Un nouveau jour (Topic terminé)

Cela faisait si longtemps qu'elle était dans cette petite maison, seule aussi. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus entendu de combats ou de guerre et les tensions semblaient s'avoir améliorer. Katrina résidait là, un peu dans le plein milieu de la forêt, Roran avait trouvé cette place idéale pour s'y cacher et vivrent en paix comme ils étaient supposés le faire, mais il n'était plus là depuis près de deux ans. Elle ne savait pas s'il était en vie ou s'îl était mort, il n'avait donner aucun signe de vie et la jeune femme n'avait que sa promesse en gage. Il y avait eu de grands carnages et chaques soirs, celle-ci priait les dieux afin de retrouver son amour.

Pour ne pas sombrer dans la mélancolie ou dans la folie, Katrina avait du essayer de faire en sorte de vivre dans sa demeure seule, même si la nuit elle s'imagniait encore une fois dans les bras de Puissant Marteau. Celle-ci avait fait un petit jardin qui avait poussé plusieurs légumes qu'elle ne mangea pas à elle seule et en fit réserves ou les vendèrent. Au moins, elle avait un peu d'argent. La jeune femme s'occupait et mettait tout beau pour le jour ou il reviendrait, il fallait qu'il retourne l'épouser...

Un soir ou quelques chandelles éclairaient la chambre située à l'étage supérieur, Katrina se réveilla croyant entendre quelqu'un cogner à sa porte. Personne avant n'était venu jusqu'ici auparavent. Elle descendit les marches tranquillement et les coups ne fut point de son imagination. Craignant le pire ou des soldats, la jeune femme aggripa une poele et ouvrit qu'un peu la porte pour y distinguer difficilement quelqu'un dans la noirceur.

-Qui êtes vous, que voulez vous?

Tallagh était au Surda, encore une fois… Et sans Tal’, à nouveau. Il s’était pourtant promis, depuis sa mésaventure de la dernière fois, de ne plus traîner dans le coin. Quelques années avaient passé depuis, et il était parvenu à éviter à peu près toutes les missions qui devaient l’entraîner jusque là. Et de plus, ce qui l’amenait ici n’était pas à proprement parlé une mission, c’était plutôt d’origine personnelle. Depuis sa conversation avec Elyon, il avait quelque peu oublié sa résolution d’enquêter sur elle. Or, hier, un messager lui avait fait parvenir des informations sur les dragonniers rebelles, et quelque chose avait piqué sa curiosité. Par vraiment une preuve, plutôt une intuition, et il avait été sur place mener son enquête, qui s’était avérée finir droit dans le mur. Un peu dégoûté, le dragonnier avait finit par rebrousser chemin, pressant sa monture pour échapper à la pluie et trouver une auberge digne de ce nom. Malheureusement, le dragonnier s’était quelque peu égaré et, sans Talenka pour jouer les boussoles, il avait du se rendre à l’évidence : son sens de l’orientation n’était pas très performant dans le noir, c’est le moins que l’on puisse dire.

Une lumière tremblotante avait attirée son attention, et le jeune homme, dégoulinant et frigorifié, s’était dirigé vers elle, pour tomber nez à nez avec la porte d’une maison qui, dans l’était où il se trouvait, lui semblait bien douillette. Il était tombé dessus par hasard, et était bien à mille lieux de se douter qu’il s’agissait de la maison de Puissant-Marteau, alias Roran, alias le cousin d’Eragon [alias Roranounet pour les intimes Xd] et de sa jolie femme.

Descendant de sa monture, il attacha le cheval trempé à la petite barrière qui entourait le jardin et s’avança dans l’allée, plissant les yeux pour observer la maisonnette malgré la pluie. Accueillante, chaude, elle lui semblait tout à fait ce qu’il lui fallait. Il cherchait à ce qu’on lui indique l’auberge la plus proche, histoire de dormir dans un lit, de se restaurer un peu et surtout, de sécher ses vêtements trempés. Il frappa à la porte avec force, espérant réveiller la maisonnée qui, à cette heure tardive, devait dormir à point fermé. Il se comportait un peu en terrain conquis, mais c’était la plus gros défaut de tous les soldats du monde !

Une demoiselle entrebâilla la porte, essayer de distinguer ses traits malgré la noirceur de la nuit, et demanda qui il était. Prenant son air le plus poli, le jeune homme répondit.

"Je ne suis qu’un voyageur égaré, qui vous prie de bien vouloir lui indiquer l’auberge la plus proche. Juste un renseignement, et je m’en vais, Ma Dame."

Il pleuvait à ral le bol et malgré cette température horrible, quelqu'un se trouvait devant elle. Au début, en descendant le petit escalier, Katrina avait espéré y retrouver son Roran, mais quand elle aperçut que c'était un homme différent à lui, elle se refroidit un peu. Quelques chandelles éclairaient l'entrée qui menait au petit salon qui formait aussi la cuisine par la même occasion. Avec toute ces petites lumières, la jeune femme finit par entrevoir l'inconnu. Celle-ci était habillée d'une robe de nuit et finalement, en ayant un peu pitié du voyageur, elle le laissa entrer tout en répondant à sa question.

-Vous vous êtes bien égaré en effet, la route est bien loin d'ici. Je ne connais pas d'auberge près d'ici malheureusement. Peut-être que demain il fera plus beau et vous pourrez alors reprendre la route, la température est si mauvaise.

Cela lui était étrange d'avoir de la compagnie ayant presque vécu en hermite pendant les deux dernières années. Celle-ci ne voulait pas s'attirer de foudres ou de problèmes et son terrain était bien loin des lieux de guerre. Voyant qu'il tremblait, peut-être plus âgé que son fiancé, Katrina commencea à faire du thé qu'elle lui remis après de l'avoir fait installé sur une chaise.

-Ce serait bien injuste de vous laissez repartir de la sorte. Je n'ai pas une auberge et ma maison est mon seul bien, mais si vous voulez rester, sur le canapé bien entendu, cela ne me dérenge pas.

De son côté, l'ancienne prisonnière était loin de se douter que la personne avec qui elle discutait était un des impériaux les plus importants de Galbatorix. S'il savait qu'elle était la prisonnière des Ra'zac ou la fiancée de celui qu'on appelait Puissant Marteau, c'était certain qu'elle aurait quelques troubles.

La demoiselle s’était écartée pour le laisser entrer, et Tallagh ne se le fit pas dire deux fois. Se glissant dans la confortable petite chaumière, prenant bien soin à ne pas salir toute la maison avec ses bottes dégoulinantes d’eau, il resta comme un empoté sur le seuil, avant de finalement se décider à enlever son manteau trempé. De toute façon, il avait suffisamment mis d’eau autour de lui pour ne pas s’effrayer d’en mettre davantage !

Il suivit la jeune femme sans répondre, et posa son manteau sur le dessus de la chaise, veillant à l’étaler autant que possible pour qu’il puisse sécher plus vite. Acceptant avec reconnaissance la tasse tendue par la jeune femme, il finit par lui répondre, l’observant avec attention. De longs cheveux bruns, sagement coiffés pour la nuit, une robe de nuit qui montrait bien qu’il l’avait sorti de son lit, un visage charmant malgré l’éveil un peu brutal, cette demoiselle avait tout de la charmante beauté qui attend son fiancé…qui n’était pas là, apparemment, car Tallagh doutait que sinon, on l’eut accueilli de la sorte.

Ma dame, je ne puis accepter. Votre hospitalité est toute à votre honneur, seulement, je ne voudrais pas vous déranger.

La jeune femme avait l’air attentive, et Tallagh se demanda la raison qui la poussait à l’accueillir. Avait-elle été élevé dans le respect des voyageurs, qui poussait certains à offrir leur hospitalité au premier à venir la demandé ? Les temps étaient pourtant bien troubles et, malgré la fin de la guerre, quelques escarmouches avaient encore lieu. Or, Tallagh était vêtu non pas comme un voyageur, mais comme un soldat. Tunique et chausses noires, tabard gris, de solides bottes aux pieds et une épée étincelante sagement rangée dans son fourreau.

Mais quand il jeta un regard à la pluie qui tambourinait aux fenêtres, le Parjure du s’avouer qu’il n’avait pas vraiment envie de repartir et, à tout réfléchir, une nuit au sec serait la bienvenue, comparée à un long cheminement humide. Relevant les yeux, il s’inclina donc devant l’offre de la dame.

Mais il serait malséant de ma part de refuser quoi que ce soit à une si gentille demoiselle. Donc, c’est d’accord. Par contre, je vous paierais ma nuit, ainsi que l’hébergement de ma monture. Avez-vous une grange, ou même un endroit abriter pour mettre mon cheval au sec cette nuit ?

Demanda-t-il à la dame qui venait de si gentiment l’inviter à se reposer sous son toit. Certes, son ventre grognait un peu, mais Tallagh devait avoir quelques provisions dans les rabats de sa selle, et il se servirait en allant mettre le cheval à l’abri.

Certes qu'il était mouillé, il ne projeta pas beaucoup d'eau aux alentours et sur le plancher fait en ormier. C'était certain que de rester sousla peau à cette température aurait été bien mauvais pour lui et que Katrina avait un coeur d'or pour les gens au contraire de son pere qui était avare et mesquin avec les villageois. Par quel magie sa mère avait bien pu tomber dans ses bras... Enfin, elle serra rapidement la teillere après s'avoir pris un verre de thé chaud.

Pendant un instant, Katrina l'observa maintenant qu'il n'avait plus son manteau sur les épaules. De bonne carrure et assez grand, ce fut pourtant sur ses vêtements que son regard se porta, car en territoire du Surda, il était bien plus rare de voir quelqu'un porter l'uniforme du roi Galbatorix. La jeune femme se demanda si cela avait été une bonne idée de l'accueillir chez elle, mais finalement se dit qu'il ne devait pas lui vouloir de mal même s'il était armé et elle pas. C'est un choix qu,elle regretera plus tard...

-Dans un sens, le mal est déja fait et je ne crois pas être capable de me rendormir pour l'instant. Je fais juste aux autres ce que je voudrais qu'ils me fassent alors si jamais je suis dans le besoin, être aidée que je viens de le faire avec vous.

Mais dans un sens, la fiancée avait tant espéré que ce soit Roran qui avait cogné, malgré tout ce temps qui les avaient séparé, d'un jour le savoir vivant et de vivre heureuse avec lui jusqu'à la fin de ses jours. La jeune femme avait juste l'air d'une bonne épouse, douce, délicate et gentille qui ne voulait pas de mal à personne. Il lui demanda si elle avait une grange et seulement l'ancienne atelier de Puissant Marteau ou il avait construit la majorité des meubles pourraient servir. Le coin était rempli d'herbes hautes vut que Katrina ne s'en était point occupée.

-Oui, il y a l'ancien atelier de mon fiancé... Cela devrait être assez gros et ce n'est rendu qu'un batiment auquel je mets quelques réserves pour l'hiver. Ce n'est pas une écurie, mais au moins il sera au sec. Alors, je n'ai point besoin d'être payée et un peu de compagnie à vrai dire, me fait du bien.

Dit-elle finalement en regardant la température qui rageait dehors ainsi que la foudre qui faisait des ciennes. Celle-ci finit par allumer une autre chandelle pour réchauffer un peu plus la maisonnette pour l'invitée. Si Roran aurait été là, il aurait été certain qu'il l'aurait laissé dehors, mais qu'elle aurait finalement eut le droit de l'héberger dans l'atelier. Cette pensée la fit sourire un instant.

Tallagh observait à la dérobée la maisonnette tout en écoutant la réponse de la résidente des lieux. Si le fait qu’elle vienne lui ouvrir la porte ne lui avait pas mis la puce à l’oreille, l’équipement et la décoration de la pièce lui auraient à coup sur montré qu’aucun homme n’était présent, depuis quelques années du moins. Veuve éplorée, jeune fille innocente qui avait décidé de vivre en recluse, Tallagh penchait pour la première solution, et s’abstint de mettre la question sur le tapis.

L’ancien atelier de son fiancé, avait-elle dit. Il avait pensé juste, ce fameux fiancé n’était plus là. Sans doute mort à la guerre, comme bien de braves gens… Tallagh ne s’appesantit pas sur ces pensées moroses et, esquissant un petit salut, sortit par la porte de devant. Courbant la tête sous la pluie drue, il détacha le cheval et emmena celui-ci vers une petite bâtisse sombre, située en retrait de la maisonnette. Tandis qu’il dessellait l’animal dans la semi pénombre, Tallagh allongea le bras pour prendre quelques biscuits parmi ses provisions et, croquant distraitement dans les petits gâteaux, observa la pièce sombre. On aurait dit un atelier de forgeron, même si quelques planches de bois traînaient ici et là. Ca avait l’air abandonné depuis des années et le dragonnier, après avoir bouchonné sa monture, quitta le bâtiment sans en avoir appris plus sur l’identité de la demoiselle qui l’hébergeait.

Durant son absence, la demoiselle avait allumé quelques bougies supplémentaires, et un feu de bois pétillait gaiement dans la cheminée. Réconforté par la chaleur, Tallagh se frotta les mains avant de regarder son hôtesse si gentille.

Je ne sais comment vous remerciez, Ma dame. Et si un peu de compagnie vous est agréable, je suis heureux de vous l’apporter.

Il promena son regard dans la pièce, à la recherche de tableaux, ou de quelconques dessins lui indiquant à quoi ressemblait le propriétaire des lieux, mais ne vit rien. Soit ils n’avaient que peu vécu ensemble, soit ils n’aimaient pas les tableaux. Quoi qu’il en soit, vu l’âge de la demoiselle, elle devait encore attendre que son fiancé revienne, sans avoir pu l’oublier. Car Tallagh était certain qu’il était mort, et qu’en face de lui se tenait une demoiselle qui avait renoncé » pour toujours à l’amour d’un mari.

La cheminée éclairait la petite pièce et cela lui faisait drole d'avoir un homme dans la maison. Cel lui faisait si longtemps qu'elle l'avait vu, qu'ils avaient vécu ensemble pendant deux petits mois. De savoir qu'elle l'attendait depuis deux ans un peu comme une folle peut-être, mais Roran lui avait fait la promesse de revenir et Katrina attendrait le reste de sa vie même s'il avait plus de chances qu'il ne revienne jamais ou qu'il se soit trouvé une autre charmante jeune femme durant la guerre. Celle-ci attendit que l'homme revint avant de tenter quoi que ce soit ayant à présent une idée en tête.

-Vous êtes de l'armée et je suppose que vous avez participé à cette guerre... peut-être y avez-vous vu mon fiancé...

Fallait-il être autant désespéré pour demander à un ennemi, car elle était si en manque d'espoir. S'il savait qu'il était mort, vaudrait-il mieux de le savoir maintenant que passer le reste de sa vie à l'attendre. Katrina savait que Roran était un personnage important pour les rebelles... Et ferait-il du mal à quelqu'un qui l'hébergeait. Lorsqu'il lui demanda son nom, la jeune femme eut d'abord un mouvement de recul, car par la même occasion elle dévoilait son identité et le fait qu'elle soit fugitive. C'était maintenant ou jamais de le savoir.

-Roran... mais on l'appellait aussi Puissant Marteau...

Murmura-t-elle finalement. Pouvait-elle lui faire confiance, c'était là la question malheuresement.

Depuis que Tallagh était revenu de l’écurie, un long silence s’était installé entre les deux jeunes gens. Pas forcément un silence gêné, non, plutôt un silence reposant, qui faisait du bien au dragonnier qui avait chevauché une bonne partie de la journée. Ce fut finalement Katrina qui le rompit, et lui demandant si, faisant partie de l’armée, il avait rencontré son fiancé.

Le jeune Parjure la regarda, un peu perplexe. A voir son uniforme, propre et bien entretenu, nul ne pouvait douter qu’il faisait partie de l’armée régulière, et pas de celle qu’avait prétendument montée les Vardens. La question de la jeune femme était étrange, car Tallagh aurait mis sa main à couper qu’elle n’était pas particulièrement du côté de Galbatorix. Pourquoi ? Rien de précis ne l’indiquait, si l’on y réfléchissait bien, mais quelque chose d’indistinct, une sorte de sixième sens, avertissait le jeune homme que son interlocutrice était plutôt à placer dans le camp « ennemi » que celui d’ « ami ». Cependant, tant qu’aucun mal ne lui était fait, le dragonnier était prêt à accepter son hospitalité. Après tout, la guerre était finie, ils étaient censés être tous dans le même camp…

Lorsque la demoiselle finit par lui révéler qui était son fiancé, Tallagh douta un moment d’avoir bien entendu. Cette fille, qui l’avait si gentiment accueillie dans sa maisonnette perdue, était la fiancée d’un des plus puissants allié des rebelles [à chaque fois que j’écris Rebelles, je pense Star Wars Xd], la fiancée du cousin d’un des hommes les plus puissants d’Alagaësia, juste après Galbatorix bien entendu. Roran, le cousin d’Eragon, l’homme qu’il avait rencontré une fois, il y a bien longtemps de cela, et qu’il avait failli accompagner… Roran. Le destin pouvait se montrer très capricieux parfois. Tallagh se souvenait un peu de ce paysan aux cheveux en bataille, un peu naïf mais qui avait l’air gentil… enfin, avant qu’il ne se décide à s’engager dans le mauvais camp, mais ça, c’était un débat qui n’avait pas lieu d’être en ce moment.

Le dragonnier regarda Kat’ dans les yeux, la fixant d’un oeil nouveau. Il avait vaguement entendu qu’elle était prisonnière quelque part, mais, trop jeune, n’avait jamais vraiment été mêlé à l’affaire. Il ne savait par quel miracle elle se trouvait là devant lui, mais en tout cas, il était conscient qu’elle attendait une réponse. Alors, avait-il des nouvelles de Roran… le parjure chercha dans ses souvenirs, mais ne trouva rien de très précis. Cette guerre, « la fin du monde », portait vraiment bien son nom. Il avait vu, et commit, des horreurs dont il ne voulait pas ce souvenir, et retrouver l’image de Roran dans ce champ de ruines s’avérait bien trop difficile. Il ne voulait même pas y penser, mais la jeune femme éplorée attendait sa réponse.

Je ne sais pas, je ne veux pas vous mentir. Est-il vivant, ou même mort, je l’ignore. Tout ce que je sais de lui remonte à 5 ans, ou même plus. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous aider.

L’idée de s’attaquer à Katrina ne lui effleura même pas l’esprit. La guerre était finie, et il ne voulait pas retraverser tout ce qui s’était passé… avant. Cette guerre, ces massacres… Rien que d’y penser lui donner la nausée. Le jeune s’assit sur une chaise, où plutôt s’y laissa tomber, et regarda Katrina avec un regard d’excuse. Comment aurait-il réagit, lui, si personne n’avait pu lui dire ce qu’était devenue Louve durant toutes ces années, comment aurait-il supporté de ne pas la savoir morte ou vivante, loin de lui, mais peut-être si proche. Il n’aurait pas pu, il le savait d’avance. Et, sans pouvoir comprendre Katrina, car il n’avait heureusement pas vécu la même chose, il la plaignait.

Je suis désolé

Ajouta-t-il à mi voix, bien conscient que cela n’apaiserait pas la peine de cette jeune femme. Mais que devait-il faire ? Lui mentir ? S’il était dans son cas, il le savait, il préférerait l’ignorance à un mensonge.

Katrina avait attendu sa réponse avec un pincement au coeur, car elle saurait quelque chose qui la forcerait peut-être à renoncer à vivre encore un bout de temps. Peut-être que sa question avait été inadéquate et qui dit que ce n' était pas lui qui lui aurait trancher la tête et un de ses confreres. Comment réagirait-elle à cela. Enfin, après quelque temps de silence, le soldat répondit.

L'homme la fixa dans les yeux et la jeune femme eut peur de ce qu'il allait dire. Savait-il qui elle était? Sa r.éponse fut négative à son regret et d'une mannière, elle n'avait pas de preuves encore s'il était mort ou non. Il semblait empâthique à la douleur qui se faisait en elle, peut-être avait-il une fiancée.

-Ce n'est pas grave, mais merci quand même... Cela fait deux ans que je l'attends sans nouvelles...

Katrina baissa la tête, ses pensées étaient bien loin d'ici. Puis, finalement, elle eut le gout d'aller se recoucher afin de repenser d'être dans les bras de Puissant Marteau. Celle-ci s'excusa, donna quelques couvertes au soldat etun coussin afin qu'il se repose. La fiancée monta alors l'escalier et s'endormie profond.ment en laissant couler quelques larmes sur son visage.

Tallagh s’était bien rendu compte que ce n’était pas la réponse qu’attendait la jeune femme, mais que pouvait-il y faire ? Il ne voulait pas mentir et, s’il savait quelque chose, il le lui aurait dit avec plaisir, mais là, il devait bien avouer que ce n’était pas le cas. A la limite, il aurait pu lui dire que si elle n’avait pas eu de nouvelles, c’est qu’il était peut-être vivant… les Vardens s’occupaient bien de leurs camarades tombés au champ d’honneur, non ?

Tallagh ne put soutenir très longtemps le regard de la jeune femme, et finit par détourner la tête. A ce moment précis, il n’était pas un soldat, non, plutôt un jeune homme qui se trouve bien désemparé face à la douleur d’une inconnue. Que dire, que faire en ces moments ? Elle lui avait dit avoir besoin de compagnie, mais il ne lui apportait aucun réconfort : seulement des excuses. Alors qu’il allait reprendre la parole, pour déclarer à la jeune femme que finalement, c’était une mauvaise idée pour de rester dans la maison de cette figure de proue des Vardens, la demoiselle s’excusa à son tour, lui disant qu’elle repartait ce coucher. Le dragonnier se ravisa, se disant qu’après tout, rien ne lui interdisait de rester un peu, et de repartir à l’aube.

Acceptant avec reconnaissance les couvertures de Katrina, il la regarda monter les escaliers et entendit la porte se refermer. Mais après cette discussion, Tallagh n’avait plus vraiment envie de dormir. Il posa les couvertures à côté de lui et, le menton posé sur ses mains, s’abîma dans ses pensées. L’histoire de Katrina, il y repensait sans cesse : ça aurait pu être lui, Louve, ou l’un de ses amis. Cette guerre avait fait beaucoup de dégâts, et, ceux qu’elle avait épargnés, elle leur avait ôté leur innocence à tout jamais… Un petit médaillon d’argent glissa le long de sa tunique, et Tallagh le replaça avec un sourire. Ce petit collier, gravé par un artisan d’un village ou Tallagh l’avait déniché, était son bien le plus précieux.

Entendant un petit bruit, Tallagh releva la tête.

(on va continuer de poster en attendant Ro de vacances)

La maitresse de maison dormait profondément laissant la maison dans un silence presque absolu. Ses rêves étaient tourmentés et cela depuis son emprisonnement et son traitement lorsqu'on passe plusieurs mois en compagne de ses monstres de Ra'zac. Peut-être n'aurait-elle qu'un repos tranquille à sa mort, mais à présent, ce n'était que de la peur et de la tristesse, des événements malheureux qui s'étaient produits dans sa vie tel le jour ou elle avait été araché de Carvahall, des humains, mais aussi de son bien-aimé.

Le petit bruit que le soldat avait entendu n'était qu'une branche de l'arbre qui avait frapper à une des petites fenetres de la chambre principale. Cela arrivait souvent lorsque le vent se déchainait, mais heureusement, elle était bien au sec dans la maisonnette. Même située au plus profond de la foret et au plus profond du Surda, toujours aussi éloignée de la civilisation, elle voyait quelque fois des habitants, des villageois dans les marchés dont quelques uns lui faisait éffrontément la cour, chose auquel elle ignorait, même si on la croyait folle d'attendre son fiancé.

Lorsque le soleil se leva, réveillant aussi la damoiselle qui descendit tranquillement ses escaliers sans faire de buit, elle retrouve le soldat bien endormi sur le canapé auquel ses pieds dépassaient. Regardant dans les armoires et voyant que ses réserves commenceaient à diminuer, il lui faudrait aller au marché, peut-être que l'homme pourrait la menée en guise de payement.

Tallagh avait finit par s’endormir, même si son esprit demeurait aux aguets. A force de dormir dans des endroits pas toujours très recommandables, tout comme les soldats, le dragonnier avait développé une sorte d’instinct qui lui permettait de se réveiller au moindre bruit [Votre dévoué narrateur a d’ailleurs une fiancée qui fait exactement la même chose, c’est très embêtant Xd]. La tête posée sur l’un des coussins qui garnissait son lieu de repos improvisé, le jeune homme était attendrissant ainsi endormi, la main glissée sous sa joue.

Mais dès que Katrina commença à descendre les escaliers, le cerveau de Tallagh passa en alerte rouge, et le dragonnier se réveilla. Sans ouvrir les yeux, il laissa la demoiselle vaquer à ses occupations, sans faire un mouvement. Après leur discussion de la veille, elle n’avait peut-être pas très envie de se retrouver confronté à lui, il resta donc immobile, faisant semblant de dormir. Mais son estomac lui rappela qu’il n’avait rien mangé depuis la veille, à part deux biscuits trouvés dans les rabats de sa selle.

Le Parjure ouvrit donc les yeux et se redressa, passant une main dans ses cheveux pour essayer, sans grand succès, de les discipliner. Il s’étira sans bouger de là où il était, ses yeux verts fixés sur Katrina qui semblait jauger ses réserves. Il finit par se faire remarquer, avec un petit raclement de gorge et quelques mots aimables.

Bonjour. Bien dormi, malgré cette tempête ? Je ne vous remercierais jamais assez de m’avoir hébergé.

Il se leva, adressant un léger sourire à la jeune demoiselle, avant de jeter un regard autour de lui. Le sommeil l’avait plus ou moins pris par surprise, et il vérifia d’un coup d’œil que toutes ses affaires étaient autour de lui. Il n’allait pas s’imposer très longtemps, il avait encore pas mal de route à faire pour retourner dans la Capitale, et retrouver Tal’, avant de passer une semaine dans sa propre maison, à profiter de sa famille et d’un repos bien mérité.

Un peu perdue dans ses pensées, elle-ci ne remarqua pas tout de suite que Tallagh s'était réveillé, même si elle avait fait très attention de ne pas faire de bruit en descendant les marches parfois un peu grinceuses de son escalier. Katrina se demandait comment de chose lui manqueraient-ils pour ses prochaines courses, peut-être du pain, du lait et quelques oeufs tout au plus. Le reste son jardin le lui fornissit aisément. Elle y avait mis tant de temps afin de se changer les idées.

Puis, le raclement de gorge du soldat la fit se retrourner. Il sembalit tout de même reopsé et ce matin u grand soleil confirmait le dicton: après la pluie le beau temps. Quelques goutes d'eaux perlaient du toit, mais ce n'étaient que les seules preuves de la tempete.

-Oui, merci à vous aussi. Vous seriez tomber malade si vous auriez rester à l'extérieur par un temps pareil. Enfin, je peux vous faire un peit déjeuner, mais au lieu d'être payé, pourrais-je vous demander un petit service?

Lui demanda-t-elle en sortant quelques tartelettes aux framboises et aux mytilles en guise de nourriture matinale. Il y avait beaucoup de nourriture, car Katrina ne savait pas quoi faire d'autre de son temps alors il avait des réserves de plusieurs choses un peu partout.

C’est vrai que le soleil, filtrant çà travers les rideaux encore fermés de la pièce, semblait éclatant. Tallagh en était soulagé, il détestait chevaucher sous la pluie. Enfin, hier, il n’avait pas vraiment eu le choix, et si Katrina n’avait pas été là, il n’osait pas imaginer l’état dans lequel il se trouverait.

Tandis qu’il se levait, remettant ses bottes qu’il avait ôté pour la nuit, Tallagh constata avec plaisir que ses affaires étaient sèches. Encore une bonne nouvelle, il pourrait arriver en ville dans une allure à peu près convenable, ce qui éviterait les commentaires désagréables de Talenka concernant la capacité d’être seul de son compagnon humain. Bon, c’est sur, le dragonnier n’avait pas un aussi bon sens de l’orientation qu’il se plaisait à le clamer, mais pour sa défense, on peut dire qu’il avait l’habitude de voir la Terre d’en haut, ce qui modifiait considérablement les repères qu’il avait pris…

La jeune femme lui proposa de déjeuner, ce que Tallagh accepta volontiers. Il mourait de faim, et la proposition de la jeune femme était extrêmement bienvenue. Mais elle n’exigeait pas d’être payé, plutôt qu’il lui rende service. Après tout, elle l’avait tiré d’un mauvais pas, aussi Tallagh accepta avec un sourire.

Je serais heureux de pouvoir aider ma bienfaitrice. Disposez de moi et de ma monture à votre gré, nous sommes à votre service [Sans connotations ambiguës, je vous vois venir !]

Mais avant de commencer à savourer les succulentes tartelettes que lui proposa Katrina, Tallagh se leva et sortit de la maisonnette, pour aller vérifier l’état de son cheval. Ce dernier l’accueillit avec un hennissement de joie, et le dragonnier s’attela à une tâche qui, au fil du temps, lui était devenue familière : il brossa le cheval, le débarrassant de la paille et de la poussière de son écurie improvisé, avant de lui verser une généreuse portion d’avoine, rangée à l’abri dans les rabats de la selle. Depuis Louve et sa lubie d’héberger des chevaux sur leurs terres, Tallagh était devenu, un peu malgré lui, un palefrenier acceptable, aussi savait-il s’y prendre.

Une fois sa monture rassasié et toiletté, le dragonnier retourna ans la petite maison, et s’attabla avec bonheur devant ce qui lui parut un délicieux petit déjeuner : Du lait, des tartelettes de fruits, du pain noir et un peu de beurre, tout ce qu’il fallait pour combler l’énorme vide de son estomac.

Malgré tout, Katrina essayait de ne point changer, de ne pas devenir une vieille mégère qui décide tout et qui a mal caractere. Son tempérament doux n'avait pas changer depuis Carvahall, elle était restée la même, même si vivre seule pouvait venir briser son moral de temps en temps et l'approcher de nouveau au desespoire et même de la folie. Il fallait qu'elle soit forte, c'est ce que Roran aurait voulu s'il aurait été là, mais c'était tellement difficile quelques fois.

Les affaires du soldat semblaient sèches grace aux premieres lueurs du soleil et du petit feu qu'il y avait eu pendant la nuit qui s'était maintenant éteint, car la jeune femme ne s'était point réveillée pour remettre quelques buches. Au pire, Tallagh, s'il aurait eu froid aurait su comment s'y prendre. Avant de commencer à dejeuner, l'homme partit un moment s'occuper de sa bête pendant que la jeune femme dégustait la première tartelette aux framboises et en fut satisfaite car cela lui avait prit longtemps avant de retrouver la recette. Tallagh revint et s'assit en face d'elle pour commencer à manger visiblement affamé.

-Eh bien, je suis en manque d'oeufs et de viande alors j,aimerais aller au marché, mais celui-ci est à une lieue d'ici, mais voudriez-vous m'y porter et m'y reconduire? Vous seriez tellement gentil.

Avait-elle dit en finissant de manger sous un sourire amusé de le voir manger comme un ogre. Il y avait aussi qu'elle ne voulait pas aller au marché seule, quelques hommes lui tournaient autour et elle n,appréciait point. Elle avait beau leur dire que son fiancé allait revenir, mais Katrina passait pour une vraie folle à ses lieux.

Quant Katrina reprit la parole, après qu’ils se furent tout deux attablés pour le petit déjeuner, Tallagh releva la tête pour l’écouter, ses yeux verts illuminés par la clarté du soleil. Elle ne voulait pas grand-chose, seulement qu’il l’emmène faire le marché. Ce qui voulait dire se promener au milieu de la foule, avec le risque que cela impliquait pour un Parjure de se promener dans une nation hostile au Roi. Depuis la victoire de Galbatorix, le Surda s’était déclaré neutre, cependant, il y avait toujours des imbéciles qui ignoraient ce que signifiait la notion de neutralité… Le dragonnier, légèrement indécis, finit par se résoudre à accepter. Après avoir avalé une grosse bouchée de sa tarte, il répondit à son hôtesse.

Je serais ravi de vous y accompagner, Ma Dame.

Il ne lui dit rien de son intention de continuer à porter la cape qu’il avait hier soir, histoire que son capuchon noir puisse dissimuler ses traits. De toute façon, elle n’avait pas besoin de grand-chose, et ils seraient vite rentrés. Encore plus, Tallagh lui devait bien ça, et il n’avait aucune raison valable de refuser ; donc, il n’avait plus qu’à accepter. Ce qu’il fit de bon cœur : peut-être qu’avec un peu de chance, il dénicherait quelque chose à ramener aux enfants… et à Louve. Autant les petits attendaient son retour avec une impatience d’autant plus grande qu’il leur ramenait toujours un petit cadeau, autant le dragonnier se plaisait à surprendre sa jeune et jolie femme. Une broche, un bijou, un accessoire de coiffure. Il trouverait bien, il n’avait pas mauvais goût en matière de cadeau d’habitude.

Je serais donc votre chevalier servant pour cette journée. Mon cheval est bien reposé, et moi aussi, ce sera donc un plaisir.

Il lui sourit à nouveau avant de replonger dans son petit déjeuner. Ayant, au bout d’un moment, étanché sa soif et sa faim, Tallagh se releva et indiqua à Katrina qu’il était fin prêt pour le départ. Mais avant de partir, une question lui vint aux lèvres. Ils avaient parlé de son fiancé, Roran mais, à la vérité, Tallagh ne savait toujours pas comment se nommait la gente demoiselle qui l’avait accueilli chez elle.

Juste une question… pourrais-je connaître votre prénom ? Je me nomme Tallagh, pour vous servir, damoiselle…

Sa phrase resta en suspens, attendant que Katrina la compléta

La jeune famoiselle n'avait eu faim que pour une tartelette, malgré le fait qu'elle se portait mieux à présent, elle restait et resterait sans doute fragile vu son long temps en prison. Par chance elle avait reprit un peu de poid et se sentait mieux de nouveau en santé. Katrina ne savait pas s'il allait accepter, car c'était certain que quelques embrouilles s'émissaient dans les deux camps et même ici, à cause de la neutralité et du nouveau controle du roi sur leurs terres, il était difficile de calmer les émeutes et les ardeurs qui voulaient aller retourner à la guerre qui avait déja prit de nombreuses vies... Mais bon, elle fut soulagée qu'il accepte.

Au moins, ce n'était pas le marché d'Aberon, mais un beaucoup plus petit ou Katrina pourrait vendre quelques tartelettes et confitures en échange d'un peu de viande. C'est ainsi qu'elle vivait, ayant son jardin et pour pass le temps, celle-ci cuisinait beaucoup et elle vendait les surplus afin d'avoir un peu d'argent, même si la maison lui appartenait et tous ce qu'il y avait dedans. La jeune femme donnerait surement quelques choses au soldat, il avait été gentil de pouvoir l'aider dans ses courses. Son coeur avait toujours rester doux et compréhensif malgré tout ce qui s'était passer de malheureux dans sa vie. Elle espérait qu'un jour elle pourrait vivre enfin heureuse. Lorsqu'ils furent prets à partir et que Katrina partit se changer et prendre sa petite bourse, l'homme lui demanda son nom et vu qu'elle pouvait lui faire confiance elle le lui dit alors.

-Je me prénomme Katrina, je suis heureuse de vous rencontrez alors Tallagh.

Dit-elle souriante, avant de passer la porte et de bien la barrer. Il n'était pas question que des bandits viennent saccager la demeure, c'était son seul bien. Finalement, elle suivit le soldat vers l'atelier qui avait servi d'écurie pour la nuité.

Katrina…au moins, il pouvait poser un nom sur son visage. Tandis qu’elle emballait les affaires qu’elle comptait vendre et partait mettre une tenue plus adapté au déplacement sur les routes, Tallagh songea que, même si elle vivait en recluse, elle n’avait pas une vie bien compliquée. Tout le contraire de la sienne, en fait, si on y réfléchissait bien. Et pourtant… il devait être un peu plus jeune qu’elle, sans doute, mais pas de beaucoup. La vie qu’ils menaient, elle, n’aurait pas pu être autant différente…

Parfois, le jeune homme se plaisait à penser que si il était né autrement que noble, autrement que fils unique de Messire Malden, tout aurait été très différent pour lui. Pas de Talenka, sans doute pas plus de femme que d’enfants, il serait peut-être entré dans la garde, tout simplement, à moins que son père ne fût convaincu qu’il devait s’enrôler auprès des Vardens. Comme quoi, la vie ne tenait pas à grand-chose, finalement : tant de coïncidences, tant de chemins à prendre qui mènent tous à un avenir différents.

Tallagh finis par s’arracher à ses sombres pensées, conséquences sans doute du fait que pour une fois, Tal’ n’était pas là pour partager sa mélancolie, et suivit la demoiselle qui barra la porte avant de la devancer sur le chemin de l’atelier de son fiancé. Le dragonnier avait laissé la porte ouverte pour faire entrer un peu de lumière dans le sombre établi et, tout en harnachant sa monture, bavarda avec Katrina.

Je n’ai pas repéré de village, en arrivant ici. Bon, j’avoue que mon sens de l’orientation n’est pas aussi performant que je me suis plu à le croire, n’empêche, j’ai du faire un sacré détour pour le manquer. En tout cas, vous pouvez prendre tout le temps qu’il vous faudra pour vendre vos pâtisseries : j’ai aussi quelques courses à faire. Donc surtout, ne vous inquiétez pas pour moi.

Conclut-il en prenant le cheval par la bride et en le sortant devant l’écurie improvisée. Après avoir fermé consciencieusement la porte, il vint se placer devant la jeune femme et, joignant les mains, lui indiqua comment monter. Il ignorait si elle avait déjà eu l’occasion de jouer les cavalières, aussi lui fit-il la courte échelle pour qu’elle puisse grimper plus aisément. Une fois Katrina en selle, il reprit la bride de l’étalon et s’efforça de rassurer la jeune femme en flattant l’encolure de l’animal.

En tout cas vous n’avez rien à craindre, Rama est une brave bête.

Assura-t-il en guidant sa monture vers la sortie du petit jardin qui entourait la maison. Tallagh était bien reposé, et il avait décidé de laisser la dame seule en selle, guidant l’étalon lui-même.

Peut-être que sa vie n'avait pas été aussi compliqué que la sienne, mais elle avait passer par tout ce que pouvait offrir la vie: Une mère décédée bien trop jeune, un père sévère et autoritaire, un amour peut-être impossible, une vie de prisonnière dans la peur, être veuve à 22 ans... Au moins, sans savoir d'ou cela venait, elle avait toujours foi qu'elle aurait des jours meilleurs, des jours auquel elle pourrait partager aupres de son doux aimé.

-Oui en effet, je vis ici en recluse, le village est beaucoup plus loin à l'ouest. Roran me voulait en sécurité pendant les temps de guerre et a construit cette maison à l'entrée de la foret dans une prairie ou il y avait rien avant. La guerre n'est psa parvenue jusqu'ici, mais j'ai bien entendu les rumeurs et les carnages dans les deux camps...

Dit-elle en se sentant de plus en plus froide, car de penser que peut-être le corps de son fiancé reposait dans une plaine auquel des cadavres gisaient partout cela la terrifiait. Peut-être qu'un jour elle aurait le courage d'aller jusque la-bas, mais présentement, le coeur de la jeune dame était trop fragile en ce moment pour aller découvrir la vérité qui la remetterait en question toute sa vie.

Tallagh lui changea alors les idées en sortant sa noble monture et lui explica comment monter, cela faisait des siecles qu'elle n'avait pas monter un cheval! Finalement, elle se laissa isser sur l'étalon et le soldat prit la bride et commencea à marcher, même si Katrina lui avait demander se cela le dérengeait, mais il a tout l'air que non. La jeune femme se laissa donc porter jusqu'au petit village ou dans une heure ils se donnaient rendez-vous. La jeune femme commencea donc à regarder les allées et à vendre aux uns et à donner aux plus pauvres.

Tallagh n’ajouta rien quand il vit la jeune femme se replier sur elle-même : elle devait penser à son fiancée, mort sans doute, mais dans un lieu dont elle ignorait tout. Et encore, rien ne lui prouvait qu’il était mort, il était juste… disparu. Pas de corps pour faire son deuil, pas de tombe sur laquelle pleurer, rien que de l’espoir. Un espoir chaque jour déçu, et qui pourtant refusait de mourir.

Le dragonnier savait de quoi il parlait : lui-même ignorait ce qu’il était advenu de ses parents durant leur fuite vers le Surda. Mais, au contraire de Katrina, pour lui, ils étaient morts. Morts et enterrés, ils ne faisaient plus partie de sa vie. Et bien qu’il n’y ait aucun lieu de sépulture, Tallagh les avaient pleuré, depuis des années. Le passé est le passé, il ne servait à rien de regarder sans cesse en arrière, sinon à trébucher et à ne pas avancer.

Ils bavardèrent de choses et d’autres tout en cheminant, de sujets bien plus légers que ceux qu’ils avaient abordés jusque là. Le prix du pain, les routes boueuses, la pluie qui tombait sans discontinuer depuis quelques jours… rien qui ne prêtait à polémique. Ils arrivèrent rapidement au village et, tandis que Tallagh dénichait une écurie pour Rama, la jeune dame partit faire ses emplettes. Le dragonnier la suivit du regard avant de se détourner, lui aussi. Il avait des achats à faire et, capuchon rabattu sur ses yeux, il se glissa dans la foule clairsemée.

Il finit par dénicher une splendide robe pour Zephril, et hésita longuement devant un armurier avant de choisir un cadeau pour son fils. Tallagh se résolut à choisir une dague en acier, un joujou au regard de sa taille, mais il était certain qu’elle plairait à Teyn. La lame était grossière, pour éviter les coupures, mais cela n’en était pas moins une belle arme. La glissant à sa ceinture, Tallagh erra entre les étals, se demandant ce qu’il pouvait bien ramener à Louve. Sa femme n’était pas du genre à apprécier froufrous et soieries, alors, un bijou ? Son attention fut attirée par une chaîne d’argent supportant un petit pendentif en forme de croissant de lune, et il allait demander le prix au marchand quand soudain, ses yeux tombèrent sur une silhouette qu’il connaissait.

Se détournant de l’étal, il se faufila comme une ombre derrière elle, se demandant qui cela pouvait bien être. La démarche lui était familière, et, même s’il ne pouvait voir les traits de l’étranger, il était sur de l’avoir déjà vu quelque part. Le dragonnier avait une bonne mémoire, et il supposa que c’était un ancien soldat, seule raison valable pour qu’il le connaisse. Néanmoins… aux aguets, il continua à suivre l’inconnu, qui se faufilait dans les allées du marché avec une grande aisance.

De son coté, la jeune damoiselle se promenait dans les allées en prenant bien soin de savoir ou elle allait. Sa derniere visite en ces lieux n'avait pas été de la meilleure graine et c'était sans doute cela pourquoi elle n'était pas venue seule en faite, pourquoi elle avait attendu d'y être acompagnée. Il se trouvait que quelques personnes savaient qu'elle attendait son fiancé depuis deux longues années et qu'elle était libre. Ils lui tournaient autour et cela, Katrina détestait cela.

Prenant son petit panier avec elle, la jeune femme se trouva alors la ou elle ne devait pas être, devant une sorte de petite auberge tenue par des malfras et par des êtres arrogants et sans aucune valeure morale. Tandis qu'elle essayait de fuir par l'autre sens, un lui barra la route disant: Oh ce n'est pas la petite veuve épleurée... Il ne reviendra jamais, pourquoi t'acharnes-tu, tu serais tellement bien avec moi... Mais au moins, Katrina finit par s'enfuir se retrouvant pres d'un petit ruisseau ou elle laissa tomber ses affaires. S'il serait la... si Roran serait à ses cotés... Ce qui n'était point le cas présentement, comme tout irait tellement mieux.

C'est à cette endroit cachée que la fugitive passa son temps à pleurer à nombreuses larmes sur ses joues cachées par ses mains son doux fiancé qui ne revenait pas et qui ne reviendrait sans doute jamais. Pourquoi la vie avait-elle été si cruelle avec elle qui n'avait jamais fait de mal à personne, pourquoi apres toutes les épreuves ne pouvait-elle pas finalement avoir le bonheur de se retrouver dans les bras de Puissant Marteau une derniere fois...

Tallagh suivait toujours, le plus discrètement possible étant donné qu’il ne connaissait pas très bien la ville, le bonhomme entraperçu au détour de la ruelle. Et plus il le suivait, moins il lui semblait le reconnaître… et pourtant, il aurait du, il le savait qu’il aurait du ! Décidément, sans Talenka, le jeune homme commençait à songer qu’il ne valait pas un clou !

Suivant toujours le petit homme encapuchonné, Tallagh finit par sortir de la ville, se dirigeant àsa suite vers une zone moins fréquenté, où le dragonnier aurait plus de mal à suivre sa proie sans se faire repérer. Le jeune Parjure rallongea donc les écarts, et il finit par perdre de vue l’homme à la capuche.

Jurant et maugréant, le jeune homme fureta partout sans plus de précautions, mais il dut vite se rendre à l’évidence : l’autre l’avait semé, et il ne pourrait pas le retrouver, sauf si celui-ci se laissait gentiment prendre. Enfin, peu importe : le dragonnier tenta de se convaincre que ce qu’il avait vu n’était pas important et, regardant autour de lui, hésita un instant avant de retrouver son chemin. Il se rappelait avoir franchi un pont et, se guidant au bruit de l’eau qu’il entendait murmurer sur sa droite, se dirigea vers une petite rivière.

Mais en arrivant, il eut la surprise de constater que sa sauveuse, celle qui l’avait hébergé durant la nuit d’orage, était là. Tallagh s’approcha, mais les pleurs de la jeune femme le dissuadèrent de se montrer. Il n’était pas très à l’aise avec les larmes, et savait pourquoi la douce Katrina pleurait. Et justement, que pouvait-il faire pour la consoler ? Pas grand-chose, hélas. A moins de faire revenir son fiancé, chose dont il était bien incapable même avec toute la bonne volonté du monde, il ne pouvait rien pour elle. Mais il ne pouvait pas pour autant se détourner, et donc se résolut à agir.

S’approchant doucement, le jeune parjure arriva à la hauteur de la jeune dame en larmes et, s’agenouillant à ses côtés, murmura d’un ton apaisant.

Je sais que c’est dur, mais j’imagine que votre fiancé ne voudrait pas vous savoir en larmes. Soyez courageuse, Katrina, même si c’est dur. L’horizon finira par s’éclaircir, vous verrez, et ce jour-là, nul chagrin ne viendra vous atteindre.

Les mots étaient sortis d’eux-mêmes, à la surprise du jeune homme. Sa mère avait coutume de dire cela, sans doute dans une version bien plus jolie, mais l’idée générale était là. Un peu songeur, Tallagh posa sa main sur celle de Katrina, espérant la réconforter par sa présence. Pourtant, il ne lui était rien, mais… un peu de réconfort, ça n’avait jamais fait de mal, si ? Et la jeune dame semblait avoir besoin de tout autre chose que de solitude.

L'eau de la riviere semblait bien tentante pour une jeune dame qui ne savais pas nager et qui le desespoir avait prit par tant de temps de solitude, seule à la maison, espérant revoir celui qu'elle aimait le plus au monde même s'il devait être mort sur les champs de bataille, malgré sa promesse de revenir l'épouser. Katrina était laissée à elle-meme dans ce monde et il lui arrivait d'en être vraiment pu capable quelques fois. Pourquoi es-tu partit... pourquoi m'as-tu laissé revenait à tous les jours hanter son esprit.

Elle n'avait pas encore remarqué la présence de Tallagh aupres d'elle, bien trop perdue dans ses pensées noires et grises. Deux ans ainsi plus un autre deux ans dans un endroit cauchemardesque, elle n'avait pas le droit à des petites vacances ou du réconfort? Son regard humide se reporta sur le soldat tou en l,attedant parler, la jeune femme se calma un peu, au moins pour lui faire respirer plus profondément. Sa main vint sur la cienne et doucement elle reprit quelques forces afin de surmonter les jours absents.

-Il y a peut-être 7 ans, nous nous sommes rencontré dans le village. Il vivait un peu à l'exérieur avec son pere et son cousin. Puis, c'est drole, il était gentil et m'avais aider une fois à porter les courses et je suis tombée amoureuse de lui comme il l'a été de moi. On se voyait en cachette, car mon pere...

Sa gorge se serra. De penser que le sang de ce traitre coulait dans ses veines la rendait honteuse de ses origines. Il avait trahi le village et Roran, le vendant aux soldats et par la même occasion c'était elle qui s'était retrouver dans les prisons sales de Helgrind à y mourir à petit feu. Finalement, elle voulut continuer son récit, parler lui faisait du bien.

-Mon pere est devenu froid et odieux avec les autres à la mort de ma mere et de le voir avec moi, maintenant qu'il avait tou perdu, sa ferme, ses terres, il trouvait cela innaceptable. Mais c,est à ce moment que Carvahall a été attaqué et il a entreprit les défenses. Nous nous sommes fiancé en cachette, mais mon pere l'a sut et m'a tout enlever, mais cela ne changea rien au fait que ses créatures, les Ra'zacs ont pénétré la maison ou nous dormions avant que je parte en sécurité et voyant qu"ils l'attaquaient, j'ai fait tout pour qu'il le lache, mais c'est moi qui fut emporté à sa place..

Elle ne pouvait décrire les attrocités qu'elle y avait vécu, ses êtres affreux l'avait martirisé, mais elle avait toujours eu foi qu'il viendrait la chercher, même si elle avait faillit y passer. Heureusment, ses cauchemares et ce temps était révolu, meme si Katrina en portait encore quelques sequelles.

-Apres je crois 2 ans... je me suis réveillée dans un lit ou il était avec moi. Il a toujours prit soin et nous nous sommes enfuis au Surda pour y vivre heureux. Cela a faillit marcher. Nous étions en train de nous mariez, il était devant moi prononceant ses voeux lorsque des soldats sont arrivés et il est partit... je n'ai jamais pu lui dire aurevoir et je n,ai que sa promesse qu'il reviendrait en gages...

Finit-elle alors. parler lui faisait beaucoup de bien et même s'il n'était pas son tendre élu, seule jamais elle n'aurait été capable de passer à travers cette autre crise de tristesse. Un jour elle le reverrait et ils viveraient heureux avec des enfants, Tallagh était chanceux de pouvoir vivre ainsi et elle esp.rait qu'il le réalisait.

Sans qu'il lui pose la question, Katrina lui raconta briévement la raconte avec son fiancé, et les difficultés qu'ils éprouvaient à pouvoir être ensemble. A bien y réfléchir, la jeune femme n'avait pas du passer beaucoup de temps avec son Roran, et Tallagh se sentit peiné pour elle.sa vie n'avait pas l'air d'avoir été facile, et il songea que parfois, le sort semblait s'acharner sur quelques personnes, toujours les mêmes. En un sens, il aurait du se sentir géné que sa vie à lui soit un peu moins compliqué que celle de kat', mais ce n'était pas son genre : il avait de la peine pour elle, mais n'allait quand même pas se sentir honteux d'être, somme toute, très heureux dans sa vie!

Si on oubliait que Louve et lui faisait partie de camp différents, tout roulait pour le mieux. Ils étaient heureux, avaient deux enfants vraiment adorables, une maison à l'abri de tout et surtout, ils s'aimaient? Que demander de mieux?

Kat' semblait avoir du mal à terminer son récit, et tallagh songea que cela lui ferait du bien de parler... même à lui. Elle semblait avoir oublier qui il était, et qu'il avait, dans un sens, une part de responsabilités dans ce qu'il lui était arrivé. Oh, pas une grosse part, non, mais il était du côté de l'Empire, de ceux que la jeune femme devait surement qualifier dans ses pensées d'infâmes meurtriers. Mais il se tut, la laissant parler en espérant qu'elle puisse retrouver un peu de sérénité...

Carvahall, cela lui disait vaguement quelque chose. Cela remontait à pas mal d'années maintenant, et il était trop jeune pour être vraiment impliqué dans l'Empire mais Carvahall... elle avait été détruite pour s'être rebellé, se rappella-t-il. L'armée avait accusé les habitants de cacher un dragonnier rebelles, ils s'étaient défendus, ou du moins, ils avaeint essayé. Là, Kat' enchaîna en parlant des ra'Zacs. Tallagh aussi en avait fait l'expérience, et il songea que la jeune femme devait surement se tromper. Envoyer des Ra'Zacs pour capturer une jeune fille, non, Galbatorix n'aurait pas laissé faire cela. Il devait y avoir une explication, ou alors, Katrina mentait. L'Empereur n'était pas un monstre, il n'aurait pas laché ces bêtes féroces uniquement pour capturer le frère d'Eragon. Non, impossible, pas avec une armée à ses ordres.

Tallagh s'était relevé, les traits figés, mais Katrina ne semblait pas s'en aperçevoir, terminant son récit. Ainsi, ils étaient presque mariés, et la guerre lui avait enlevé ce petit moment de bonheur... il regarda la jeune femme, toujours assise près de la rivière, et soupira.

Il vous a promis de revenir, alors faites-lui confiance. Il reviendra. Il avait l'air d'être un homme de parole, durant les quelques mots que nous avons échangés.

Ce n'était pas pour capturer une jeune fille que les Ra'zac étaient venus dans son village, mais pour capturer et mener au roi le reste de la famille d'Eragon: Roran. Il n'avait pourtant rien su de ce qu'il s'était passé en revenant de Therinsford, retrouvant sa ferme, ses terres et sa maison en ruine. Son père était mort, Eragon partit sans laisser de trace. Katrina avait été son seul courage et l'savait supporter du mieux qu'elle pouvait. Et s'il disait que ce qu'elle racpntait était faux, ses poignets meurtris par le temps, enchainée et plusieurs preuves provait la véracité de ce qu'elle racontait. Tallagh ne devait pas tout savoir sur son souverain.

Celle-ci se souvenait encore comment quelques un avaient débarqué dans la ville, attrapant un de ses voisins, puis au coucher du soleil, ses os furent redonner sans un grand effroi. Son pere avait été un meurtrier, afin que ces monstres lui fasse confiance. Se souvenant encore de sa belle robe, de son sourire, du bonheur qu'il y avait eu... Elle finit par se controler et passa les mains sur ses genoux.

-Oui... mais croyez-moi que deux années à attendre c'est long. Je l'aime et je l'aimerais probablement toute ma vie, j'aurai voulu que tout soit différent, qu'il soit enfin avec moi, depuis tout ce temps que nous sommes séparés...

Dit-elle la gorge seche et les yeux enfin un peu plus secs. Elle espérait le jour ou il entrerait et viendrait la prendre dans ses bras et lui murmurer à l'oreille qu'il l'aimait de tout son être. Katrina priait les dieux qu'il soit au moins sain et sauf...