marcher tranquillement il bondit de branches en branches tel un écureuil pour se positionner sur l'arbre le plus proche et commenter d'une voix amusée.

Si tu meurs en touchant la Spiquelle, je pourrais te prendre ton dragon ?

Il attendit de voir la réaction de la petite elfe tout en se préparant à sauter à terre pour l'empêcher de toucher la plante si elle poursuivait son mouvement.

La fleur était vraiment belle... Peut-être un peu trop...
Naaday approchait tout doucement sa main squelettique, prête à toucher cette beauté inestimable, quand une voix s'interposa."Si tu meurs en touchant la Spiquelle, je pourrais te prendre ton dragon ?"
Surprise par cette apostrophe si soudaine, la jeune Naaday sursauta. Dans son soubresaut, elle faillit toucher de son index la belle plante. Une fois de plus, elle avait frôlé inconsciemment la mort.
Plusieurs secondes s’écoulèrent ; délais de temps où elle ne prononça mot et continua de regarder avec admiration sa dangereuse « amie ». Etait-ce la fleur qui venait de lui parler ? Naaday se posait en toute innocence cette question anodine.
Mais après réflexion, elle en vint à la conclusion que la fleur ne pouvait avoir une voix aussi banale. Elle était tellement belle… Lorsque la plante prononçait quelques mots, ses intonations devaient être aussi mielleuse que la mélodie la plus sublimissime de cette terre. Rien qu’en imaginant ce que donnerait une conversation avec elle, faisait rêver la jeune demoiselle.
Songe qui fut interrompu par une question des plus perspicace : « Si ce n’est pas la fleur, qui a parlé ? »
La jeune Naaday roula une nouvelle fois sur le côté et s’écarta de la fleur. Avec une grâce voluptueuse, elle se mit à genoux dans les hautes herbes et tourna la tête vers la gauche. Ce qu’elle vit en premier temps fut un gros et grand arbre. Ses feuilles laissaient apparaître des jeunes bourgeons. Bientôt, l’arbre étincellerait de merveilleuses fleurs aux couleurs rosées. Là encore, la jeune princesse se mit à rêvasser. Oh, oui ! La nature était une de ses plus grandes passions… Elle la trouvait merveilleusement somptueuse et l’observait à tout instant de la journée. Et pourtant, la petite ne connaissait que très peu les aspects néfastes de son adoration. La nature pouvait se montrer sombrement dangereuse, lorsqu’elle en avait envie…
Enfin, après avoir scruté les branches du vieil arbre, Naaday aperçut, perché sur l’une d’elle, un jeune garçon qui devait avoir à peu près son âge. Il ne se trouvait pas loin de leur position, à elle et Idril, et pourtant il restait perché en hauteur. Pourquoi ne les rejoignaient-ils pas ? Cette question venait de traverser l’esprit de la faible petite, et déjà elle repartait se cacher dans une petite case de son cerveau, appelée : « En attente de réponse ».
A la vue du garçon, Naaday avait souri. Comme toujours, d’ailleurs. Cette soudaine arrivée ajoutait un petit brin de bonheur à sa formidable journée. Elle le savait, mais n’y prêtait aucune attention particulière : les enfants de son âge ne venait la voir que très rarement, si ce n’était jamais.
Parfois à Ellesmera, l’un d’entre eux s’approchait et tentait de lui adresser la parole. La plupart du temps, ces petites visites ne lui était pas totalement destinée à elle. On s’intéressait beaucoup plus à Idril qu’à la jeune malade. Il faut dire que le beau dragon était magnifiquement surprenant, tandis que elle, faisait peine à voir. On aurait dit une fille arrivée d’une autre planète… La peau bleutée et les cheveux en pagaille, Naaday ressemblait à ces Elfes qui modelaient leur apparence pour mieux l’accorder à leur tempérament. Sauf, qu’elle, avait tellement transformé la couleur de son épiderme et la maigreur de son corps, qu’à présent, il était difficile de la classer à une race particulière. Un mélange d’humain, d’Elfe et d’autres choses… De maladie, sans doute…
Toujours est-il qu’elle oubliait son handicap et n’en souffrait pas mentalement. Juste son physique et son pauvre petit cœur étaient atteints.
-Je ne vais pas mourir ! Regarde, je touche pas la fleur !
Comme pour justifier ses paroles, Naaday leva les mains en l’air. La fleur était à quelques pas d’elle, il y avait donc peu de chance qu’elle réussisse à l’empoisonner.
-Et puis… Idril est avec moi depuis toute petite ! Il peut pas me quitter comme ça…
Lorsqu’elle prononça le nom de son dragon, celui-ci tourna la tête vers le nouvel arrivant. Le regard méfiant, presque agressif, il ne disait rien, attendant le moment propice pour se mettre devant Naaday. Sa jeune protégée ne s’en apercevait jamais, mais dès que quelqu’un l’approchait, Idril prenait encore plus au sérieux son rôle de protecteur.
Pour l’instant, l’enfant aux cheveux blancs comme neige ne semblait pas être une menace, il n’avait donc aucune intention de l’attaquer. Toutefois sur le qui-vive, il bouillonnait intérieurement.
-Comment tu t’appelles ? Tu viens jouer avec nous ? continua la jeune princesse, un grand sourire aux lèvres.
Pour une fois que quelqu’un s’intéressait à elle, la demoiselle en profitait… Elle se releva et attendit que son nouvel interlocuteur les rejoigne. Idril, lui, était beaucoup plus distant…

Mais les trois jeunes gens n'étaient pas seuls, puisque deux autres êtres se dirigeaient vers cette falaise du Dalgona, sans faire attention.
Mais revenons en arrière.

Notre rouquin préféré avait quitté discrètement sa maison, en pleine nuit, accompagné comme toujours de Quìmari. Enfin discrètement, c’est bien dit, mais comme d’habitude, sa sœur savait exactement ou il se trouvait.
Zephril était trop douée pour la torture, il ne pouvait rien lui cacher. Et leur langue, le jumeau, mêlait des notions de la langue des loups. On ne pouvait pas mentir.
Impossible donc de lui dissimuler qu’il partait se promener plusieurs jours, avec Valuk et Quìmari. Le grand loup blanc était encore jeune et confiant en lui, ce n’était pas lui qui allait empêcher Teyn de faire des bêtises. Il allait plutôt l’encourager à en faire double.
Il était surprenant de constater à quel point un enfant et un jeune loup qui unisse leurs forces peuvent faire comme âneries.
Enfin… Teyn et Quìmari mûrissaient. Le jeune garçon était bien plus mûr qu’un enfant normal de son âge. Le fait de vivre continuellement avec une meute de loups et de partager son esprit avec un loup peut être.
Toujours est-il, que le fait d’être mature n’empêchait pas les deux enfants de faire des bêtises.

Chevauchant le grand étalon blanc, il avait quitté son domaine, les Plaines de Marna, pour explorer … une certaine partie de l’Alagaësia ( Ben oui, toute l’Alagaësia a son âge, c’est dur )
Comme tous les êtres doués de conscience depuis des millénaires, il avait été attiré par les montagnes. Lorsque les sombres pics couronnés de neige et de nuages s’étaient découpés sur le ciel, il en avait oublié tout le reste. Il était resté immobile des heures durant, admirant la force de la Terre qui élevait ses mains vers le ciel.
A partir du moment ou il avait vu ses magnifiques géants, Teyn n’avait plus pensé à l’inquiétude de ses parents, ni de sa sœur, ni de tout le reste. La force qui l’attirait vers les Beorns c’était encore renforcé, le poussant à risquer sa vie sur les chemins escarpés qui le mènerait vers le sommet du Dalgona.
Bien évidemment, le jeune garçon n’avait pas conscience qu’un cheval était nettement moins souple et agile qu’un loup, et que Valuk risquait de tomber. Heureusement pour eux, l’étalon était beaucoup plus doué qu’il n’en avait l’air, et ils arrivèrent à L’Eboulement en un seul morceau.

Au pied de cet escarpement rocheux, leur compagnon à sabots leur signifia qu’il ne continuerait pas plus loin. Teyn et Quìmari n’insistèrent pas, et ils entamèrent l’ascension de l’éboulis instable.
Là encore, ils parvinrent à leur fin et continuèrent à avancer, vers les pics de glace qu’ils avaient aperçus.

Actuellement, l’enfant et le loup marchaient gaiement dans une prairie d’altitude. Le garçon essayait de chanter, et il faut dire pour lui qu’il faisait des efforts. Il avait abandonné depuis longtemps l’idée de chanter a la lune avec les loups, mais cela ne l’empêchait pas de chanter normalement. Il n’était pas particulièrement doué, mais il se débrouillait honorablement.

“chi chi wa inareta arakasi no te wa mamori no te
ha ha wa inareta hito no te aru wa hagukumi no tame
ryou te awase tobira wo hiraki
guren no naka ni nare wa kaesu
na ga kora wo hikari to narite mamorikamae
mamorikamae ” [ J’aime bien les faire chanter en japonais ]

Le loup interrompit ses performances artistiques.

* Mon frère, il y a d’autres gens là-bas. *
* Où ca ? *
* Derrière ce vallon. Je sens l’odeur d’un jeune écailleux, mais il est très grand. Et il y a une mêlée comme toi, et un 'grande oreille'. *
* -___-‘ Je te remercie de me rappeler que je ne suis pas ‘de sang pur’ Quìmari, c’est très gentil à toi. *
* Eh ! Qu’y puis-je ? *
* Très bien. Hostiles ou … ? *
* Ce sont des enfants. Je ne me méfie que de l’écailleux. *

Teyn hocha la tête et se décida à continuer. Si s’étaient des enfants, même s’ils étaient hostiles, il pourrait leur tenir tête avec le jeune loup blanc.
Ayant choisis cette mesure de conduite, le garçon grimpa en haut de la petite colline qui l’empêchait de voir les deux étrangers. Il s’arrêta net en regardant une chose qu’il trouva des plus jolie.
Perdu, ce n’était ni une fleur, ni le dragon.
Il s’agissait de Naaday tout simplement. D’accord, elle était différente. Sa peau bleutée devait être unique dans tout l’Empire et le Royaume des elfes réunis. Certes sa chevelure ondulée ne correspondait pas a ce que l’on attendait de la fille d’une des plus belles elfes de ce monde. Sa maigreur était inquiétante et révélait sa maladie, mais l’enfant ne pouvait s’empêcher d’admirer ses traits délicats et son beau regard.
Inclinant la tête sur le coté, a la manière d’un loup intrigué, il fixa Naaday, sans accorder trop d’attention au dragon rouge près d’elle.
Cela pris un petit moment avant qu’il ne ramène son attention à ce qu’il y avait autour, et il fallut pour cela que Quìmari lui mordille la cheville en hurlant mentalement.

* Désolé Quìm’, je ne sais pas pourquoi, je n’arrivais pas à penser … *
* J’avais cru remarqué. Mon frère, ton ami a poil blanc est là lui aussi. Tu l’aurais remarqué si tu avais arrêté de regarder la loupiote. *
* Hein ? Quoi ? * ( On remarquera que Teyn était très concentré durant cette conversations. )
* Dans l’arbre, Flamme d’Ambre, dans l’arbre… *
* Aethar ? Mais qu’est ce qu’il fiche ici ? *

L’enfant tourna la tête vers l’arbre en fleurs, et remarqua effectivement la présence du jeune elfe aux cheveux blancs. Quìmari tourna ses yeux couleur de sang vers la jeune fille qui attirait tant l’attention de son frère d’âme.
Elle ne dégageait pas l’odeur caractéristique des créatures malades, mais elle ne semblait vraiment pas en forme. Peut être était-elle sur un mauvais terrain de chasse, ca expliquerait sa maigreur. Après réflexions, le jeune loup parvint à la conclusion qu’elle vivait certainement sur un terrain peu giboyeux, et que sa Meute la laissait se nourrir en dernier. Ce devait être une mauvaise Meute.
Ou peut être même qu’elle avait été chassée de sa Meute !
Quels monstres ils devaient être pour chasser un de leurs jeunes. Quìmari en était à s’énerver tout seul, et ne c’était pas rendu compte que Teyn l’avait planté et qu’il avançait calmement vers Naaday et Aethar, qui continuait à se prendre pour un écureuil.

« Bonjour »

Invité

La petite fille avait répondu qu'elle n'allait pas mourir c'était une sage décision, mais Aethar aurait bien aimé pouvoir prendre son dragon. Tant pis ce serait pour une autre fois. Il ne descendit pas de l'arbre cependant, ayant entendu des pas se rapprocher. Il quitta la petite elfe des yeux pour regarder qui arrivait et il vit Teyn accompagné de son loup. Il sourit en croisant le regard du jeune demi-elfe sur la petite fille devant lui. Ainsi ce jeune garçon avait déjà envie de tomber amoureux, il devait se méfier, ils n'étaient encore que des enfants et même Aethar, qui était pourtant plus âgé, ne s'intéressait que très peu au physique des filles pour le moment. Puis Teyn le regarda semblant découvrir sa présence. Le jeune elfe bondit au sol en se rattrapant facilement et avança vers les deux enfants.

Le dragon rouge semblait à moitié menaçant mais Aethar ne voulant aucun mal à la petite, il espérait que l'animal n'allait pas attaquer. Il regarda la fleur qui semblait bien attirante et s'assit tout près. Ainsi installé sur l'herbe, il pouvait sentir l'odeur de la terre et caresser des doigts les plantes les plus douces et les moins dangereuses. Il regarda alors Teyn en souriant et se demanda s'il allait le mettre mal à l'aise, ça aurait été si facile et un petit sourire pervers nacquit sur les lèvres de l'elfe.

Je m'appelle Aethar et toi qui es-tu ?

Il fit une très courte pause et sans quitter Teyn des yeux il entreprit de le présenter.

Et le petit garçon que tu vois ici se nomme Teyn. Il est très gentil et adore s'amuser avec les autres enfants. Mais là tu ne dois pas bien pouvoir le remarquer parce que il bave en te regardant, je crois que tu lui plais bien. Mais il n'est vraiment pas à son avantage avec cet air niais sur le visage.

Il se tourna vers la petite fille pour savoir ce qu'elle pensait de cela. Peut-être serait elle contente de voir qu'elle avait du succès malgré son teint maladif. Mais Aethar pour le moment ne voulait gêner que Teyn et si possible le faire réagir, une petite bagarre était toujours agréable, surtout quand il avait facilement le dessus, enfin sauf si le loup se décidait à intervenir.

Comme Naaday n'avait toujours pas reçu de réponse à sa question, son esprit commença à s'aventurer autre part. Oui, elle était très distraite quand elle voulait... Son regard vitreux s'aventura sur la totalité du paysage. A plusieurs reprises, elle tourna la tête en arrière et n'aperçut rien d'autre que son énorme dragon qui lui cachait la vue. Alors, elle s'était intéressée une fois de plus à l'arbre où se tenait perché le petit garçon. Cet arbre, il était vraiment magnifique... Son écorce, aussi noire que la nuit, avait quelques reflets argentés. Ses feuilles, d'un vert à la fois sombre et clair, rayonnaient de beauté. Les fleurs qui pousseraient de ses bourgeons seraient magnifiques, Naaday en était sûre et certaine. Et puis, derrière l'arbre, il y avait le reste de la prairie. Quelques arbres à l'Ouest -sans doute le début d'une petite forêt-, et beaucoup plus d'herbe à l'Est. Et dans ces hautes herbes, des nouveaux arrivants qui gambadaient à vive allure. Comme ils étaient encore loin, la jeune malade ne les apercevait que très peu. Ce qu'elle réussissait à distinguer dans cette grande végétation, c'était deux formes floues, dont une petite tête rousse accompagnée d'une créature à quatre pattes, aussi blanche que la neige. Le soleil, très près de la terre, éblouissait les yeux de la petite et l'empêchait de regarder correctement les horizons. Mais Idril, lui, n'était en aucun cas gêné par les rayons solaires. Lorsqu’il aperçut à son tour les deux nouveaux arrivants, son regard se renforça de méfiance. Ses grosses pattes avaient ressorti les griffes, qui maintenant, traçaient sur le sol, quelques lignées d’impatience. Bien que son visage restât impassible, Idril était sur le qui-vive et s’apprêtait à tout moment à bondir sur le loup blanc qui approchait. Son devoir était de protéger Naaday, quoi que cela lui coûte.
Mais la jeune demoiselle, elle, n’était pas prête à prendre ses distances avec les enfants de son âge. Mieux que ça, elle comptait en faire ses amis.
C’est alors que la petite tête rousse fit son apparition. C’était encore un enfant, qui se trouvait une fois de plus dans sa tranche d’âge. Pourtant, on pouvait percevoir un léger écart d’années entre le petit elfe aux cheveux blancs et le garçon à la crinière rousse. Toujours est-il qu’ils étaient tous encore des marmots et qu’ils sortaient à peine de la crèche. Une vraie bande de bébé cadum, en fait…
Puis, le petit elfe aux cheveux blancs répondit à sa question posée quelques minutes auparavant. Il disait qu’il s’appelait Aethar et lui demandait à son tour quel était son prénom.
Naaday allait demander comment s’appelait l’autre jeune garçon, quand l’elfe le lui présenta. Il parla de jeu entre enfants, de bave, d’un certain Teyn, ainsi que d’air niais. Lorsqu’elle entendit toute cette réplique, la demoiselle se mit à rire. Aethar était vraiment amusant !
La petite princesse n’avait pas bien compris le rapport entre « bave » et « tu lui plais bien », mais elle avait cru entendre un soupçon de sarcasme dans la voix du jeune elfe. Ainsi, il connaissait déjà le rouquin…
Naaday leva les bras vers le ciel avant de se mettre à danser sur elle-même. Ses gestes étaient gracieux et précis, bien que totalement inattendus. Tout en effectuant ses pas de danse, elle parlait à ses compagnons du jour :
-Moi, je m’appelle Naaday ! Ma maman m’a appelé comme ça en souvenir de mon arrière arrière arrière arrière arrière arrière arrière…
Au fur et à mesure qu’elle remontait loin dans l’arbre généalogique de ses aïeules, elle tournait de plus en plus vite sur elle-même. Enfin, lorsqu’elle dit « grand-mère », la jeune demoiselle tomba à terre.
Elle rigolait comme une petite folle et reprenait son souffle peu à peu. Par la suite, elle se remit sur pied et courut en direction de Teyn et de son loup.
-Comment il s’appelle, lui ? demanda-t-elle d’une voix innocente et naïve tout en désignant de son index la créature au pelage blanc.
A cet instant, Idril se releva d’un geste brusque et poussa un petit grognement. D’un coup de patte bien maîtrisé, il rattrapa Naaday avant qu’elle n’approche de trop près le loup. Il l’assit près d’Aethar et regarda sa protégée avec désapprobation.
*Ne t’approche pas comme ça des inconnus !*
*Mais, ils sont gentils !* se justifia-t-elle mentalement.
Idril ne voulut rien savoir de tout cela. Déjà, il fixait le jeune loup de son regard interrogateur, presque foudroyant. S’ils voulaient approcher, lui et son rouquin de compagnon, il devrait prouver qu’ils ne voulaient aucun mal à la jeune princesse…

Le jeune loup tourna brusquement la tête et vit que son compagnon s’éloignait de lui pour aller voir les enfants. On ne peut pas dire qu’il régnait un grand amour entre Aethar et Quìmari, et ce dernier se méfiait du dragon.
En quelques bonds, le prédateur blanc rejoignit Teyn, se dressant férocement entre lui et le dragon. Le regard écarlate du fauve faisait reflet aux écailles rouge sombre du reptile, et leurs crocs étaient aussi blancs les uns que les autres. Sa fourrure neigeuse doucement balancée par le vent, tout comme les cheveux de son frère d’âme, la queue dressée dans la position de celle d’un dominant, il était plutôt impressionnant.

Et Teyn ne lui accordait aucune attention. Il avait décoché à Aethar qu’un seul regard. Un regard glacial de ses yeux dorés, un regard de loup.
Il est vrai que le rouquin était souvent plus loup qu’autre chose. Ses références, son code de l’honneur, étaient plus proches de celles des loups que des humains. Quant on connaît le sens de l’honneur d’un loup, il y avait de quoi s’inquiéter pour ce gamin.

Gamin qui fixait le grand dragon dans les yeux. Prunelles sombres comme la nuit face au regard d’or de l’enfant.
C’était une créature magnifique. Encore petit comparé à Aldana, Talenka ou Eldar, mais il devait être jeune. Teyn lui donnait au plus deux ans. Ses écailles scintillaient comme des rubis au soleil, et il ne l’aimait visiblement pas. Cela fit sourire le garçon. Son père lui avait raconté à quel point Aldana le haïssait au début ( Elle lui avait même cassé le poignet en menaçant de le tuer s’il s’approchait encore de sa mère ) et maintenant, Emara avait pris la relève.

Les cheveux roux du demi-elfe étaient encore très mat. Il n’y avait qu’une seule teinte, et on ne voyait presque que ca. Mais on pouvait apercevoir les ébauches des reflets que prendrait sa chevelure lorsqu’il vieillirait. Ses yeux dorés passèrent du dragon a Aethar et la petite fille.

Lors de la tirade du jeune elfe, le sang mêlé s’était tût, ne décochant à son ‘ami’ qu’un seul regard. Un regard clair, presque méprisant. Le même genre de regard qu’utilisait Senger lorsqu’il voulait faire taire Elguur lorsque ce dernier devenait trop agaçant. Les années n’avaient pas eu d’impact sur le loup au pelage bleuté, et le chef de la meute devait continuellement le remettre à sa place.
Ce genre de regard qui pouvait se traduire par : « J’attendais mieux que ca de ta part… »
Quitte à l’insulter, le décoloré aurait pu y aller avec style, faire un effort. Au grand damne du rouquin, la fillette trouva tout de même cela hilarant. A voir la façon dont elle riait, elle n’avait pas compris ce que racontait Aethar. Ce qui fit soupirer Teyn, mais pas pour ce que vous pensez…

* Ils trouvent tous les deux cela hilarant. Ce doit être drôle pour eux… Est-ce moi qui suis trop différent ? *
* Oh mon frère ! Tu es un loup, ils sont elfes. Vous êtes différents. Mais c’est ainsi que change le monde. *

Quìmari devenait étrangement philosophe ces derniers temps, il semblerait qu’il allait bientôt rejoindre le niveau de son compagnon à deux pattes. La belle paire qu’il allait faire ! ( soupir de la narratrice )

Le regard de Teyn se reposa sur la petite fille, plus inquisiteur et curieux. Alors comme ca, elle s’appelait Naaday ?
Il était sur d’avoir déjà entendu ce nom quelque part. Il en était certains. Pendant un instant, son regard se fit presque vitreux, posé maintenant sur le dragon écarlate. En vérité, le gamin fouillait dans sa mémoire…
Il tomba sur le souvenir d’une vieille conversation entre sa mère et une de ses amies à la chevelure presque aussi noire mais pas aussi longue. Le nom de la femme mit quelque instant à lui revenir, mais alors que dans sa mémoire elle tournait la tête vers lui il s’en souvint. En croisant son regard émeraude, il se souvint de son nom.
Arya.
C’était elle la mère de Naaday.
Alors comme ca, cette enfant était la princesse des elfes ? Eh bien ! Princesse et plus jeune dragonnière jamais connue, elle réduisait presque Aethar et lui a l’état de larve. Enfin, surtout Aethar puisque Teyn n’était pas de la meute des elfes… Ca ne l’empêchait pas d’être poli.
Il s’inclina légèrement, avec une grâce certaine, et un petit sourire malicieux sur les lèvres.

« Pholudeq Naaday Qu'essan, dalhar d' Arya »

+ Enchanté Princesse Naaday, fille d’Arya

Le garçon se redressa souplement. Ses yeux pétillaient joyeusement, et on devinait la malice dans son regard. Il n’était absolument pas sérieux. Il ne s’inclinait pas devant Arya, alors devant sa fille … Mais il n’allait pas rater une occasion de prouver que lui aussi avait un certain sens de l’humour.
Faible et peu développé, mais tout de même ! xD

Naaday courut vers Quìmari, sous le regard surpris de Teyn.
Enfin, elle courrait vers le loup, avant de se faire intercepter par une grosse patte de dragon.

Afin de faire bisquer Idril, qui l’agaçait depuis le début de la conversation, Quìmari lui jeta un coup d’œil plein de malice et s’approcha de la demoiselle en deux bonds bien maîtrisés.
Avant que l’écailleux n’ait eu le temps d’intervenir, le loup blanc ouvrit la gueule. Ses crocs reflétèrent les rayons du soleil, et s’approchèrent dangereusement de la gorge de Naaday.

C’est alors qu’une grosse langue baveuse émergea d’entre les crocs si blancs du loup et entreprit de nettoyer vigoureusement le visage de la petite demi-elfe. Avec énergie, le jeune fauve parvint à mouiller entièrement la figure de la fillette. Avant de lui répondre lui-même, par télépathie.

* Mon nom est Quìmari, loupiotte. Quìmari le fantôme… *

Comme l’avait si bien dit le prédateur, Quìmari signifiait fantôme en ancien langage.
Teyn remarqua pensivement que son compagnon s’était bien gardé de lui dire son nom de loup. Pas plus qu’il n’avait dit celui de Teyn.
En y repensant, Aethar l’ignorait lui aussi. Seule la Meute et sa famille connaissait son nom de loup. C’était une bonne chose.
Emergeant de ses pensées, le garçon reporta son attention sur les autres.

Invité

Oula, Teyn n'avait pas apprécié la plaisanterie aux vues du regard qu'il lança à Aethar. Pas drôle le gamin ! M'enfin, tant pis pour lui, si jamais il y avait un combat Aethar serait vainqueur du moment que le loup ne s'en mêlait pas. Puis il regarda Naaday qui riait comme une folle, elle avait l'air d'adorer se faire des amis et ce n'était pas étonnant étant donné qu'elle était la princesse des elfes. La fille d'Arya était relativement différente de sa mère, mais tout aussi gracieuse. Aethar se permit un regard moins distant sur le physique de la jeune fille pour constater que bientôt elle serait certainement en mesure d'aguicher ses sens. Mais pour le moment, seul le dragon intéressait le jeune elfe. Dragon qui venait de se mettre en position de défense par rapport à sa dragonnière qui n'avait pas l'air de se rendre compte du danger.

Teyn se rattrapa en saluant Naaday dans l'ancien langage et Aethar soupira. Que le jeune garçon était suceptible, pourquoi refusait-il de rire avec eux ? Pourquoi restait-il aussi protocolaire alors qu'ils étaient seuls ? C'était ridicule et manquait totalement de naturel. Mais à coté de ça, la jeune princesse pouvait très bien apprécier le geste et remercier le demi-elfe. Très intéressant comme stratégie, mais Aethar n'avait pas envie de l'appliquer et ce pour de nombreuses raisons ! Il ne voulait pas changer d'attitude pour ne pas montrer qu'il avait compris qui elle était et donc se ridiculiser. Il ne voulait pas être protocolaire car il détestait le protocole et donc n'allait tout de même pas faire un effort avec deux enfants plus jeunes que lui. Il aimait envoyer des piques aux gens et respecter le protocole ne permettait pas de le faire. Donc ... Il allait faire comme avant, sans se comporter mieux, sans se comporter moins bien.

Le loup alla ensuite lécher le visage de la princesse, certainement par défi face au dragon, mais Aethar eut envie de rire en voyant la langue baveuse humidifier le visage fin de la jeune demi-elfe. Elle aussi était de sang mêlé finalement...

Teyn, on dit bonjour Aethar quand on croise un copain. Mais bon c'est vrai que saluer une princesse est plus important que dire bonjour aux amis.

Il se tourna vers la jeune fille et dans un grand sourire déclara.

Princesse, je crois que je vais t'appeler Nadday ou bien Nad' c'est plus court, tu veux bien j'espère ? Et si je peux continuer à être curieux, qu'est ce que tu fais ici toute seule ?

Naaday aurait très bien pu afficher une moue boudeuse sur son fin visage et ne plus adresser la parole à qui que ce soit. Elle aurait aussi pu tourner le dos au dragon qui lui servait de protecteur à plein temps parce que ce dernier lui interdisait de saluer le beau loup blanc. Mais notre jeune princesse n'était nullement rancunière, que ce soit envers un ami, ou quelqu'un qui lui voulait du mal. A vrai dire, elle pardonnait à tout le monde, les fautes et les pêchers qu'ils avaient commis. Sa bonté et son sens de l'honneur étaient bien démesurés, par rapport à ceux des elfes... On avait beau dire que chaque race avait son propre code, avec un taux de "valeur" qui variait selon leur tempérament, Naaday ne faisait aucunement parti d'une de ces "classes". Différente, comme tombée dans un monde qui n'était pas fait pour elle, voilà sans doute le meilleur moyen de la qualifier.
Alors que son entourage -de près ou de loin- semblait être perpétuellement en guerre, elle, se tenait paisible, insouciante des événements, cloîtrée dans sa petite bulle, à part. Ah, la pureté et la naïveté de l'enfance... Plus grands, tous ces marmots apprendraient qu'il faut se battre pour obtenir ce que l'on souhaite ; qu'il faut parfois mettre sa vie en jeu pour protéger ceux que l'on aime. Mais je crains que pour Naaday, tout cet avenir "prédéfinis" ne soit bien différent de celui de ses camarades... Dans son futur corps d'adolescente, son esprit insouciant n'aura pas bien grandit, malgré les années qui auront défilé... A moins que quelqu'un n'essaye d'y remédier et tente de l'aider à s'évader de cette sphère qu'elle s'est créée, de cette étrange carapace qui la garde prisonnière de l'enfance, de ce monde si particulier et durement accessible, son destin est sans doute voué à une mort imminente. Car, ceux qui ne s’adaptent pas au présent et demeure dans le passé, sont condamné à périr, de leur propre faute…
Ainsi va la vie… Cette existence qui ne sera que trop courte pour cette demoiselle. La maladie l’emportera sans doute bien plus tôt que prévus, et sa merveilleuse folie ne l’aura pas aidée à s’en sortir de cet enfer.
Mais pour l’heure, elle ne s’en soucie pas. Ses jours sont comptés, elle le sait, et pourtant, peu lui importe d’être au courant de sa situation. S’amuser, elle veut seulement s’amuser un peu… Continuer à vivre comme tout les jeunes gens de son âge, malgré son handicap, malgré sa si grande « bizarrerie ».
Du haut de ses six années de pacotilles, cette petite est un message d’espoir, une sorte de libération à la douleur. Personne ne s’en rend vraiment compte, on essaye de l’oublier. Mais lorsqu’un regard croise le sien, alors, on comprend, on en reste foudroyé de stupeur. Et c’est déjà bien fabuleux, pour une gamine avec une difficulté physique de cet envergure, d’arriver à redonner un peu de sentiment et de bonheur, à quelqu’un de triste, d’anéanti moralement…

Idril, quant à lui, ne semblait pas prendre joie à la scène qui se déroulait devant lui. Tous ces inconnus avaient quelque chose qui lui déplaisait grandement… Peut-être était-ce parce que Naaday leur accordait une certaine importance, qu’il ne les portait pas dans son cœur. Pour Aethar, par exemple, le dragon était choqué de constater à quel point il manquait de respect envers la princesse Elfique. Pour le rouquin, il ne savait pas trop quoi penser de ce jeune garçon. Il était poli, certes, mais bien étrange et douteux… Quand au loup, n’en parlons pas ! Depuis l’instant où son regard a croisé le sien, Idril s’est mit à détester la créature à quatre pattes. Le dragon aux écailles rougeâtres avait beaucoup de préjugés, ce qui n’était pas pour améliorer son caractère protecteur.
Après une telle relation amicale, fabuleuse et conviviale, qui débutait entre le loup et lui, n’allez pas vous demander pourquoi il cracha de petites flammes en direction de l’infâme.
*On ne touche pas à Naaday ! Essaye encore une fois ce genre de petits tours, et je te brûle sur place, canidé de malheur !*
Cette jolie phrase n’avait été dite qu’à l’intention de son ennemi au pelage blanc, histoire de tenir à l’écart, les jeunes âmes sensibles qui entouraient les deux bestiaux… Oui, parfois Idril savait faire preuve d’une agressivité imprévisible. Mais vous noterez toutefois qu’il prévient avant d’agir –ce que bon nombre de dragons n’auraient pas fait. Comme quoi, il peut être bien distant et froid à l’égard des inconnus, mais n’en ait pas dépourvus de bon sens, pour autant…
Enfin, le principal dans la discussion qu’entamaient les trois enfants, c’était que Naaday apprenait à communiquer avec des personnes de son âge. D’un point de vue « éducatif », ça la sociabilisait aux autres, et ce n’était pas plus mal…

Après avoir essuyer son visage, d’un revers de manche, la petite princesse se mit à courir en agitant les bras, telle une abeille déchaînée, et rejoignit le jeune Aethar, qui venait de lui poser une question anodine.
Sans prévenir, la petite se laissa tomber à terre et s’assit à genoux, juste en face de l’Elfe. Son visage se trouvait à quelques centimètres de celui du garçon, et ses yeux l’observaient une curiosité sans limite.
-Tu m’appelles comme tu veux, c’est toi qui choisis ! dit-elle au bout d’un moment.
Puis, attrapant furtivement une des mèches de cheveux d’Aethar, elle se mit à jouer avec, caressant sa joue de ces doux fils argentés. Elle ne rendait pas compte que ce geste pouvait être assez gênant pour son interlocuteur.
-Et puis, si je suis ici, c’est parce que je m’ennuis chez moi. Alors, avec Idril on vient s’amuser dans les montagnes. C’est drôle parce qu’on saute de très haut et on n’atterrit pas en bas ! Il sait me rattraper avant que je me fracasse la tête, tu te rends compte ?!
Naaday laissa échapper un petit rire qui en aurait déstabilisé plus d’un. Ce qu’elle disait allait à l’encontre de la logique. Pour elle, s’était tout à fait normal de risquer sa vie en jouant, c’était comme ça.
-Et toi ? Pourquoi t’es là ? lui demanda-t-elle de sa voix presque suraigu.
Puis, d’un mouvement presque inattendu, elle se tourna vers Teyn, plus loin derrière et lui posa, à lui aussi, la question.
-Et toi ? Tu t’ennuis chez toi, hein ?
Cette gamine était adorable, quoi que très spéciale dans son genre…Enfin, aujourd’hui elle venait de trouver de la compagnie, alors, elle en profitait et devenait soudainement une grande bavarde !

Teyn ne put s'empêcher d'envoyer à son 'ami' un regard plein de malice. Il avait bien évidemment fait exprès de saluer d'abords Naaday, histoire de casser les pieds d'Aethar.
Bon, il n'y avait que peu de chances pour que cela ait un énorme impact sur le jeune elfe, mais... On pouvait souvent, très souvent, se demander si le gamin aux cheveux blancs et le rouquin étaient réellement amis. Oui, parce qu'Aethar, c'est vraiment un chieur quand il veut, surtout avec Teyn...

Spoiler:

Quìmari gronda brusquement en direction du dragon lorsque celui-ci osa le menacer, vite suivie par son compagnon qui avait suivi l'altercation depuis l'esprit du loup. Les yeux dorés de l'enfant était maintenant posés avec méfiance sur le grand dragon, méfiant, mais pas effrayé. Les crocs du canidé étaient maintenant bien visible, et son regard écarlate semblait totalement hostile maintenant. Il s'était bien placé entre Teyn et l'écailleux, mais la main du garçon s'était nettement rapproché du pommeau du long poignard qui lui servait d'arme.
Dans la tête du petit, le raisonnement était très simple. Personne n'avait le droit de toucher à Quìmari, surtout pas un gros lézard ailé qui se croyait tout permis. Donc, il fallait réagir en conséquence. Le niveau d'hostilité semblait être brusquement monté, entre la créature mythique et le compagnon du canidé...
De toute évidence, Idril et Teyn n’étaient pas partis pour une belle et longue amitié. Dommage.

L’autre main du garçon caressa l’échine du canidé, l’obligeant à aplatir son pelage hérissé. Les deux autres risquaient d’avoir un peu de mal à comprendre pourquoi le loup, le dragon et le rouquin se fixaient avec hostilité.
Teyn suivit d’une oreille distraite les pépiements de Naaday, et son jeu avec Aethar… C’est dingue ce qu’elle parlait, presque autant que Zephril. Le gamin se sentit désespéré. Sa jumelle était une bavarde incorrigible. S’il voulait préserver son ouïe, il n’avait pas intérêt à lui dire qu’il avait rencontré une fille qui parlait autant qu’elle.
Quoique … Sa sœur serait capable de lui faire du chantage pour qu’il raconte tous ce qu’il s’était passé, et surtout, où vivait cette fille, qu’elle aille lui rendre visite.

Il y eut un léger regain d’intérêt de la part du demi-elfe lorsque la petite princesse commença à les questionner. Minute, elle venait de dire qu’elle trouvait ca amusant de sauter du haut d’une falaise pour se faire rattraper par un tas d’écaille avant de s’écraser ?
Oulaaaaaaaaaaah… Le jeune garçon fut légèrement déstabilisé un instant, mais comme il fixait toujours Idril dans les yeux, il était difficile de s’en rendre compte.
Par contre, il était d’accord avec Naaday. Qu’est ce qu’Aethar fichait ici ?

Il se montra moins enthousiaste lorsque c’est lui qui se fit assaillir par les questions de la demoiselle. S’il s’ennuyait chez lui ?
Ce serait plutôt l’inverse. Avec Zephril, les loups, les chevaux et parfois les dragons ( et les parents qui vont avec ), il n’avait pas vraiment le temps de s’ennuyer chez lui. C’était plutôt du calme qu’il était venu chercher, même si rester avec les deux jeunes ne le dérangeait pas particulièrement. Teyn se décida enfin à répondre, d’un ton très calme.

« On peut dire ca comme ca … »

Quìmari tourna la tête vers les autres enfants, mais n’ajouta rien. Comme d’habitude, il était du même avis que son compagnon à deux pattes. La seule chose pour lesquels ils étaient en désaccord, c’était sur cette histoire de transformation. Teyn n’avait absolument pas envie d’apprendre tout de suite, très satisfait de son apparence bipède pour le moment, alors que le loup blanc avait surtout hâte que son ami devienne loup également. Selon le canidé, ils pourraient aller plus loin, et s’amuser plus en étant tous deux sous la même forme.
Et puis, Teyn n’avait qu’un aperçue déformé des sens disponibles aux loups. Lorsqu’il connaîtrait l’ivresse d’un galop dans la forêt, il ne voudrait plus quitter sa forme de quadrupède. Quìm’ en était certain.
Mais en même temps, c’est une autre ivresse qui tentait le jeune garçon. Celle du vol, devenir un maître du ciel, dominer toutes les créatures volantes, et être seul seigneur de son chemin.
Mais les loups ne volent pas…

[ ]
[ J'ai honteeeeeeeuuuuuuuu T___T Mais au moins c'est fait ... ]

Invité

Et alors que les animaux des deux autres enfants semblaient se disputer, Aethar observa la princesse qui semblait sur un petit nuage. Il se demandait ce que cette jeune fille pouvait bien trouver d'amusant à rester sur cette montagne, même si être sur une montagne en compagnie d'un dragon était pour le jeune elfe captivant. Il fixait ses yeux sur le monstre rouge avec une vive lueur d'envie. Il n'avait jamais pu convaincre qui que ce soit de le laisser approcher les oeufs que détenaient les Vardens et à présent il trouvait cela d'une profonde injustice. Pourquoi elle ? Alors qu'elle avait tout le peuple elfe pour la protéger. Pourquoi pouvait-elle avoir un dragon rien qu'à elle ! Aethar n'était monté qu'une fois sur un dragon et c'était dans des conditions terribles. Aussi il rageait d'être mis de coté ainsi alors qu'une simple fille avait le droit de posséder un de ces animaux. Il fit tout de même un petit sourire quand elle commença à parler de ses jeux. Ainsi elle était là pour s'amuser. Très bien, cela la rendait plus proche de lui ainsi. Mais quel genre de jeu pouvait bien intéresser une princesse ? Certainement des jeux de filles où il fallait simplement parler ou se coiffer, se maquiller et tout ces trucs totalement débiles auxquels le jeune elfe ne comprenait rien.

Mais quand elle termina sa phrase, il changea d'avis. Non, elle n'était une fille normale. Quand on savait qu'il lui suffisait de faire : bouh ! à une fille pour qu'elle parte en courant et en lui promettant mille tortures, il se disait que là, ça ne marcherait certainement pas. Il attendit tout de même pour avoir des précisions et comprendre ce qu'il y avait d'amusant à risquer sa vie, mais là, il ne voyait vraiment pas. Surtout qu'il suffisait que le dragon ait un problème pour qu'ils meurent tous les deux. Il faillit parler, lui dire que c'était trop dangereux pour une fille et une princesse, qu'elle devait faire attention à elle. Mais au dernier moment il se tut, il ne devait pas agir dans la précipitation et rester calme. Après tout elle continuait à parler et son comportement étrange allait peut-être finir par s'expliquer. Mais au lieu de poursuivre sur son jeu particulièrement dangereux, elle parla d'autres choses, elle demanda la raison de la présence des deux garçons. Aethar voulu répondre et parler de ce qu'il faisait là, mais non, raté, Teyn répondit en premier.

Le loup et le dragon qui s'observaient avec méfiance et dédain continuaient à grogner et gronder pour prouver leur désaccords sur un sujet étrange que le jeune elfe ne parvenait pas à découvrir. Et en plus, Teyn avait tout juste articuler trois ou quatre mots pour répondre. La colère du loup semblait avoir déteint sur lui et à présent il boudait. Aethar vit là une bonne occasion pour s'amuser à son tour, avec un jeu nettement moins dangereux que celui de la princesse. Il se tourna vers elle et dans un murmure faussement discret il commenta l'attitude du demi-elfe.

Je crois qu'il s'ennuie plus avec nous que chez lui. Il a l'air d'être un adulte qui ne sait jamais sourire tu ne trouves pas ? On pourrait presque l'appeler grand-père Teyn ! Ouais, ce serait marrant, mais bon c'est pas facile à dire.

Il s'interrompit attendant un rire ou une remarque puis il se demanda comment continuer. Continuer à s'amuser avec la princesse sans pour autant réellement devenir son ami. non ! Tant qu'il n'aurait pas de dragon à lui tout seul, il ne serait pas l'ami d'un enfant ayant le droit d'en avoir. Mais plus il y pensait, plus une idée saugrenue grandissait dans sa tête. Il avait peut-être le moyen d'avoir la chance d'approcher les oeufs de dragons des Vardens. Oui, une petite chance qui ne demandait qu'à grandir. Son sourire se fit aussitôt plus franc et plus grand, tandis qu'il continuait à fixer Naaday d'un air purement chafouin. Il continua à parler mais un peu plus fort à présent.

Ou alors papy Teyn, ou croque-mie Teyn, ou fond Teyn, ou loin Teyn ! Tu trouves pas que c'est marrant aussi ce jeu ? Allez, tu vas bien en trouver un aussi toi !

Il rit de sa plaisanterie et fit un clin d'oeil moqueur à l'autre garçon. Allait-il réagir ? C'était possible, mais Aethar pensait le connaître assez pour savoir qu'il n'allait pas envoyer son loup se battre, non, s'ils se battaient (et Dieu sait qu'Aethar adore se bagarrer, en tenant toujours le rôle du gentil bien entendu), Teyn et lui se serviraient de leurs poings et de leurs pieds. Ils rouleraient dans l'herbe et ensuite, comme toujours, ils se feraient disputer pour leur tenue déplorable. Enfin ça c'était ce que faisait Aethar, son jeune compagnon, il ne savait pas. Il reposa ses yeux sur la princesse avant de se dire qu'il n'avait même pas répondu à sa question. Que faisait-il là déjà ? Il ne s'en souvenait même plus...

Et t'en fais pas Nad', j'ai pas oublié ta question, j'ai que oublié ce que je fais là. Je voulais m'amuser certainement.

Il fit un petit sourire avant de conclure et de laisser les autres parler.

Ouais j'ai choisi, tu est Nad' maintenant, c'est plus facile que Naaday je trouve et puis ça te va bien en plus.

Il faillit continuer et dire que cela pouvait faire Nad' la malade, mais il se reprit juste à temps et se contenta de rougir pour son humour peu agréable. Il prit alors conscience que tout ce qu'il avait dit à Teyn devait être d'aussi mauvais goût. Il baissa les yeux, un peu honteux de s'être moqué de lui et de l'avoir quelque peu ridiculiser. Si le jeune demi-elfe venait pour se battre, Aethar lui laisserait un coup d'avance, et il l'avait bien mérité. Il garda les yeux baissés et prononça d'une voix très faible.

Désolé, je suis pas drôle, je suis même pas un bon copain.

Il garda la tête basse ne voulant surtout pas croiser le regard de l'un des autres enfants, finalement ce n'était pas une si bonne idée de chercher à se faire une amie de la princesse. Il avait tout fait rater avec sa bêtise et il ne savait même plus comment se rattraper.

[HRP : Et voila, encore du boulot pour tout le monde Rolling Eyes

]